5 janvier 2022

I Feel Good (2018) de Gustave Kervern et Benoît Delépine

 

I Feel GoodMonique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d’absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n’a qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche…
I Feel Good est un film français réalisé par Gustave Kervern et Benoît Delépine. On y retrouve l’humour assez outrancier du duo. Il y a de bons moments d’humour mais l’ensemble manque de cohésion et aussi de développement. Un format plus court que le long métrage aurait certainement été préférable. Les situations paraissent répétitives et la partie en Bulgarie bien lourde. En revanche, l’épilogue est hilarant. Le propos fustige le désir aveugle de réussite. Tout l’humour est aux dépens du personnage incarné par Jean Dujardin, très typé, surtout caractérisé par une grande bêtise. Son insistance à chercher à profiter de la crédulité des autres finit par mettre mal à l’aise. Le plus spectaculaire est le lieu de tournage : un village Emmaüs des Pyrénées-Atlantiques où vivent et travaillent plus de cent personnes à trier, réparer, remettre en circulation les objets les plus divers, et même parfois inventer de nouvelles utilisations de ces objets. Les figurants sont les compagnons de cette communauté.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Yolande Moreau
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I Feel GoodJean Dujardin et Yolande Moreau dans I Feel Good de Benoît Delépine & Gustave Kervern.

27 octobre 2021

Lola, une femme allemande (1981) de Rainer Fassbinder

Titre original : « Lola »

Lola, une femme allemande (Lola)En 1957, un nouveau directeur de l’urbanisme prend ses fonctions dans une ville de Bavière. Originaire de Prusse orientale, l’homme apparaît rapidement peu enclin aux compromissions, ce qui inquiète les notables de la ville qui profitent de la reconstruction pour s’enrichir…
Pour Lola, Rainer Werner Fassbinder s’est inpiré du roman d’Heinrich Mann, Professeur Unrat, qui avait déjà engendré L’Ange Bleu (1930). Il en a transposé l’histoire dans l’Allemagne des années cinquante en pleine reconstruction. Ce n’est toutefois nullement un remake car le cinéaste s’est éloigné le plus possible du film de Sternberg pour ne garder que la situation de base : un fonctionnaire sage et consciencieux tombe amoureux d’une femme de petite vertu et se retrouve transformé par cet amour non partagé. Fassbinder ne suit pas non plus le schéma classique du film dénonçant la spéculation et l’hypocrisie d’une classe de notables aux moeurs dépravés. On peut même dire qu’il s’abstient de porter un jugement politique ou moral. Il semble plutôt s’attacher à montrer qu’un système basé sur une fausse honnêteté perdure en se construisant sur le fonctionnement réel des individus, incluant leurs désirs et leurs fantasmes. Fassbinder parvient à créer des personnages forts, même si c’est au prix d’un jeu des acteurs assez appuyé comme c’est le cas pour Mario Adorf. Il crée aussi une atmosphère douce tout en étant incisive. Le cinéaste fait une utilisation étonnante de la couleur en éclairant les personnages en bleu, jaune ou rouge selon leurs sentiments, procédé qui en d’autre mains aurait paru simplet. Le film a été parfois mal perçu pour son contenu, jugé pas assez militant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Sukowa, Armin Mueller-Stahl, Mario Adorf, Matthias Fuchs, Helga Feddersen, Karin Baal, Ivan Desny, Hark Bohm
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Remarque :
* Lola s’incrit dans une trilogie que Fassbinder a appelée BRD (= BundesRepublik Deutschland), qu’il n’a pas tournée dans l’ordre chronologique :
BRD 1 : Le Mariage de Maria Braun (1979) (‘BRD 1’ non mentionné au générique)
BRD 2 : Le Secret de Veronika Voss (1982)
BRD 3: Lola, une femme allemande (1981).

Lola, une femme allemande (Lola)Armin Mueller-Stahl et Barbara Sukowa dans Lola, une femme allemande (Lola) de Rainer Werner Fassbinder.

Lola, une femme allemande (Lola)Barbara Sukowa et Mario Adorf dans Lola, une femme allemande (Lola) de Rainer Werner Fassbinder.

