27 novembre 2023

Qui veut la peau de Roger Rabbit (1988) de Robert Zemeckis

Titre original : « Who Framed Roger Rabbit »

Qui veut la peau de Roger Rabbit (Who Framed Roger Rabbit)Roger Rabbit est au trente-sixième dessous. Star du cinéma d’animation, le lapin blanc est fortement perturbé pendant les tournages depuis qu’il soupçonne sa femme, la sublime Jessica Rabbit, de le tromper. Le studio qui emploie Roger décide d’engager un privé, Eddie Valliant, pour avoir des preuves. Mais cette histoire bien plus complexe qu’il n’y paraît…
Qui veut la peau de Roger Rabbit est un film américain réalisé par Robert Zemeckis, coproduit par Walt Disney et Steven Spielberg, adapté d’un roman de Gary K. Wolf publié en 1981. Le film a eu un grand retentissement par ses prouesses techniques. Certes, l’idée de mêler animation et prises de vues réelles remonte aux débuts du cinéma (1918 pour être précis avec Out of the Inkwell de Dave Fleischer (1)) mais jamais l’intégration n’avait été poussée si loin. La production est un tour de force technique dans sa manière d’intégrer le dessin animé dans les prises de vues réelles, avant que l’arrivée des images de synthèse au cours des années 1990 ne facilite le procédé. L’histoire en elle-même est assez sérieuse, tout à fait dans la veine des films noirs ou des films évoquant la corruption (comme Chinatown de Polanski) ; ce sont les personnages en animation qui apportent l’humour et le farfelu. Et de l’humour, il y en a beaucoup. L’ensemble est très réussi et se revoit toujours avec plaisir, même si nous sommes aujourd’hui plus habitués aux manipulations d’images.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bob Hoskins, Christopher Lloyd, Joanna Cassidy
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Zemeckis sur le site IMDB.

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(1) La présence de Betty Boop est certainement un hommage à Dave Fleischer, ce personnage de pinup a été en effet créée par les Fleischer Studios en 1930.

Roger Rabbit et Bob Hoskins dans Qui veut la peau de Roger Rabbit (Who Framed Roger Rabbit) de Robert Zemeckis.

13 novembre 2023

Les Tribulations de Balthazar Kober (1988) de Wojciech Has

Titre original : « Niezwykla podróz Baltazara Kobera »

Les tribulations de Balthazar Kober (Niezwykla podróz Baltazara Kobera)Allemagne, XVIe siècle. L’adolescent Balthazar, naïf et un peu bègue, est capable de parler avec les morts, notamment son frère jumeau décédé à l’âge de cinq ans et sa défunte mère. L’archange Gabriel lui est aussi apparu. Son père l’envoie apprendre la théologie à Dresde, sous la tutelle d’un recteur plutôt inquiétant. Tourmenté par ses camarades, il a une vision qui lui demande de retourner voir son père mourant. En chemin, il rencontre l’extravagant Papagallo à la tête d’un groupe de saltimbanques, sorte de société secrète. Il entrevoit une jolie joueuse de luth, Rosa, dont il tombe amoureux. Il rencontre ensuite le Maitre (Michael Lonsdale), qui le prend pour disciple, lui ouvre l’esprit et conforte sa foi. Balthazar compulse de gros manuscrits interdits par l’Église, découvre les arcanes de la cabale, les symboles du monde à l’envers. Parvenu à Venise, il retrouve Rosa sur le fleuve des morts…
Les Tribulations de Balthasar Kober est un film franco-polonais écrit et réalisé par Wojciech Has, son ultime long métrage, d’après le roman de l’écrivain français Frédérick Tristan, Les Tribulations héroïques de Balthasar Kober publié en 1980. L’histoire est riche (exceptionnellement, le résumé ci-dessus est complet pour aider à mieux comprendre, j’aurais aimé lire ce type de résumé avant de voir le film). Aspirant à l’illumination spirituelle, le jeune Balthazar parcourt une Europe en butte aux problèmes religieux à la recherche d’une jeune fille qui, à ses yeux, représente la Grâce. Il s’agit donc d’un parcours initiatique dans la veine du Manuscrit trouvé à Saragosse, mais les aventures sont ici plus sombres et moins picaresques. Plus gênant, l’ensemble sonne faux, le récit peine à nous intéresser et paraît même ennuyeux. Il ne reste qu’à admirer l’esthétisme de Wojciech Has, certains de ses plans sont de véritables tableaux. (1)
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rafal Wieczynski, Michael Lonsdale, Adrianna Biedrzynska, Gabriela Kownacka, Emmanuelle Riva, Daniel Emilfork, Zbigniew Zamachowski
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(1) Le site de la cinémathèque polonaise qui permet de voir ce film précise dans sa présentation : « L’intrigue est ennuyeuse mais l’esthétisme travaillé du film est remarquable. Il s’inspire des peintures de la fin de la Renaissance et du début du baroque peintes par Sandro Boticelli, Rafael Santi, Rembrandt, Michel-Ange Le Caravage ou Hieronim Bosch. En plus de cela, on pourra noter un certain surréalisme typique de Wojciech Has. » (lien)

