Aymeric retrouve Florence, une ancienne collègue de travail, au hasard d’une soirée à Saint-Claude dans le Haut-Jura. Elle est enceinte de six mois et célibataire. Quand Jim nait, Aymeric est là. Ils passent de belles années ensemble, jusqu’au jour où Christophe, le père naturel de Jim, refait surface… Le Roman de Jim est un film français réalisé par Arnaud et Jean-Marie Larrieu. il s’agit de l’adaptation du roman du même nom de Pierric Bailly, publié en 2021. En réalité, c’est plutôt le personnage d’Aymeric qui est au centre de cette histoire dont les 24 premières années de Jim, le fils, forment le fil conducteur. La paternité n’est heureusement pas le seul thème du film et le personnage d’Aymeric est assez attachant dans ses tentatives de « bricoler » sa vie tout en étant forcé à l’effacement. Karim Leklou, avec son allure de gros nounours, fait une très belle interprétation. Lætitia Dosch semble avoir beaucoup plus de mal avec son personnage (bien plus détestable, il est vrai) et son jeu ne sonne jamais juste. La critique a réservé un très bel accueil au film. Elle: Lui :
Dans son château, la marquise de Langrune a réuni quelques amis. Elle doit signer une vente à Lord Beltham qui a apporté un million de francs en billets. Mais c’est le personnage de Fantômas qui est l’objet de toutes les discussions et un climat de crainte s’installe… Fantômas est un film policier français écrit et réalisé par le hongrois Pál Fejős (Paul Fejos), librement inspiré du roman de Pierre Souvestre et Marcel Allain que Louis Feuillade avait si magnifiquement mis en scène en 5 films en 1913-1914. La mise en place est assez réussie, elle installe un climat plutôt terrifiant. Hélas, la suite n’est pas à la hauteur et le dénouement est particulièrement décevant. Les dialogues sont très pauvres et le jeu des acteurs est assez épouvantable. Probablement peu à l’aise avec le genre, le réalisateur hongrois n’a su créer un personnage fort ; il s’évertue même à le cacher, à le filmer de dos et à cacher son visage pour créer une surprise finale qui tombe à plat. Certaines scènes sont toutefois assez réussies avec notamment une course automobile. Porté par la notoriété du roman, le film fut un succès. Elle: – Lui :
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Fantômas de Pál Fejös (photo publicitaire)
Fantômas au cinéma : 5 films (muets) de Louis Feuillade en 1913-1914 : – Fantômas(1913) – Juve contre Fantômas (1913) – Le Mort qui tue (1913) – Fantômas contre Fantômas (1914) – Le Faux Magistrat (1914) Fantômas, film muet américain d’Edward Sedgwick (1920-1921). Fantômas, film français de Paul Fejos (1932). Fantômas, film français de Jean Sacha (1947) avec Marcel Harrand et Somine Signoret. Fantômas contre Fantômas, film français de Robert Vernay (1949). Trilogie Fantomas, d’André Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès : – Fantomas (1964), – Fantomas se déchaîne (1965), – Fantomas contre Scotland Yard (1967). Fantômas, mini-série TV de 4 épisodes réalisée par Claude Chabrol (2 épisodes) et Juan Luis Buñuel (le fils…) (2 épisodes) avec Helmut Berger.
Rita se désole de voir ses talents d’avocate au service d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle : aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être… Emilia Pérez est un film français écrit, produit et réalisé par Jacques Audiard. S’il y a une chose dont on ne peut accuser le réalisateur, c’est de céder à la facilité et de se reposer sur ses lauriers. Le film est assez nouveau que ce soit dans sa forme, un drame musical en espagnol, et sur le fond. Ce qui nous a déplu n’est pas là mais plutôt du côté de l’atmosphère glauque (notamment lors de l’interminable mise en place) et d’un manque d’intérêt certain. Les parties chantées, elles aussi assez « spéciales », peuvent paraître un peu longues. Le film a suscité des polémiques pas très intéressantes à suivre mais la critique française a été dithyrambique, le public aussi avec une pluie de récompenses à la clef. Elle: Lui :
Victime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après 18 ans (4 ans de plus que dans le roman!) de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche grâce à un secret de son voisin de cellule, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo… Rares sont les réalisateurs qui tournent un remake de leur propre film (1) mais c’est le cas de Robert Vernay qui a réalisé deux fois l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas Le Comte de Monte-Cristo. Onze ans après sa version en noir et blanc, il tourne cette fois en couleurs avec un acteur très populaire dans le rôle principal. Durant trois heures, le film est une fois encore divisé en deux « époques », projetées séparément : La Trahison et La Vengeance. Le ton n’est plus sombre, mais assez gai. L’histoire est modifiée, simplifiée : des personnages-clés ont disparu et les plans du comte pour se venger ne paraissent plus si élaborés que cela. L’histoire paraît finalement plus anodine. Hormis Jean Marais, mis en valeur comme il se doit, les autres acteurs sont un peu fades. Les couleurs ont bien mal vieilli (procédé Gevacolor de Gevaert, dérivé de l’Agfacolor), même après restauration. Cette nouvelle version connut un grand succès populaire. Elle: – Lui :
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Jean Marais dans Le Comte de Monte-Cristo: La trahison de Robert Vernay.
