3 mars 2023

La Femme déshonorée (1947) de Robert Stevenson

Titre original : « Dishonored Lady »

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Tentant de se suicider, une femme s’écrase avec sa voiture près de la maison d’un psychiatre qui la découvre inconsciente et la soigne. Elle est la rédactrice en chef d’un magazine de mode de Manhattan, une femme libre et émancipée qui attire les hommes mais ne trouve aucune satisfaction dans sa vie actuelle…
La Femme déshonorée (Dishonored Lady) est un film américain réalisé par Robert Stevenson. Le scénario est signé Edmund H. North (avec l’aide de André de Toth et Ben Hecht, tous deux non crédités) d’après une pièce de Edward Sheldon et Margaret Ayer Barnes. L’histoire est très librement basée sur la vie de Madeleine Smith (1) qui sera au centre du film Madeleine (1950) de David Lean. C’est un film assez peu connu. Il ne brille guère par son scénario qui est épouvantablement moraliste et sans grande inventivité. Le titre donne une idée du niveau général et, pour une fois, on ne peut accuser la traduction française (j’ai d’ailleurs du mal à voir en quoi cette femme est « déshonorée »). On pourrait donc se passer de regarder ce film s’il n’y avait Hedy Lamarr, « la plus belle femme du cinéma », qui est toujours aussi fascinante (2). On ne pourra, hélas, en dire autant des autres acteurs…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, Dennis O’Keefe, John Loder, William Lundigan, Morris Carnovsky
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Stevenson sur le site IMDB.

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Remarque :
* Robert Stevenson est surtout connu pour avoir réalisé Jane Eyre (1943) avec Orson Welles, Joan Fontaine et Elizabeth Taylor… et de nombreux films pour les studios de Walt Disney dans les années 60 et 70.

(1) Madeleine Smith est une jeune femme de Glasgow issue d’un milieu aisé, obligée de comparaître devant la justice en 1857 pour le meurtre de son amant, Emile L’Angelier. Le procès fit grand bruit dans les journaux de l’époque ; il fut même qualifié par certains de « procès du siècle ».
(2) Outre sa carrière au cinéma, Hedy Lamarr a marqué l’histoire scientifique des télécommunications en inventant en 1940 avec le compositeur George Antheil, pianiste et inventeur comme elle, un moyen de coder des transmissions (étalement de spectre par saut de fréquence). L’idée était tellement novatrice que ce principe fondamental ne commença à être utilisé que vingt ans plus tard. On le retrouve aujourd’hui, notamment dans le positionnement par satellite (GPS, etc.), les liaisons chiffrées militaires ou dans certaines techniques Wi-Fi.
Hedy Lamarr a produit de nombreuses autres inventions tout au long de sa vie. En 2014, elle fut admise à titre posthume au National Inventors Hall of Fame.

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Hedy Lamarr dans La Femme déshonorée (Dishonored Lady) de Robert Stevenson.

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Dennis O’Keefe et Hedy Lamarr dans La Femme déshonorée (Dishonored Lady) de Robert Stevenson.

La Femme déshonorée (Dishonored Lady)Dennis O’Keefe, Hedy Lamarr et Nicholas Joy dans La Femme déshonorée (Dishonored Lady) de Robert Stevenson.

24 décembre 2015

Les Conspirateurs (1944) de Jean Negulesco

Titre original : « The Conspirators »

Les conspirateursPendant la seconde guerre mondiale, un résistant hollandais recherché par les allemands arrive à Lisbonne, ville neutre, en vue d’embarquer pour l’Angleterre. Là, il fait fortuitement la rencontre d’une jeune femme impliquée dans un réseau qui combat les nazis… Sorti fin 1944 aux Etats-Unis (1948 en France), Les Conspirateurs reprend le schéma de Casablanca (1942) sur de nombreux points : un résistant arrivant dans une ville neutre, une femme qui n’aime pas son mari mais qui reste avec lui par devoir moral, un amour impossible entre les deux sur fond de traque par les nazis. Si l’on ajoute la présence de Paul Henreid, Peter Lorre et Sydney Greenstreet, sans parler du directeur de la photographie Arthur Edeson et de la musique de Max Steiner, il paraît indéniable que la Warner a tenté de dupliquer le succès du film de Michael Curtiz. Malgré le talent de Jean Neguslesco, le résultat est hélas loin d’être comparable, sans cette atmosphère si particulière ou cette alchimie entre les acteurs qui auraient porté le film. Aucune tension ne s’installe, y compris dans la scène finale du casino, particulièrement fade. Hedy Lamarr est heureusement là pour nous sauver de l’ennui, très belle comme toujours, mais elle n’exprime pas cette pointe de fragilité dont son personnage aurait eu besoin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, Paul Henreid, Sydney Greenstreet, Peter Lorre, Victor Francen, Joseph Calleia
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The Conspirators
Hedy Lamarr dans Les Conspirateurs de Jean Negulesco.

