20 juillet 2015

Le Chemin des étoiles (1945) de Anthony Asquith

Titre original : « The Way to the Stars »

Le Chemin des étoiles1942. Peter, un jeune pilote, est envoyé sur un aérodrome militaire dans le Yorkshire en Angleterre. Il devient ami avec David, son chef d’escadrille, qui se rend fréquemment au village voisin. David a l’intention d’épouser Toddy, une jeune femme qui tient une pension de famille… Ce film anglais sur les forces aériennes britanniques et américaines basées en Angleterre s’inscrit dans la lignée du film américain de William Wyler The Memphis Belle, mais il se concentre sur la vie dans la base : il n’y a pas de séquences de vol. Même si l’histoire peut paraître assez classique, The Way to the Stars est de belle facture avec une excellente distribution : tous les rôles sont fort bien tenus. L’humour n’est pas absent notamment dans la cohabitation d’anglais et d’américains.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, John Mills, Rosamund John, Douglass Montgomery, Basil Radford, Jean Simmons
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Asquith sur le site IMDB.

Voir les autres films de Anthony Asquith chroniqués sur ce blog…

Le Chemin des étoiles
Michael Redgrave, Basil Radford et John Mills dans Le Chemin des étoiles de Anthony Asquith.

Remarques :
* Lorsqu’il fut évident que la guerre allait être terminée avant que le film sorte, Terence Rattigan, auteur du scénario, rajouta un prologue montrant un aérodrome à l’abandon et plaçant toute l’histoire dans un flashback.
* Jean Simmons fait une très brève apparition en chanteuse. Elle est ici dans l’un de ses tous premiers films et âgée d’à peine 16 ans (et déjà très belle). A noter que son nom figure en 3e position sur l’affiche ci-dessus qui ne date donc certainement pas de 1945.

19 juillet 2015

Coup de coeur (1981) de Francis Ford Coppola

Titre original : « One from the Heart »

Coup de coeurLas Vegas, la veille du 4 juillet. Hank et Franny se disputent et décident de se séparer. Ils font chacun une rencontre… Après le difficile et interminable tournage d’Apocalypse Now, Coppola cherche à avoir le contrôle total sur tous les aspects de la réalisation. Il acquiert un immense studio à l’abandon et y déplace le siège de sa société de production American Zoetrope. Il souhaite aussi se rapprocher du processus de création théâtrale, son Las Vegas est ainsi entièrement recréé artistiquement en studio. Son autre ambition est d’ouvrir une nouvelle voie de création, celle du « cinéma électronique » : il utilise la technologie vidéo, dirige le tournage depuis une régie, pratique de nombreuses superpositions/transitions  d’images, fait le montage sur ordinateur. Comme on le sait, Coup de coeur fut un désastre critique et commercial, laissant Coppola couvert de dettes : le réalisateur devra accepter de tourner des films de commande pendant quinze ans pour se renflouer. Coup de coeurRevu aujourd’hui, le film laisse sur des impressions mitigées : s’il fait montre d’un style assez séduisant avec une belle photographie et des décors superbes dont l’artificialité convient si bien à Las Vegas, l’histoire est déroutante par sa simplicité ; elle est même parfaitement inintéressante. Mais il y a aussi la musique, merveilleuse, très présente, composée par Tom Waits et chantée en duo par Tom Waits et Crystal Gayle (une alliance surprenante). C’est l’une des plus belles bandes originales de film… Et Coup de coeur reste un film assez unique en son genre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frederic Forrest, Teri Garr, Raul Julia, Nastassja Kinski, Harry Dean Stanton
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Coup de coeur
Nastassja Kinski dans Coup de coeur de Francis Ford Coppola. A noter que Gene Kelly a été consultant pour les chorégraphies.

Coup de coeur
Les maquettes utilisées pour Coup de coeur de Francis Ford Coppola.

