20 juillet 2024

Le Monde d’Apu (1959) de Satyajit Ray

Titre original : « Apur Sansar »

Le Monde d'Apu (Apur Sansar)Calcutta, 1930. Apu rêve de succès littéraires mais, faute d’argent, il doit interrompre ses études et affronter le monde du travail. Un jour, son ami Pulu l’emmène au mariage de sa cousine. Suite à l’accès de folie du jeune marié, Apu, venu en tant que simple invité, accepte d’épouser la jeune femme pour lui éviter le déshonneur…
Le Monde d’Apu est un film indien réalisé par Satyajit Ray. Après La Complainte du sentier et L’Invaincu, c’est le troisième et dernier volet de la Trilogie d’Apu inspirée de deux romans de Bibhutibhushan Bandopadhyay. Devenu adulte, Apu poursuit son apprentissage de la vie, il va découvrir l’amour et faire face à de nouveaux drames. L’épilogue vient fermer la boucle. Ce troisième volet a un aspect moins documentaire que les deux précédents mais l’histoire reste très forte. Satyajit Ray a toujours cette mise en scène épurée avec une belle maitrise des mouvements de caméra. La musique de Ravi Shankar et la beauté des images nous émerveillent.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Soumitra Chatterjee, Sharmila Tagore
Voir la fiche du film et la filmographie de Satyajit Ray sur le site IMDB.

Voir les autres films de Satyajit Ray chroniqués sur ce blog
Voir les livres sur Satyajit Ray

Sharmila Tagore et Soumitra Chatterjee dans Le Monde d’Apu (Apur Sansar) de Satyajit Ray.

Remarque :
Alors que Satyajit Ray avait tourné le second volet juste après le premier, il a réalisé deux autres films avant d’achever ce troisième volet, deux films remarquables, La Pierre philosophale (1958) et Le Salon de musique (1958), sur lesquels il avait travaillé avec des acteurs professionnels comme Soumitra Chatterjee.

19 juillet 2024

L’Invaincu (1956) de Satyajit Ray

Titre original : « Aparajito »

L'invaincu (Aparajito)La famille d’Apu s’est installé à Bénarès. Sur les escaliers qui dominent le Gange, son père gagne désormais sa vie en lisant des textes sacrés mais meurt subitement. Sa mère décide alors de retourner vivre à la campagne. Apu insiste pour aller à l’école qu’il fréquente alors studieusement…
L’Invaincu est un film indien écrit et réalisé par Satyajit Ray. Après La complainte du sentier et avant Le Monde d’Apu, c’est le second volet de la Trilogie d’Apu, inspirée des romans Pather Panchali et Aparajito de l’auteur bengali Bibhutibhushan Bandopadhyay. L’environnement est cette fois urbain, donc très différent du précédent volet, et nous voyons Apu passer de l’enfance à l’âge adulte, un récit d’apprentissage avec ses joies et ses drames. Une fois de plus, le personnage de la mère a une grande importance, pilier de la famille bien que peu considérée et sacrifiée ; l’attitude d’Apu lors de épilogue peut surprendre sur ce point. Bien que situé dans une civilisation très différente de la nôtre et un siècle plus tôt, le propos sur la relation parent / enfant reste finalement très actuel. La mise en scène de Satyajit Ray est une fois encore épurée, avec de belles allégories. La musique est toujours signée Ravi Shankar. Lion d’or à Venise en 1957.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kanu Bannerjee, Karuna Bannerjee, Smaran Ghosal, Pinaki Sengupta
Voir la fiche du film et la filmographie de Satyajit Ray sur le site IMDB.

Voir les autres films de Satyajit Ray chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Satyajit Ray

Smaran Ghosal dans L’invaincu (Aparajito) de Satyajit Ray.

