Professeur de philosophie, Gary Johnson vit seul et mène une existence très ordinaire si ce n’est qu’il arrondit ses fins de mois en effectuant des planques pour la police de la Nouvelle-Orléans. Un jour, il se trouve embarqué dans une vraie mission d’infiltration. Le voilà tueur à gages ! Hit Man est un film américain réalisé par Richard Linklater. Il en a coécrit le scénario avec l’acteur Glen Powell. Si la base de l’histoire (inspirée d’une histoire vraie) est plutôt originale, le développement (inventé par les scénaristes) l’est un peu moins car nous nous retrouvons rapidement dans un genre romantique plus banal. Les scènes où le héros se déguise pour jouer un rôle de tueur à gages sont remarquables et amusantes mais le reste peine à nous intéresser vraiment. La fin amorale a juste le mérite de nous surprendre. Le film n’est pas sorti en salles en France. Il est sorti brièvement aux Etats-Unis mais l’essentiel de sa distribution se fait en streaming. Plaisant. Elle: – Lui :
1944, en Laponie finlandaise, un ancien soldat reconverti en chercheur d’or découvre une grande quantité d’or. En rapportant son butin, il croise un peloton de Waffen-SS en pleine retraite. Le chef nazi de ce peloton, sachant que la guerre est perdue pour lui, convoite cet or pour organiser sa fuite. Mais le finlandais refuse de céder son or et va se montrer extraordinairement coriace… Sisu : de l’or et du sang est un film d’action finlandais écrit et réalisé par Jalmari Helander. Le scénario a beau être ultra mince, cela n’empêche pas cette histoire de retenir toute notre attention. C’est un film assez violent, une sorte de Rambo tourné par Tarantino. « Sisu » est un mot finnois sans équivalent exact en français, d’un sens proche de « courage », « ténacité », « persévérance » et « détermination ». C’est un véritable état d’esprit en Finlande. Effectivement, le héros de cette histoire n’abandonne jamais, on le croit mort mais il revient sans cesse affronter ses bourreaux. Le tout a un parfum de bande dessinée. Le cinéaste joue la carte de l’invraisemblance et parvient ainsi à créer un certain humour (la même histoire, traitée de façon réaliste, serait certainement insupportable). Comme Tarantino, il crée des scènes jouissives où les plus gros affreux se retrouvent face à encore plus affreux. Sur la plan esthétique, Jalmari Helander utilise superbement les vastes paysages désolés de la steppe finlandaise. La photographie est très belle. Le film a connu un certain succès aux Etats-Unis et un énorme succès en Finlande. Elle: – Lui :
Averroès et Rosa Parks sont deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent du pôle psychiatrique Paris-Centre. L’hôpital était autrefois appelé « asile de Charenton ». D’entretiens individuels en activités de groupe, le film s’attache à décrire les relations entre les soignants et les patients, malgré le manque de moyens attribués à ce type de centre médical… Averroès et Rosa Parks est le second volet du triptyque de Nicolas Philibert consacré au monde psychiatrique, après Sur l’Adamant et avant La Machine à écrire et autres sources de tracas. Il a été conçu comme une sorte de prolongement de Sur l’Adamant. « C’est un peu comme si, après avoir filmé ce qui est sur le devant de la scène, je montrais cette fois les coulisses, les soubassements », explique Nicolas Philibert (à noter que l’on retrouve ainsi deux ou trois patients du premier volet). Les entretiens entre les patients et les soignants constituent toute la matière de ce documentaire. Il n’y a pas de commentaires, Nicolas Philibert plante ses caméras mais n’intervient pas, même en off. Une fois de plus, les récits des patients sont tous intéressants à écouter et nous percevons la démarche des soignants qui cherchent à les accompagner en vue de recréer un lien avec le monde réel. Elle: Lui :