7 septembre 2021

Le Grand Chantage (1957) de Alexander Mackendrick

Titre original : « Sweet Smell of Success »

Le Grand Chantage (Sweet Smell of Success)J.J. Hunsecker est l’éditorialiste le plus influent de New York. Il a décidé d’empêcher sa sœur d’épouser un guitariste de jazz. Pour cela, il demande à Sidney Falco, petit attaché de presse arriviste et sans scrupules, de tout faire pour empêcher cette union…
Si Alexander Mackendrick est surtout connu pour ses excellentes comédies réalisées en Angleterre pour les studios Ealing (1), le réalisateur est né aux Etats Unis, a grandi en Ecosse et, à son retour, Sweet Smell of Success est son premier film américain. Il s’agit d’un film noir se déroulant dans le monde des médias, plus précisément du journalisme à scandales. Le scénario est basé sur une histoire écrite par l’excellent Ernest Lehman qui connait bien ce monde. Le film bénéficie de dialogues signés Clifford Odets, débités très rapidement, mordants, au ton ironique et amer qui donne au film une certaine rage appuyée par la frénésie de la mise en scène. Les deux personnages principaux n’en paraissent que plus méprisables dans leur soif de pouvoir et de réussite. La très grande majorité des scènes se déroulent de nuit. La photographie signée par le grand James Wong Howe (2) est superbe. La musique n’est pas en reste,  le jazz y est très présent : outre la partition d’Elmer Bernstein, le Chico Hamilton Quintet fait une apparition remarquée. Film puissant, presque dérangeant, Sweet Smell of Success fut un échec à sa sortie.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Tony Curtis, Susan Harrison, Martin Milner, Jeff Donnell, Sam Levene
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Remarque :
* Le personnage interprété par Burt Lancaster est inspiré du journaliste échotier newyorkais Walter Winchell qui a officié dans les années 30 et 40 et 50. Tout aussi craint qu’admiré, il était spécialisé dans mes rumeurs à parfum de scandale. Après la guerre, il fut un soutien actif de Joseph McCarthy dans sa traque des communistes, n’hésitant pas à créer de fausses rumeurs pour casser des réputations. Obsédé par la vie amoureuse de sa fille, il a l’a faite interner et fait expulser son fiancé par le directeur du FBI J. Edgar Hoover.

Le Grand Chantage (Sweet Smell of Success)Burt Lancaster dans Le Grand Chantage (Sweet Smell of Success) de Alexander Mackendrick.
Le dossier de presse de l’époque affirmait que le directeur de la photographie James Wong Howe avait appliqué de la vaseline sur ses lunettes pour rendre son regard plus noir et menaçant.

Le Grand Chantage (Sweet Smell of Success)Susan Harrison et Tony Curtis et dans Le Grand Chantage (Sweet Smell of Success) de Alexander Mackendrick.

(1) 1949 : Whisky à gogo ! (Whisky galore)
1951 : L’Homme au complet blanc (The Man in the White Suit)
1952 : La Merveilleuse Histoire de Mandy (Mandy) (film dramatique)
1954 : The Maggie
1955 : Tueurs de dames (The Ladykillers)

(2) Aperçu de la filmographie de James Wong Howe

 

22 décembre 2020

Gloria Mundi (2019) de Robert Guédiguian

Gloria MundiDaniel sort de prison où il était incarcéré depuis de longues années et retourne à Marseille. Sylvie, son ex-femme, l’a prévenu qu’il était grand-père : leur fille Mathilda vient de donner naissance à une petite Gloria. Le temps a passé, chacun a fait ou refait sa vie. Daniel découvre une famille recomposée qui lutte par tous les moyens pour rester debout…
Robert Guédiguian a écrit (Sic transit) Gloria Mundi en collaboration avec Serge Valetti, son co-scénariste depuis maintenant trois films. A travers cette famille marseillaise, le réalisateur nous donne sa vision de notre société actuelle, où l’égoïsme a pris le pas sur l’entraide et la solidarité, où les rapports d’oppression sont omniprésents et pleinement acceptés par ceux qui en sont victimes. Une fois de plus, il oppose les générations : les anciens sont moins perméables au discours ambiant et savent garder le cap. C’est un de ses travers. On peut trouver ses personnages trop typés, voire caricaturaux mais c’est après tout un procédé assez courant dans le cinéma. Guédiguian délivre indéniablement un message politique mais il le fait avec subtilité. Tout son art est d’insuffler beaucoup d’humanisme dans son récit. Ainsi, on peut apprécier son film sans nécessairement partager sa vision très pessimiste du monde actuel. Pour Gloria Mundi, il s’est entouré de ses acteurs habituels qui font tous une belle prestation. Le film a été très apprécié par la critique et assez bien reçu par le public.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin, Lola Naymark, Grégoire Leprince-Ringuet
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Gloria MundiGérard Meylan et Ariane Ascaride dans Gloria Mundi de Robert Guédiguian.