18 juillet 2024

La Complainte du sentier (1955) de Satyajit Ray

Titre original : « Pather Panchali »

La Complainte du sentier (Pather Panchali)Dans un petit village du Bengale, vers 1910, Apu, un garçon de 7 ans, vit pauvrement avec sa famille dans la maison ancestrale. Son père, se réfugiant dans ses ambitions littéraires, laisse sa famille s’enfoncer dans la misère. Apu va alors découvrir le monde, avec ses drames et ses joies…
Inspiré d’un classique de la littérature bengali, La Complainte du sentier est un film indien, le premier film du réalisateur bengali Satyajit Ray. C’est également le premier volet de la Trilogie d’Apu qui raconte l’histoire d’un garçon dans l’Inde du début du XXe siècle. Dès son premier long métrage, Satyajit Ray montre une très grande maitrise formelle. Le récit est centré sur une mère qui élève quasiment seule ses deux enfants et le réalisateur les intègre totalement dans un lieu qui est presque un personnage a part entière. La mère reste le plus souvent dans la maison alors que les enfants investissent le sentier qui y mène où les champs à l’entour. Évitant tout misérabilisme, le propos offre un regard lucide sur les conditions de vie très miséreuses sur lesquelles plane un implacable déterminisme : la société indienne repose sur un système de castes. Peuplé de petites joies et de petits et gros drames, Le récit nous captive. La mise en scène est sans artifice, la photographie est par moments vraiment très esthéthique, la caméra est très mobile. La musique, belle et assez présente, est signée Ravi Shankar. Le tournage s’est étalé sur presque trois années, Satyajit Ray ayant beaucoup de mal à réunir les fonds nécessaires pour pouvoir continuer à tourner. Remarqué à Cannes 1956.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kanu Bannerjee, Karuna Bannerjee, Uma Das Gupta, Subir Banerjee
Voir la fiche du film et la filmographie de Satyajit Ray sur le site IMDB.

Voir les autres films de Satyajit Ray chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Satyajit Ray

Subir Banerjee et Uma Das Gupta dans La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.
Karuna Bannerjee dans La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.
Subir Banerjee et Uma Das Gupta dans La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.
Satyajit Ray sur le tournage de La Complainte du sentier (Pather Panchali) de Satyajit Ray.

11 juin 2024

Un trou dans la tête (1959) de Frank Capra

Titre original : « A Hole in the Head »

Un trou dans la tête (A Hole in the Head)Tony Manetta, veuf, la quarantaine séduisante, vit à Miami avec son jeune fils. Il y tient un hôtel un peu miteux, est criblé de dettes et a une liaison avec une jeune écervelée volcanique. Pour éviter expulsion et saisie, il fait appel à son frère Mario, commerçant à New York qui mène avec son épouse une vie très réglée. Le couple débarque à Miami pour mettre de l’ordre dans la vie de Tony…
Un trou dans la tête (voir le vrai sens du titre ci-dessous) est un film américain de Frank Capra. Il s’agit de l’adaptation d’une pièce jouée à Broadway et écrite par Arnold Schulman. C’est une comédie assez amusante dont l’originalité est d’avoir pour pivot central la relation d’un père irréfléchi avec son jeune fils qui a, lui, les pieds bien sur terre. Le ton oscille entre comédie et tendresse. L’ensemble est plaisant mais reste bien en deçà des meilleurs films de Frank Capra (qui signe là son premier film en couleurs et son premier en Cinémascope). A noter que le film a fait connaître la chanson « High Hopes » de Frank Sinatra qui sera reprise comme thème pour la campagne de John Kennedy l’année suivante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Sinatra, Edward G. Robinson, Eleanor Parker, Carolyn Jones, Thelma Ritter, Keenan Wynn
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

Voir les autres films de Frank Capra chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Frank Capra

Thelma Ritter, Eddie Hodges, Frank Sinatra et Edward G. Robinson dans Un trou dans la tête (A Hole in the Head) de Frank Capra.

Remarque :
• Contrairement aux apparences, le « trou dans la tête » du titre original n’a pas le sens de « folie » ou de « un neurone en moins ». En anglais, l’expression « need something like a hole in the head » s’applique à une chose que l’on ne veut pas (littéralement « avoir autant besoin de cette chose qu’un trou dans la tête »). L’expression s’applique généralement à une chose qui nous est imposée. Frank Sinatra emploie l’expression dans ce sens plusieurs fois quand il discute avec son fils. Plusieurs photos promotionnelles du film montrent les acteurs (et même toute l’équipe) avec une flèche plantée dans le crâne.

