23 janvier 2025

EO (2022) de Jerzy Skolimowski

EOAprès la faillite du cirque où il se représentait avec une très jeune dresseuse, un âne gris nommé Eo trouve le chemin de l’exode et traverse des moments de joie et de tristesse au gré des rencontres…
EO est un film polonais réalisé par Jerzy Skolimowski. Le réalisateur affirme que le seul film qui l’a ému aux larmes est Au hasard Balthazar (de Robert Bresson, 1966) qu’il a vu à sa sortie. Reprenant ce modèle, son personnage central est donc un âne auquel il donne une personnalité et des émotions. Il n’y a que très peu de paroles. Contrairement à Bresson, Skolimowski ne cherche pas à dresser le portrait des humains qu’il cotoie, même s’ils sont présents et variés. Il tente juste, en fin de film, de donner un récit à deux de ces humains (interprétés par Isabelle Huppert et Lorenzo Zurzolo) sans vraiment y parvenir . Le film est bien entendu très surprenant dans le fond mais il l’est aussi dans la forme : le cinéaste expérimente parfois par des effets de lentilles ou de lumières stroboscopiques (heureusement dans des passages assez courts). Le film a reçu un très bon accueil critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sandra Drzymalska, Tomasz Organek, Mateusz Kosciukiewicz, Lorenzo Zurzolo, Isabelle Huppert, Lolita Chammah
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerzy Skolimowski sur le site IMDB.
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EO de Jerzy Skolimowski.

21 janvier 2025

L’amour vient en dansant (1941) de Sidney Lanfield

Titre original : « You’ll Never Get Rich »

L'amour vient en dansant (You'll Never Get Rich)Sa femme ayant découvert un bracelet en diamant compromettant, Martin Cortland (Robert Benchley), célèbre producteur de Broadway, essaye de lui prouver qu’il ne court pas après la danseuse Sheila Winthrop (Rita Hayworth). Il demande alors à son chorégraphe Robert Curtis (Fred Astaire) de déclarer que le bracelet était en réalité un cadeau de sa part pour Sheila. Mais les choses vont se compliquer et il s’engage dans l’armée…
You’ll Never Get Rich (1) est un film musical américain réalisé par Sidney Lanfield. Si Rita Hayworth est surtout connue aujourd’hui pour ses rôles de femme fatale, elle fut également une danseuse hors-pair au début de sa carrière. Elle le prouve ici dans ses duos avec Fred Astaire. Elle a une énergie que ses partenaires précédentes n’avaient pas. L’histoire est simplette mais on remarque que la représentation de la vie militaire dans ce film est encore prétexte à humour et comédie (nous sommes quelques mois avant Pearl Harbour). La musique est excellente avec plusieurs morceaux signés Cole Porter. Le film connut un grand succès ; il propulsa Rita Hayworth au statut de star (2) et permit à Fred Astaire de rebondir après sa séparation d’avec Ginger Rogers. Il tournera l’année suivante un second film avec Rita Hayworth, Your Were Never Lovelier de William A. Seiter (3).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fred Astaire, Rita Hayworth, Robert Benchley, John Hubbard, Osa Massen, Donald MacBride
Voir la fiche du film et la filmographie de Sidney Lanfield sur le site IMDB.

Fred Astaire, Rita Hayworth, Frieda Inescort et Robert Benchley dans L’amour vient en dansant (You’ll Never Get Rich) de Sidney Lanfield.

(1) Le titre original est extrait de la chanson « You’re in the Army Now » composée en 1917 :
We’re in the Army now.
We’re not behind a plow.
We’ll never get rich diggin’ a ditch.
We’re in the Army now.

(= Nous sommes dans l’armée maintenant / Nous ne sommes pas derrière une charrue / Nous ne deviendrons jamais riches en creusant un fossé / Nous sommes dans l’armée maintenant.)
Les cinéphiles connaissent bien cette chanson qui apparaît dans plusieurs films, notamment en version muette dans The Big Parade de King Vidor (1925) ou encore dans Rio Grande de John Ford (1950).

