29 juin 2025

Shalako (1968) de Edward Dmytryk

ShalakoEn 1880, un groupe d’aristocrates européens se lance dans une partie de chasse en plein cœur du Nouveau-Mexique. Inconscients et arrogants, ils pénètrent dans la réserve de chasse d’une tribu apache. En grand danger, ils vont recevoir l’aide d’un ancien colonel de l’armée, le solitaire Shalako…
Shalako est un western britannique réalisé par le canadien et américain Edward Dmytryk basé sur un roman de l’américain Louis L’Amour, auteur de nombreux romans de westerns. L’originalité de l’histoire est dans ses personnages, des aristocrates en vadrouille dans l’Ouest américain avec domestiques en livrée, ce qui crée un beau décalage. Le déroulement est bien moins original, hélas. Sean Connery, qui vient de refuser de continuer la série des James Bond, est la star du film ; il est de presque tous les plans. Brigitte Bardot, au jeu moins assuré, est beaucoup moins bien mise en valeur. Les scènes d’action sont honorables. Le film a été tourné à Almeria en Espagne où les productions se bousculaient à cette époque, notamment les westerns. Le film connut un certain succès en Europe, sans toutefois parvenir à couvrir les coûts élevés de production.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Brigitte Bardot, Stephen Boyd, Jack Hawkins, Peter van Eyck, Honor Blackman, Woody Strode, Alexander Knox, Valerie French
Voir la fiche du film et la filmographie de Edward Dmytryk sur le site IMDB.

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Voir le livre sur le tournage à Almeria

Sean Connery et Brigitte Bardot dans Shalako de Edward Dmytryk.

22 juin 2025

Un si noble tueur (1952) de Basil Dearden

Titre original : « The Gentle Gunman »

Un si noble tueur (The Gentle Gunman)En 1941, un commando de l’IRA est chargé de placer des bombes dans des stations de métro à Londres. Leur chef Terence déserte car il ne croit plus à la violence comme moyen d’action. Son frère Matt arrive d’Irlande pour le remplacer. Après l’arrestation de deux membres du commando, Matt croit que son frère les a trahis. Il rentre en Irlande pour voir le chef local de l’IRA…
Un si noble tueur (The Gentle Gunman) est un film britannique réalisé par Basil Dearden et produit par Ealing Studios. Adaptation d’une pièce de Roger MacDougall, il s’agit d’un film noir qui fustige la lutte armée des activistes de l’IRA et le jusqu’au-boutisme d’hommes prêts à tout pour ce qu’ils considèrent une « cause noble ». Le récit montre aussi la difficulté de sortir du fanatisme et de la spirale de la violence. Le sujet était encore peu traité au cinéma à cette époque, le film le plus notable étant The Informer (1935) de John Ford. Sans atteindre une telle perfection, Basil Dearden met en scène avec un indéniable talent. Il parvient à établir une tension qui culmine lors de scènes d’action parfaitement réglées. Il sait en outre donner de la force à son propos. Les éclairages sont travaillés. L’ensemble est vraiment convainquant. On se demande pourquoi le film fut mal reçu à sa sortie et reste aujourd’hui si peu connu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Mills, Dirk Bogarde, Robert Beatty, Elizabeth Sellars, Joseph Tomelty
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Robert Beatty, Dirk Bogarde et John Mills dans Un si noble tueur (The Gentle Gunman) de Basil Dearden.

9 juin 2025

Les Premiers Hommes dans la Lune (1964) de Nathan Juran

Titre original : « First Men in the Moon »

Les Premiers Hommes dans la Lune (First Men in the Moon)En 1964, une mission astronautique internationale parvient sur la Lune. Les astronautes y découvrent un drapeau britannique et un document écrit : une prise de possession de la Lune au nom de la reine Victoria. Sur Terre, on retrouve Bedford, le dépositaire de ce document, dans une maison de retraite de l’Angleterre. Il raconte…
Les Premiers Hommes dans la Lune est un film britannique réalisé par Nathan Juran, adaptation du roman du même nom de H. G. Wells paru en 1901, lui-même inspiré du roman de Jules Verne, De la Terre à la Lune, paru quelque trente ans auparavant. Le film est une comédie assez plaisante qui s’aligne sur les connaissances scientifiques de 1901. Seul le prologue apporte une note de modernité au récit. L’humour, très présent en milieu de film, repose principalement sur le personnage du savant pittoresque, brillamment interprété par Lionel Jeffries. Encore plus remarquables, les effets spéciaux sont l’œuvre de Ray Harryhausen qui utilise son fameux Dynamation ( équivalent du « stop-motion », « animation en volume » en bon français) pour donner vie aux créatures sélénites. On lui doit aussi le design de l’atterrisseur lunaire du prologue, inspiré de plans de la NASA. Le film n’eut pas le succès espéré.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edward JuddMartha HyerLionel Jeffries
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Remarque :
• L’idée d’une mission russo-américaine du prologue était assez audacieuse en 1964 : en pleine guerre froide, une telle coopération était loin d’être à l’ordre du jour.