Toute l’équipe du tournage de A Hole in the Head de Frank Capra.
Frank Capra est au centre (chemise blanche)

9 janvier 2024

Chronique d’un amour (1950) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Cronaca di un amore »

Chronique d'un amour (Cronaca di un amore)Un riche industriel milanais engage un détective privé pour connaître le passé de sa jeune épouse. Alerté de l’enquête, son ancien amant entre de nouveau en contact avec elle. Ils s’étaient quittés après le décès accidentel d’une de ses meilleures amies…
Chronique d’un amour est un film italien co-écrit et réalisé par Michelangelo Antonioni. Il s’agit de son premier long métrage. L’histoire peut par moments évoquer Les amants diaboliques (Ossessione, 1943), le premier film de Visconti, mais il est en réalité très différent. Plus qu’une histoire de meurtre, Antonioni nous offre un portrait de femme qui cherche à reprendre sa vie en main. Le scénario est habile : les deux anciens amants se retrouvent du fait de la méfiance du mari, c’est en effet l’enquête qui fait renaître une passion éteinte, et l’issue est plutôt inattendue. C’est aussi le portrait d’une classe sociale aisée dont les membres, et particulièrement les femmes car c’est sur elles qu’Antonioni porte son attention, ont une existence oisive et vide de sens. Il est tentant d’y voir les prémices des « grands » Antonioni qui viendront quelque dix ans plus tard mais l’ensemble reste très classique. Belle interprétation de Lucia Bosé, qui n’avait alors que dix-neuf ans alors que son personnage en a dix de plus.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lucia Bosè, Massimo Girotti, Ferdinando Sarmi, Gino Rossi
Voir la fiche du film et la filmographie de Michelangelo Antonioni sur le site IMDB.

Voir les autres films de Michelangelo Antonioni chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Michelangelo Antonioni

Massimo Girotti et Lucia Bosè dans Chronique d’un amour (Cronaca di un amore) de Michelangelo Antonioni.

3 novembre 2023

Deux sous d’espoir (1952) de Renato Castellani

Titre original : « Due soldi di speranza »

Deux sous d'espoir (Due soldi di speranza)Ayant terminé son service militaire, Antonio revient dans son village natal dans les environs de Naples. Il cherche un métier lui permettant de faire vivre sa mère et ses sœurs. La très jeune Carmela s’amourache de lui malgré l’interdiction de son père qui le trouve trop pauvre…
Deux sous d’espoir est un film italien coécrit et réalisé par Renato Castellani. Utilisant des comédiens non professionnels majoritairement issus du village où il fut tourné, le film s’inscrit dans la vague du néoréalisme mais il le dé-dramatise : il montre bien la très grande pauvreté des habitants mais ce portrait social du quotidien génère de l’humour, alimenté par l’exubérance méridionale, les commérages permanents et surtout la débrouillardise et la vitalité de son personnage principal qui enchaîne des petits boulots pittoresques. Cet humour n’est jamais au détriment des personnages, le regard est empreint de tendresse. Le film est remarquablement construit et équilibré. Malgré son Grand Prix (ancêtre de la Palme d’or) à Cannes, Renato Castellani fut ici et là accusé de dénaturer le néoréalisme de la première heure, créant ainsi le « néoréalisme rose » qui explosera avec Pain, amour et fantaisie de Luigi Comencini (1953). Avec le recul, il semble plus juste de replacer Deux sous d’espoir dans la grande tradition de la comédie italienne dont il pose les jalons. Un film très attachant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Maria Fiore, Vincenzo Musolino
Voir la fiche du film et la filmographie de Renato Castellani sur le site IMDB.

Voir les autres films de Renato Castellani chroniqués sur ce blog…

Vincenzo Musolino et Maria Fiore dans Deux sous d’espoir (Due soldi di speranza) de Renato Castellani.