Noël 1970, dans un d’un pensionnat privé et sélect pour garçons proche de Boston. Un professeur de civilisations et cultures antiques, strict et grincheux, est obligé de chaperonner une poignée d’élèves qui n’ont nulle part où aller pendant les vacances. Rapidement, il ne reste qu’un seul élève, Angus, aussi doué qu’insubordonné… Winter Break est un film américain réalisé par Alexander Payne. Il en a eu l’idée de départ en voyant Merlusse, un film peu connu de Marcel Pagnol (1935, avec Henri Poupon dans le rôle principal). Il s’agit d’un récit d’apprentissage avec cette rencontre imprévue de deux caractères opposés. Alexander Payne parvient bien à manier l’humour teinté d’une certaine amertume, un bel équilibre entre la comédie et un regard critique sur l’Amérique au tournant des années soixante-dix. On peut toutefois reprocher au film d’être un peu trop long, une impression que l’on commence à avoir à mi-parcours et alimenté par le côté très prévisible des évènements. Les deux acteurs principaux donnent une belle interprétation, ce qui rend leurs personnages assez forts. Bon accueil de la critique et du public. Elle: Lui :
Pour se faire pardonner, Paulette promet à sa fille Linda, 8 ans, de cuisiner du poulet aux poivrons, comme le faisait son père, mort quand Linda était bébé. Mais à cause d’une grève générale, il n’est pas facile de trouver un poulet… Linda veut du poulet ! est un film d’animation français écrit et réalisé par l’italienne Chiara Malta et le français Sébastien Laudenbach. Ce n’est pas tant par son histoire que ce film mérite d’être remarqué (adultes idiots, enfants capricieux, le scénario mise trop sur son insolence et tombe dans la facilité) mais plutôt par son dessin, approximativement crayonné ce qui donne un indéniable style à l’ensemble. Cela rappelle La Jeune fille sans mains (2016) de Sébastien Laudenbach, sans toutefois arriver à la même beauté esthétique. Très bon accueil de la critique. Elle: – Lui :
Titre original : « Kingdom of the Planet of the Apes »
Plusieurs générations après le règne de César, les singes ont définitivement pris le pouvoir. Les humains ont régressé à l’état sauvage et vivent en retrait. Alors qu’un nouveau chef tyrannique construit peu à peu son empire, un jeune singe entreprend un périlleux voyage qui l’amènera à questionner tout ce qu’il sait du passé… La Planète des singes : Le Nouveau Royaume est un film de science-fiction américain réalisé par Wes Ball. Il s’agit de la suite de La Planète des singes : Suprématie (2017), devenant ainsi le quatrième film du redémarrage (reboot) de la série cinématographique adaptée du roman de Pierre Boulle. L’action se situe 300 ans après l’opus précédent (mais toujours bien avant l’époque du premier film de 1968). Le scénario a de sérieux problèmes de cohérence et, sur ce plan, toute la seconde partie n’est pas vraiment remarquable. L’épilogue, chargé d’ouvrir la voie vers une suite, est bâclé. Malgré ces faiblesses de scénario et une certaine lenteur du récit, on ne s’ennuie pas une seconde grâce à deux personnages forts : le singe Noa, qui offre un beau mélange d’intelligence et de candeur, très humain dans ses expressions, et la jeune fille intrépide Nova qui, bien que très formatée, est attachante. De façon sous-jacente, les thèmes du racisme et de la difficulté du vivre ensemble sont une fois de plus abordés. Celui de la religion l’est également mais les scénaristes ont été plus frileux de s’aventurer très loin sur ce terrain. Bonne réalisation, sans excès d’effets et qui utilise bien les beaux paysages de l’Australie où le film a été tourné. L’ensemble est réussi. La critique a fait la fine bouche mais le film a connu un succès en salles. Elle: – Lui :
L’adolescent Ulzii vit avec sa mère, son frère et sa sœur dans le quartier des yourtes à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie. Elève brillant, il a l’opportunité de participer à un concours de physique qui lui permettrait d’obtenir une bourse et de quitter son milieu défavorisé. Mais comment réussir quand il doit subvenir aux besoins de sa famille en plein cœur de l’hiver alors que sa mère est repartie à la campagne pour trouver un travail ? Si seulement je pouvais hiberner est un film mongol, le premier long métrage de la réalisatrice Zoljargal Purevdash. C’est un récit assez touchant qui évite tout effet de misérabilisme tout en montrant un visage de la Mongolie d’aujourd’hui, très inégale dans son développement (la moitié de la population vit dans des yourtes). La réalisatrice inscrit son film dans la tradition néoréaliste et cite Le Voleur de Bicyclette (Vittorio De Sica, 1948) comme inspiration. L’histoire reste positive : malgré les conditions de vie rendues plus épouvantables par la rigueur du climat, le récit ouvre un avenir certainement meilleur à son personnage principal. La réalisatrice montre une belle maitrise dans la réalisation. Un film plein d’intérêt mais hélas peu distribué. Elle: Lui :