18 juillet 2015

West Side Story (1961) de Robert Wise et Jerome Robbins

West Side StoryA New York, dans le West Side, deux bandes rivales s’affrontent : l’une est formée de jeunes américains d’origine polonaise, l’autre de jeunes immigrés portoricains. Un garçon de la première bande s’éprend d’une jeune fille de la seconde… West Side Story est l’un des films les plus connus de toute l’histoire du cinéma, un chef d’oeuvre dit-on qui « a dépoussiéré la comédie musicale ». Cette transposition du thème shakespearien de Roméo et Juliette au monde moderne de la guerre des gangs avait d’abord existé sur les planches en 1957 avant d’être porté à l’écran par Robert Wise et le chorégraphe Jerome Robbins. C’est un film très inégal. Le meilleur est incontestablement du côté de la danse avec une formidable expression de la violence par le mouvement, dans des chorégraphies d’une extrême vivacité. Deux séquences sont absolument exceptionnelles: la scène d’ouverture avec la mise en place des deux bandes et la scène emblématique du film, le ballet « America » sur le toit. Dans le meilleur, il faut également citer la belle photographie et l’utilisation du Technicolor et le très beau générique de fin signé Saul Bass. Hélas, il y a tout le reste : une histoire larmoyante, de nombreuses scènes qui semblent interminables, de nombreux acteurs jouant fort mal (à leur décharge, précisons qu’ils ont été recrutés pour leurs talents de danseur). Le propos est pavé de bonnes intentions, dénoncer la xénophobie, même si on pourra trouver que le but n’est pas vraiment atteint. Grand succès populaire, West Side Story a eu un fort retentissement et a gagné, excusez du peu, pas moins de dix Oscars.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Richard Beymer, Russ Tamblyn, Rita Moreno, George Chakiris
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Pour une présentation franchement plus enthousiaste, je vous conseille de lire celle de Franck Suzanne sur DVDClassik.

West Side Story
La scène d’ouverture de West Side Story de Robert Wise

Remarque :
* Jerome Robbins a réalisé quatre séquences, le prologue, « Cool », « I Feel Pretty » et « America », avant d’être écarté du projet car son perfectionnisme devenait trop coûteux. Est-ce un hasard si ce sont là (et de très loin) les quatre meilleures séquences du film ?

17 juillet 2015

The Big Lebowski (1998) de Joel Coen et Ethan Coen

The Big LebowskiJeff Lebowski, qui se fait appeler The Dude ( = « Le mec »)(1), passe le plus clair de son temps à flemmasser, fumer des joints et jouer au bowling avec ses deux copains. Un soir en rentrant chez lui, il est tabassé par deux malfrats qui veulent récupérer une forte somme d’argent due par sa femme. Jeff n’est pas marié. Il est évident qu’il y a erreur sur la personne. Effectivement, Jeff a un homonyme, un millionnaire surnommé The Big Lebowski auquel il va rendre visite : il espère ainsi obtenir un dédommagement pour son tapis sur lequel l’un des malfrats a uriné… Dans la filmographie des frères Coen, The Big Lebowski vient juste après Fargo. Il en reprend un peu l’esprit mais va beaucoup plus loin dans l’humour et la loufoquerie. L’histoire rebondit sans cesse, chaque situation en entraîne une autre, encore plus ubuesque que la précédente. L’humour est omniprésent et il ne fléchit jamais ; les dialogues sont savoureux. A sa sortie, The Big Lebowski n’a pas vraiment conquis le public mais, peu à peu, il est devenu extrêmement populaire et même adulé. On peut penser que le personnage de sympathique loser (figure récurrente chez les Coen) fédère plus dans le monde des années 2010 que quinze ans auparavant. Jeff Bridges et John Goodman sont particulièrement remarquables.
Elle: 3 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, John Goodman, Julianne Moore, Steve Buscemi, Philip Seymour Hoffman, John Turturro
Voir la fiche du film et la filmographie de Joel Coen et Ethan Coen sur le site IMDB.

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The Big Lebowski
Jeff Bridges, Steve Buscemi et John Goodman dans The Big Lebowski des Frères Coen.