A noter que, comme une réponse à Columbia, Warner sortira une comédie deux mois après celle-ci titrée You’re in the Army Now (1941) (film qui n’eut aucun succès).

Rita Hayworth

(2) La célèbre photo de Rita Hayworth posant en négligé sur son lit fut publiée par Life à la sortie de ce film. La photo a été prise par Bob Landry. Elle deviendra l’une de deux photos de pin-up les plus diffusées de la seconde Guerre Mondiale (l’autre étant une photo de Betty Grable de 1943).

(3) Rita Hayworth déclarera plus tard : « I guess the only jewels in my life are the pictures I made with Fred Astaire » (Je peux dire que les seuls joyaux de ma vie sont les films que j’ai fait avec Fred Astaire).

19 janvier 2025

Frères (2024) de Olivier Casas

FrèresAbandonnés par leur mère en 1948, deux petits garçons de 5 et 7 ans s’enfuient dans la forêt. Ils vont y survivre pendant sept années et tisser un lien qui les unira à jamais. Des décennies plus tard, les deux frères quittent tout pour se retrouver. Mais le passé et les secrets sont toujours là, même à l’autre bout du monde…
Frères est un film français écrit et réalisé par Olivier Casas, inspiré d’une histoire vraie. C’est une histoire assez incroyable, où deux jeunes enfants, se cachant pour une fausse raison, se retrouvent livrés à eux-mêmes pendant plusieurs années, ce qui va créer un lien très fort et indéfectible entre eux. La mise en scène n’est pas très habile, jouant excessivement avec les flashbacks et la double temporalité du récit. Le début, un peu confus du fait de cette construction, n’est pas très réussi. Mais ensuite, le récit nous happe entièrement par sa puissance et sa singularité. Cette histoire est si incroyable à nos yeux actuels que certains journalistes ont mis en doute sa véracité (1). Accueil plutôt frileux de la critique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs : Yvan Attal, Mathieu Kassovitz, Victor Escoudé-Oury, Enzo Bonnet
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(1) Si c’est aussi votre cas, écoutez le récit de Michel de Robert qui a aujourd’hui 78 ans : « Les enfants de la forêt », France Culture, podcast Les pieds sur terre, 25 avril 2024. Son récit, plus détaillé que le film, permet de comprendre un peu mieux comment ils ont pu survivre.
Lire aussi sa réponse aux journalistes sceptiques de Sud-Ouest
D’autre part, comme nous le rappelle une mention en fin de film, beaucoup d’enfants se sont retrouvés livrés à eux-mêmes dans les années de l’après-guerre.

Enzo Bonnet et Victor Escoudé-Oury dans Frères de Olivier Casas.
Mathieu Kassovitz et Yvan Attal dans Frères de Olivier Casas.

17 janvier 2025

Hit Man (2023) de Richard Linklater

Hit ManProfesseur de philosophie, Gary Johnson vit seul et mène une existence très ordinaire si ce n’est qu’il arrondit ses fins de mois en effectuant des planques pour la police de la Nouvelle-Orléans. Un jour, il se trouve embarqué dans une vraie mission d’infiltration. Le voilà tueur à gages !
Hit Man est un film américain réalisé par Richard Linklater. Il en a coécrit le scénario avec l’acteur Glen Powell. Si la base de l’histoire (inspirée d’une histoire vraie) est plutôt originale, le développement (inventé par les scénaristes) l’est un peu moins car nous nous retrouvons rapidement dans un genre romantique plus banal. Les scènes où le héros se déguise pour jouer un rôle de tueur à gages sont remarquables et amusantes mais le reste peine à nous intéresser vraiment. La fin amorale a juste le mérite de nous surprendre. Le film n’est pas sorti en salles en France. Il est sorti brièvement aux Etats-Unis mais l’essentiel de sa distribution se fait en streaming. Plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Glen Powell, Adria Arjona, Austin Amelio, Retta, Sanjay Rao
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Adria Arjona et Glen Powell dans Hit Man de Richard Linklater.