Lionel Jeffries, Edward Judd et Martha Hyer dans Les Premiers Hommes dans la Lune (First Men in the Moon) de Nathan Juran.
Edward Judd et Lionel Jeffries dans Les Premiers Hommes dans la Lune (First Men in the Moon) de Nathan Juran.

Oups! Le film était déjà chroniqué…
Précédente vision : Les premiers hommes dans la lune (1964) de Nathan Juran

14 avril 2025

La Bataille d’Angleterre (1969) de Guy Hamilton

Titre original : « Battle of Britain »

La Bataille d'Angleterre (Battle of Britain)Entre Juillet et Octobre 1940, la Luftwaffe allemande a lancé une opération de grande ampleur pour détruire le Royal Air Force britannique, afin de préparer l’invasion de la Grande-Bretagne. Au début de cette bataille, les anglais ne disposaient que de 600 chasseurs pour faire face aux 2500 avions allemands…
La Bataille d’Angleterre est un film de guerre britannique réalisé par Guy Hamilton. Il s’agit d’une production de grande ampleur et très coûteuse, uniquement centrée sur l’aviation. Il n’y a que très peu de scènes annexes si ce n’est une petite romance à peine ébauchée entre un pilote et sa femme. Le film est très réaliste et les scènes de batailles aériennes sont très nombreuses. Tous les avions se veulent fidèles et des appareils d’époque ont été utilisés pour le tournage (complétés par des appareils radiocommandés). L’ensemble est un peu long et la réutilisation de scènes devient de plus en plus visible. Le plateau d’acteurs anglais est particulièrement fourni, beaucoup ayant accepté de jouer pour une somme bien inférieure à leur cachet habituel. Le film ne fut pas un succès commercial : il fut notamment mal reçu aux Etats-Unis au moment où l’opposition à la guerre du Vietnam était très forte.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harry Andrews, Michael Caine, Trevor Howard, Curd Jürgens, Ian McShane, Kenneth More, Laurence Olivier, Nigel Patrick, Christopher Plummer, Michael Redgrave, Ralph Richardson, Robert Shaw, Patrick Wymark, Susannah York
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La Bataille d’Angleterre (Battle of Britain) de Guy Hamilton.

6 février 2025

Les carnets de Siegfried (2021) de Terence Davies

Titre original : « Benediction »

Les carnets de Siegfried (Benediction)En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu’il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie mais aussi une forme de reconnaissance artistique qui lui ouvre les portes d’une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté…
Les carnets de Siegfried est un film britannique écrit et réalisé par Terence Davies. Le poète Siegfried Sassoon est, il faut bien l’avouer, assez méconnu en France mais ce n’est pas le cas outre-Manche où il fut d’abord connu pour ses poèmes et écrits pacifistes durant la Première Guerre mondiale avant d’accéder à la célébrité avec ses mémoires et ses œuvres de fiction. Mais ce n’est pas tant son activité littéraire que Terence Davies s’attache à mettre en scène mais plutôt ses différentes aventures homosexuelles avec des dandys plutôt désagréables et peu intéressants. Et les autres détails sur sa vie mondaine n’aident pas à réveiller notre attention. En revanche, la mise en scène est élégante. De plus, quelques-uns de ses poèmes sont lus sur des images d’archives de la guerre et ce sont finalement les scènes les plus intéressantes du film. Très bon accueil de la critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jack Lowden, Jeremy Irvine, Simon Russell Beale, Peter Capaldi, Julian Sands
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Jeremy Irvine et Jack Lowden dans Les carnets de Siegfried (Benediction) de Terence Davies.

19 décembre 2024

La Zone d’intérêt (2023) de Jonathan Glazer

Titre original : « The Zone of Interest »

La Zone d'intérêt (The Zone of Interest)Pologne, 1943. Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin et piscine juste à côté du camp…
La Zone d’intérêt est un film britannico-polono-américain écrit et réalisé par le britannique Jonathan Glazer, librement adapté du roman du même nom de Martin Amis paru en 2014. Ce récit une approche inédite (et surprenante) de la Shoah puisqu’il nous montre la vie de famille de ce commandant et la ténacité de sa femme d’offrir à sa famille un cadre idéal à l’épanouissement. Le regard porté est presque clinique : comment l’humain et l’inhumain peuvent ainsi se retrouver dans la même personne ? La caméra ne pénètre à aucun moment dans le camp, nous assistons juste brièvement à deux ou trois réunions de travail à la recherche de l’efficacité dans l’extermination. L’abominable est invisible mais il est très présent, ne serait-ce que par le son, des cris, des coups de feu et le grondement permanent des fours crématoires. La scène finale (où Höss cherche à se faire vomir sans y parvenir) reste un peu ambigüe, à l’image toutefois de la réalité et de l’attitude de Höss durant le procès de Nuremberg.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Christian Friedel, Sandra Hüller
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Remarque :
* L’expression « zone d’intérêt » était utilisée par les nazis pour décrire le périmètre de 40 kilomètres carrés entourant le camp de concentration d’Auschwitz. Dans cette zone protégée vivaient les militaires allemands.