18 juillet 2023

Les Adieux (1958) de Wojciech Has

Titre original : « Pozegnania »

Les adieux (Pozegnania)Pawel est étudiant, issu d’une famille aristocratique. Il s’oppose à son père et un soir décide d’avoir une aventure avec Lidka, une entraineuse de cabaret. Quelques années plus tard, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils se rencontreront de nouveau mais les rapports seront très différents…
Les Adieux est un film polonais écrit et réalisé par Wojciech Jerzy Has, son second long métrage, d’après un roman de Stanislaw Dygat paru en 1948. Le récit met tout d’abord en relief les rapports de classe sociale entre l’étudiant et l’entraineuse pour mieux les retourner dans une seconde partie : l’entraineuse est en effet devenue comtesse après avoir épousé le cousin de l’étudiant. Ce dernier, qui semble avoir tout perdu, va accepter d’être serveur dans un restaurant. La guerre a donc « rebattu les cartes ». Il est difficile de percevoir l’intention du propos et l’histoire manque de force, elle est même un peu confuse dans la seconde partie. Sur la plan de la forme, on ne retrouve pas les audaces de cadrages de son précédent film, l’ensemble est moins remarquable. Le film fut néanmoins très bien accueilli, ce serait le plus grand succès de la Polish Film School (1).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Maria Wachowiak, Tadeusz Janczar, Gustaw Holoubek
Voir la fiche du film et la filmographie de Wojciech Has sur le site IMDB.

Voir les autres films de Wojciech Has chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Wojciech Has

(1) Le terme Polish Film School (Polska Szkoła Filmowa) désigne un groupe informel de réalisateurs polonais de la période 1956-1963 : Andrzej Wajda, Jerzy Kawalerowicz, Andrzej Munk, Tadeusz Konwicki, Wojciech Jerzy Has, Kazimierz Kutz, Stanisław Różewicz. Ces réalisateurs montraient souvent une influence du néoréalisme italien.

Remarque :
Le site de Cinémathèque polonaise propose l’étonnante interprétation suivante : « Le film est basé sur une structure de chanson, avec des strophes, des intervalles et un refrain. Le refrain se compose des regards du protagoniste à travers la fenêtre. »

Les adieux (Pozegnania)Tadeusz Janczar dans Les adieux (Pozegnania) de Wojciech Has.

Les adieux (Pozegnania)Maria Wachowiak dans Les adieux (Pozegnania) de Wojciech Has.

16 juillet 2023

Le Noeud coulant (1958) de Wojciech Has

Titre original : « Petla »

Le Noeud coulant (Petla)Kuba, un artiste alcoolique, est réveillée par Krystyna, la jeune femme qui l’aime. Elle l’a convaincu d’aller voir un docteur à 18h00 pour se faire soigner. Il est bien décidé à tenir jusqu’au soir mais les heures vont être bien longues avant l’heure du rendez-vous…
Le Nœud coulant est un film polonais réalisé par Wojciech J. Has, son premier long métrage à l’âge de 33 ans. Il en a co-écrit le scénario avec Marek Hłasko, écrivain que l’on peut décrire (très) succinctement comme un Jack Kerouac polonais. Outre les tentations et les à priori des personnes à l’entour, le récit décrit la profonde crise existentielle du personnage principal, ce qui donne au film une indéniable profondeur. Pour sa première réalisation, Wojciech J. Has montre déjà une étonnante maitrise et surtout son attrait pour les cadrages et la composition. Il affectionne déjà d’étoffer son image en créant des avant-plans. Ses gros plans sont superbes. L’utilisation de la lumière montre une influence de l’expressionnisme allemand, ce qui bien entendu sied parfaitement au sujet. Tout cela donne un ensemble assez intense.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gustaw Holoubek, Aleksandra Slaska, Teresa Szmigielówna, Tadeusz Fijewski, Stanislaw Milski
Voir la fiche du film et la filmographie de Wojciech Has sur le site IMDB.

Voir les autres films de Wojciech Has chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Wojciech Has

Remarque :
Vu sur le site de la cinémathèque polonaise (sous-titres anglais ou polonais seulement).

Gustaw Holoubek et Aleksandra Slaska dans Le Noeud coulant (Petla) de Wojciech Has.

Le Noeud coulant (Petla)Gustaw Holoubek dans Le Noeud coulant (Petla) de Wojciech Has.

Le Noeud coulant (Petla)Gustaw Holoubek dans Le Noeud coulant (Petla) de Wojciech Has.

