12 mai 2013

Champagne (1928) de Alfred Hitchcock

Titre français : « Palace de luxe »
Autre titre français : « A l’américaine »

Palace de luxe(Film muet) La fille d’un riche américain mène une vie extravagante et frivole au grand désespoir de son père. De plus, elle fréquente un jeune homme mais le père s’oppose à leur mariage, persuadé qu’il n’en veut qu’à son argent. La fille rejoint en hydravion son bien-aimé à bord du transatlantique qui l’emmène en France… Palace de luxe Hitchcock a dit : « Champagne est probablement ce qu’il y a de plus bas dans ma filmographie. Il n’y a pas d’histoire. » Son interlocuteur, François Truffaut, lui fait alors remarquer qu’il avait tort de dire cela et, effectivement, Champagne est une amusante comédie, bien réalisée avec de bonnes trouvailles. L’histoire est certes assez simple, sans grand suspense, mais l’ensemble est plein de vie avec une Betty Balfour (grande star anglaise du cinéma muet) assez pétillante. Hitchcock fait preuve d’inventivité avec notamment un plan vu à travers une coupe de Champagne en train d’être bue (pour lequel il avait fait fabriquer une gigantesque coupe) et aussi un arrêt sur image, la scène se transformant en photographie. Ce serait d’ailleurs le premier arrêt sur image de l’histoire du cinéma. Champagne n’est évidemment pas un grand film mais il reste très plaisant à regarder.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Betty Balfour, Jean Bradin, Ferdinand von Alten, Gordon Harker
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

Conseil :
Si vous regardez le film sur le coffret DVD Alfred Hitchcock – Les premières oeuvres, veillez à ne pas regarder la présentation de Noël Simsolo avant de voir le film : il y raconte toute l’histoire du film, y compris le dénouement. Regardez-le plutôt après…

3 réflexions sur « Champagne (1928) de Alfred Hitchcock »

  1. Bonjour.
    Dans le DVD des éditions StudioCanal (couplé avec le film « Le Ring »), partie intégrante du coffret « Alfred Hitchcock – Les premières œuvres », puisque vous en parlez, lors de la séquence finale, une fois que Betty et l’homme se sont installés dans la cabine du bateau qui les ramène en Amérique, juste avant que l’homme ne quitte la cabine, il y a un bref plan où l’on revoit Betty, pensive, dans le compartiment du train (qui constituait la séquence précédente) ; comme si Betty avait rêvé l’embarquement et l’installation dans la cabine ; or, la suite nous indique clairement que cela n’a rien d’un rêve mais qu’il s’agit bel et bien de ce qui est en train de se passer au moment M. Quelqu’un peut-il alors m’expliquer la signification de ce plan à cet endroit ? C’est comme si le plan en question – et probablement le suivant, montrant brièvement le jeune homme épris d’elle filant sur la route, au volant de sa voiture – avaient été décalés quelques minutes plus loin que là où ils devraient se situer réellement dans le film, c’est-à-dire normalement intégrés à la séquence du train.
    Qu’en pensez-vous ? Je n’ai trouvé nulle part de commentaires à ce sujet.
    Par ailleurs, Noël Simsolo (qui « spoile », vous avez raison) exagère quelque peu (ou s’égare) lorsqu’il définit l’homme mystérieux qui suit et épie constamment Betty comme un alcoolique titubant : il boit un certain nombre de verres, il est vrai, tout au long du film, mais sa démarche n’est absolument pas celle d’un ivrogne ; au contraire même, bien qu’inquiétant, il est plutôt distingué.
    Cordialement,
    Pascal R.

  2. J’ai rapidement revu le passage : je ne me souviens pas de toute l’histoire mais à priori je dirais qu’il s’agit d’un procédé narratif pour montrer les interrogations de Betty. Elle repense qu’elle est venue en train avec l’homme mystérieux pendant que son fiancé roulait à tombeau ouvert pour la rejoindre (ou, si elle n’est pas censé le savoir, elle se demande si, ou espère que, son fiancé a foncé pour la rejoindre pendant qu’elle était dans le train).

  3. En effet, dans la séquence du train, pendant que l’homme lui parle, Betty est songeuse. Lorsqu’apparaît (la première fois) le plan du jeune homme qu’elle aime filant dans sa voiture, on peut penser (après coup, en usant de votre point de vue, même si le raccord n’est pas clair) que ce plan est volontairement ambigu : soit l’amoureux transi est effectivement en chemin, soit ce n’est qu’une projection mentale d’un fol espoir qui trotte dans la tête de Betty (à y regarder de plus près, ce plan du héros roulant à tombeau ouvert pour sauver sa belle peut effectivement sembler avoir été filmé de manière quelque peu caricaturale, intentionnellement j’entends). Vu ainsi, lorsque ces deux plans nous sont montrés une seconde fois alors que Betty est dans la cabine à bord du bateau, à nouveau songeuse, votre analyse de ce point de grammaire cinématographique fait mouche : ils deviennent compréhensibles.
    Sur la page concernée du site « CINEMIAM », traduction d’un article du British Film Institute, on peut lire ceci : « Bryony Dixon, conservateur au British Film Institute […] , raconte le travail de son équipe sur Champagne : « En commençant à travailler sur Champagne, nous avons trouvé que, pour un film de Hitchcock, certains enchaînements de scènes étaient maladroits […] … » ».
    Si j’use de mauvaise foi, je dirais que je fais le même constat.
    Si je veux être sincère, j’avouerai peut-être (sous la torture), que mon esprit de cinéphage à qui aujourd’hui tout est donné, pré-mâché, voire pré-ingurgité, a quelque peu avili mon potentiel cinéphilique.
    Quoiqu’il en soit, merci, j’y vois plus clair.
    Cordialement,
    Krysbald.

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