12 juin 2025

Rafles sur la ville (1958) de Pierre Chenal

Rafles sur la villeLe truand Léonce Pozzi, dit « Le Fondu », (Charles Vanel) s’évade et tue un inspecteur de police. L’inspecteur Vardier (Michel Piccoli) , policier expérimenté et retors, fait de l’arrestation du Fondu une affaire personnelle. On lui adjoint cependant un jeune policier inexpérimenté et peu motivé marié à une charmante jeune bourgeoise. Or l’inspecteur Vardier est connu pour son intérêt à séduire les femmes…
Rafles sur la ville est un film français réalisé par Pierre Chenal, adapté d’un roman policier d’Auguste Le Breton. En plus de la trame policière, le réalisateur s’intéresse au caractère de ses personnages et parvient ainsi à créer une tension qui s’installe sur plusieurs axes. Le déroulement du récit est concis, sans temps mort, paraissant presque précipité parfois. Pierre Chenal ne donne pas dans les effets et l’ensemble est brut. Son film est beaucoup plus classique que les films de Becker ou de Melville. Même s’il n’est qu’en second sur l’affiche, Michel Piccoli a le rôle principal. Acteur encore peu connu, il montre une belle présence dans ce personnage ambigu, sans toutefois le rendre inoubliable. Tous les rôles, jusqu’aux plus petits, sont parfaitement tenus. Le film a connu un certain succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charles Vanel, Michel Piccoli, Bella Darvi, Danik Patisson, François Guérin, Marcel Mouloudji, Jean Brochard
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Chenal sur le site IMDB.

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Michel PIccoli, François Guérin et Mouloudji dans Rafles sur la ville de Pierre Chenal.

8 juin 2025

Highway 65 (2024) de Maya Dreifuss

Highway 65Quelques mois après sa mutation forcée de Tel Aviv à la petite ville d’Afoula, Daphna, brillante détective, découvre le téléphone abandonné d’Orly Elimelech. Connue pour ses liens avec la puissante famille Golan, cette ancienne reine de beauté est introuvable. Daphna se lance à corps perdu à la recherche de la jeune femme…
Highway 65 est un film franco-israélien écrit et réalisé par Maya Dreifuss. Il s’agit d’un film policier, au style très particulier, de la famille des « polars poisseux ». L’histoire n’est pas très passionnante, un peu longue et manque de tension. Dans son désir de souligner le caractère machiste de la société israélienne, la réalisatrice a la main un peu lourde, notamment dans la définition de son personnage principal : elle prend de façon systématique, et excessive, le contrepied des stéréotypes féminins. Tous les autres personnages (hommes mais aussi femmes) ne sont guère attirants. Dans la peinture de cette petite ville, on peut détecter une certaine opposition grande ville / province. La critique a été très mitigée…
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Tali Sharon, Idan Amedi, Sara von Schwarze, Igal Naor, Boaz Konforty, Anastasia Fein
Voir la fiche du film et la filmographie de Maya Dreifuss sur le site IMDB.
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Remarque :
* Le titre peut paraître surprenant car il n’a apparemment aucun rapport avec l’histoire. Une vérification sur une carte routière nous indique que la petite ville d’Afoula est située sur une route numérotée 65. Elle n’est à aucun moment nommée dans le film (ou cela nous a échappé…)

Idan Amedi et Tali Sharon dans Highway 65 de Maya Dreifuss.

24 mai 2025

Infernal Affairs II (2003) de Wai Keung Lau et Siu Fai Mak

Titre original : « Mou gaan dou II »

Infernal Affairs II (Mou gaan dou II)Infernal Affairs II se situe plus de dix ans avant le premier film : il raconte le parcours de jeunesse de Chan, qui vient tout juste d’infiltrer les triades, et Lau, qui entre dans la police, ainsi que la prise du pouvoir par Sam au sein du gang. Les triades et la police trouvent toutes deux un ennemi commun en la personne d’un chef de gang rival, alors que Hong-Kong va être rendu à la Chine…
Infernal Affairs II est un film hongkongais réalisé par Andrew Lau et Alan Mak. Il reprend le même thème que Infernal Affairs, c’est à dire la lutte entre la police hongkongaise et les triades, avec des hommes infiltrés dans les deux sens. Le récit est riche en évènements, il est même par moments un peu nébuleux (comme le montre l’affiche, il y a beaucoup de personnages!) mais finit toujours par s’éclaircir. Comme dans le premier volet, la violence est réduite, c’est plus un jeu du chat et de la souris qui est mis en scène et qui nous tient en haleine. L’ensemble a un style assez unique et plutôt séduisant. Cette préquelle n’a probablement pas l’intensité du premier volet mais n’en est pas moins remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anthony Wong Chau-Sang, Eric Tsang, Carina Lau, Francis Ng, Edison Chen, Shawn Yue, Jun Hu
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Eric Tsang et Anthony Wong Chau-Sang dans Infernal Affairs II (Mou gaan dou II) de Wai Keung Lau & Alan Mak.