18 octobre 2014

Samson et Dalila (1949) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Samson and Delilah »

Samson et DalilaMille ans avant Jésus-Christ, la tribu hébraïque des Danites vit sous le joug de Philistins brutaux. Samson, un berger à la force prodigieuse, voudrait libérer son peuple mais il s’éprend de la fille d’un riche marchand philistin… Inspiré de la Bible (le Livre des Juges de l’Ancien Testament), Samson et Dalila est avec Les Dix Commandements le péplum le plus populaire de Cecil B. DeMille. C’est un film grand spectacle en couleurs dont certaines scènes (le combat à mains nues avec un lion et, bien entendu, la démolition du temple) appartiennent à la mythologie du cinéma. Sur un fond (assez récurrent dans les péplums hollywoodiens) de lutte contre le paganisme, Samson et Dalila est avant tout une histoire d’amour impossible, assez fortement chargée d’un érotisme plutôt suggestif. Samson et Dalila Hedy Lamarr, actrice surnommée « la belle femme du monde » (1), et Victor Mature sont avant tout des corps qui ont une présence phénoménale à l’écran. Hedy Lamarr incarne de façon ardente la femme fatale et George Sanders apporte une petite touche de subtilité. La mise en scène un peu statique de Cecil B. DeMille apporte une certaine solennité qui sied au récit. Samson et Dalila est un cocktail savamment dosé, ce qui lui permet d’être toujours aussi plaisant à regarder aujourd’hui.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, Victor Mature, George Sanders, Angela Lansbury, Henry Wilcoxon
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(1) « The Most Beautiful Woman in Films ». Ce surnom lui avait été donné par Louis B. Mayer.

Samson et Dalila (Samson and Delilah)Hedy Lamarr dans Samson et Dalila (Samson and Delilah) de Cecil B. DeMille.

24 février 2014

La danseuse des Folies Ziegfeld (1941) de Robert Z. Leonard et Busby Berkeley

Titre original : « Ziegfeld Girl »

La danseuse des Folies ZiegfeldEtre découvert par le célèbre créateur de spectacles Florenz Ziegfeld est le rêve de nombreuses jeunes femmes. Trois d’entre elles entrent ainsi dans la troupe. L’irruption de cette gloire soudaine dans leur vie va avoir des conséquences bien différentes… Ziegfeld Girl est l’un des nombreux films mettant en scène les célèbres Follies de Ziegfeld (1) qui marquèrent le Broadway des années dix et vingt. Robert Z. Leonard avait déjà réalisé Le Grand Ziegfeld (1936) qui avait connu un énorme succès. Assez logiquement, la M.G.M. lui confie donc la direction de cette superproduction, en tandem avec Busby Berkeley qui dirige les numéros musicaux et ballets. Le scénario est assez lénifiant, énième variation sur le conte de fées du succès, avec ses avantages mais aussi ses dangers. Des trois girls, c’est Lana Turner qui a la plus belle présence ; Hedy Lamarr est peu mise en valeur tout comme Judy Garland, mais cette dernière fait montre comme toujours d’une belle énergie. Même les ballets musicaux ne sont pas à la hauteur des grandes créations de Busby Berkeley : il charge ici beaucoup, mais il est vrai qu’il est ainsi dans la droite ligne de Ziegfeld. Le morceau musical le plus notable est probablement Minnie from Trinidad chanté par Judy Garland.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: James Stewart, Judy Garland, Hedy Lamarr, Lana Turner, Jackie Cooper, Ian Hunter, Charles Winninger, Edward Everett Horton
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Remarques :
* Dans la scène finale, l’un des décors reproduit celui du numéro le plus célèbre de Le Grand Ziegfeld : A Pretty Gil is like a Melody avec son grand gâteau.
* Originellement, le film devait être tourné en 1938 avec Eleanor Powell, Joan Crawford, Virginia Bruce et Walter Pidgeon.

(1) Florenz Ziegfeld Jr. (1867-1932) est sans aucun doute la plus grande personnalité de l’univers de Broadway. A partir de 1909, ses Follies devinrent vite le spectacle le plus célèbre de l’époque. Ses ballets et numéros musicaux alliaient fantaisie et reconstitution et faisaient rêver les spectateurs. Il n’hésitait pas à mêler les influences les plus diverses, pour un résultat d’assez mauvais goût mais toujours grandiose et spectaculaire.