17 mars 2024

Vers un avenir radieux (2023) de Nanni Moretti

Titre original : « Il sol dell’avvenire »

Vers un avenir radieux (Il sol dell'avvenire)Giovanni, réalisateur, est en plein tournage de son film consacré à la réaction du parti communiste italien face à l’insurrection de Budapest en 1956. Au même temps, sa femme Paola, productrice, produit pour la première fois un film d’un autre réalisateur que son mari. Leur couple bat de l’aile, elle souhaite le quitter, et consulte un psychanalyste à l’insu de son mari…
Vers un avenir radieux est une comédie dramatique italienne co-écrite et réalisée par Nanni Moretti qui, à 70 ans, n’hésite pas à se mettre en scène sous les traits d’un réalisateur tyrannique, désenchanté, aigri. Assez étonnamment, il semble assumer l’image du vieux grincheux, nostalgique d’une époque qu’il idéalise, sans hésiter à aller jusqu’au ridicule dans la scène où il interrompt le tournage du film produit par sa femme. L’humour fait rire jaune. Tout ceci donne une tonalité très particulière, plutôt embarassante, à l’ensemble. Pour contrebalancer, Nanni Moretti tente de donner un souffle porteur avec des scènes d’inspiration fellinienne mais sans y parvenir vraiment.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Nanni Moretti, Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric, Jerzy Stuhr
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Nanni Moretti et Margherita Buy dans Vers un avenir radieux (Il sol dell’avvenire) de Nanni Moretti.

13 mars 2024

Don Camillo en Russie (1965) de Luigi Comencini

Titre original : « Il compagno Don Camillo »

Don Camillo en Russie (Il compagno Don Camillo)Rien ne va plus entre Don Camillo et Peppone qui a décidé de jumeler le petit village avec une commune soviétique. Don Camillo réussit à trouver une solution à ce problème en obligeant Peppone à l’emmener avec lui en Russie, déguisé en camarade communiste…
Don Camillo en Russie est un film italien réalisé par Luigi Comencini. Il s’agit du cinquième film de la série des Don Camillo et le dernier tourné avec Fernandel (1). Ce n’est pas vraiment une suite du précédent opus puisque Don Camillo et Peppone sont redevenus respectivement simple curé et maire (alors qu’ils avaient été précédemment promus monseigneur et sénateur). Assez curieusement, si l’idée de les envoyer tous deux en Russie semble prometteuse, elle n’est que très peu exploitée. Il faut attendre la moitié du film pour les voir enfin partir en Russie et il ne s’y passe finalement pas grand-chose : pas de pittoresque anticommunisme primaire à l’horizon, assez peu d’humour. Un seul bon gag (très court) sur les portraits qui disparaissent en une nuit (le remplacement de Khrouchtchev par Brejnev a eu lieu fin 1964). De toute évidence, le filon semble bien épuisé…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Fernandel, Gino Cervi, Gianni Garko, Graziella Granata, Paul Muller
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(1) En 1970, Fernandel ne pourra achever Don Camillo et ses contestataires sous la direction de Christian-Jaque en raison de sa maladie. L’acteur décédera en février 1971. Le personnage sera repris par Gastone Moschin et le film sortira sous le titre Don Camillo et les contestataires (Don Camillo e i giovani d’oggi) en 1972, réalisé par Mario Camerini.

Fernandel, Gino Cervi et Aldo Vasco
dans Don Camillo en Russie (Il compagno Don Camillo) de Luigi Comencini.