Pologne, 1943. Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin et piscine juste à côté du camp… La Zone d’intérêt est un film britannico-polono-américain écrit et réalisé par le britannique Jonathan Glazer, librement adapté du roman du même nom de Martin Amis paru en 2014. Ce récit une approche inédite (et surprenante) de la Shoah puisqu’il nous montre la vie de famille de ce commandant et la ténacité de sa femme d’offrir à sa famille un cadre idéal à l’épanouissement. Le regard porté est presque clinique : comment l’humain et l’inhumain peuvent ainsi se retrouver dans la même personne ? La caméra ne pénètre à aucun moment dans le camp, nous assistons juste brièvement à deux ou trois réunions de travail à la recherche de l’efficacité dans l’extermination. L’abominable est invisible mais il est très présent, ne serait-ce que par le son, des cris, des coups de feu et le grondement permanent des fours crématoires. La scène finale (où Höss cherche à se faire vomir sans y parvenir) reste un peu ambigüe, à l’image toutefois de la réalité et de l’attitude de Höss durant le procès de Nuremberg. Elle: Lui :
Voir les autres films de Jonathan Glazer chroniqués sur ce blog…
Remarque : * L’expression « zone d’intérêt » était utilisée par les nazis pour décrire le périmètre de 40 kilomètres carrés entourant le camp de concentration d’Auschwitz. Dans cette zone protégée vivaient les militaires allemands.
Dans un village sans histoire, une maison de rêve en pleine nature est à vendre. Pour Simon et Adelaïde, à l’étroit dans leur appartement parisien avec leurs deux enfants, c’est l’occasion idéale de faire le grand saut et de quitter l’enfer de la ville. Mais le rêve se transforme rapidement en cauchemar quand ils réalisent que leurs si sympathiques voisins utilisent leur jardin comme terrain de chasse… Chasse gardée est un film français réalisé par Antonin Fourlon et Frédéric Forestier. Le premier des deux a écrit cette comédie pendant le confinement qu’il a passé avec ses deux enfants en bas âge, dans soixante mètres carrés à Paris. Il a réussi à trouver un bon équilibre dans l’humour, sachant dépasser la simple opposition Paris/province. Malgré les personnages caricaturés à outrance et un humour plutôt corrosif, il n’y a aucune méchanceté dans l’humour. Les dialogues sont souvent brillants et certaines scènes (le banquet !) sont mémorables. Bonnes prestations d’acteurs, Camille Lou est remarquable. Très amusant. Elle: – Lui :
Priscilla n’a que 14 ans lorsqu’elle fait la connaissance d’Elvis Presley alors qu’il fait son service militaire en Allemagne mais ce ne sera que trois ans plus tard qu’il la rappellera pour l’inviter chez lui à Graceland… Priscilla est un film américain écrit et réalisé par Sofia Coppola. Il s’agit d’un biopic sur Priscilla Presley, épouse d’Elvis Presley, basé sur ses mémoires parues en 1985, Elvis and Me. Le film est sorti quelques mois après Elvis de Baz Luhrmann (qui présentait le King comme une victime de son manager). Le film de Sofia Coppola est totalement différent et s’attache à présenter Priscilla Presley comme une victime d’un mari manipulateur (et un peu crétin). Ce n’est pas vraiment un portrait de jeune femme car finalement on ne saura que peu de choses d’elle. A mes yeux, le film manque de substance et j’avoue avoir sauté de nombreux passages. Bonne interprétation. Très bon accueil de la critique. Elle: – Lui :
Remarque : • La différence (un peu grotesque) de tailles entre les deux acteurs (1m96 vs 1m55) est un choix de la réalisatrice et ne correspond pas à la réalité.