20 octobre 2014

L’Opinion publique (1923) de Charles Chaplin

Titre original : « A Woman of Paris: A Drama of Fate »

L'opinion publiqueDans un petit village de France, Marie Saint-Clair désire fuir un père tyrannique pour se rendre à Paris avec Jean, son fiancé. Ce dernier lui ayant fait faux bond, c’est seule qu’elle doit se chercher une nouvelle vie. Un an plus tard, elle mène une vie de courtisane mondaine…
Aspirant à plus de liberté créative que ne lui offrait son personnage de vagabond, Charles Chaplin écrit et réalise L’Opinion publique, son deuxième long métrage, un film assez atypique dans sa filmographie. C’est un film dramatique, dans lequel il n’apparait pas (1)(2), sans ressort comique (3). Il a tourné cette histoire de triangle amoureux quasi tchékhovien sans scénario formel et sa mise en scène est à la fois sobre, d’une simplicité limpide et assez moderne dans son approche. Le film est remarquable d’équilibre, l’intensité dramatique est forte, sans effet trop appuyé et surtout bien contrebalancée par la folle insouciance des personnages. Premier film de Chaplin pour les Artistes Associés dont il est l’un des quatre fondateurs, L’opinion publique fut un échec commercial, le public n’acceptant ce changement de registre et son absence à l’écran. Chaplin était en quelque sorte prisonnier de son personnage. Il ne renouvellera pas l’expérience. (film muet)
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Edna Purviance, Carl Miller, Adolphe Menjou
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Charles Chaplin chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Charles Chaplin

Remarques :
* Le premier titre prévu pour le film était Destiny, puis Public Opinion ce qui explique le titre français.

* Le film avait une préface qui éclaire bien la vision de Chaplin :
« L’humanité est composée, non de héros et de traitres, mais simplement d’hommes et de femmes. Et les passions qui les agitent, bonnes ou mauvaises, c’est la nature qui les leur a données. Ils errent dans l’aveuglement. L’ignorant condamne leurs fautes, le sage les prend en pitié. »
A propos de cette dernière phrase, on pourra remarquer que tout jugement moral est effectivement absent du film.

* La scène qui fut la plus remarquée est celle de l’arrivée du train en gare : le train n’apparait pas à l’image, nous ne voyons que les lumières des wagons (c’est un train de nuit) qui se déplacent sur le mur de la gare alors que la caméra reste centrée sur Edna Purviance qui s’apprête à monter dans le train. Cette façon de placer l’action hors champ était inhabituelle dans le cinéma de l’époque (et rappelons qu’il n’y a pas de bruitages de train non plus puisqu’il s’agit d’un film muet).

* Deux fins ont été tournées : celle que l’on connait (le croisement anonyme) destinée au public américain et une autre, moins morale, pour le public européen : Marie revient vers Pierre après le suicide de Jean.

* Dans l’esprit de Chaplin, A Woman of Paris devait donner un nouvel élan à la carrière d’Edna Purviance en lui ouvrant la possibilité de rôles dramatiques car lui-même ne désirait plus la faire apparaitre dans ses films. Ce ne fut pas le cas mais Chaplin ne l’abandonna pas pour autant car il continua à donner un salaire à l’actrice jusqu’à la fin de ses jours.

* En revanche, le film fut un tremplin pour la carrière d’Adolphe Menjou (américain de naissance, français par son père et irlandais par sa mère) et il continuera à exceller dans ces rôles de playboy mondain, hédoniste et jouisseur.

(1) En réalité, Chaplin apparaît à l’écran quelques secondes en porteur à la gare mais il est impossible de le reconnaitre.
(2) Il faudra attendre 1967 et La Comtesse de Hong Kong, son dernier film, pour voir un autre film de Chaplin dans lequel il ne joue pas.
(3) Au registre de l’humour, il faut quand même citer la scène où la femme jette son collier par la fenêtre pour montrer son détachement des choses matérielles à son amant… avant de se précipiter dans la rue pour l’arracher des mains d’un vagabond qui venait de le ramasser. Et, touche sublime, après quelques pas, elle fait demi-tour et revient donner une pièce au vagabond.

