28 novembre 2023

La Fille de l’eau (1925) de Jean Renoir

La Fille de l'eauSur un canal, une péniche avec à son bord Gudule une enfant solitaire, son père marinier, et l’oncle Jeff. Le père se noie et Gudule n’a plus pour seule famille que son oncle, une brute qui dilapide l’héritage de sa nièce et tente de la violer. Gudule s’enfuit et se réfugie auprès de deux bohémiens : un jeune braconnier et sa mère…
La Fille de l’eau est un film français, réalisé par Jean Renoir d’après une histoire de Pierre Lestringuez. Il s’agit du premier film réalisé par Jean Renoir seul (1). Etant son propre producteur (grâce à la vente de quelques tableaux de son père), il bénéficié d’une liberté totale. L’histoire est très classique et peu intéressante. En fait, la motivation Jean Renoir était de mettre en valeur les qualités plastiques de Catherine Hessling, sa femme. Hélas, les talents d’actrice de cette dernière paraissent bien limités, son jeu est très outrancier. Si le film a des qualités, elles viennent plutôt de son côté bucolique et des aspects quasi documentaires du récit. Mais ce que l’on retient surtout, c’est la séquence du rêve de l’héroïne fiévreuse où le réalisateur utilise surimpressions, images en négatif, ralentis, arrêts sur image et maquettes. Le plan de la fuite sur un grand cheval blanc est assez beau. Cette séquence surréaliste effraya les distributeurs auxquels Renoir proposait gracieusement son film. Ce fut un échec commercial et critique. « Le seul bénéfice que j’ai tiré de ces premiers et naïfs travaux, c’est une assez bonne connaissance de la technique de l’appareil, de l’éclairage, des décors et surtout des trucages. » A voir pour son aspect historique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Hessling
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(1) Jean Renoir avait précédemment financé et coréalisé avec Albert Dieudonné (qui était seul crédité au générique), Catherine (1924, sorti en 1927 sous le titre Une vie sans joie) avec Catherine Hessling.

Catherine Hessling dans La Fille de l’eau de Jean Renoir.

7 juillet 2023

La Clepsydre (1973) de Wojciech Has

Titre original : Sanatorium pod Klepsydra

Sanatorium pod KlepsydraJoseph rend visite à son père soigné dans un étrange sanatorium dirigé par le docteur Gotard. Commence alors pour lui un voyage intérieur dans son passé…
La Clepsydre est un film polonais écrit et réalisé par Wojciech Has, d’après l’œuvre de l’écrivain polonais Bruno Schulz (1892-1942). C’est un film très énigmatique et particulièrement déroutant. Il nous fait explorer les souvenirs et le subconscient (individuel et même collectif) de son personnage, que l’on suit dans une succession de scènes sans lien apparent entre elles. Le passage de l’une à l’autre est souvent déroutant, les époques se télescopent. Les décors sont surchargés à la manière d’un grenier où l’on entasse beaucoup d’objets inutiles (comme nos mémoires). Beaucoup de scènes et de représentations relèvent de la tradition judaïque et paraissent donc ésotériques au non-initié. D’autres scènes feraient référence à l’histoire polonaise. En réalité, la plupart des scènes restent assez impénétrables (du moins à la première vision) mais on y retrouve les angoisses du personnage et, toujours très présente, la peur de la mort. La mise en scène est très maitrisée et les mouvements de caméra sont superbes, le travail sur les décors paraît colossal. Le film fut très remarqué à sa sortie (Prix du Jury à Cannes en 1973) permettant à Wojciech Has de se faire connaitre plus largement, tout en l’associant de façon irrémédiable au surréalisme. Personnellement, je ne sais qu’en penser. C’est un film qu’il faudrait que je revoie car cette première vision m’a surtout dérouté.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jan Nowicki, Tadeusz Kondrat, Irena Orska, Halina Kowalska, Gustaw Holoubek
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Remarque :
Une clepsydre est  « un instrument à eau qui permet de définir la durée d’un événement » (merci Wikipedia). Exemple : un orateur peut parler le temps que l’eau se vide d’un récipient percé d’un petit trou.

La Clepsydre (Sanatorium pod Klepsydra)Jan Nowicki dans La Clepsydre (Sanatorium pod Klepsydra) de Wojciech Has.

La Clepsydre (Sanatorium pod Klepsydra)Jan Nowicki dans La Clepsydre (Sanatorium pod Klepsydra) de Wojciech Has.