Rafal Wieczynski dans Les tribulations de Balthazar Kober (Niezwykla podróz Baltazara Kobera) de Wojciech Has.
Adrianna Biedrzynska dans Les tribulations de Balthazar Kober (Niezwykla podróz Baltazara Kobera) de Wojciech Has.
Jerzy Bonczak et Michael Lonsdale dans Les tribulations de Balthazar Kober (Niezwykla podróz Baltazara Kobera) de Wojciech Has.

18 septembre 2023

Vengeance is Mine (1984) de Michael Roemer

Vengeance is MineTrentenaire, Jo revient dans la maison de Rhode Island de sa mère adoptive sur le point de mourir et qui ne l’a jamais aimée. Après avoir vainement tenté de refermer de vieilles blessures, la rencontre avec la voisine va la précipiter dans un autre drame familial…
Vengeance is Mine est un film américain écrit et réalisé par Michael Roemer, son ultime réalisation. Le film a été fait pour la télévision et diffusé sur PBS sous le titre Haunted. Il est sorti dans les salles en 2022 sous le titre Vengeance is Mine, un titre aussi inapproprié (ou plus exactement « trompeur ») que le premier. Oui, cette femme est bien « hantée » par son enfance et l’un de ses gestes peut être vu comme une « vengeance », mais l’essentiel n’est pas là. Il s’agit en effet d’un portrait de femme assez subtil et délicat, une jeune trentenaire empêtrée dans un divorce compliqué, et des blessures de l’enfance non refermées. Elle va se reconnaitre dans la fillette de la maison d’à côté. Celle-ci assiste impuissante au naufrage du couple de ses parents, sa mère présentant des troubles psychologiques. Le scénario est très bien écrit et assez fort dans son déroulement. Bien que son personnage soit assez taciturne, Brooke Adams montre une belle présence à l’écran, avec beaucoup de retenue dans son jeu, Trish Van Devere est en revanche parfois excessive. Sur le plan formel, c’est le film le plus abouti des trois films de Michael Roemer que l’on peut enfin voir. Ils méritent vraiment tous trois d’être découverts.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Brooke Adams, Jon DeVries, Audrey Matson, Ari Meyers, Trish Van Devere
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Trish Van Devere et Brooke Adams dans Vengeance is Mine de Michael Roemer.

Remarque :
D’après le générique (refait en 2022 semble-t-il), le producteur serait un certain Stanley D. Plotnick.
Tiens donc…

15 septembre 2023

Les Banlieusards (1989) de Joe Dante

Titre original : « The ‘Burbs »

Les banlieusards (The 'Burbs)Les voisins d’une communauté tranquille de la banlieue américaine voient débarquer de nouveaux arrivants particulièrement mystérieux. Les résidents du quartier assouvissent leur curiosité en espionnant leurs nouveaux voisins qui sont rapidement perçus comme de dangereux individus…
Les banlieusards (The ‘Burbs, abréviation de « suburbs ») est un film américain réalisé par Joe Dante, d’après un scénario écrit par Dana Olsen. Il s’agit d’une comédie, légèrement teinté de fantastique, qui dresse un portrait gentiment acide des banlieues pavillonnaires. Malgré une bonne mise en place, des personnages loufoques et quelques bonnes trouvailles de gag, l’ensemble déçoit légèrement : on attend en vain le décollage qui aurait donné une excellente comédie. Le film se montre assez divertissant mais n’est pas vraiment remarquable. Le film n’est pas sorti en salles en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Bruce Dern, Carrie Fisher, Rick Ducommun, Corey Feldman, Wendy Schaal, Henry Gibson
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Bruce Dern, Tom Hanks, Cory Danziger et Wendy Schaal
dans Les banlieusards (The ‘Burbs) de Joe Dante.