L'Opinion publique (A Woman of Paris: A Drama of Fate)Carl Miller et Edna Purviance dans L’Opinion publique (A Woman of Paris: A Drama of Fate) de Charles Chaplin.

19 octobre 2014

La Femme du dimanche (1975) de Luigi Comencini

Titre original : « La donna della domenica »

La femme du dimancheA Turin, le commissaire Santamaria (Marcello Mastroianni) enquête sur le meurtre d’un architecte poseur et obsédé sexuel. Ses recherches le mènent directement à interroger des membres de la haute bourgeoisie de la ville, notamment Massimo Campi (Jean-Louis Trintignant) riche bourgeois homosexuel et son amie Anna Carla Dosio (Jacqueline Bisset) la jeune femme oisive d’un riche industriel… L’adaptation de ce best-seller de Carlo Fruttero et Franco Lucentini a été écrite par le fameux duo Age et Scarpelli. Certes, La Femme du dimanche n’est pas un des films majeurs de Luigi Comencini mais il constitue une intéressante tentative de mêler intrigue policière et analyse sociale. La femme du dimanche Alors que ses producteurs le pressaient d’en faire un film policier grand public, Comencini a su, en filigrane, mettre en évidence les rapports de classe dans une ville, Turin, où il y a environ 700 000 siciliens, les pauvres, et 300 000 turinois, les riches (1). Avec tant de talents réunis, on peut se demander pourquoi le film n’est au final pas plus convaincant. Peut-être est-ce du à la dose d’humour introduite qui nous pousse à ne pas prendre tout cela très au sérieux. De ce fait, La Femme du dimanche manque quelque peu de force mais son contenu assez subtil le rend intéressant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Jacqueline Bisset, Jean-Louis Trintignant, Aldo Reggiani
Voir la fiche du film et la filmographie de Luigi Comencini sur le site IMDB.
Voir les autres films de Luigi Comencini chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Luigi Comencini

Remarque :
* La musique est d’Ennio Morricone.

(1) Ces chiffres sont donnés par Jean-Louis Trintignant dans une interview télévisée à propos du film. (Voir…)

La Femme du dimanche (La donna della domenica)Jean-Louis Trintignant et Jacqueline Bisset dans La Femme du dimanche (La donna della domenica) de Luigi Comencini.

18 octobre 2014

Samson et Dalila (1949) de Cecil B. DeMille

Titre original : « Samson and Delilah »

Samson et DalilaMille ans avant Jésus-Christ, la tribu hébraïque des Danites vit sous le joug de Philistins brutaux. Samson, un berger à la force prodigieuse, voudrait libérer son peuple mais il s’éprend de la fille d’un riche marchand philistin… Inspiré de la Bible (le Livre des Juges de l’Ancien Testament), Samson et Dalila est avec Les Dix Commandements le péplum le plus populaire de Cecil B. DeMille. C’est un film grand spectacle en couleurs dont certaines scènes (le combat à mains nues avec un lion et, bien entendu, la démolition du temple) appartiennent à la mythologie du cinéma. Sur un fond (assez récurrent dans les péplums hollywoodiens) de lutte contre le paganisme, Samson et Dalila est avant tout une histoire d’amour impossible, assez fortement chargée d’un érotisme plutôt suggestif. Samson et Dalila Hedy Lamarr, actrice surnommée « la belle femme du monde » (1), et Victor Mature sont avant tout des corps qui ont une présence phénoménale à l’écran. Hedy Lamarr incarne de façon ardente la femme fatale et George Sanders apporte une petite touche de subtilité. La mise en scène un peu statique de Cecil B. DeMille apporte une certaine solennité qui sied au récit. Samson et Dalila est un cocktail savamment dosé, ce qui lui permet d’être toujours aussi plaisant à regarder aujourd’hui.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Hedy Lamarr, Victor Mature, George Sanders, Angela Lansbury, Henry Wilcoxon
Voir la fiche du film et la filmographie de Cecil B. DeMille sur le site IMDB.