Remarques :
* Dans l’une des versions modifiées pour la télévision américaine, la phrase « This is what happens when you fuck a stranger in the ass! » aurait été changée en « This is what happens when you find a stranger in the Alps! »
Si cette anecdote (lue sur IMDB) est vraie (ce dont je doute un peu), je me demande comment ils ont fait pour les 291 autres utilisations du F-word (comme disent les américains) : 3 fois par minute en moyenne, on n’est pas loin des Affranchis de Scorsese!

* Le personnage de Walter (joué par John Goodman) serait inspiré de John Milius, scénariste et réalisateur (de Conan le Barbare notamment) assez réactionnaire, fana des armes et de tout ce qui est militaire, et que les Coen connaissent bien !

* Clin d’oeil à Fargo : Steve Buscemi qui était un véritable moulin à paroles dans Fargo ne peut en placer une car John Goodman n’arrête pas de lui dire « La ferme ! » dès qu’il commence à ouvrir la bouche.

(1) On aurait envie de dire à celui qui a traduit (pour la V.F.) « The Dude » par « Le Duc » qu’il n’a vraiment rien compris au film… Comme il l’explique lui-même, Jeff Lebowski n’aime pas son nom car il le trouve trop distingué, trop particulier. Il veut se fondre dans la masse. Il ne va donc pas se faire appeler « Le Duc ». En fait, il s’est choisi un surnom le plus anonyme possible : « le mec ».  Et c’est là un point assez essentiel de son caractère.

16 juillet 2015

Quelques messieurs trop tranquilles (1973) de Georges Lautner

Quelques messieurs trop tranquillesLa télévision diffuse un reportage sur le petit village de Loubressac dans le Lot qui se dépeuple peu à peu et dont les habitants aimeraient bien y faire venir des touristes. Ils ne prévoyaient pas que ce serait un petit groupe de hippies qui arriverait. Ils s’installent sur les terres du château… Précisons tout de suite que Quelques messieurs trop tranquilles est un Lautner sans Audiard : les dialogues sont de Jean-Marie Poiré et Georges Lautner. Ils n’ont pas hélas la même verve. Le film s’inscrit dans la veine du cinéma populaire des années soixante dix, plutôt bienveillants envers ses personnages : ni les villageois, ni les hippies ne sont caricaturés méchamment, seuls les truands sont ridiculisés. Tout cela est bon enfant, pimenté par quelques poitrines nues (les moeurs libres des hippies, ma bonne dame) mais l’humour n’est pas très relevé. Quand on est gentil, on dit que l’humour a mal vieilli mais, en fait, ce n’était pas très bon à sa sortie et ça ne l’est pas plus, quarante ans plus tard ! Le meilleur est encore dans une belle poursuite de voitures où une DS se voit désossée petit à petit.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Michel Galabru, Henri Guybet, Jean Lefebvre, Dani, Paul Préboist, Renée Saint-Cyr, Miou-Miou
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Quelques messieurs trop tranquilles
Jean Lefebvre, Paul Préboist, Jean-Jacques Moreau, Michel Galabru, Henri Guybet et Bruno Pradal sont les Quelques messieurs trop tranquilles du film de Georges Lautner

Remarques :
* Le film a été tourné à Loubressac et à Autoire, le château de la Comtesse est le Château de Lacave qui surplombe la Dordogne, les grottes sont celles de Cougnac.
* Miou-Miou est ici dans l’un de ses tous premiers films.