15 janvier 2025

Stargate : La Porte des étoiles (1994) de Roland Emmerich

Titre original : « Stargate »

Stargate : La Porte des étoiles (Stargate)Rejeté par la communauté des autres égyptologues en raison de ses théories sur les pyramides d’Égypte qui seraient selon lui des lieux d’atterrissage de vaisseaux spatiaux, le docteur Daniel Jackson est recruté pour travailler sur un projet secret de l’armée américaine…
Stargate, la porte des étoiles est un film américain de science-fiction réalisé par Roland Emmerich. Le scénario résulte de la mise en commun de deux histoires, l’une de Romand Emmerich et l’autre du scénariste Dean Devlin. Basé sur l’idée de donner une explication ufologique à la présence des pyramides, le récit se révèle finalement plutôt décevant dans son développement car il est peu riche en évènements. En revanche, les clichés abondent. Les dialogues sont bien pauvres. Il y a cependant quelques bonnes trouvailles et l’ensemble forme un spectacle divertissant. Le film fut un succès et l’idée de base fut exploitée plus profondément (et plutôt mieux semble-t-il) dans une série Stargate SG-1. Plusieurs autres séries suivirent mais les suites au long métrage ne virent jamais le jour.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Kurt Russell, James Spader, Jaye Davidson, Viveca Lindfors, Alexis Cruz, Mili Avital, John Diehl, Djimon Hounsou
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James Spader et Kurt Russell dans Stargate : La Porte des étoiles (Stargate) de Roland Emmerich.

13 janvier 2025

La Porte de l’enfer (1953) de Teinosuke Kinugasa

Titre original : « Jigokumon »

La Porte de l'enfer (Jigokumon)En l’an 1159 au Japon, les luttes entre clans font rage. Celui du Minamoto tente de renverser le Taira au pouvoir. Afin de protéger la fuite de la princesse, une de ses dames de compagnie, Kesa,se porte volontaire pour être envoyée comme leurre sous la protection du valeureux guerrier Morito. Celui-ci tombe sous le charme de Kesa mais ignore qu’elle est déjà mariée…
La Porte de l’enfer est un film japonais de Teinosuke Kinugasa. Il en a cosigné le scénario avec son producteur, Masaichi Nagata (producteur habituel de Mizoguchi). Il s’agit de la libre adaptation d’une pièce de Kan Kikuchi, elle-même très librement inspirée du récit historique Gempei Seisuki. Le film est le premier film en couleurs japonais à avoir atteint l’occident et ces couleurs sont flamboyantes, tout en restant fondues. Le directeur de la photographie Kohei Sugiyama a utilisé un Eastmancolor modifié qui fait ressortir les couleurs vives. Certaines scènes ont des dominantes de couleurs (rouge et orange lors de la révolte, bleue durant la course de chevaux, des touches de rose dans les scènes de nuit). Les cadrages sont très travaillés avec souvent un ou plusieurs cadres dans le cadre. L’histoire reste très simple (et inexacte sur le plan historique) mais ce qui frappe nos yeux d’occidentaux est la violence des passions associé à la grande retenue des comportements et à une esthétique enchanteresse. La force du film est là. Palme d’or à Cannes 1954, sous la présidence de Jean Cocteau pour qui le film possédait « les plus belles couleurs du monde ». Le film fut moins bien reçu au Japon (1).
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kazuo Hasegawa, Machiko Kyô, Isao Yamagata, Kôtarô Bandô, Koreya Senda, Tatsuya Ishiguro
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(1) Lire à ce sujet un article intéressant qui souligne les différences de perception et avance que le film est fait (consciemment ou inconsciemment) pour un public occidental : Koichi Nakamura, June H. Nakamura et John Allyn, « Love and Death in the Japanese Cinema (3): Re-evaluation of Gate of Hell (Jigokumon) », Bulletin, Faculty of Arts, Tokyo Institute of Polytechnics, vol. 3,‎ 1997, p. 23-27.
>> De plus, il semble que les couleurs exubérantes de l’Eastmancolor soient moins attirantes aux yeux d’un japonais qui préférera souvent les couleurs pastels et fondues.
>> Enfin, certains critiques occidentaux s’étaient moqués à l’époque de leurs homologues japonais (qui avaient tous ignoré le film), sous-entendant que les critiques japonais étaient incapables de déceler les grands films de leur cinéma. Ce qui fut très mal perçu au Japon.

