24 avril 2023

Les Damnés (1969) de Luchino Visconti

Titre original : « La caduta degli dei »

Les damnés (La caduta degli dei -Götterdämmerung-)Allemagne, 1933. Au sein de la puissante famille d’industriels von Essenbeck, l’arrivée au pouvoir du national-socialisme engendre une lutte qui précipitera sa désintégration…
Les Damnés est un film italien réalisé par Luchino Visconti. C’est le premier film d’une trilogie allemande, avant les futurs Mort à Venise (1971) et Ludwig (1972). L’histoire s’inspire de celle de la famille Krupp et de son implication dans le nazisme. Selon ses propres paroles, Visconti a « voulu créer un Macbeth moderne » et s’inspire de Wagner pour hisser ses personnages en demi-dieux païens dominés par l’argent. Il met en relief la perversité de la montée du fascisme et sa façon d’attiser les luttes internes pour mieux détruire. En outre, le réalisateur instille un sentiment de dépravation. Sa reconstitution très brutale de La Nuit des longs couteaux est la scène la plus célèbre du film, une scène qui a suscité des polémiques sur son esthétisation, jugée malsaine. Car si Les Damnés est un puissant drame shakespearien doté d’une grande signification politique, c’est aussi un film d’une grande perfection esthétique dont la mise en scène est totalement orchestrée. L’utilisation de la lumière et des couleurs est remarquable. L’interprétation est parfaite. Le film a révélé l’acteur autrichien Helmut Berger, que Visconti avait pris sous son aile. Les Damnés  est un film remarquable, un de ces films qui restent durablement dans nos mémoires.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Ingrid Thulin, Helmut Griem, Helmut Berger, Umberto Orsini, Reinhard Kolldehoff, Albrecht Schoenhals, Charlotte Rampling
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site IMDB.

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Remarque :
• Le titre italien, La caduta degli dei (= La Chute des dieux), fait référence à l’opéra de Richard Wagner Le Crépuscule des dieux ; le sous-titre Götterdämmerung  est d’ailleurs utilisé en complément du titre italien original. Les producteurs ont refusé la référence wagnérienne pour les titres à l’international (y compris en Allemagne), tout comme ils ont refusé que Visconti utilise la musique de Wagner.
• Outre Macbeth, Visconti cite Richard III comme influence shakespearienne. Selon Helmut Berger, Visconti avait l’intention de réaliser « une transposition moderne des Buddenbrook » (le livre de Thomas Mann paru en 1901). Par ailleurs, la scène avec la petite fille juive évoque un passage de Les Démons de Dostoïevski.
• Pour un récit plus historique de la Nuit des longs couteaux, lire la page Wikipédia

Les damnés (La caduta degli dei -Götterdämmerung-)Herlmut Berger, Dirk Bogarde et Ingrid Thulin
dans Les damnés (La caduta degli dei -Götterdämmerung-) de Luchino Visconti.

11 novembre 2022

Tout s’est bien passé (2021) de François Ozon

Tout s'est bien passéEmmanuèle, une romancière épanouie, est appelée en urgence : son père, âgé de 85 ans, vient d’être hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Quand il se réveille, diminué et dépendant, cet homme curieux de tout et aimant passionnément la vie, demande à sa fille de l’aider à mourir…
Tout s’est bien passé est un film français écrit et réalisé par François Ozon. Il s’agit de l’adaptation du roman paru en 2013 d’Emmanuèle Bernheim, dans lequel elle narrait sa propre histoire avec son père. La romancière, aujourd’hui décédée, était restée amie avec François Ozon après leur collaboration sur l’écriture de Sous le sable, de Swimming Pool et de 5×2. L’euthanasie est bien entendu un sujet délicat sur lequel chacun aura certainement des convictions.  Tout s’est bien passé n’a toutefois rien d’un film militant, il ne cherche pas à convaincre. C’est le récit du trajet personnel de la romancière qui, au départ fortement opposée à l’idée, doit peu à peu se résoudre à accepter la volonté de son père. La gravité du sujet est légèrement  contrebalancée par de petites touches d’humour ici et là. Très belle distribution. La transformation d’André Dussollier est stupéfiante, on ne le reconnaît qu’à grand-peine, et son jeu est remarquable. Sophie Marceau est tout autant admirable dans l’interprétation de son personnage qu’elle donne l’impression de vivre vraiment. Un film assez frappant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sophie Marceau, André Dussollier, Géraldine Pailhas, Charlotte Rampling, Éric Caravaca, Hanna Schygulla, Grégory Gadebois
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Remarque :
* Dans la vraie vie, le compagnon d’Emmanuèle Bernheim (interprété par Eric Caravaca) n’est autre que Serge Toubiana, bien connu des cinéphiles, directeur de la Cinémathèque française de 2003 à 2016 (ce qui explique ses propos sur le cinéma).