Voir les autres films de Cecil B. DeMille chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Cecil B. DeMille

(1) « The Most Beautiful Woman in Films ». Ce surnom lui avait été donné par Louis B. Mayer.

Samson et Dalila (Samson and Delilah)Hedy Lamarr dans Samson et Dalila (Samson and Delilah) de Cecil B. DeMille.

17 octobre 2014

Le bonheur est pour demain (1961) de Henri Fabiani

Le bonheur est pour demainJeune homme de 18 ans, Alain a quitté ses parents et erre sur les quais de Saint-Nazaire. Il va y rencontrer l’amitié et aussi l’amour… Le bonheur est pour demain est l’unique long métrage d’Henri Fabiani, réalisateur de nombreux courts métrages documentaires. C’est un film assez attachant qui nous permet de découvrir un tout jeune Jacques Higelin, fraîchement sorti du cours d’art dramatique, en garçon qui tâtonne, s’interroge, cherche sa place à la fois sentimentalement et socialement. Ces questionnements sur la recherche du bonheur et sur le rapport au travail donnent au film un étonnant caractère précurseur de Mai 68. L’ami protecteur est interprété par le musicien de jazz Henri Crolla, guitariste virtuose, qui se savait alors condamné (il est mort peu après la fin du tournage à l’âge de 40 ans). Il n’est sans doute pas un grand acteur mais montre beaucoup de chaleur humaine et respire la générosité. La scène où Higelin et lui jouent un morceau de guitare à quatre mains est un moment unique. Henri Crolla et Jacques Higelin L’histoire se déroule dans le milieu des ouvriers du chantier naval de Saint-Nazaire, dont Henri Fabiani a inséré des images réelles ; certains plans, notamment les plans de foule à l’entrée ou à la sortie, sont saisissants. La musique est signée Henri Crolla et Georges Delerue. Au final, Le bonheur est pour demain est vraiment une belle découverte.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jacques Higelin, Irène Chabrier, Henri Crolla, Jean Martinelli
Voir la fiche du film et la filmographie de Henri Fabiani sur le site IMDB.

Remarques :
* En 1953, Henri Fabiani fut, avec Alain Resnais, Georges Franju, Chris Marker, Jean Mitry, Alexandre Astruc (etc.), l’un des membres fondateurs du Groupe des Trente, une association de réalisateurs créée pour défendre le court métrage français et lui donner une meilleure place dans les cinémas.

* De façon étonnante, les acteurs ont prolongé leurs personnages dans la vraie vie : Jacques Higelin est devenu très ami avec Henri Crolla, il a vécu plusieurs mois chez lui et c’est sous son influence qu’il a développé un attrait pour la musique et la chanson. De plus, Jacques Higelin et Irène Chabrier sont tombés amoureux l’un de l’autre.

Le bonheur est pour demain* Jacques Higelin est parti faire son service militaire (en Allemagne et en Algérie) peu après le tournage. Sa correspondance avec Irène Chabrier sera publiée en 1987 sous le titre « Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans ». Il a ensuite tourné dans plusieurs films dont Bébert et l’Omnibus d’Yves Robert (1963).

* Le film vient d’être restauré et réédité en DVD par Les Documents cinématographiques. Parmi les suppléments, j’ai trouvé l’interview d’Henri Fabiani passionnante. C’est un plaisir de l’écouter.