Kazuo Hasegawa et Machiko Kyô dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.
Koreya Senda, ?, Kazuo Hasegawa, et Isao Yamataga dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.
Isao Yamataga et Machiko Kyô dans La Porte de l’enfer (Jigokumon) de Teinosuke Kinugasa.

11 janvier 2025

Sisu: de l’or et du sang (2022) de Jalmari Helander

Titre original : « Sisu »

Sisu: De l'or et du sang (Sisu)1944, en Laponie finlandaise, un ancien soldat reconverti en chercheur d’or découvre une grande quantité d’or. En rapportant son butin, il croise un peloton de Waffen-SS en pleine retraite. Le chef nazi de ce peloton, sachant que la guerre est perdue pour lui, convoite cet or pour organiser sa fuite. Mais le finlandais refuse de céder son or et va se montrer extraordinairement coriace…
Sisu : de l’or et du sang est un film d’action finlandais écrit et réalisé par Jalmari Helander. Le scénario a beau être ultra mince, cela n’empêche pas cette histoire de retenir toute notre attention. C’est un film assez violent, une sorte de Rambo tourné par Tarantino. « Sisu » est un mot finnois sans équivalent exact en français, d’un sens proche de « courage », « ténacité », « persévérance » et « détermination ». C’est un véritable état d’esprit en Finlande. Effectivement, le héros de cette histoire n’abandonne jamais, on le croit mort mais il revient sans cesse affronter ses bourreaux. Le tout a un parfum de bande dessinée. Le cinéaste joue la carte de l’invraisemblance et parvient ainsi à créer un certain humour (la même histoire, traitée de façon réaliste, serait certainement insupportable). Comme Tarantino, il crée des scènes jouissives où les plus gros affreux se retrouvent face à encore plus affreux. Sur la plan esthétique, Jalmari Helander utilise superbement les vastes paysages désolés de la steppe finlandaise. La photographie est très belle. Le film a connu un certain succès aux Etats-Unis et un énorme succès en Finlande.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jorma Tommila, Aksel Hennie, Jack Doolan, Mimosa Willamo, Onni Tommila
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Jorma Tommila dans Sisu: De l’or et du sang (Sisu) de Jalmari Helander.

9 janvier 2025

Ma femme s’appelle reviens (1982) de Patrice Leconte

Ma femme s'appelle reviensBernard se fait plaquer par sa femme après cinq ans de vie commune. Médecin de nuit, il rencontre sa voisine de palier Nadine, photographe de mode, déprimée par le chaos de sa vie sentimentale. Un lien de complicité s’établit entre eux deux…
Ma femme s’appelle reviens est un film français de Patrice Leconte. Le scénario est signé Joseph Morhaim, Patrice Leconte et Michel Blanc qui a écrit les dialogues. Contrairement à ce que le titre (et l’affiche) laisse à penser, il ne s’agit pas franchement d’une comédie même si l’humour est bien présent par petites touches. C’est plutôt la rencontre de deux célibataires qui vivent mal leur situation. Michel Blanc n’est pas un loser dans cette histoire, Anémone non plus d’ailleurs. Ce n’est pas un grand film mais il montre une certaine fraîcheur et se regarde avec intérêt et plaisir. Il est plutôt mal considéré, probablement parce que beaucoup attendaient une comédie à se taper sur les cuisses, ce qu’il n’est pas.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michel Blanc, Anémone, Catherine Gandois, Pascale Rocard, Christophe Malavoy
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Michel Blanc et Anémone dans Ma femme s’appelle reviens de Patrice Leconte.