La Clepsydre (Sanatorium pod Klepsydra) La Clepsydre (Sanatorium pod Klepsydra) de Wojciech Has.

24 juin 2023

Incroyable mais vrai (2022) de Quentin Dupieux

Incroyable mais vraiAlain et Marie visitent une maison qu’ils désirent acheter. L’agent immobilier finit par les conduire au sous-sol pour leur montrer son « principal avantage ». Il leur montre un conduit et les invitent à le suivre. De là, leur vie va se trouver bouleversée…
Incroyable mais vrai est un film français écrit et réalisé par Quentin Dupieux. C’est une comédie assez loufoque et surréaliste. Avec peu de personnages et finalement peu de matière, Quentin Dupieux a réussi à créer un film qui nous amuse beaucoup. Il y a en fait deux histoires parallèles, aussi farfelues l’une que l’autre, ce qui fait rebondir en permanence l’intrigue. L’humour repose sur d’excellents dialogues, sur la façon d’annoncer les choses, en retardant ce que l’on brûle de savoir, et aussi sur le sérieux avec lequel les personnages envisagent des choses aussi « incroyables ». Alain Chabat est comme toujours parfait dans ce rôle de personnage naïf et placide. Tout le monde ne sera sans doute pas sensible à cette forme d’humour mais, personnellement, j’aime beaucoup.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier
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Incroyable mais vraiAlain Chabat, Anaïs Demoustier et Benoît Magimel dans Incroyable mais vrai de Quentin Dupieux.

Remarque :
La scène finale est de toute évidence un hommage à Un chien andalou de Luis Bunuel, façon de se réclamer de l’héritage des surréalistes.

1 avril 2023

Entr’acte (1924) de René Clair

Entr'acteEntr’acte est un court métrage muet d’avant-garde de 22 minutes réalisé par René Clair, qui signe là sa première oeuvre à l’âge de 26 ans. Le film se situe à une période de transition entre le dadaïsme et le surréalisme. Il était prévu pour être projeté durant l’entracte de Relâche, un ballet instantanéiste orchestré par Francis Picabia qui a également jeté les idées de base du court métrage. Il s’agit d’une suite de scènes surréalistes cherchant à créer l’humour en bousculant toutes les conventions : un canon juché sur le toit du théâtre des Champs-Elysées qui tire sur les spectateurs, une femme à barbe danseuse filmée par en dessous, un corbillard tiré par un chameau suivi par un cortège qui avance en bondissant, etc. Ce sont des scènes où l’inattendu est alimenté par des effets spéciaux de cinéma (multiples exposition, ralentis, accélérations). Bien entendu, l’effet n’est plus le même pour nos yeux blasés d’aujourd’hui mais certaines scènes sont vraiment remarquables (la procession du corbillard est vraiment hilarante). Le but est de faire rire, il n’y a pas de message sous-jacent comme ce sera le cas des futurs films de Buñuel par exemple. La musique a été composée par Éric Satie qui apparait dans le film avec Francis Picabia dans la scène du canon. Parmi les figurants, on note aussi Marcel Duchamp et Man Ray (les deux joueurs d’échec) et de nombreux artistes de la mouvance dadaïste. Entr’acte est un objet filmique plein d’inattendu. Il a été récemment restauré.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs:
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Entr'acteLe cortège qui suit le corbillard d’Entr’acte de René Clair

Entr'acteMarcel Duchamp et Man Ray dans Entr’acte de René Clair.

Remarque :
• L’orthographe du titre, Entracte, est conforme aux règles de l’époque : Ce n’est qu’en 1932-1935 que l’Académie française opta pour la graphie entracte (merci Wikipédia).