3 novembre 2020

Vice (2018) de Adam McKay

ViceL’histoire de Dick Cheney qui a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l’homme le plus puissant du pays, il a largement contribué façonner un nouvel ordre mondial, notamment en poussant son pays à faire la guerre en Irak…
Après The Big Short en 2015 sur la crise financière de 2008, Adam McKay s désiré traiter une nouvelle fois d’un de ces moments-clés qui ont modifié l’histoire de son pays et du monde. Le scénario qu’il a lui-même écrit, couvre toute la vie de Dick Cheney mais le point central est de montrer comment cet homme politique, pourtant initialement peu ambitieux, a su se frayer un chemin dans les arcanes du pouvoir et s’arroger ensuite des pouvoirs bien au-delà de sa fonction. Le propos est toutefois loin d’être étayé et il est bien entendu difficile de qualifier le film d’enquête. Le ton est plutôt celui de la satire tous azimuts. Le personnage apparaît assez outré, avec une voix rave et trainante digne d’un parrain de la mafia et une grande vulgarité. Sur le plan cinématographique, Adam McKay a une approche originale et pleine d’idées de déroulement, s’appuyant sur un montage haletant qui multiplie les ruptures, bombardant le spectateur d’information, ne lui laissant aucun répit ni de place à la réflexion. Malgré ses aspects novateurs, le film nous apparaît très classique et formaté. Il n’a rencontré qu’un succès très mitigé, que ce soit aux Etats-Unis ou dans les autres pays.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell, Sam Rockwell
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ViceChristian Bale et Sam Rockwell dans Vice de Adam McKay.

12 novembre 2019

Les feux de l’été (1958) de Martin Ritt

Titre original : « The Long, Hot Summer »

Les feux de l'été (The Long, Hot Summer)Accusé d’avoir incendié une grange et chassé de sa ville, Ben Quick arrive à Frenchmen’s Bend, Mississippi. Il parvient à se faire accepter par Will Varner qui domine la bourgade et règne en despote sur sa propre famille…
Les feux de l’été est adapté du roman Le Hameau de William Faulkner mais il évoque plutôt Tennessee Williams par son atmosphère. Martin Ritt met en scène cette histoire de façon mesurée, sans excès de dramatisation ou de lyrisme. Il semble même osciller entre le drame et la comédie, sans vraiment vouloir choisir. Le déroulement manque un peu de cohésion mais seul le happy-end paraît maladroitement plaqué. Le film est porté par son interprétation : Orson Welles donne une forte personnalité et beaucoup de présence à son personnage, Paul Newman a un jeu assez simple en arriviste charmeur et terriblement séduisant. Le Technicolor est resplendissant. Les feux de l’été est un film sans aucun doute plus simple et moins intense qu’escompté, c’est sans doute la raison pour laquelle il est généralement massacré par la critique française. Il est pourtant très plaisant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Joanne Woodward, Anthony Franciosa, Orson Welles, Lee Remick, Angela Lansbury
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Remarques :
* Paul Newman est ici dans son premier grand film. 1958 sera une grande année pour l’acteur puisqu’il enchaînera ensuite Le Gaucher d’Arthur Penn et La chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks.
* Peu après la fin du tournage, Paul Newman divorcera pour épouser Joanne Woodward. Ils resteront ensemble plus de cinquante ans, jusqu’à la mort de l’acteur en 2008.