7 janvier 2025

Averroès et Rosa Parks (2024) de Nicolas Philibert

Averroès et Rosa Parks (Averroès & Rosa Parks)Averroès et Rosa Parks sont deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent du pôle psychiatrique Paris-Centre. L’hôpital était autrefois appelé « asile de Charenton ». D’entretiens individuels en activités de groupe, le film s’attache à décrire les relations entre les soignants et les patients, malgré le manque de moyens attribués à ce type de centre médical…
Averroès et Rosa Parks est le second volet du triptyque de Nicolas Philibert consacré au monde psychiatrique, après Sur l’Adamant et avant La Machine à écrire et autres sources de tracas. Il a été conçu comme une sorte de prolongement de Sur l’Adamant. « C’est un peu comme si, après avoir filmé ce qui est sur le devant de la scène, je montrais cette fois les coulisses, les soubassements », explique Nicolas Philibert (à noter que l’on retrouve ainsi deux ou trois patients du premier volet). Les entretiens entre les patients et les soignants constituent toute la matière de ce documentaire. Il n’y a pas de commentaires, Nicolas Philibert plante ses caméras mais n’intervient pas, même en off. Une fois de plus, les récits des patients sont tous intéressants à écouter et nous percevons la démarche des soignants qui cherchent à les accompagner en vue de recréer un lien avec le monde réel.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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L’hôpital Esquirol près du Bois de Vincennes
dans Averroès et Rosa Parks de Nicolas Philibert.

5 janvier 2025

Le Roman d’un jeune homme pauvre (1995) de Ettore Scola

Titre original : « Romanzo di un giovane povero »

Le Roman d'un jeune homme pauvre (Romanzo di un giovane povero)Le jeune Vincenzo mène une vie misérable et pleine de frustration, ne parvenant à obtenir un travail de professeur malgré ses diplômes. Son voisin septuagénaire est fatigué d’être à la merci de sa femme despotique, une ex-artiste de music-hall devenue obèse et alcoolique. Il propose à Vincenzo de tuer sa femme…
Le Roman d’un jeune homme pauvre est un film italien réalisé par Ettore Scola. Il en a coécrit le scénario avec sa femme et Giacomo Scarpelli, le fils de Furio Scarpelli (Age et Scarpelli). Précisons tout de suite que le film n’a rien à voir avec le roman homonyme d’Octave Feuillet plusieurs fois adapté à l’écran (notamment par Abel Gance en 1935). Ici, la base de l’histoire évoque un suspense à la Hitchcock mais il n’en est rien. En fait, c’est le portrait d’un homme assez atypique : terne, il semble se contenter de la médiocrité et n’a que mépris pour la réussite sociale. Le récit montre ainsi une indéniable cruauté dans sa première partie. Face à lui, le personnage du septuagénaire (Alberto Sordi dans l’un de ses tous derniers rôles) est un geignard, hâbleur et rusé. On notera la présence inattendue d’André Dussollier, évidemment (mal) doublé et pas vraiment à sa place. L’ensemble a le mérite de l’originalité des personnages mais manque de force directrice et paraît assez long. Un film bien mineur et peu connu d’Ettore Scola, plutôt décevant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rolando Ravello, Alberto Sordi, Isabella Ferrari, André Dussollier, Mario Carotenuto, Gianfelice Imparato
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Rolando Ravello et Alberto Sordi dans Le Roman d’un jeune homme pauvre (Romanzo di un giovane povero) de Ettore Scola.