Tout s'est bien passéSophie Marceau, Géraldine Pailhas et André Dussollier dans Tout s’est bien passé de François Ozon.

Tout s'est bien passéSophie Marceau et André Dussollier dans Tout s’est bien passé de François Ozon.

28 septembre 2022

Max mon amour (1986) de Nagisa Ôshima

Max mon amourPeter, diplomate anglais en poste à Paris soupçonne sa femme Margaret d’entretenir une liaison extra conjugale. Il engage un détective privé et apprend qu’elle loue un appartement. Après avoir réussi à s’en procurer la clé, il découvre que l’amant de sa femme est un chimpanzé prénommé Max…
Max mon amour est un film français réalisé par le japonais Nagisa Ôshima. Le scénario est issu de la collaboration de Nagisa Ôshima, connu pour explorer les excès de la passion (L’Empire des sens), avec Jean-Claude Carrière, connu pour sa complicité avec Luis Buñuel. Un tandem prometteur ! Précisons que leur idée n’était manifestement pas d’aborder la zoophilie mais de bousculer les conventions sociales et de créer des situations surréalistes. Le résultat est amusant mais on peut regretter que les scènes les plus savoureuses, par exemple le repas avec les invités, ou les plus farfelues, par exemple la descente des Champs-Elysées, ne soient pas plus nombreuses. Le récit garde toujours une certaine hauteur, grâce à l’absence de moments scabreux et aussi grâce à l’interprétation : le mari campé par Anthony Higgins est très british et retenu, Charlotte Rampling est impériale, froide et énigmatique. Et quel regard ! Trop déstabilisant, le film n’eut pas de succès. Il est certain que Max mon amour n’aurait pas déplu à Luis Buñuel.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Anthony Higgins, Victoria Abril, Nicole Calfan, Pierre Étaix, Sabine Haudepin, Fabrice Luchini, Bernard-Pierre Donnadieu
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Remarque :
* Max est interprété par la marionnettiste Ailsa Berk, connue pour ses interventions sur Star Wars, épisode VI : Le Retour du Jedi, Greystoke et Doctor Who. Elle n’est pas créditée au générique.

Max mon amourAnthony Higgins, Max et Charlotte Rampling dans Max mon amour de Nagisa Ôshima.

23 septembre 2022

Benedetta (2021) de Paul Verhoeven

BenedettaDans l’Italie du XVIIe siècle, la jeune Benedetta Carlini est emmenée au couvent de la ville de Pescia pour devenir nonne. Elle devient une religieuse dévote qui a des visions de Jésus l’appelant à le rejoindre et la sauvant de dangers. Benedetta est chargée de superviser l’intégration d’une jeune fille pauvre et sans instruction au sein du couvent…
Benedetta est un film français réalisé par Paul Verhoeven. Il en a écrit le scénario avec l’américain David Birke (auteur du scénario de Elle en 2016). Le récit est basé sur une histoire vraie mais c’est la possibilité de le rendre sulfureux qui semble avoir intéressé le réalisateur. La communication a d’ailleurs été faite en ce sens. En outre, il a ajouté une touche de grotesque dans beaucoup de scènes qui ajoute à l’artificialité de l’ensemble. Sans que son jeu soit en cause, Virginie Efira n’est pas vraiment crédible, elle paraît trop propre, trop moderne. Tout cela n’est pas très intéressant et les 2 heures 11 de projection paraissent bien longues. La critique a bien accueilli Benedetta, le public un peu moins.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Virginie Efira, Charlotte Rampling, Daphne Patakia, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin
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BenedettaVirginie Efira dans Benedetta de Paul Verhoeven.