14 juillet 2015

The Truman Show (1998) de Peter Weir

The Truman ShowTruman Burbank est un vendeur d’assurances dans une petite ville calme située sur une île. Il mène une vie tranquille mais il a parfois la sensation d’être observé… Même si c’est probablement plus difficile aujourd’hui qu’à sa sortie, regarder The Truman Show sans rien savoir du fond de l’histoire est une expérience unique car Peter Weir ne dévoile que peu à peu ses cartes et la surprise est de taille. Donc, si vous avez l’intention de voir le film et ne connaissez pas le fond du propos, arrêtez la lecture la lecture de commentaire ici et ne lisez rien d’autre (car une seule phrase suffit pour le déflorer)………. Heureusement, The Truman Show garde tout son intérêt quand on en connaît déjà le thème. Le scénario d’Andrew Niccol est particulièrement brillant et le déroulement d’une perfection rare. Le film est souvent présenté comme une critique de la télé-réalité et du pouvoir de l’image. Il l’est, bien entendu, mais ce n’est pas l’essentiel car le propos va beaucoup plus loin que cela. Version moderne du mythe de la caverne de Platon, il explore les concepts philosophiques de réalité et d’existence : ce que nous percevons comme étant la réalité est-elle la même pour tous ? La réalité existe-t-elle en dehors de la conscience que nous en avons ? Quelle relation entre réalité et perception ? La réalité n’est-elle qu’une illusion ? Les personnes que nous rencontrons partagent-elles « notre réalité » lorsqu’elles sont hors de notre champ de perception ? Etc. Dans le cas de Truman, répondre à ces questions nous emmène très loin ! Et en prime, le film aborde la notion de constitution d’une existence, la relation entre sécurité et emprisonnement (on peut penser à Huxley) et même la notion de Dieu (le réalisateur). Beaucoup de réflexions en gestation… Mais The Truman Show peut se regarder aussi s’apprécier plus directement : parfaitement réalisé, il présente un bel équilibre, il nous amuse et nous intrigue. S’écartant quelque peu de son image foldingue, Jim Carrey fait une très belle prestation.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Laura Linney, Noah Emmerich, Natascha McElhone, Ed Harris
Voir la fiche du film et la filmographie de Peter Weir sur le site IMDB.

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The Truman Show
Jim Carrey dans The Truman Show de Peter Weir (photo publicitaire).
La devise sur la double arche « Unus pro omnibus, omnes pro uno » est celle du show, traduction en latin du « Un pour tous, tous pour un » des Trois Mousquetaires.

The Truman Show
La ville de Seaheaven Island dans The Truman Show de Peter Weir (en réalité, c’est la ville de Seaside en Floride : voir la maison de Truman dans Google Street)

Remarques :
* Le musicien que l’on voit jouer en direct au clavier dans le studio n’est autre que Philip Glass.
* Les scènes face au miroir ont été improvisées par Jim Carrey.
* Andrew Niccol s’est certainement inspiré de la littérature de science-fiction qui a exploré le thème des réalités-illusion. Citons par exemple Le Temps désarticulé (1959) de Philip K. Dick mais aussi Simulacres (1964) toujours de Dick ou encore Simulacon 3 (1964) de Daniel F. Galouye (livre qui a inspiré Matrix, film qui a en commun avec The Truman Show l’exploration du concept de réalité).

13 juillet 2015

Une bonne planque (1972) de Alberto Lattuada

Titre original : « Bianco, rosso e… »

Une bonne planqueRapatriée de Lybie après le coup d’état de Kadhafi, soeur Germana est nommée supérieure d’un hôpital dans le nord de l’Italie. Elle se retrouve face à un « convalescent chronique » soutenu par le maire communiste ; il occupe une chambre alors qu’il n’est pas malade et semble se mêler de tout… Une bonne planque (titre français particulièrement ridicule) est une histoire assez surprenante, celle d’un amour impossible entre une nonne et un communiste militant. L’idée de base est assez prometteuse et la mise en place se révèle assez intrigante et plutôt bien faite. Sophia Loren est impériale dans ce rôle de mère supérieure qui dirige son hôpital avec fermeté. On remarque au passage que les habits de nonne n’enlèvent rien à sa beauté, elle se révèle être sans conteste la plus séduisante des nonnes… Hélas, le film semble partir ensuite dans plusieurs directions, tirant souvent vers la comédie, des scènes qui semblent plaquées sur le reste. L’ensemble n’est pas exempt de lourdeur et la musique qui veut se donner des airs d’Ennio Morricone n’arrange rien. Le film est plutôt à ranger du côté des curiosités, c’est un peu dommage car l’histoire méritait mieux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, Adriano Celentano, Fernando Rey
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Une bonne planque
Sophia Loren dans Une bonne planque de Alberto Lattuada.