5 juillet 2023

Demain est un autre jour (1956) de Douglas Sirk

Titre original : « There’s Always Tomorrow »

Demain est un autre jour (There's Always Tomorrow)Clifford Groves, un chef d’entreprise qui mène une vie bien réglée entre son travail, son épouse et leurs trois enfants, voit sa vie perturbée lorsque Norma, collaboratrice à ses débuts, vient lui rendre une visite inattendue…
Demain est un autre jour (There’s Always Tomorrow) est un film américain en noir et blanc réalisé par Douglas Sirk, adaptation d’un roman de Ursula Parrott. Il s’agit d’un mélodrame, l’un des meilleurs signés par Douglas Sirk. Il n’use d’aucun effet facile et son propos est assez subtil. Si, comme dans tous les films hollywoodiens de cette période, la morale sera respectée, le récit met à mal l’image de la famille idéale américaine. L’homme au centre de cette histoire n’est pas un quarantenaire volage qui recherche les aventures ; non, il est très déçu que toutes les gentilles attentions envers sa femme tombent à plat, cette dernière faisant passer les enfants avant tout. Cette famille idéale a toutes les allures d’une prison et le final est ambigu : est-ce bien un « happy end » …? L’art de Douglas Sirk est dans la subtilité car son film peut tout aussi bien être vu comme une fable moraliste que comme une mise à mal du modèle de la famille américaine. Nous sommes ici loin du mélodrame conventionnel. Très belle prestation de Barbara Stanwyck.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Fred MacMurray, Joan Bennett, William Reynolds, Pat Crowley, Gigi Perreau, Jane Darwell
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Sirk sur le site IMDB.

Voir les autres films de Douglas Sirk chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Douglas Sirk

Remarque :
* Plus de dix ans auparavant, Barbara Stanwyck et Fred MacMurray formaient le couple mythique du très beau film noir Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder (1944).

Demain est un autre jour (There's Always Tomorrow)Barbara Stanwyck et Fred MacMurray dans Demain est un autre jour (There’s Always Tomorrow) de Douglas Sirk.

19 avril 2023

Le Prince et la danseuse (1957) de Laurence Olivier

Titre original : « The Prince and the Showgirl »

Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl)Londres en juin 1911. Les personnalités arrivent du monde entier pour le couronnement de George V. Parmi elles, le régent de Carpathie, le Grand-Duc Charles, un beau veuf. Assistant à une représentation d’un spectacle de cabaret, The coconut girl, il se fait présenter la troupe…
Le Prince et la danseuse est un film anglo-américain de l’anglais Laurence Olivier. Le scénario est l’œuvre de Terence Rattigan, d’après sa propre pièce The Sleeping Prince. C’est un film étonnant, basé sur la réunion improbable de Marilyn Monroe et Laurence Olivier. L’actrice, alors au sommet de sa popularité et qui coproduit le film, ne pâlit nullement de sa confrontation avec le grand acteur shakespearien. Elle a un jeu assez riche, sans minauderie, parfaitement mesuré (en réalité, le tournage fut très difficile du fait de son habituelle inconstance et par la présence Paula Starsberg). Laurence Olivier semble avoir plus de mal avec son personnage guindé. En dehors de Marilyn, toute la distribution est anglaise. L’histoire est assez classique mais réserve de savoureux mini-rebondissements ; elle est bien soulignée par une bonne dose d’humour et des dialogues enlevés. Tout cela est plaisant, un peu anodin mais très amusant. Le succès fut modéré aux Etats-Unis, le film étant sans doute trop anglais pour les américains.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marilyn Monroe, Laurence Olivier, Richard Wattis, Jeremy Spenser, Sybil Thorndike
Voir la fiche du film et la filmographie de Laurence Olivier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Laurence Olivier chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Laurence Olivier

Remarques :
* Le livre Une semaine avec Marylin de l’écrivain et réalisateur britannique Colin Clark (alors assistant de Laurence Olivier) raconte comment il eut une brève idylle avec Marilyn lorsqu’il fut chargé de faire visiter Londres à l’actrice lors de la production de The Prince and the Showgirl.
Colin Clark avait précédemment signé un journal de tournage, The Prince, the Showgirl and Me: The Colin Clark Diaries (HarperCollins 1996, non traduit).

* Paula Strasberg, épouse du directeur de l’Actor’s Studio Lee Strasberg, suivait Marilyn sur les tournages pour lui donner des conseils, ce qui a créé des tensions avec tous les metteurs en scène et les équipes de tournage.

Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl)Laurence Olivier et Marilyn Monroe
dans Le Prince et la danseuse (The Prince and the Showgirl) de Laurence Olivier.