13 septembre 2023

S.O.S fantômes (1984) de Ivan Reitman

Titre original : « Ghostbusters »

S.O.S fantômes (Ghostbusters)Mis à la porte de leur université, trois « chercheurs en parapsychologie » décident de s’installer à leur compte : ils proposent leurs services pour traquer et capturer les fantômes. Ils vont avoir bien plus de travail qu’ils imaginaient…
SOS Fantômes (Ghostbusters) est un film américain réalisé par Ivan Reitman. Le scénario est écrit par les compères du Saturday Night Live, Dan Aykroyd et Harold Ramis, qui interprètent deux des trois « chercheurs ». John Belushi devait également jouer dans le film mais il meurt en mars 1982. L’histoire est totalement farfelue et utilise habilement de coûteux effets spéciaux. Côté acteurs, c’est Bill Murray qui vole la vedette à ses camarades avec son comique teinté de nonchalance. De son côté, Sigourney Weaver est assez étonnante. L’ensemble est très amusant même s’il est en deçà d’un film comme Les Blues Brothers, auquel il semble logique de le comparer. Enorme succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bill Murray, Dan Aykroyd, Sigourney Weaver, Harold Ramis, Rick Moranis, Annie Potts, William Atherton
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Harold Ramis, Dan Aykroyd et Bill Murray dans S.O.S fantômes (Ghostbusters) de Ivan Reitman.

9 septembre 2023

Journal intime d’un pécheur (1986) de Wojciech Has

Titre original : « Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany »

Journal intime d'un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany)Europe, XVIe siècle. Un jeune homme issu d’une famille noble est exhumé et raconte son histoire. Contrairement à son frère aîné, il fut élevé par sa mère et son prêtre, qu’il soupçonne d’être son père, dans de grands principes moraux. Il fait la rencontre d’un homme inconnu qui le pousse à tuer son frère…
Journal intime d’un pécheur est un film polonais réalisé par Wojciech Has, adaptation du roman Confession du pécheur justifié de l’écossais James Hogg (1770-1835). Le récit est basé sur l’opposition du Bien et du Mal et de la recherche d’un absolu. L’ensemble est hélas franchement austère, très janséniste et par moments un peu nébuleux dans ses exposés : si l’on comprend rapidement que l’inconnu est l’incarnation du diable, l’explication de la présence du « double cynique » nécessite de bien suivre (se sentant issu du péché, le héros rejette sa propre nature). Il faut bien avouer que tout cela est assez aride et même un peu ennuyeux. Mais il y a la forme… Visuellement, c’est un délice, le travail sur les plans est remarquable, ce sont de véritables tableaux. Wojciech Has joue avec la profondeur de champ pour créer des arrière-plans qui semblent être à la lisière du réel et de l’imaginaire. Il ajoute souvent une brume ou un halo qui renforcent encore cette impression. Et que dire de ce tableau de dix mètres de long qui remplace un mur de la salle à manger de la demeure familiale ? Du jamais vu ! Les scènes ont une grande ampleur et l’esthétisme est poussé à des extrêmes. Superbe visuellement mais un peu ennuyeux (du moins à la première vision car j’ai comme un léger pressentiment que j’apprécierais beaucoup plus ce film à une deuxième vision).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Piotr Bajor, Maciej Kozlowski, Janusz Michalowski, Hanna Stankówna, Ewa Wisniewska, Franciszek Pieczka, Anna Dymna, Katarzyna Figura
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Journal intime d'un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany)
Piotr Bajor dans Journal intime d’un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany) de Wojciech Has.
Journal intime d'un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany)
Katarzyna Figura et Anna Dymna dans Journal intime d’un pécheur (Osobisty pamietnik grzesznika przez niego samego spisany) de Wojciech Has.