Remarques :
* Le titre original Bianco, rosso e… (« blanc, rouge et… ») fait référence aux drapeaux libyen (celui de la République arabe libyenne de 1969 : blanc, rouge et noir) et italien (blanc, rouge et vert) mais il fait aussi référence à la blancheur de l’habit de nonne et au rouge du communisme…

* Le scénario est signé Jaja Fiastri et Tonino Guerra ; ce dernier est un scénariste italien majeur qui a notamment écrit pour Antonioni, Rosi, Fellini…

12 juillet 2015

Qu’il est étrange de s’appeler Federico (2013) de Ettore Scola

Titre original : « Che strano chiamarsi Federico »

Qu'il est étrange de s'appeler FedericoÀ l’occasion du vingtième anniversaire de la disparition de Federico Fellini, Ettore Scola le fait revivre en nous racontant leur amitié qui a débuté au lendemain de la guerre au sein du journal satirique Marc’Aurelio. Heureusement, il ne s’agit nullement d’un documentaire classique. Si, dans une première partie, il recrée avec des acteurs l’atmosphère des comités de rédaction du journal satirique, Ettore Scola cherche ensuite à approcher l’esprit du Maestro, par exemple en nous faisant revivre certaines des discussions qu’ils avaient ensemble lors de leurs sorties nocturnes en voiture. Il y a là des propos intéressants. Tourné en partie en noir et blanc et en couleurs, entièrement avec des acteurs (et un narrateur) qui évoluent parfois en transparence sur des décors, le film introduit certains personnages felliniens et mêle parfois des images d’archives. Qu’il est étrange de s’appeler Federico est un bel hommage d’un cinéaste envers un autre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tommaso Lazotti, Maurizio De Santis, Giacomo Lazotti
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Qu'il est étrange de s'appeler Federico
Tommaso Lazotti interprète le jeune Federico Fellini dans Qu’il est étrange de s’appeler Federico de Ettore Scola.

11 juillet 2015

Peggy Sue s’est mariée (1986) de Francis Ford Coppola

Titre original : « Peggy Sue Got Married »

Peggy Sue s'est mariéePeggy Sue, 43 ans et deux grands enfants, est sur le point de se séparer de son mari Charlie. Elle vit très mal cette séparation. A une réunion des anciens élèves de la classe 1960, Peggy est nommée reine de la soirée. Elle s’évanouit et se retrouve vingt-cinq ans en arrière en 1960. Charlie et elle avaient alors l’intention de se marier… Comment orienterions-nous notre vie si nous avions la possibilité de revenir en arrière avec ce que savons ? Cette question, que l’on peut tous se poser à un moment ou à un autre, n’est pas vraiment nouvelle dans le cinéma hollywoodien, on peut la rapprocher du fameux mythe américain de « la seconde chance ». Coppola la traite de façon assez élégante, sans pathos inutile et sans trop s’égarer. Le propos reste toutefois dans la droite ligne de l’idéologie américaine pour laquelle le mariage est indissoluble… L’atmosphère 1960 est joliment recréée, avec belles voitures aux couleurs profondes et jupes évasées. Si Nicolas Cage, neveu de Coppola, a un jeu un peu mal assuré, Kathleen Turner s’en donne à coeur joie et le film repose en grand partie sur elle. A noter que l’actrice avait alors 32 ans. Peggy Sue s’est mariée n’est pas un grand Coppola, c’est un film de commande qui lui permet de se renflouer après le désastre de Coup de Coeur, mais il est de belle facture.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kathleen Turner, Nicolas Cage, Barry Miller, Joan Allen, Jim Carrey, Maureen O’Sullivan, Leon Ames
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Peggy Sue s'est mariée
Nicolas Cage et Kathleen Turner dans Peggy Sue s’est mariée de Francis Ford Coppola.

