3 août 2020

Les Bons Vivants (1965) de Gilles Grangier et Georges Lautner

Un grand seigneur: Les bons vivantsLes Bons Vivants, alias Un grand seigneur, est un film en trois sketches :
1) La Fermeture (réal. Gilles Grangier) : Monsieur Charles et Madame Blanche sont bien tristes : leur maison close doit fermer, c’est la Loi. En guise d’adieu, ils offrent un cadeau à chacune des pensionnaires. L’une d’elle, Lucette, reçoit l’enseigne (une lanterne)…
2) Le Procès (réal. Gilles Grangier) : Quelques années plus tard, Lucette est devenue baronne. Deux petits truands ont dérobé chez elle des bijoux et la fameuse lanterne à laquelle elle tient beaucoup. Elle vient témoigner à leur procès…
3) Les Bons Vivants (réal. Georges Lautner) : Léon Haudepin, notable d’une petite ville et célibataire, rencontre Héloïse, ancienne pensionnaire de la maison close…
Le scénario de ces trois sketches est signé par Albert Simonin et Michel Audiard. Il s’agit de variations humoristiques sur le thème des maisons closes. Le sujet permet de montrer des jeunes filles en tenue légère, ce qui pouvait perturber les esprits les plus émotifs dans les années soixante. Aujourd’hui, cet effet un peu racoleur, ne fonctionne plus vraiment. Mais le film a été mal considéré et beaucoup l’ont qualifié de « vulgaire » ce qui paraît un peu injuste car, précisément, les scénaristes parviennent à éviter de tomber dans le « salace ». Non, l’humour repose essentiellement sur le fait de parler d’une maison close comme d’une activité respectable et de transformer en moral ce qui est habituellement considéré comme amoral. La seule chose que l’on puisse reprocher, c’est d’en offrir une vision idyllique et bon enfant, c’est une vision de « client » : la réalité des maisons closes était certainement loin d’être aussi joyeuse. Le premier sketch paraît un peu long, mais les deux autres sont plus enlevés, très amusants et même hilarants par moment. Les acteurs  s’en donnent à coeur joie et semblent aussi beaucoup s’amuser.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Louis de Funès, Bernard Blier, Mireille Darc, Andréa Parisy, Jean Lefebvre, Bernadette Lafont, Frank Villard, Pierre Bertin, Darry Cowl, Jean Carmet, Jean Richard
Voir la fiche du film et la filmographie de Gilles Grangier et Georges Lautner sur le site IMDB.

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Remarques :
* En avril 1946, la loi Marthe Richard a aboli le régime de la prostitution réglementée en France qui existait depuis 1804. Elle a imposé la fermeture des maisons closes (alias « maisons de tolérance »). La loi a pu bénéficier du climat ambiant, la plupart des tenanciers étant mouillés dans la collaboration.

* Dans son livre d’entretiens avec Bernard Bastide, Une vie de cinéma, Bernadette Lafont raconte quelques anecdotes sur  Louis de Funès, qui n’admettait pas que l’on fasse des gros plans sur d’autres acteurs que lui. Pour éviter qu’il reste à râler dans un coin, un assistant lui proposait de l’accompagner pour boire un verre à la buvette du studio. En revenant et comprenant le subterfuge, il faisait un signe avec ses doigts qui signifiait « on coupera au montage ! »

Un grand seigneur: Les bons vivantsBernard Blier décroche sa lanterne dans le 1er sketch de Les bons vivants de Gilles Grangier et Georges Lautner.

Un grand seigneur: Les bons vivantsMireille Darc, Louis de Funès et Bernadette Lafont dans le 3e sketch de Les bons vivants de Gilles Grangier et Georges Lautner.

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