24 février 2024

Don Camillo… Monseigneur! (1961) de Carmine Gallone

Titre original : « Don Camillo monsignore… ma non troppo »

Don Camillo... Monseigneur! (Don Camillo monsignore... ma non troppo)Près de dix ans ont passé. Don Camillo et Peppone sont devenus respectivement Monsignore (*) et sénateur à Rome. Les anciennes querelles sont oubliées et le climat est officiellement à la « détente ». Toutefois, la perspective d’un nouveau conflit dans leur village opposant la mairie à l’Eglise va les faire revenir à Brescello…
Don Camillo Monseigneur est un film italien réalisé par Carmine Gallone. Il s’agit du quatrième opus de la série des Don Camillo basée sur les personnages créés par l’écrivain Giovannino Guareschi. Les scénaristes jouent bien entendu sur la rivalité entre Peppone et Don Camillo, utilisant des mécanismes maintenant bien rodés mais qui fonctionnent toujours. L’humour est prévisible mais sans exagération, il se déguste comme une madeleine. Comme toujours, l’humour est souvent au détriment des communistes mais c’est sans méchanceté. Fernandel et Gino Cervi ont un jeu un plus calme mais tiennent bien leur rôle. Je dois avouer avoir trouvé le film bien plus plaisant que dans mon souvenir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fernandel, Gino Cervi, Gina Rovere, Valeria Ciangottini
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(*) Monsignore = Prélat, haut dignitaire de la cour papale.

Fernandel et Gino Cervi dans Don Camillo… Monseigneur! (Don Camillo monsignore… ma non troppo) de Carmine Gallone.

Remarque :
• A plusieurs reprises, on aperçoit cet étonnant pont provisoire sur le Pô, long de plus de 400 mètres, fait de dizaines de barques alignées sur lesquelles repose la route. Nous sommes pourtant 16 ans après la fin de la guerre.

Scène de Don Camillo… Monseigneur! (Don Camillo monsignore… ma non troppo) de Carmine Gallone.

5 février 2024

Les liens qui nous unissent (2020) de Daniele Luchetti

Titre original : Lacci

LacciNaples, début des années 1980. La famille que forment Aldo, animateur culturel à la radio, son épouse Vanda, institutrice et leur deux enfants semble harmonieuse. Tout bascule lorsque Aldo avoue à Vanda qu’il a une liaison avec une autre femme. Il part vivre à Rome et le divorce est bientôt prononcé…
Les Liens qui nous unissent est un film italien coécrit et réalisé par Daniele Luchetti. C’est l’adaptation du roman Les Liens de Domenico Starnone publié en 2014. Il décrit une séparation qui engendre de fortes rancoeurs et montre sa surprenante évolution sur une période de plusieurs décennies. La structure du récit est originale, un peu déroutante mais finalement habile et élégante (surtout lorsque l’on ne connait pas l’histoire à priori… méfiance : les critiques et commentateurs ont toujours à trop dévoiler). Tout prend un sens différent au fur et à mesure que le film se déroule et la dernière scène est une surprise. L’ensemble évoque un peu le cinéma de Nanni Moretti. Il y a de nombreuses belles scènes et les dialogues sont bien écrits. Une réussite. Le film n’est pas sorti en salles en France, on se demande bien pourquoi.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alba Rohrwacher, Luigi Lo Cascio, Laura Morante, Silvio Orlando, Giovanna Mezzogiorno, Adriano Giannini
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Giula De Luca, Luigi Lo Cascio, Joshua Francesco Louis Cerciello et Alba Rohrwacher dans Lacci de Daniele Luchetti.
Laura Morante et Silvio Orlando dans Lacci de Daniele Luchetti.

9 janvier 2024

Chronique d’un amour (1950) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Cronaca di un amore »