28 septembre 2022

Max mon amour (1986) de Nagisa Ôshima

Max mon amourPeter, diplomate anglais en poste à Paris soupçonne sa femme Margaret d’entretenir une liaison extra conjugale. Il engage un détective privé et apprend qu’elle loue un appartement. Après avoir réussi à s’en procurer la clé, il découvre que l’amant de sa femme est un chimpanzé prénommé Max…
Max mon amour est un film français réalisé par le japonais Nagisa Ôshima. Le scénario est issu de la collaboration de Nagisa Ôshima, connu pour explorer les excès de la passion (L’Empire des sens), avec Jean-Claude Carrière, connu pour sa complicité avec Luis Buñuel. Un tandem prometteur ! Précisons que leur idée n’était manifestement pas d’aborder la zoophilie mais de bousculer les conventions sociales et de créer des situations surréalistes. Le résultat est amusant mais on peut regretter que les scènes les plus savoureuses, par exemple le repas avec les invités, ou les plus farfelues, par exemple la descente des Champs-Elysées, ne soient pas plus nombreuses. Le récit garde toujours une certaine hauteur, grâce à l’absence de moments scabreux et aussi grâce à l’interprétation : le mari campé par Anthony Higgins est très british et retenu, Charlotte Rampling est impériale, froide et énigmatique. Et quel regard ! Trop déstabilisant, le film n’eut pas de succès. Il est certain que Max mon amour n’aurait pas déplu à Luis Buñuel.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Anthony Higgins, Victoria Abril, Nicole Calfan, Pierre Étaix, Sabine Haudepin, Fabrice Luchini, Bernard-Pierre Donnadieu
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Remarque :
* Max est interprété par la marionnettiste Ailsa Berk, connue pour ses interventions sur Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi, Greystoke et Doctor Who. Elle n’est pas créditée au générique.

Max mon amourAnthony Higgins, Max et Charlotte Rampling dans Max mon amour de Nagisa Ôshima.

7 décembre 2021

Le Mystère des pingouins (2018) de Hiroyasu Ishida

Titre original : « Pengin haiwei »

Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Quand des pingouins apparaissent partout dans sa petite ville, semant au passage une joyeuse pagaille, le jeune Aoyama se dit qu’il y a là une enquête à mener. Ce studieux élève de CM1, accompagné de son meilleur ami, enrôle également sa rivale aux échecs et une énigmatique assistante dentaire pour percer le secret des pingouins. Mais ces petites bêtes ne sont que le premier signe d’une série d’événements extraordinaires…
Le Mystère des pingouins est un film d’animation japonais  basé sur le roman pour adolescents Penguin Highway de Tomihiko Morimi, lauréat du Grand Prix Nihon SF 2010 au Japon. Il s’agit du premier long métrage du réalisateur trentenaire Hiroyasu Ishida, jeune prodige de l’animation japonaise. L’histoire est inventive avec une bonne dose de fantastique teinté d’onirisme, une histoire qui ne cherche pas à s’inscrire dans un courant. Les personnages des enfants sont très attachants avec leur approche très méthodique et scientifique de phénomènes parfaitement irrationnels. La dernière partie est poétique et joliment surréaliste. Un très beau film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs (voix): Kana Kita, Yû Aoi
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Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei) de Hiroyasu Ishida.

Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei) de Hiroyasu Ishida.

23 novembre 2021

Dans la peau de John Malkovich (1999) de Spike Jonze

Titre original : « Being John Malkovich »

Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich)Craig Schwartz est marionnettiste de rue, mais ne parvient pas à vivre de son art. Lotte, son épouse, s’intéresse beaucoup plus à ses animaux qu’à lui. Devant leurs difficultés financières, il trouve un emploi à l’étage sept et demi du building Mertin-Flemmer. En classant des dossiers, il va faire une découverte inattendue…
Après avoir réalisé quelques clips, Spike Jonze a surpris tout le monde avec Dans la peau de John Malkovich, son premier long métrage. C’est l’un des films les plus originaux qui soient, si original que le scénario, signé Charlie Kaufman, a eu bien du mal à trouver preneur. Les idées, tout à fait surréalistes, sont fort bien exploitées, puisque que l’on peut noter quatre utilisations très différentes du « passage » selon les personnages. Il y a beaucoup d’humour et les dialogues ne sont pas en reste. John Cusak et Cameron Diaz sont méconnaissables et John Malkovich a accepté de jouer avec sa propre personne sans craindre la dérision, avec pour apothéose une scène d’anthologie. Un petit bijou.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Cusack, Cameron Diaz, Catherine Keener, John Malkovich
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Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich)Catherine Keener et John Cusack dans Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich) de Spike Jonze.