24 mai 2022

Portier de nuit (1974) de Liliana Cavani

Titre original : « Il portiere di notte »

Portier de nuit (Il portiere di notte)Vienne, 1957. Max (Dick Bogarde), un ancien officier SS, est portier de nuit dans un palace hébergeant d’anciens nazis. Lorsque Lucia Atherton (Charlotte Rampling) vient loger avec son mari chef d’orchestre dans cet hôtel, Max reconnaît immédiatement en elle une ancienne déportée avec qui il eut une ardente passion sadomasochiste…
Portier de nuit est un film italien coécrit et réalisé par Liliana Cavani. A sa sortie, le film suscita de nombreuses polémiques tant dans le milieu du cinéma que chez les intellectuels. Il fut critiqué pour son « esthétique nazie » et la mise en scène malsaine et théâtrale à caractère sexuel d’une victime et de son bourreau (1). Aujourd’hui, l’argument reste recevable mais l’attrait de la nudité est bien moindre que dans les années soixante-dix. Le film a donc perdu tout (éventuel) pouvoir attractif sur ce plan (« attractif » dans le sens « capable d’attirer l’attention et de frapper les esprits »). En revanche, il reste très perturbant. Le sujet n’est pas en soi le nazisme mais plutôt une passion sadomasochiste extrême placée dans un environnement monstrueux, le nazisme. Les flashbacks sont assez glaçants, peu démonstratifs ; Liliana Cavani suggère plus qu’elle ne montre et il paraît difficile de l’accuser d’une fascination envers ces SS statufiés, dénués d’humanité. Elle n’a aucune indulgence non plus pour son personnage principal, Max, qui est clairement défini comme un monstre. Si l’ensemble est dérangeant, il est aussi doté d’une grande force. La comparaison a été souvent faite avec Les Damnés de Visconti (1969) mais il n’atteint pas son équilibre et il n’a pas son style remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dirk Bogarde, Charlotte Rampling, Philippe Leroy, Gabriele Ferzetti, Giuseppe Addobbati, Isa Miranda
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(1) En particulier, Michel Foucault critiqua sévèrement cette vision sexualisée du nazisme : si pour lui, « le pouvoir a une charge érotique », il s’étonne que tout un « imaginaire érotique de pacotille [soit] placé maintenant sous le signe du nazisme ».

Portier de nuit (Il portiere di notte)Dirk Bogarde et Charlotte Rampling dans Portier de nuit (Il portiere di notte) de Liliana Cavani.

15 décembre 2021

Angel Heart : Aux portes de l’enfer (1987) de Alan Parker

Titre original : « Angel Heart »

Angel Heart : Aux portes de l'enfer (Angel Heart)En 1955, à New York, Louis Cyphre engage un enquêteur privé de seconde zone, Harold Angel, pour retrouver un ancien crooner qui est revenu amnésique de la guerre. Cyphre dit avoir signé avec lui un contrat dont certaines clauses ne deviennent exécutoires qu’à la mort du crooner. Cyphre soupçonne l’hôpital privé où le crooner reçoit un traitement psychiatrique d’émettre de faux rapports…
Angel Heart : Aux portes de l’enfer est un film américano-canado-britannique écrit et réalisé par Alan Parker, basé sur le roman Falling Angel de l’américain William Hjortsberg. Assez mystérieuse, la mise en place de l’intrigue est prometteuse. Alan Parker joue avec les genres, oscillant en permanence entre plusieurs, sans perdre la maitrise de l’ensemble. Peu à peu, l’atmosphère devient de plus en plus glauque et étouffante, mettant le spectateur plutôt mal à l’aise. Hélas, le dernier tiers, qui nous révèle tout, est trop démonstratif et utilise un symbolique assez pesante. Les amateurs d’histoires de sorcellerie portent Angel Heart en très haute estime. Personnellement, je suis plus mitigé… A noter que Mickey Rourke a un jeu bien contrôlé, ce qui est d’autant plus appréciable que c’est chez lui plutôt inhabituel.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mickey Rourke, Robert De Niro, Lisa Bonet, Charlotte Rampling, Michael Higgins
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Angel Heart : Aux portes de l'enfer (Angel Heart)Mickey Rourke et Charlotte Rampling dans Angel Heart : Aux portes de l’enfer (Angel Heart) de Alan Parker.