La Zone d’intérêt (The Zone of Interest) de Jonathan Glazer.
La Zone d’intérêt (The Zone of Interest) de Jonathan Glazer.

23 septembre 2024

Les Trafiquants du Dunbar (1951) de Basil Dearden

Titre original : « Pool of London »

Les trafiquants du Dunbar (Pool of London)Port de Londres, 1950. Dan, un Américain, et Johnny, un Jamaïcain, débarquent du navire marchand Dunbar, où ils sont marins. Dan fait de la petite contrebande, bas et cigarettes ; il utilise parfois Johnny pour passer des choses à la douane. Cette fois, Dan va être recruté par des malfrats pour quelque chose de bien plus important…
Les Trafiquants du Dunbar est un film britannique réalisé par Basil Dearden et produit par Ealing Studios. Il s’agit d’un film policier à suspense, le second du réalisateur après le succès de The Blue Lamp (1950), mais Basil Dearden y montre un penchant encore plus net vers le thème du social. Il prend le temps d’approfondir ses personnages, de laisser se développer une romance entre le marin jamaïcain et une jeune vendeuse de tickets. C’est ainsi le premier film britannique à montrer un amour interracial (s’il reste platonique et sans lendemain, il n’est est pas moins bien réel). Le suspense intervient dans la dernière partie du film qui se montre assez intense. Les nombreuses séquences nocturnes montrent un certain travail sur les lumières. Le film est aujourd’hui peu connu. Un excellent polar à connotation sociale. Une fois encore, on se demande pourquoi Basil Dearden est si méconnu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bonar Colleano, Susan Shaw, Renée Asherson, Earl Cameron
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Remarque :
• Explication du titre original : La Pool of London (en français : « bassin de Londres ») est la partie de la Tamise située entre le London Bridge et Rotherhithe. C’est l’endroit où les grands navires (qui ne pouvaient aller au-delà du London Bridge) accostaient pour décharger leurs marchandises. Avec la généralisation des containers, les années 1960 verront la fermeture de tous les quais et les années 1980 le début de la gentrification des quartiers avoisinants.

Bonar Colleano et Earl Cameron dans Les Trafiquants du Dunbar (Pool of London) de Basil Dearden.
Earl Cameron et Susan Shaw dans Les Trafiquants du Dunbar (Pool of London) de Basil Dearden.

21 septembre 2024

L’Auberge fantôme (1944) de Basil Dearden

Titre original : « The Halfway House »

L'auberge fantôme (The Halfway House)Différents personnages se retrouvent dans un petit hôtel dans une partie isolée du Pays de Galles. Ils sont accueillis par le propriétaire, qui semble se présenter devant eux comme venant de nulle part, et par sa fille. Étonnamment, ils semblaient s’attendre à leur arrivée…
The Halfway House est un film britannique réalisé par Basil Dearden et produit par les studios Ealing. Le scénario est inspiré d’une pièce londonienne de Dennis Ogden créée en 1940. Le premier tiers du film nous présente chacun des personnages ; ils sont tous à un moment très délicat de leur vie, confrontés à un dilemme ou à une crise. Le récit est une fable, assez optimiste qu’il faut replacer dans son contexte historique. Le film a en effet été réalisé alors que l’issue de la guerre était espérée mais pas encore visible (le film est sorti en Angleterre le 5 juin 1944 !) Si le propos a indéniablement un caractère de propagande, c’est de façon assez raffinée et délicate. Seule la fin paraît plus « grossière », moins subtile. Le côté fantastique est tout autant discrètement intégré (ce n’est en aucun cas un film d’horreur). Pour son cinquième long métrage, le jeune Basil Dearden montre une bonne maitrise de la mise en scène. On notera la présence inattendue de Françoise Rosay. Le film est plaisant et de belle facture.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mervyn Johns, Glynis Johns, Tom Walls, Françoise Rosay, Esmond Knight, Guy Middleton, Alfred Drayton, Valerie White
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Remarque :
• Le brésilien Alberto Cavalcanti est aujourd’hui cité parfois comme coréalisateur (je n’ai trouvé aucune explication). Officiellement, il était producteur associé.
• Je me demande pourquoi l’histoire est très souvent décrite (y compris par des critiques) ainsi : « Pour s’abriter d’un orage, un groupe de personnes trouve refuge dans une vieille auberge… » Il n’y a pas d’orage à l’horizon, il fait même très beau et les voyageurs viennent de leur plein gré ! Avant de le voir, ce type de résumé me faisait penser au film de James Whale The Old Dark House … En réalité, les deux films n’ont rien en commun. En fait, The Halfway House serait plus proche du It’s a wonderful life de Frank Capra (1946).