Chronique d'un amour (Cronaca di un amore)Un riche industriel milanais engage un détective privé pour connaître le passé de sa jeune épouse. Alerté de l’enquête, son ancien amant entre de nouveau en contact avec elle. Ils s’étaient quittés après le décès accidentel d’une de ses meilleures amies…
Chronique d’un amour est un film italien co-écrit et réalisé par Michelangelo Antonioni. Il s’agit de son premier long métrage. L’histoire peut par moments évoquer Les amants diaboliques (Ossessione, 1943), le premier film de Visconti, mais il est en réalité très différent. Plus qu’une histoire de meurtre, Antonioni nous offre un portrait de femme qui cherche à reprendre sa vie en main. Le scénario est habile : les deux anciens amants se retrouvent du fait de la méfiance du mari, c’est en effet l’enquête qui fait renaître une passion éteinte, et l’issue est plutôt inattendue. C’est aussi le portrait d’une classe sociale aisée dont les membres, et particulièrement les femmes car c’est sur elles qu’Antonioni porte son attention, ont une existence oisive et vide de sens. Il est tentant d’y voir les prémices des « grands » Antonioni qui viendront quelque dix ans plus tard mais l’ensemble reste très classique. Belle interprétation de Lucia Bosé, qui n’avait alors que dix-neuf ans alors que son personnage en a dix de plus.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lucia Bosè, Massimo Girotti, Ferdinando Sarmi, Gino Rossi
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Massimo Girotti et Lucia Bosè dans Chronique d’un amour (Cronaca di un amore) de Michelangelo Antonioni.

15 décembre 2023

Hercule à la conquête de l’Atlantide (1961) de Vittorio Cottafavi

Titre original : « Ercole alla conquista di Atlantide »

Hercule à la conquête de l'Atlantide (Ercole alla conquista di Atlantide)Le devin Tirésias révèle au roi de Thèbes, Androclès, que de terribles malheurs vont s’abattre sur la Grèce à cause d’un ennemi inconnu venu d’au-delà les mers. Hercule et Androclès s’embarquent sur une galère avec Hyllos et le nain Timotéo vers une destination inconnue, qui se révèle être l’Atlantide…
Hercule à la conquête de l’Atlantide est un péplum franco-italien réalisé par Vittorio Cottafavi. Dans la série des Hercule, il passe pour être l’un des plus réussis. Bien entendu, le film paraîtra kitsch à de nombreux spectateurs actuels mais l’ensemble est plaisant. Les situations sont nombreuses, le Technicolor est éclatant et les décors en carton-pâte font bien leur effet. De plus, l’humour et la dérision sont très présents. On se laisse volontiers happer par ces aventures spectaculaires, sans s’offusquer des petites lourdeurs de la mise en scène. Le demi-dieu de la mythologie grecque est interprété pour la première fois par le culturiste anglais Reg Park. À noter, une des premières apparitions de Gian Maria Volonté, dans un petit rôle.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Reg Park, Fay Spain, Ettore Manni, Luciano Marin, Laura Efrikian, Mario Valdemarin, Mimmo Palmara, Salvatore Furnari, Gian Maria Volontè
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Reg Park dans Hercule à la conquête de l’Atlantide (Ercole alla conquista di Atlantide) de Vittorio Cottafavi.
Mimmo Palmara et Fay Spain (la reine Antinéa)
dans Hercule à la conquête de l’Atlantide (Ercole alla conquista di Atlantide) de Vittorio Cottafavi.
Gian Maria Volonté dans Hercule à la conquête de l’Atlantide (Ercole alla conquista di Atlantide) de Vittorio Cottafavi.

12 décembre 2023

Caprice à l’italienne (1968) de Mauro Bolognini, Mario Monicelli, Pier Paolo Pasolini, Steno, Pino Zac et Franco Rossi

Titre original : « Capriccio all’italiana »