8 septembre 2023

L’écrivain (1985) de Wojciech Has

Titre original : Pismak

PismakDurant la Première Guerre mondiale en Pologne, un jeune journaliste plein d’ambitions littéraires, est emprisonné pour avoir publié un magazine satirique et anticlérical. Il doit y attendre que l’enquête établisse les charges d’accusation. En cellule, il rencontre un célèbre perceur de coffres-forts et un ancien moine taciturne accusé de meurtre. L’apprenti écrivain commence alors à construire une intrigue de roman à partir des histoires que racontent ses compagnons de cellule…
Pismak est un film polonais réalisé par Wojciech Has. Le film est l’adaptation d’un roman de Władysław Terlecki. Il a pour thème les affres de l’écriture et ses corollaires : la difficulté de séparer la réalité et l’imaginaire, la difficulté de définir une éthique de la littérature, la difficulté de donner un but à son écriture. Les dialogues sont d’une grande qualité et la richesse de l’ensemble séduit. Le réalisateur fait également des incursions sur le plan politique fustigeant principalement la bureaucratie et le manque d’humanisme du pouvoir tsariste. Hormis les scènes imaginées par le personnage (ou issues de son passé, on ne sait pas vraiment), toute l’histoire se déroule à l’intérieur de la prison qui ressemble en réalité à un ancien monastère : la cellule est étonnamment vaste et les acteurs semblent y évoluer comme sur une scène de théâtre. De ce fait, une certaine austérité se dégage de l’ensemble mais elle est travaillée et parfaitement sous contrôle : la forme est très belle avec comme toujours avec Wojciech Has cette superbe construction des plans à plusieurs niveaux de profondeur. Le film n’est, semble-t-il, jamais sorti en France.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Wojciech Wysocki, Gustaw Holoubek, Janusz Michalowski, Jan Peszek, Zdzislaw Wardejn, Gabriela Kownacka
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Pismak
Wojciech Wysocki et Jan Peszek dans Pismak de Wojciech Has
Gabriela Kownacka dans Pismak de Wojciech Has
Zdzislaw Wardejn et Jan Peszek dans Pismak de Wojciech Has

28 août 2023

La Lectrice (1988) de Michel Deville

La LectriceFascinée par Marie, l’héroïne du roman La Lectrice, à laquelle elle s’identifie, Constance décide à son tour de faire de la lecture à domicile à des gens esseulés. Après avoir passé une petite annonce, elle fait la connaissance d’Éric, un adolescent handicapé, et d’autres clients : une fillette espiègle, une veuve de général marxiste dans l’âme, un PDG névrosé qui se fait lire L’Amant de Marguerite Duras, ou encore un magistrat à la retraite, amateur des sulfureux écrits du Marquis de Sade…
La Lectrice est un film français co-écrit et réalisé par Michel Deville d’après le roman de Raymond Jean. Il s’agit d’une comédie ayant pour toile de fond la lecture qui met en scène des interactions amusantes de la jeune lectrice avec ses clients et clientes. Rêves et réalité se rejoignent. L’ensemble est agrémenté d’une petite touche d’érotisme (mais le propos est tout de même plus subtil que l’affiche du film ne le laisserait supposer). Miou-Miou fait une belle prestation, enjouée et libre, très naturelle ; elle est de toutes les scènes. Un élégant divertissement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Miou-Miou, Patrick Chesnais, Régis Royer, María Casares, Pierre Dux, Marianne Denicourt
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La LectriceMiou-Miou dans La Lectrice de Michel Deville.

8 juillet 2023

Une histoire banale (1983) de Wojciech Has

Titre original : « Nieciekawa historia »