13 janvier 2019

45 ans (2015) de Andrew Haigh

Titre original : « 45 Years »

45 ansKate et Geoff habitent une maison de la campagne anglaise. Septuagénaires, ils se préparent à fêter leurs quarante-cinq ans de mariage. Un matin, Geoff reçoit une lettre qui le bouleverse : les autorités suisses lui signifient qu’avec la fonte des glaciers, on a retrouvé le corps d’une femme, pris dans la glace, qui pourrait être une certaine Katya, disparue dans une crevasse cinquante ans plus tôt. A l’époque, Katya et Geoff se faisaient passer pour un couple marié…
Adapté de la nouvelle In Another Country de David Constantine, 45 ans nous fait partager la vie d’un couple de retraités sans enfant, lors d’une semaine très délicate. Alors que la proximité d’un anniversaire de mariage incite à faire le point sur sa vie, un évènement fait vaciller toutes les certitudes. L’histoire est vécue au travers des yeux de la femme car c’est elle qui a l’impression que les fondements de son couple s’effritent. Sa réaction paraît vraiment excessive, ce qui enlève beaucoup à la crédibilité de l’ensemble. Le propos, alourdi de quelques poncifs, n’est pas vraiment éclairant, mais l’approche d’Andrew Haigh (quarante-deux ans au moment du tournage) est subtile et délicate. Il peut même faire penser à Bergman (en plus superficiel). L’interprétation de charlotte Rampling est excellente.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charlotte Rampling, Tom Courtenay
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45 ans
Tom Courtenay et Charlotte Rampling dans 45 ans de Andrew Haigh.

23 juillet 2014

Giordano Bruno (1973) de Giuliano Montaldo

Giordano BrunoLibre penseur, philosophe et scientifique, l’ancien frère dominicain Giordano Bruno a trouvé refuge à Venise. Il est dénoncé comme hérétique à l’Inquisition par son hôte en 1592 et emprisonné. Les autorités religieuses sont très divisées sur son cas… Acteur passé à la réalisation, Giuliano Montaldo est principalement connu pour son film Sacco et Vanzetti qu’il a tourné juste avant ce Giordano Bruno qui lui permet, une fois encore, de dénoncer l’intolérance d’Etat. On peut certainement lui reprocher de trop se concentrer sur les atermoiements de l’Eglise durant les huit années de son « procès » dont on connaît hélas l’issue. Il eut été peut-être intéressant de faire mieux connaitre les idées qu’il développait car, autant son apport en cosmologie est connu (c’est lui qui, à partir des travaux de Copernic, émit l’idée que la Terre tourne autour du soleil, que l’univers est infini et qu’il existe certainement d’autres systèmes planétaires), autant ses positions philosophiques le sont moins, ces dernières paraissant, il est vrai, assez foisonnantes et dans des domaines divers. Ses pensées n’apparaissent dans le film que par bribes, assez souvent déclamées, comme dans une sorte de transe. Désireux de faire un film militant contre l’obscurantisme, le propos de Montaldo était toutefois autre et son film reste instructif. Gian Maria Volonté montre une grande présence et donne beaucoup de corps à son personnage.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gian Maria Volonté, Hans Christian Blech, Mathieu Carrière, Renato Scarpa, Charlotte Rampling
Voir la fiche du film et la filmographie de Giuliano Montaldo sur le site IMDB.

Remarques :
* La musique est signée Ennio Morricone.