26 avril 2021

Un, deux, trois, soleil (1993) de Bertrand Blier

Un, deux, trois, soleilVictorine grandit dans la banlieue de Marseille, étouffée par sa mère et prise entre l’envie pressante de grandir et celle d’aider son père alcoolique à guérir et rentrer chez lui. Victorine devient adulte tant bien que mal et rencontre son premier amour, Petit Paul qui est tué d’un coup de fusil lors d’un cambriolage. Plus tard, Victorine rencontre Maurice son futur mari…
Probablement inspiré par l’actualité, Bertrand Blier a désiré dresser un portrait de la banlieue. Un, deux, trois, soleil est une comédie sociale surréaliste où le collage de scènes devient incohérence. Le réalisateur semble manquer d’inspiration et signe un film peu captivant. A de très rares occasions, il retrouve sa verve et nous gratifie d’une belle réplique brillante mais ces moments sont bien trop rares. Anouk Grinberg fait une belle performance, aussi bien en gamine qu’en mère de famille (à noter que les personnages gardent tous la même apparence lorsqu’ils vieillissent). Marcello Mastroianni s’est certainement bien amusé à jouer son personnage qui est hélas bien trop caricatural (mais ce n’est rien à côté de celui de Myriam Boyer). Le film n’eut que peu de succès.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Anouk Grinberg, Myriam Boyer, Marcello Mastroianni, Olivier Martinez, Jean-Michel Noirey
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 Un, deux, trois, soleilAnouk Grinberg dans Un, deux, trois, soleil de Bertrand Blier.

24 mars 2021

Préparez vos mouchoirs (1978) de Bertrand Blier

Préparez vos mouchoirsRaoul a tout essayé pour effacer l’éternel air triste affiché par son épouse, Solange, dont il est éperdument amoureux. Il se dit alors qu’une aventure avec un autre homme pourrait lui redonner goût à la vie. Il propose à un inconnu rencontré dans un restaurant d’être cet autre homme…
Après le provocateur Calmos, Bertrand Blier aborde une fois de plus les rapports hommes/femmes sous un angle inattendu avec Préparez vos mouchoirs. Comme toujours, il a écrit lui-même le scénario de cette fable surréaliste où le saugrenu devient banalité quotidienne. Les dialogues sont brillants, empreints d’un humour qui ne faiblit jamais et le duo Patrick Dewaere / Gérard Depardieu fait des merveilles. On ne peut accuser Bertrand Blier de misogynie cette fois car ses deux personnages principaux sont deux niais qui traverseront cette histoire sans jamais rien y comprendre. En revanche, on peut dire qu’il bouscule les codes établis. Il aborde même la pédophilie, avec humour et même une certaine délicatesse. L’ensemble est très amusant et le succès fut au rendez-vous malgré le mépris d’une partie de la critique. Oscar du meilleur film étranger.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Patrick Dewaere, Carole Laure, Michel Serrault, Riton Liebman
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Préparez vos mouchoirsCarole Laure, Gérard Depardieu et Patrick Dewaere en train d’écouter du Mozart
dans Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier.

21 mars 2020

Ma Loute (2016) de Bruno Dumont

Ma LouteAndré Van Peteghem arrive avec sa femme et ses enfants dans leur villa en baie de la Slack, sur la Côte d’Opale. Ils sont bientôt rejoints par sa sœur et son mari, qui est également le cousin d’André. Plusieurs disparitions ont eu lieu, un inspecteur ventripotent enquête. Dans les dunes vit une famille de pêcheurs, également passeurs : ils portent les personnes qui veulent traverser un petit bras de mer…
Après quelques films très remarqués dans un genre plutôt rude, Bruno Dumont avait surpris en optant pour le comique avec la série P’tit Quinquin pour Arte. Il poursuit dans cette veine avec Ma Loute, un film burlesque et outrancier, franchement surréaliste dans l’esprit. Bruno Dumont force le trait et même n’hésite pas à aller franchir allègrement les limites du bon goût (quelques scènes sont vraiment gore). Certains acteurs sont non professionnels mais ce sont les formidables prestations de Fabrice Luchini et de Juliette Binoche en grands bourgeois exaltés et tarabiscotés qui portent le burlesque à des sommets. Les seconds rôles ne sont pas en reste, avec notamment cet improbable inspecteur qui semble sorti d’une bande dessinée. Le film aurait sans doute gagné à être un peu plus court mais n’en est pas moins assez unique en son genre. Il pourra toutefois être diversement apprécié…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni Tedeschi, Jean-Luc Vincent, Brandon Lavieville, Didier Després
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Remarque :
* La (très surprenante) demeure des Van Peteghem est le Typhonium de Wissant (Pas-de-Calais), une villa de style art-nouveau et néo-égyptien ptolémaïque. Elle tient son nom de petits temples égyptiens trouvés à Denderah et à Edfou lors de la campagne d’Égypte.

Ma LouteFabrice Luchini, Juliette Binoche, Valeria Bruni Tedeschi et Jean-Luc Vincent dans Ma Loute de Bruno Dumont.