23 décembre 2015

Sens unique (1987) de Roger Donaldson

Titre original : « No Way Out »

Sens uniqueL’officier de marine Tom Farrell (Kevin Costner) est nommé au Pentagone auprès du secrétaire d’Etat à la Défense (Gene Hackman). Il y est chargé des relations avec la CIA. Lors d’une réception, il fait la connaissance de la belle Susan (Sean Young) et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Elle lui avoue peu après être la maitresse du secrétaire d’Etat… Sens unique est un remake de La Grande Horloge, excellent film de John Farrow (le père de Mia Farrow) sorti en 1948. Plus qu’un remake, il s’agit d’une nouvelle interprétation du roman de Kenneth Fearing qui est transposé ici dans le monde de la politique et de l’espionnage. L’histoire est vraiment très longue à se mettre en route mais ensuite les évènements s’enchaînent rapidement, la tension monte pour culminer lors de la longue scène de poursuite avec les témoins et, cerise sur le gâteau, un twist final inattendu. La mise en scène du réalisateur néo-zélandais Roger Donaldson est sans faille et l’interprétation parfaite, avec la star montante Kevin Costner et la belle Sean Young (la troublante replicant de Blade Runner). Sens unique est un film d’espionnage de bonne facture.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kevin Costner, Gene Hackman, Sean Young, Will Patton, Howard Duff
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Donaldson sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roger Donaldson chroniqués sur ce blog…

Sens unique
Gene Hackman et Kevin Costner dans Sens unique de Roger Donaldson

Sens unique
Sean Young dans Sens unique de Roger Donaldson

3 mars 2013

Blade Runner (1982) de Ridley Scott

Blade RunnerDans un futur proche, un ancien chasseur de primes est rappelé pour traquer des réplicants, des androïdes très perfectionnés, qui se sont évadés des mondes extérieurs où ils sont normalement confinés… Plus que l’adaptation du roman de Philip K. Dick « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? », Ridley Scott s’est attaché à recréer une atmosphère de film noir dans un environnement ultra futuriste. Blade Runner emprunte ainsi autant à Chandler qu’à Dick, Harrison Ford personnifiant un Philip Marlowe du futur. Par rapport au livre, l’histoire paraît plus simple, même si on a pu lui prêter plus d’interprétations qu’elle n’en porte (1). La grande force du film Blade Runner est dans l’environnement futuriste créé, noir et oppressant, montrant une mégapole surpeuplée, un immense Chinatown grouillant et envahi de technologie, survolé par des vaisseaux publicitaires géants. Le côté inhumain est renforcé par l’absence de plein jour et une pluie battante omniprésente. Les décors, qui montrent une filiation avec ceux de Metropolis, ont été dessinés par Syd Mead, désigner futuriste de génie (2) ; les effets spéciaux sont créés par l’excellent Douglas Trumbull (3). L’ensemble est très crédible et nous sommes littéralement immergés dans ce monde aussi fascinant qu’anxiogène. Blade Runner est ainsi plutôt un film d’atmosphère et c’est sans doute pour cette raison que le film fut plutôt mal reçu aux Etats-Unis à sa sortie (mais mieux en Europe). Ce n’est qu’à partir de 1992 que Blade Runner sera mieux considéré et acquierera son statut de film mythique.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, M. Emmet Walsh, Daryl Hannah
Voir la fiche du film et la filmographie de Ridley Scott sur le site IMDB.

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Les trois versions principales :
1) La version commerciale de 1982 avec une voix off (Harrison Ford) et une scène de fin en voiture rajoutée au dernier moment par les producteurs (il s’agit en réalité de plans non utilisés de Shining de Kubrick !)
2) La version Director’s Cut de 1992 sans voix off.
3) La version Final’s Cut de 2007 pour laquelle certaines scènes ont été tournées à nouveau par Ridley Scott.

(1) Avec la version de 1992, la question de savoir si Deckard est lui aussi un réplicant a pu ressurgir, donnant ainsi au film une tout autre dimension, questionnant sur la notion même d’humanité.
(2) Syd Mead a également dessiné le formidable univers électronique de Tron (1982), créé des décors de Star Trek (1979), 2010 (1984), Aliens 2 (1986), etc.
(3) Douglas Trumbull a également créé les effets spéciaux de 2001, l’Odyssée de l’espace (1968), Rencontres du troisième type (1977), Star Trek (1979), …