* Une statue de bronze de Giordano Bruno (1548-1600) trône depuis le XIXe siècle sur les lieux où il fût brûlé vif, sur la grande place Campo dei Fiori à Rome.

* En 1908, Giovanni Pastrone a tourné un court film intitulé Giordano Bruno (Le Martyr de la libre-pensée). C’est d’ailleurs son premier film (il était alors âgé de 25 ans). Le film est aujourd’hui perdu.

5 juillet 2013

Bruegel, le moulin et la croix (2011) de Lech Majewski

Titre original : « The Mill and the Cross »

Bruegel, le moulin et la croixCe film du polonais  Lech Majewski nous permet de plonger littéralement dans l’univers d’un tableau peint par Bruegel en 1564. Il s’agit du tableau Le Portement de la croix, un tableau qui, avec ses quelque 500 personnages, reste difficile à interpréter sur le plan du symbolisme. Adapté d’un livre du critique d’art Michael Francis Gibson, le film Bruegel, le moulin et la croix met en scène une journée d’une douzaine de personnages du tableau Bruegel, Le Portement de la croix en utilisant habilement différentes techniques : images réelles, images de synthèse, personnages filmés sur fond vert puis incrustés. Le travail sur les costumes est remarquable. Le film comporte très peu de paroles, les personnages agissant généralement dans un mutisme plutôt grave. Le résultat est réussi, l’ensemble est très beau, prolongement de l’esthétisme du tableau. C’est une façon séduisante d’étudier un tableau, de nous faire pénétrer son univers étonnant et d’essayer de mieux le comprendre.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Rutger Hauer, Michael York, Charlotte Rampling
Voir la fiche du film et la filmographie de Lech Majewski sur le site IMDB.

Remarque :
* Bruegel n’avait que 35 ans au moment où il a peint ce tableau. L’acteur Rutger Hauer, qui en a presque le double, est donc très âgé pour le rôle.

5 novembre 2012

Never Let Me Go (2010) de Mark Romanek

Titre français (vidéo) : « Auprès de moi toujours »

Never Let Me GoDans une réalité alternative, la médecine a vaincu cancer et maladies incurables dès 1952. C’est dans ce monde que Kathy, Ruth et Tommy sont les pensionnaires inséparables d’une école élitiste et coupée du monde… Adapté du roman très primé de Kazuo Ishiguro « Auprès de moi toujours » (1), Never Let Me Go est un film de science-fiction très différent des standards actuels du genre. C’est un film plein de sensibilité, émouvant, qui interroge sur la définition de l’humanité, l’essence de l’être humain. Certes, c’est un questionnement que l’on retrouve souvent dans la littérature de science-fiction mais Ishiguro l’a joliment développé et Mark Romanek fait preuve de beaucoup de délicatesse pour le mettre en images, en insistant juste un peu plus sur l’histoire d’amour. Sous-jacente, il y a aussi une certaine réflexion sur la notion de résignation que l’auteur nous invite à creuser. L’interprétation est irréprochable, même celle des enfants. Carey Mulligan fait preuve de beaucoup de sensibilité pour interpréter son personnage dont toute la réflexion se situe à l’intérieur. Son jeu est riche et délicat. Never Let Me Go n’est sans doute pas à conseiller aux amateurs de films actuels de science fiction. C’est un film assez bouleversant, plein de délicatesse et assez enthousiasmant.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Carey Mulligan, Keira Knightley, Andrew Garfield, Charlotte Rampling, Sally Hawkins, Nathalie Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de Mark Romanek sur le site IMDB.
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Remarque :
Comme toujours, mais ici plus que jamais, il faut éviter de lire les critiques qui racontent le film ou qui en exposent le thème, car on découvre peu à peu la réalité avec étonnement et stupéfaction et cette découverte amplifie l’emprise du film.

(1) Le roman a été sélectionné en 2005 au Booker Prize, au Arthur C. Clarke Award et au National Book Critics Circle Award. Le Time Magazine l’a désigné comme le meilleur roman de la décennie et l’a placé dans les 100 meilleurs romans modernes jamais écrits.