Françoise Rosay et Tom Walls arrivant à L’auberge fantôme (The Halfway House) de Basil Dearden.
Alfred Drayton, Guy Middleton, Francoise Rosay, Richard Bird et Valerie White
dans L’auberge fantôme (The Halfway House) de Basil Dearden.

18 septembre 2024

Police sans armes (1950) de Basil Dearden

Titre original : « The Blue Lamp »
Autre titre français : « La Lampe bleue »

Police sans armes (The Blue Lamp)Londres, 1949. Dans le quartier populaire de Paddington, le policier vétéran George Dixon apprend le métier à une jeune recrue, Andy Mitchell. Ailleurs dans la ville, deux jeunes désœuvrés préparent le hold-up d’une bijouterie…
The Blue Lamp est un film britannique réalisé par Basil Dearden et produit par Ealing Studios. Le scénario est signé par l’excellent T.E.B. Clarke (Thomas Ernest Bennett Clarke) qui a été lui-même policier volontaire pendant la guerre. L’histoire dresse un portrait du travail des policiers anglais, un portrait qui s’aligne sur l’image traditionnelle du bobby bienveillant. Petit à petit, le rythme s’accélère et la seconde moitié montre une traque des braqueurs de plus en plus haletante. La longue séquence finale sur un champ de courses de lévriers est assez remarquable. La construction est très bien faite. On peut trouver l’ensemble assez classique mais il a un cachet très britannique qui change agréablement des films américains. L’un des deux délinquants est interprété par Dick Bogarde dans l’un de ses tous premiers rôles, il montre une belle présence à l’écran. The Blue Lamp connu un très grand succès au Royaume-Uni : c’est le film qui réalisa le plus d’entrées de l’année 1950. Le personnage du bobby George Dixon sera repris dans une série télévisée, Dixon of Dock Green, qui dura plus de vingt ans sur BBC1 !
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Warner, Jimmy Hanley, Dirk Bogarde, Robert Flemyng, Bernard Lee, Peggy Evans, Patric Doonan, Bruce Seton
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Remarque :
• Le film étant en noir et blanc, le sens du titre original peut échapper au spectateur non britannique : il fait référence à lanterne bleue qui traditionnellement orne le fronton des commissariats de quartier (et que l’on voit en gros plan au début et à la fin du film).

Dora Bryan et Jack Warner dans Police sans armes (The Blue Lamp) de Basil Dearden.
Dirk Bogarde, Patric Doonan, and Peggy Evans
dans Police sans armes (The Blue Lamp) de Basil Dearden.

3 août 2024

Vivre (2022) de Oliver Hermanus

Titre original : « Living »

Vivre (Living)En 1953, à Londres, M. Williams est un fonctionnaire, chef de service à la mairie de cette ville en pleine reconstruction. Cet homme routinier va voir son existence bouleversée quand il découvre qu’il est atteint d’une maladie grave. Il se penche alors sur sa vie qu’il juge morne et sans intérêt et décide de finir plus pleinement, loin de son quotidien banal…
Vivre est un film britannique réalisé par le sud-africain Oliver Hermanus. Il s’agit d’un remake du film japonais du même nom (titre original : Ikiru) d’Akira Kurosawa sorti en 1952, lui-même librement inspiré de la nouvelle La Mort d’Ivan Ilitch de Léon Tolstoï. C’est l’écrivain Kazuo Ishiguro qui a eu l’idée du projet et il en a écrit l’adaptation. Celle-ci est vraiment très proche du film de Kurosawa, extrêmement proche pourrait-on dire (1), mais cela ne l’empêche pas de révéler de grandes qualités. L’approche est très délicate et la profondeur du récit séduit : cette réflexion très Tolstoïenne sur le sens de la vie est fort bien écrite. L’image est belle et les cadrages sont soignés. Bill Nighy adopte une grande retenue dans son jeu qui sied bien au personnage. Un remake qui semble (pour une fois) très utile.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bill Nighy, Aimee Lou Wood, Alex Sharp, Adrian Rawlins
Voir la fiche du film et la filmographie de Oliver Hermanus sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

(1) Le synopsis du film de Kurosawa est extrêmement détaillé et complet sur sa fiche Wikipédia : Ikiru (ne lire qu’après avoir vu le remake, pas avant…)

Bill Nighy et Aimee Lou Wood dans Vivre (Living) de Oliver Hermanus.