Caprice à l'italienne (Capriccio all'italiana)Caprice à l’italienne est un film à sketches italien réalisé par Mario Monicelli, Pier Paolo Pasolini, Mauro Bolognini, Steno, Pino Zac et Franco Rossi. Hélas, le résultat n’est pas à la hauteur de ces signatures prestigieuses. Souvent, seule l’idée de départ est amusante. Très moyen, le sketch de Steno n’est sauvé que par les nombreux déguisements de Totò. Celui de Pino Zac/Franco Rossi est mauvais et un poil raciste. Insignifiant, celui de Monicelli est heureusement très court. Les plus intéressants sont les deux sketches signés Bolognini qui s’amuse avec des traits de caractères (mais ils sont tous deux passablement misogynes) et le sketch de Pasolini (« C’est quoi les nuages ? ») qui apparaît un peu hors-classe et d’une indéniable profondeur. Le cinéaste propose une réflexion sur la notion de spectacle : notre vie est un spectacle où nous sommes des marionnettes tirées par des ficelles invisibles, impuissants à comprendre les idéologies que ceux qui les tirent. La vraie vie intervient finalement par une révolte des spectateurs qui changent l’issue de la pièce. L’épilogue est joliment poétique. Le défaut de Pasolini est toutefois de ne pas être toujours facilement accessible (1). Ce court film de Pasolini est la dernière apparition de Totò à l’écran qui décèdera peu après le tournage.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Totò, Silvana Mangano, Ninetto Davoli, Laura Betti, Adriana Asti, Carlo Pisacane, Ira von Fürstenberg, Walter Chiari
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(1) Un exemple : Le générique de son sketch s’inscrit sur une reproduction des « Ménines », le tableau de Velasquez. Or, ce tableau a été analysé en profondeur par Michel Foucault deux ans plus tôt : tous les regards convergent vers le hors champ, vers le spectateur, c’est-à-dire dans le cas de Velasquez, vers le Roi et la Reine. Ainsi, ce n’est pas le spectacle de la cour qui est diégétisé mais celui de la vie dans laquelle nous ne serions que des pantins. (Explication donnée par Martine Boyer et Muriel Tinel dans leur ouvrage « Les films de Pier Paolo Pasolini », Dark Star 2002.)

Ninetto Davoli et Totò dans le sketch de Pasolini de Caprice à l’italienne (Capriccio all’italiana)

Les sketches :
1) Il mostro della domenica (Le monstre du dimanche), réalisé par Steno.
Importuné par les hippies, un riche bourgeois les enlève pour leur raser le crâne.
2) Perchè? (Pourquoi ?), réalisé par Mauro Bolognini.
Dans un embouteillage, une femme pousse son mari à se faufiler entre les voitures.
3) Che cosa sono le nuvole? (C’est quoi les nuages ?) (22 min), réalisé par Pier Paolo Pasolini, assisté de Sergio Citti.
Des marionettes interprètent Othello avant que le public n’intervienne.
4) Viaggio di lavoro (Voyage d’affaires), réalisé par Pino Zac et Franco Rossi.
Lors d’une tournée en Afrique, la reine d’un pays européen se trompe de discours et fait l’éloge du pays ennemi.
5) La bambinaia (La nourrice), réalisé par Mario Monicelli.
Une gouvernante interdit aux enfants les bandes dessinées supposées violentes et leur raconte des contes de Perrault encore plus terrifiants.
6) La gelosa (La jalouse), réalisé par Mauro Bolognini.
Une femme montre une jalousie maladive et suit partout son mari.

3 décembre 2023

Il maestro di Vigevano (1963) de Elio Petri

Il maestro di VigevanoLe professeur Antonio Mombelli enseigne dans une école primaire de Vigevano. Sa femme Ana est profondément insatisfaite du modeste train de vie que son mari peut lui offrir. Antonio est fier d’appartenir à la classe intellectuelle : il considère comme une honte pour lui et sa famille que sa femme veuille travailler à l’usine pour compléter ses revenus et que son jeune fils, poussé par sa mère, travaille occasionnellement comme garçon de courses…
Il maestro di Vigevano, parfois francisé L’Instituteur de Vigevano, est un film italien réalisé par Elio Petri, son deuxième long métrage. Age et Scarpelli ont signé le scénario d’après un roman de Lucio Mastronardi. Cette histoire dresse le portrait d’un homme ordinaire qui fait excessivement attention à sa position sociale bien que très modeste. Il rejette l’esprit d’entreprise et ceux que sa femme considère comme « arrivés ». Il ne voit que de l’arrivisme autour de lui. Le récit est largement parsemé de touches d’humour, mais il s’agit d’un humour plutôt amer. Le personnage fait pitié à voir, obséquieux face à son directeur qui lui fait subir des humiliations farfelues. Assez sombre, ce mini-portrait de la société italienne fustige les conventions sociales et le désir de trop se soucier de sa position. Sans vraiment démériter, le film n’est pas remarquable dans la (courte) filmographie d’Elio Petri. Il est d’ailleurs très méconnu.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Claire Bloom, Vito De Taranto
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Alberto Sordi et Vito De Taranto dans Il maestro di Vigevano de Elio Petri.