Homonyme :
Le bonheur est pour demain (And Now Tomorrow) d’Irving Pichel (1944) avec Alan Ladd et Loretta Young

16 octobre 2014

L’homme qui en savait trop (1934) de Alfred Hitchcock

Titre original : « The Man Who Knew Too Much »

L'homme qui en savait tropLors de vacances en Suisse avec leur fille, Bob et Jill Lawrence se lient d’amitié avec un skieur français. Celui-ci est mystérieusement assassiné sous leurs yeux et, avant de mourir, leur transmet un étrange message… Dans sa version de 1934, L’homme qui en savait trop est le premier grand film d’espionnage d’Alfred Hitchcock. Il se situe, dans la période anglaise du cinéaste, juste avant les grands films que sont Les 39 marches, Jeune et innocent et Une femme disparaît. Par rapport à ces derniers, il est plus rudimentaire, moins développé sans aucun doute, mais il contient des éléments particulièrement intéressants ou originaux. Citons-en deux : le meurtre intervient en pleine scène comique, la surprise est totale, et l’utilisation du coup de cymbale lors du concert pour couvrir un coup de feu. Hitchcock se montre toujours assez influencé par l’expressionnisme dans l’utilisation de la lumière (la photographie est d’ailleurs de Curt Courant) et la présence de Peter Lorre (son premier film en langue anglaise après avoir fui l’Allemagne) renforce cette impression (1). Le film sera un succès, offrant au cinéaste une plus grande liberté pour ses films suivants. Hitchcock tournera à nouveau la même histoire en 1956.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Leslie Banks, Edna Best, Peter Lorre, Frank Vosper, Nova Pilbeam, Pierre Fresnay
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.
Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Alfred Hitchcock

Remarques :
* La fille du couple est interprétée par la jeune (15 ans) Nova Pilbeam qu’Hitchcock fera rejouer dans Jeune et innocent trois ans plus tard, dans le rôle principal cette fois.
* Hitchcock raconte avoir eu beaucoup de soucis avec la censure anglaise car les autorités ne voulaient pas montrer de police armée dans la fusillade finale (en Angleterre, les policiers ne sont pas armés). Hitchcock trouva une solution scénaristique satisfaisante pour tout le monde : un camion est allé chercher des armes dans une armurerie proche et ces armes, assez vieilles, sont distribuées aux policiers.
* Caméo : Alfred Hitchcock apparaît traversant la rue juste avant que Leslie Banks n’entre dans la chapelle.

Remake :
L’homme qui en savait trop (1956) d’Alfred Hitchcock avec James Stewart et Doris Day.

(1) Le personnage d’anarchiste joué par Peter Lorre se situe bien dans le prolongement du personnage de M le Maudit de Fritz Lang. De plus, la fusillade finale est assez proche de celle du Mabuse du même Lang.

L'homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much)Peter Lorre, Leslie Banks et Edna Best dans L’homme qui en savait trop (The Man Who Knew Too Much) de Alfred Hitchcock.

15 octobre 2014

Le Charme discret de la bourgeoisie (1972) de Luis Buñuel

Le charme discret de la bourgeoisieLes Thévenot arrivent pour dîner chez les Sénéchal mais il y a eu méprise : ils n’étaient attendus que le lendemain. Le maitre de maison est même absent. Avec sa femme, ils décident alors d’aller dîner dans un restaurant proche mais, alors qu’ils s’apprêtent à commander, ils réalisent que la pièce voisine est une chambre funéraire où repose le propriétaire décédé… Pour écrire Le Charme discret de la bourgeoisie, Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière sont partis du thème de la répétition (un repas impossible) pour broder une série de variations surréalistes. C’est un emboitement de mini-récits où l’inattendu est roi, où les positions sociales ne sont pas tenues, où la réalité et le rêve s’entremêlent. C’est un festival de créativité qui bouscule toutes les conventions et où la vraisemblance n’est pas considérée comme nécessaire. On peut, bien entendu, y voir une satire de la bourgeoisie mais ce ne semble pas être l’essentiel du propos (1). En revanche, on ne peut que remarquer que le film est profondément imprégné de son époque, c’est un reflet de cette période post-68. Empreint d’un humour constant, Le Charme discret de la bourgeoisie est un divertissement vraiment plaisant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Fernando Rey, Paul Frankeur, Delphine Seyrig, Bulle Ogier, Stéphane Audran, Jean-Pierre Cassel, Claude Piéplu
Voir la fiche du film et la filmographie de Luis Buñuel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Luis Buñuel chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Luis Buñuel