Les feux de l'été (The Long, Hot Summer)Paul Newman et Orson Welles dans Les feux de l’été (The Long, Hot Summer) de Martin Ritt.

5 novembre 2016

La Rivière d’argent (1948) de Raoul Walsh

Titre original : « Silver River »

La Rivière d'argentInjustement dégradé de l’armée pendant la Guerre de Sécession, Mike McComb décide de n’obéir désormais qu’à ses propres lois et de ne laisser personne se mettre en travers de son chemin. Et l’homme a de grandes ambitions. Il monte une grande salle de jeux dans une ville minière isolée mais prospère… Silver River est le septième film de Raoul Wash avec Errol Flynn (1). Ce sera le dernier, Raoul Walsh ne supportant plus l’alcoolisme de l’acteur. Le film est souvent considéré comme mineur. Assez injustement. Ce désamour peut s’expliquer par le fait qu’il n’y ait aucun personnage qui attire vraiment la sympathie. Certes, le personnage joué par Errol Flynn inspire, pour le moins, des sentiments mitigés, mais son personnage est joliment complexe : ambitieux, opportuniste, fonceur, cynique, individualiste, séducteur, homme d’affaires avisé, il est tout cela à la fois mais, par son parcours, il colle de très près au rêve américain qui se retrouve ainsi remis en cause. Un certain malaise se distille, alimenté en outre par l’ambiguïté attirance/répulsion. Seul le personnage de l’avocat alcoolique, remarquablement interprété par Thomas Mitchell, vient atténuer l’amertume latente et apporte même une dimension lyrique à l’ensemble. Comme presque tous les films qui remettent un tant soit peu en cause le modèle de société américain, Silver River est donc un film mal-aimé. C’est pourtant un très beau film, complexe sans aucun doute, mais très riche dans son propos.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Ann Sheridan, Thomas Mitchell, Bruce Bennett
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Silver River
Errol Flynn et Ann Sheridan dans La Rivière d’argent de Raoul Walsh.

Silver River
Thomas Mitchell, Tom D’Andrea, Bruce Bennett et Errol Flynn dans La Rivière d’argent de Raoul Walsh.

(1) Les sept films de Raoul Walsh avec Errol Flynn en rôle principal :
1941 : La Charge fantastique (They Died with Their Boots On) (1941) avec Anthony Quinn
1942 : Sabotage à Berlin (Desperate Journey) avec Ronald Reagan et Nancy Coleman
1942 : Gentleman Jim (Gentleman Jim) avec Alexis Smith et Jack Carson
1943 : Du sang sur la neige (Northern Pursuit) avec Julie Bishop et Helmut Dantine
1944 : Saboteur sans gloire (Uncertain Glory) avec Paul Lukas et Lucile Watson
1944 : Aventures en Birmanie (Objective, Burma!) avec Henry Hull
1948 : La Rivière d’argent (Silver River) avec Ann Sheridan
Alors que la décennie des années trente avait été pour Flynn celle de Michael Curtiz (il a joué dans 12 films sous la direction de Curtiz entre 1935 et 1941), celle des années quarante aura été pour lui celle de Raoul Wash.

29 décembre 2015

La Cinquième Victime (1956) de Fritz Lang

Titre original : « While the City Sleeps »

La Cinquième victimeAu sein du grand groupe de presse The New York Sentinel, le fils du fondateur récemment défunt laisse espérer à trois hommes le poste de directeur général. Il promet de le donner à celui qui démasquera le tueur psychopathe qui vient d’assassiner une jeune femme… Adapté d’un roman de Charles Einstein, La Cinquième Victime est un beau film noir qui, avec Beyond a reasonable doubt tourné la même année, vient clore en beauté la période américaine de Fritz Lang. C’est un film plus complexe qu’il ne paraît, où plusieurs histoires s’entremêlent et où Lang nous dresse un portrait assez acide de la société américaine. Aucun personnage n’est présenté sous un jour favorable, tous intriguent pour leur ascension sociale ou pour en tirer un profit quelconque, et le seul qui n’entre dans pas cette course arriviste n’hésite pas à utiliser sa fiancée comme un vulgaire appât pour capturer le tueur. Ce dernier (interprété par le fils de John Barrymore) est présenté presque comme une victime, presque programmé pour tuer, il n’est pas sans rappeler celui de M le Maudit. La distribution est brillante, le déroulement du scénario est limpide, la mise en scène parfaitement maitrisée. La Cinquième Victime est un film plutôt sous-estimé. On comprend en le voyant pourquoi Fritz Lang y voyait l’un de ses films les plus aboutis de sa période américaine.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dana Andrews, Rhonda Fleming, George Sanders, Howard Duff, Thomas Mitchell, Vincent Price, Sally Forrest, Ida Lupino
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While the city sleeps
Dana Andrews, Sally Forrest, Thomas Mitchell et Ida Lupino dans La Cinquième victime de Fritz Lang.