3 novembre 2023

Deux sous d’espoir (1952) de Renato Castellani

Titre original : « Due soldi di speranza »

Deux sous d'espoir (Due soldi di speranza)Ayant terminé son service militaire, Antonio revient dans son village natal dans les environs de Naples. Il cherche un métier lui permettant de faire vivre sa mère et ses sœurs. La très jeune Carmela s’amourache de lui malgré l’interdiction de son père qui le trouve trop pauvre…
Deux sous d’espoir est un film italien coécrit et réalisé par Renato Castellani. Utilisant des comédiens non professionnels majoritairement issus du village où il fut tourné, le film s’inscrit dans la vague du néoréalisme mais il le dé-dramatise : il montre bien la très grande pauvreté des habitants mais ce portrait social du quotidien génère de l’humour, alimenté par l’exubérance méridionale, les commérages permanents et surtout la débrouillardise et la vitalité de son personnage principal qui enchaîne des petits boulots pittoresques. Cet humour n’est jamais au détriment des personnages, le regard est empreint de tendresse. Le film est remarquablement construit et équilibré. Malgré son Grand Prix (ancêtre de la Palme d’or) à Cannes, Renato Castellani fut ici et là accusé de dénaturer le néoréalisme de la première heure, créant ainsi le « néoréalisme rose » qui explosera avec Pain, amour et fantaisie de Luigi Comencini (1953). Avec le recul, il semble plus juste de replacer Deux sous d’espoir dans la grande tradition de la comédie italienne dont il pose les jalons. Un film très attachant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Maria Fiore, Vincenzo Musolino
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Vincenzo Musolino et Maria Fiore dans Deux sous d’espoir (Due soldi di speranza) de Renato Castellani.

27 octobre 2023

L’immensità (2022) de Emanuele Crialese

L'immensitàDans la Rome des années 1970, une jeune adolescente ressent toutes les tensions dans le couple de ses parents. Mal dans sa peau, elle voudrait s’affirmer en tant que garçon. Sa mère compense les infidélités de son mari en ayant une relation fusionnelle avec ses enfants…
L’immensità est un film italien co-écrit et réalisé par Emanuele Crialese. Le cinéaste précise qu’il s’agit d’un film personnel qu’il souhaitait faire depuis de nombreuses années. Contrairement à ce que la mise en place nous laisse supposer, le sujet principal n’est pas la transidentité. Le metteur en scène explique : « c’est une enquête sur un type de famille qui ne parvient pas à offrir une protection, où les enfants ne trouvent pas la sécurité, où manque l’amour conjugal, la complicité et la maturité des figures de référence. » L’ajout de la question de l’identité de genre est probablement opportuniste. Le problème principal du film est son manque de direction claire, les scènes paraissant juxtaposées sans but précis. La belle prestation de Penelope Cruz ne suffit pas, l’ensemble peine à nous intéresser.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Vincenzo Amato, Luana Giuliani
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Remarque :
L’immensità est le titre d’une chanson de variétés italiennes datant de 1967 et qui fut un gros succès. Est-ce celle qui est chantée sur scène par l’adolescente dans la longue scène finale (scène dont la présence n’est pas expliquée d’ailleurs) ? Probablement mais pas sûr… (Je pourrais mais n’ai pas vraiment envie de vérifier car ces chansons de variétés des années 70 sont assez insupportables.)

Penélope Cruz et Vincenzo Amato et Luana Giuliani dans L’immensità de Emanuele Crialese.