(1) A ce sujet, Luis Buñuel raconte dans ses mémoires (Mon dernier soupir) comment Jean-Claude Carrière et lui-même ont écrit le scénario sans trop penser au thème de la bourgeoisie, le titre n’étant venu qu’à la toute fin du processus d’écriture qui fut assez long. Effectivement, on pourra noter que, si on retrouve bien bourgeois, membres du clergé et militaires dans ce film, ils ne sont pas franchement égratignés.

Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel
Fernando Rey, Delphine Seyrig, Bulle Ogier et Paul Frankeur dans Le Charme discret de la bourgeoisie de Luis Buñuel.

14 octobre 2014

Jeune et innocent (1937) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Young and Innocent »
Autre titre (USA) : « The Girl was Young »

Jeune et innocentUne actrice est retrouvée morte étranglée sur la plage. Entraperçu quittant les lieux du crime, un jeune homme est accusé à tort. Il se rend compte rapidement qu’il ne peut compter que sur lui-même pour prouver son innocence… Jeune et innocent fait partie des meilleurs films de la période anglaise d’Alfred Hitchcock. Le thème est celui du faux coupable. Toutefois, ce n’est pas tant l’intrigue en elle-même qui fait la qualité du film mais la façon dont le cinéaste capte toute notre attention. Hitchcock maitrise alors de mieux en mieux ce mélange de légèreté apparente et de tension qui va le caractériser. Il sait placer le suspense dans les scènes les plus anodines, par exemple dans une fête d’enfants.
Il a également de belles trouvailles comme ce long travelling devenu l’un des plus célèbres du cinéma : Jeune et innocent la caméra surplombe la salle de danse du Grand Hotel et, partant de très loin, effectue un long travelling avant par-dessus des danseurs pour aller cadrer les yeux du batteur de l’orchestre situé au fond de la salle (et livrer au spectateur un indice que les personnages principaux ignorent, renforçant ainsi le suspense). Indéniablement réussi, Jeune et innocent est un beau divertissement.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nova Pilbeam, Derrick De Marney, Edward Rigby
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Alfred Hitchcock

Remarque :
* Cameo : Alfred Hitchcock apparaît assez longuement à l’extérieur du tribunal avec un petit appareil photo à la main.

Jeune et innocent (Young and Innocent)Nova Pilbeam et Derrick De Marney dans Jeune et innocent (Young and Innocent) de Alfred Hitchcock.

13 octobre 2014

La machine à explorer le temps (1960) de George Pal

Titre original : « The Time Machine »

La machine à explorer le tempsLe 31 décembre 1899, un inventeur anglais fait la démonstration d’une machine qui permet de voyager dans le temps à trois de ses amis. Devant l’incrédulité de ces derniers, il décide d’expérimenter lui-même cette même machine et de partir vers le futur…
La machine à explorer le temps est l’un des plus beaux romans de H.G. Wells. C’est à la fois une belle fable de science-fiction et une réflexion sur la nature profonde de l’homme et sur l’ère industrielle. Le film de George Pal simplifie l’ensemble pour mettre en avant une histoire d’amour et gommer tous les aspects pessimistes du roman. Mais il y a tout de même de beaux restes : la mise en scène est soignée, les effets spéciaux utilisés lors des voyages dans le temps frappent l’imagination, le design de la machine est ravissant, des notes d’humour sont distillées ça et là. En revanche, on ne trouvera pas le pessimiste saut final dans l’ultra-futur et encore moins les parallèles que fait Wells avec la société de son temps. En fait, c’est tout le contenu ayant une certaine portée qui a été écarté, le pessimisme a laissé place à l’optimisme, une indéfectible foi en la nature humaine. Le film de George Pal est avant tout un divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rod Taylor, Alan Young, Yvette Mimieux
Voir la fiche du film et la filmographie de George Pal sur le site IMDB.