While the City Sleeps
Ida Lupino, Dana Andrews, Sally et Rhonda Fleming, le trio de charme de La Cinquième victime de Fritz Lang (photo publicitaire).

6 décembre 2015

Le Mouton enragé (1974) de Michel Deville

Le Mouton enragéAprès avoir osé aborder une inconnue dans la rue, un modeste employé de banque prend de l’assurance et, suivant à la lettre les conseils d’un ami d’enfance, un écrivain sans éditeur, il quitte sa vie terne pour chercher à « gagner plein d’argent et coucher avec beaucoup de femmes »… Adaptation d’un roman de Roger Blondel, Le mouton enragé est une fable sur l’attrait de la réussite. Si le « mouton docile » va sortir du troupeau, ce n’est que pour tomber sous la coupe d’un arrivisme sans scrupules personnifié ici par cet ami écrivain raté qui vit par procuration. La démonstration est habile mais un peu trop chargée en personnages et en cibles. Tout y passe : machisme, malversations financières, magouilles politiques, presse poubelle, manipulations… Cela finit par faire beaucoup. Trintignant et Cassel sont assez remarquables et, comme toujours, Romy Schneider illumine chacune des scènes où elle figure. De petites notes d’humour viennent ça et là alléger le mordant du propos. Réalisé sous les années Pompidou, Le mouton enragé est une fable assez amère sur l’ambition personnelle et la vanité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Cassel, Romy Schneider, Jane Birkin, Henri Garcin, Georges Wilson, Florinda Bolkan
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Le mouton enragé
Jean-Louis Trintignant et Jean-Pierre Cassel dans Le Mouton enragé de Michel Deville.

Le Mouton enragé
Romy Schneider dans Le Mouton enragé de Michel Deville.

24 août 2015

Prête à tout (1995) de Gus Van Sant

Titre original : « To Die For »

Prête à toutSuzanne Stone est une jeune femme qui sait exactement ce qu’elle veut : être présentatrice de télévision. Elle montre une grande détermination pour atteindre son but, bien décidée à balayer tout ce qui se trouvera en travers de sa route… Adapté d’un roman de Joyce Maynard (lui-même basé sur une histoire vraie), Prête à tout a beau être une oeuvre de commande pour Gus Van Sant, elle ne manque pas d’attraits. Cette comédie noire sur l’arrivisme et le rêve américain est assez surprenante par sa construction : elle a le mérite d’être originale mais le défaut de nous indiquer d’emblée le dénouement. Presque tout le film est un flashback, raconté à la façon d’un reportage-enquête ; certains plans ne feront sens qu’à la fin toutefois. Prête à tout sera un révélateur pour Nicole Kidman qui est particulièrement mise en valeur : l’actrice, qui était auparavant surtout vue comme la femme de Tom Cruise, va à partir de ce film devenir une actrice de premier plan. Extrêmement photogénique, elle a ici une présence à l’écran rare et Gus Van Sant ne se prive pas de la filmer en très gros plan. On remarquera aussi le petit rôle tenu par le réalisateur David Cronenberg (l’homme avec lequel elle a rendez-vous au lac à la fin du film).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Matt Dillon, Joaquin Phoenix, Casey Affleck, Illeana Douglas, Alison Folland
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Prête à tout
Nicole Kidman dans Prête à tout de Gus Van Sant.