Une histoire banale (Nieciekawa historia)XIXe siècle. Considéré et honoré comme une sommité de la médecine, un professeur soixantenaire fait face à une profonde crise existentielle. Il se sent vieillir, regarde avec aigreur et mépris les gens qui l’entourent, sa famille, ses collègues, ses étudiants, à l’exception d’une ancienne assistante dont il est le tuteur, une jeune femme désillusionnée après une tentative ratée de devenir actrice…
Une histoire banale (parfois nommé en français Une histoire sans intérêt, traduction plus appropriée car l’histoire n’a rien de « banal ») est un film polonais écrit et réalisé par Wojciech Jerzy Has. Devenu professeur à l’école de cinéma de Lodz après La Clepsydre en 1974, Wojciech Has ne revient à la réalisation que huit ans plus tard avec cette adaptation d’une nouvelle d’Anton Tchekhov. Il s’agit d’un film psychologique et même philosophique (l’affiche ci-dessus n’a rien à voir avec le contenu du film, elle semble plus se situer dans le sillage de La Clepsydre). Le réalisateur expose d’abord l’aigreur de son personnage, sans craindre de le rendre antipathique, avant de nous en livrer les raisons, bien plus tard. De même, il nous faut un certain temps pour comprendre vraiment la teneur de son attirance, mêlée de regrets, envers sa jeune pupille. Le personnage est complexe et d’une grande profondeur. Les réflexions philosophiques sont poussées assez loin dans la dernière scène du film.
Dans sa forme, le film est superbe avec une belle lenteur, une grande utilisation de la voix-off et une photographie très picturale. Presque chaque plan pourrait être un tableau. Wojciech Jerzy Has a un talent pour filmer les objets, ce sont des véritables natures mortes qu’il crée dans son objectif. Il affectionne les premiers plans, il y place très souvent des objets. Ses lents travellings latéraux sont plus que jamais aériens et envoutants. Tout semble parfait, y compris la musique, une maitrise cinématographique rare. Certes ce n’est pas un film pour tous les publics (et c’est sans doute là son seul défaut), mais il est difficile de comprendre pourquoi un tel film est si méconnu.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Gustaw Holoubek, Hanna Mikuc, Anna Milewska, Elwira Romanczuk, Janusz Gajos
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Elwira Romanczuk et Gustaw Holoubek dans Une histoire banale (Nieciekawa historia) de Wojciech Has.

Une histoire banale (Nieciekawa historia)Gustaw Holoubek dans Une histoire banale (Nieciekawa historia) de Wojciech Has.

Une histoire banale (Nieciekawa historia)Janusz Gajos et Elwira Romanczuk dans Une histoire banale (Nieciekawa historia) de Wojciech Has.

Une histoire banale (Nieciekawa historia)Hanna Mikuc et Gustaw Holoubek dans Une histoire banale (Nieciekawa historia) de Wojciech Has.

Remarque :
Film vu sur le site de la  Cinémathèque polonaise ( V.O. avec sous-titres anglais ou polonais)

4 mai 2023

Les Blues Brothers (1980) de John Landis

Titre original : « The Blues Brothers »

Les Blues Brothers (The Blues Brothers)Jake Blues et Elwood Blues apprennent que l’orphelinat catholique où ils ont été élevés est menacé de fermeture du fait du non-paiement d’impôts. Ils partent en « mission pour le Seigneur » et, afin de récolter la somme nécessaire, décident de reconstituer leur ancien groupe de musique, The Blues Brothers
John Belushi (alias « Joliet » Jake E. Blues) et Dan Aykroyd (alias Elwood J. Blues), tous deux membres de l’équipe originale de la fameuse émission de télévision Saturday Night Live, ont créé le groupe The Blues Brothers au début de 1976 pour chauffer le public de l’émission. Habillés comme des mafieux et entourés d’excellents musiciens pour un blues/soul très énergique, ils deviennent si populaires qu’ils enregistrent un disque en 1978 et tourne ce film dont le scénario est cosigné Dan Aykroyd et John Landis. Bourrée d’humour, l’histoire est farfelue mais elle tient la route. Le déroulement laisse une bonne place à la musique avec la participation de James Brown, Cab Calloway, Aretha Franklin, Ray Charles et John Lee Hooker, et aussi à des poursuites automobiles délirantes. A noter, la présence de Steven Spielberg en receveur des impôts. L’ensemble est toujours aussi réjouissant. Très gros succès en salles. Une suite a vu le jour en 1998, hélas bien inférieure.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Belushi, Dan Aykroyd, Cab Calloway, Carrie Fisher, Kathleen Freeman
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Les Blues Brothers (The Blues Brothers)John Belushi et Dan Aykroyd dans Les Blues Brothers (The Blues Brothers) de John Landis.

Les Blues Brothers (The Blues Brothers)Dan Aykroyd et John Belushi dans Les Blues Brothers (The Blues Brothers) de John Landis.

Les Blues Brothers (The Blues Brothers)Dan Aykroyd, Ray Charles et John Belushi dans Les Blues Brothers de John Landis.

Remarque :
Devenu cocaïnomane, John Belushi est mort en 1982 d’une overdose.

Suite :
Blues Brothers 2000 par John Landis (1998) avec Dan Aykroyd et John Goodman (… et B.B. King).