Remake :
La machine à explorer le temps (The Time Machine) de Simon Wells (2002), nouvelle adaptation qui a simplifié encore davantage le propos pour en faire un film d’action.

La machine à explorer le temps (The Time Machine)Rod Taylor dans La machine à explorer le temps (The Time Machine) de George Pal.

12 octobre 2014

Gueule d’amour (1937) de Jean Grémillon

Gueule d'amourUn beau militaire du régiment des spahis (1) d’Orange collectionne les aventures féminines ce qui lui vaut le surnom de Gueule d’amour. Venu à Cannes en permission, il tombe sous le charme d’une femme mondaine… Adaptation d’un roman d’André Beucler, Gueule d’amour de Jean Grémillon permet de retrouver le couple formé par Jean Gabin et Mireille Balin qui avait tant séduit les spectateurs de Pépé le Moko de Julien Duvivier, sorti quelques mois auparavant. Le fond est assez similaire, une histoire d’amour rendu impossible par les différences de classe, à ceci près que la femme est ici une courtisane, incapable de sentiments, irrémédiablement pourrie par l’argent. Mireille Balin en femme fatale est assez convaincante. Elle et Jean Gabin forment un vrai couple de cinéma, d’une forte présence à l’écran. Le scénario peut certainement paraître trop prédictible, surtout à nos yeux actuels, mais il y a de très belles scènes, notamment dans la première partie du film, lorsque l’alchimie entre les deux acteurs est vraiment manifeste à l’écran.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Mireille Balin, René Lefèvre, Jean Aymé
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Grémillon sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jean Grémillon chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Jean Grémillon

Remarques :
* Le surnom de Gueule d’amour restera attaché à Jean Gabin l’acteur, surnom dont il n’arrivera à se débarrasser que dans les années cinquante.
* Avec son image de vamp, Mireille Balin aurait pu faire une belle carrière mais, hélas, elle n’aura vraiment connu le succès qu’avec Pépé le Moko et Gueule d’amour.

(1) Les spahis étaient des unités de cavalerie appartenant à l’Armée d’Afrique du Nord, branche de l’armée de terre française.

Gueule d'amourMireille Balin et Jean Gabin dans Gueule d’amour de Jean Grémillon.

11 octobre 2014

Basic Instinct (1992) de Paul Verhoeven

Basic InstinctNick Curran (Michael Douglas) est chargé d’enquêter sur le meurtre d’une ex-rock star. Il fait la rencontre de Catherine Tramell (Sharon Stone), brillante écrivaine de romans policiers, que fréquentait la victime. Face à ses talents de manipulatrice, l’enquêteur est persuadé qu’elle est l’auteur du crime… En réalité, le plus manipulateur dans Basic Instinct est certainement le réalisateur Paul Verhoeven qui a tout fait pour donner une réputation sulfureuse à son thriller et y a parfaitement réussi. Elle s’est bâtie autour de la fameuse scène de l’interrogatoire qui a affolé les sens d’une bonne partie de la gent masculine et sur le magnétisme de Sharon Stone qui venait de poser nue dans Playboy (pari audacieux pour une actrice dont la carrière peinait à démarrer). Si l’on peut être agacé de cette manipulation, il faut reconnaitre au film des qualités dans la mise en place et le déroulement de cette histoire, Verhoeven distillant une tension permanente et passablement électrique. Pour cela, il utilise le thème de la femme manipulatrice et prédatrice.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Douglas, Sharon Stone, George Dzundza, Jeanne Tripplehorn
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Verhoeven sur le site IMDB.

Voir les autres films de Paul Verhoeven chroniqués sur ce blog…

Il a été tourné une suite :
Basic Instinct 2 de Michael Caton-Jones (2006) avec Sharon Stone et David Morrissey (généralement jugée calamiteuse).