 

Remarque :
Peggy Sue s'est mariée
Dans la scène d’ouverture de Peggy Sue s’est mariée, Francis Ford Coppola s’est amusé à placer une astuce de miroir : nous sommes censé être derrière Kathleen Turner qui se prépare face à un miroir… En réalité, il n’y a pas de miroir (sinon la caméra serait visible) et c’est une autre actrice habillée comme elle qui est de dos. On s’en aperçoit hélas car Coppola a voulu trop en faire : il lui fait faire un mouvement pour prendre un mouchoir en papier à droite et les mouvements ne sont pas parfaitement synchrones. Ceci dit, Coppola a peut-être volontairement laissé cette imperfection car c’est à ce moment-là que l’on réalise vraiment que c’était un plan impossible, d’autant plus qu’il l’a démarré par un traveling arrière. (Voir cette scène sur Youtube…)

10 juillet 2015

Barton Fink (1991) de Joel Coen et Ethan Coen

Barton Fink1941. Suite au succès de sa dernière pièce à Broadway, le jeune dramaturge Barton Fink reçoit une proposition de contrat bien rémunéré pour venir écrire à Hollywood. Il accepte et on lui assigne l’écriture d’un film sur le catch avec Wallace Beery. Dans sa chambre d’hôtel, en panne d’inspiration, il fait connaissance avec son voisin… Ecrit et dirigé par les frères Coen, Barton Fink est un film assez complexe ouvert à diverses interprétations, les deux frères laissant (ou semblant laisser) de nombreux points en suspens. Le sujet peut paraître un peu narcissique puisqu’il porte sur les affres de l’écriture : fort d’un succès, Barton Fink est courtisé, on le presse d’écrire sur commande. Il est écartelé entre son idéalisme et les demandes assez primaires de ses employeurs. Il est lui-même pétri de contradictions : il voudrait écrire une histoire d’homme simple pour l’homme simple mais se ferme au monde qui l’entoure qu’il préfère ne pas voir. La symbolique est surabondante dans ce récit où les objets tiennent une bonne place. On peut certainement reprocher ce petit côté « exercice de style » qui transforme presque leur récit en jeu de piste… John Turturro est magnifique, il semble habité par son personnage.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Turturro, John Goodman, Judy Davis, Tony Shalhoub
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Bazrton Fink
John Turturro dans Barton Fink des frères Coen.

Barton Fink
John Goodman dans Barton Fink des frères Coen.

Remarques :
* Si les deux frères ont bien écrit le scénario de Barton Fink alors qu’ils étaient en panne sur l’écriture de Miller’s Crossing, ils écartent toutefois toute ressemblance avec leur cas personnel car leur parcours a été, disent-ils, bien plus facile.

* Le personnage de Barton Fink est basé sur Clifford Odets qui fut l’un des membres du Group Theatre de New York qui se fondent sur les techniques d’interprétation de Constantin Stanislavski, développées ensuite par Lee Strasberg sous le terme la Méthode (« Method Acting », méthode reprise par l’Actors Studio). Clifford Odets a bien été à Hollywood comme scénariste mais, de l’aveu même des frères Coen, il n’était pas fermé au monde extérieur. Après quelques collaborations sur des films assez mineurs, il a écrit et réalisé None But the Lonely Heart (1944) avec Cary Grant et Ethel Barrymore.

* Le personnage de l’alcoolique W.P. Mayhew est basé sur William Faulkner dont le premier contrat à Hollywood fut de travailler sur le scénario de Flesh (Une femme survient) avec Wallace Beery, l’un des très rares films sur le catch. Précisons toutefois que Faulkner n’était pas paralysé par son alcoolisme comme l’est le personnage du film.

* Le personnage du producteur est un amalgame : il a la vulgarité d’Harry Cohn ou de Samuel Goldwyn, mais l’anecdote du costume militaire est directement inspirée de Jack Warner.

* Barton Fink a reçu la Palme d’or à Cannes. Le jury était présidé par Roman Polanski qui aurait pu signer le film…