Adaptations les plus notables : * 1915-1917 :Le Comte de Monte-Cristo (France) en six parties découpées en 15 épisodes, un « roman-cinéma » réalisé par Henri Pouctal pour Le Film d’Art et sorti en 1918. Le film ressort en 1923 en version raccourcie de trois heures. * 1922 : Monte Cristo (USA) par Emmett J. Flynn avec John Gilbert. * 1929 : Monte-Cristo (France) par Henri Fescourt avec Jean Angelo (3h45 en deux parties). * 1943 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm (en 2 parties) * 1954 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Jean Marais (en 2 parties). * 1961 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan. * 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo (France) par André Hunebelle avec Paul Barge. * 1979 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 90 min) de Denys de La Patellière avec Jacques Weber * 1998 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 100 min) de Josée Dayan avec Gérard Depardieu * 2024 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney.
(1) Le cas le plus célèbre est Alfred Hitchcock qui a tourné deux fois L’Homme qui en savait trop (1934 et 1956) mais il y en a quelques autres : Leo McCarey avec Elle et Lui (1939 et 1957), Frank Capra avec Grande Dame d’un jour (Lady for a day, 1933) et Milliardaire pour un jour (Pocketfull of Miracles, 1961), Frank Capra (encore lui) avec La Course de Broadway Bill (Broadway Bill, 1934) et Jour de chance (Riding High, 1950), Cecil B. De Mille avec Les Dix Commandements (1923 et 1956), Yasujiro Ozu avec Histoire d’herbes flottantes (1934) et Herbes flottantes (1959). Plus récemment il y a le cas Michael Mann avec L.A. Takedown (1989) et Heat (1995), etc. Sans parler du cas le plus extrême qui, à ma connaissance, est unique : Cecil B. DeMille a tourné 3 fois The Squaw Man en 1914, 1918 et 1931.
Après vingt-cinq ans de vie commune, le couple formé par Xavier et Sophie semble à bout de souffle. L’idée de Sophie d’inviter à dîner leurs voisins, Adèle et Alban, n’enchante pas Xavier qui reproche à ce couple son manque de discrétion, surtout la nuit… Et plus si affinités est un film français réalisé par Olivier Ducray et Wilfried Méance, largement inspiré du film espagnol Sentimental (2020) réalisé par Cesc Gay d’après sa pièce de théâtre Los vecinos de arriba (= Les voisins du dessus). Confrontation d’un « vieux couple » et d’un « jeune couple », le scénario de cette comédie n’est pas franchement original et il n’y a, hélas, aucune surprise. Côté dialogues, il y a assez souvent d’excellentes répliques et le meilleur est là. Bernard Campan a tendance à surjouer son personnage aigri et détestable (qui est, ceci dit, le personnage le plus difficile à jouer des quatre). Il nous montre ce qu’il faut éviter de devenir… Les acteurs interprétant le jeune couple sont plus convaincants (mais leur rôle est plus facile). Tout se déroule dans un vaste appartement. Les réalisateurs ont utilisé deux caméras à l’épaule ce qui leur permet des pseudo-plans-séquence. Avec tous ses clichés, le film manque d’originalité mais il a le mérite de nous amuser le temps d’un soir. Primé au festival du film de comédie de l’Alpe d’Huez en 2024. Elle: – Lui :
Isabelle Carré, Pablo Pauly, Julia Faure et Bernard Campan dans Et plus si affinités de Olivier Ducray & Wilfried Méance (photo publicitaire non tirée du film)
Dans les années 1980, Élisabeth est quittée par son mari et doit trouver un emploi pour subvenir aux besoins de ses deux enfants, Matthias et Judith. Elle devient standardiste dans une émission de radio nocturne. Elle y rencontre Talulah, une jeune femme en proie aux addictions, qu’elle prend sous son aile… Les passagers de la nuit est un film français coécrit et réalisé par Mikhaël Hers. Le cinéaste a toujours été attiré par la décennie des années 80, période qu’il a vécue enfant mais qu’il aurait aimé vivre jeune adulte. Il en restitue bien l’atmosphère avec ce récit délicat. Il nous montre le parcours, étalé sur plusieurs années, d’une femme qui reprend confiance en elle et établit de nouvelles relations. La photographie est très marquée années 80, avec un grain assez présent, ce qui permet l’insertion de véritables images d’archives sans que l’on perçoive la transition. Charlotte Gainsbourg montre beaucoup de sensibilité dans son interprétation. Une histoire assez touchante. Elle: Lui :
Le professeur Quignard et son équipe de chercheurs étudient la PPM, une protéine immunisante produite par les manchots. Christophine, jeune thésarde un peu maladroite et émotive, est prête à tout pour aider le professeur dans ses recherches et, ainsi, se rapprocher de lui… Le Secret des banquises est une comédie française écrite et réalisée par Marie Madinier. C’est son premier (et unique à ce jour) long métrage. Il s’agit d’une histoire romantique qui a le mérite d’être très originale. Elle est aussi très farfelue malgré une base de départ bien réelle (la protéine PPM du manchot royal, la sphéniscine, est réellement étudiée en laboratoire). Belle réalisation et bonne interprétation. Le scénario aurait gagné à être un peu plus étoffé, il nous laisse une impression de longueurs dans la seconde partie (malgré la brièveté du film). L’ensemble reste amusant et léger. Le film n’a eu aucun succès. Elle: Lui :
Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part… Le Deuxième Acte (intitulé initialement À notre beau métier) est un film français écrit et réalisé par Quentin Dupieux. C’est une comédie assez courte qui repose sur les dialogues entre quatre personnages. Quentin Dupieux s’amuse à brouiller la limite entre fiction et réalité : l’acteur prend la place du personnage sans crier gare et, rapidement, on ne sait plus très bien si c’est le personnage ou l’acteur qui parle, ou si une scène est un dérapage ou non. Le réalisateur pointe du doigt les travers du monde du cinéma : les interdits et la bien-pensance, l’ego surdimensionné des acteurs, le mirage d’Hollywood, le cercle fermé et même l’arrivée de l’intelligence artificielle. Les dialogues sont vifs et l’ensemble très amusant. Elle: – Lui :
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Remarque : • Les plans-séquence d’ouverture, avec les personnages marchant sur une route vers un but indéfini, font de toute évidence référence à Luis Buñuel (le plan final de Le Charme discret de la bourgeoisie) qui aurait certainement apprécié le « surréalisme » de Quentin Dupieux.
Raphaël Quenard, Manuel Guillot et Vincent Lindon dans Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux.
Lors d’un « rituel d’intégration » (bizutage) à l’école militaire française de Saint-Cyr, l’élève-officier Aïssa Saïdi perd la vie lors de la traversée d’un étang en pleine nuit avec une eau à 9°C. Son grand frère Ismaël, le mouton noir de la famille, se retrouve à la pointe du combat juridique pour l’organisation de ses funérailles… Pour la France est un film français réalisé par Rachid Hami. Pour son troisième long métrage, le cinéaste s’est inspiré de sa vie personnelle : son jeune frère a trouvé la mort dans exactement les mêmes circonstances. Le récit ne se concentre pas que sur les difficultés à obtenir des funérailles décentes mais aussi sur la relation entre les deux frères et avec leur père. Ce n’est pas une charge contre l’armée et les poursuites judiciaires ultérieures ne sont pas mentionnées (1). Le cinéaste donne même beaucoup de noblesse et d’humanité à un général, « celui qui d’une certaine façon symbolise le rêve et la vision d’Aïssa sur l’Armée » précise-t-il. L’ensemble est bien équilibré, sans excès et sonne juste. Elle: Lui :
(1) Le procès a eu lieu en 2020 : parmi les 7 inculpés, seuls 4 ont été condamnés, à des peines assez légères avec sursis. A noter que l’armée refuse d’employer le mot « bizutage », ils ont inventé un mot pour designer cela : le « bahutage ».
Karim Leklou et Shaïn Boumedine dans Pour la France de Rachid Hami.
Simon, réalisateur aguerri, débute le tournage d’un film racontant le combat d’ouvriers pour sauver leur usine. Mais entre les magouilles de son producteur, des acteurs incontrôlables et des techniciens à cran, il est vite dépassé par les événements. Abandonné par ses financiers, Simon doit affronter un conflit social avec sa propre équipe… Making Of est un film français réalisé par Cédric Kahn. Le cinéaste a voulu dresser un portrait du monde du cinéma français et montrer la réalité d’un tournage à la dérive. Outre le parallèle un peu lourd avec le combat d’ouvriers pour sauver une usine, le récit accumule les déboires sur le pauvre réalisateur : les financiers se retirent, on veut lui faire changer son scénario, son acteur principal prend le pouvoir, l’équipe se met en grève et … sa femme le quitte. Cela fait un peu beaucoup ! Pour démythifier le monde du cinéma, est-il nécessaire d’avoir la main si lourde ? Un film finalement plutôt déprimant… Une (bonne) partie de la critique a toutefois plutôt apprécié. Elle: Lui :