22 avril 2025

Fantômas (1932) de Pál Fejös

FantômasDans son château, la marquise de Langrune a réuni quelques amis. Elle doit signer une vente à Lord Beltham qui a apporté un million de francs en billets. Mais c’est le personnage de Fantômas qui est l’objet de toutes les discussions et un climat de crainte s’installe…
Fantômas est un film policier français écrit et réalisé par le hongrois Pál Fejős (Paul Fejos), librement inspiré du roman de Pierre Souvestre et Marcel Allain que Louis Feuillade avait si magnifiquement mis en scène en 5 films en 1913-1914. La mise en place est assez réussie, elle installe un climat plutôt terrifiant. Hélas, la suite n’est pas à la hauteur et le dénouement est particulièrement décevant. Les dialogues sont très pauvres et le jeu des acteurs est assez épouvantable. Probablement peu à l’aise avec le genre, le réalisateur hongrois n’a su créer un personnage fort ; il s’évertue même à le cacher, à le filmer de dos et à cacher son visage pour créer une surprise finale qui tombe à plat. Certaines scènes sont toutefois assez réussies avec notamment une course automobile. Porté par la notoriété du roman, le film fut un succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean Galland, Tania Fédor, Thomy Bourdelle, Anielka Elter, Jorge Rigaud, Jean Worms
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Fantômas de Pál Fejös (photo publicitaire)


Fantômas au cinéma :
5 films (muets) de Louis Feuillade en 1913-1914 :
Fantômas (1913)
Juve contre Fantômas (1913)
Le Mort qui tue (1913)
Fantômas contre Fantômas (1914)
Le Faux Magistrat (1914)
Fantômas, film muet américain d’Edward Sedgwick (1920-1921).
Fantômas, film français de Paul Fejos (1932).
Fantômas, film français de Jean Sacha (1947) avec Marcel Harrand et Somine Signoret.
Fantômas contre Fantômas, film français de Robert Vernay (1949).
Trilogie Fantomas, d’André Hunebelle avec Jean Marais et Louis de Funès :
Fantomas (1964),
Fantomas se déchaîne (1965),
Fantomas contre Scotland Yard (1967).
Fantômas, mini-série TV de 4 épisodes réalisée par Claude Chabrol (2 épisodes) et Juan Luis Buñuel (le fils…) (2 épisodes) avec Helmut Berger.

15 mars 2025

On ne meurt que deux fois (1985) de Jacques Deray

On ne meurt que deux foisL’inspecteur Robert Staniland, policier un peu particulier, enquête sur le meurtre de Charly Berliner, retrouvé mort dans un terrain vague. Il découvre que la victime entretenait une relation passionnée avec une certaine Barbara…
On ne meurt que deux fois est un film français écrit et réalisé par Jacques Deray avec des dialogues de Michel Audiard. Bien qu’inspiré d’un roman de la Série noire (signé Robin Cook), l’intrigue policière n’est pas le point fort du film. Sur ce plan, on peut même dire que la fin est bien décevante. En revanche, l’atmosphère, un peu artificielle et presque onirique, est plaisante, les improbables méthodes du policier qui cherche à s’imprégner du personnage sont inattendues. Mais ce sont surtout les dialogues qui donnent de l’intérêt à l’ensemble : Michel Audiard ne fait pas du Audiard classique mais simplement des dialogues dont la qualité se ressent dès les premiers échanges, des dialogues d’une certaine profondeur. Coté interprétation, Michel Serrault est bien entendu l’interprète idéal pour ce genre de personnage non conventionnel et Charlotte Rampling joue la femme fatale mystérieuse sans excès. Il faut aussi mentionner l’excellente musique jazzy de Claude Bolling qui contribue à créer une atmosphère. Malgré l’affiche passablement racoleuse, le film se révèle être plus qu’intéressant. Il n’est hélas généralement pas très apprécié…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michel Serrault, Charlotte Rampling, Xavier Deluc, Elisabeth Depardieu, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Darmon, Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Roussillon, Maurice Barrier
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Michel Serrault et Charlotte Rampling dans On ne meurt que deux fois de Jacques Deray.

29 novembre 2024

Le Chat et la souris (1975) de Claude Lelouch

Le Chat et la sourisUn homme d’affaires (Jean-Pierre Aumont) est retrouvé mort à son domicile alors qu’il y était seul. Meurtre ou suicide ? L’inspecteur Lechat (Serge Reggiani) et son adjoint Chemin (Philippe Léotard), un duo d’enquêteurs peu conventionnels, portent leurs soupçons sur la femme du riche promoteur (Michèle Morgan)…
Le Chat et la souris est un film policier français écrit et réalisé par Claude Lelouch. On peut parler de comédie policière tant le réalisateur semble n’avoir rien pris au sérieux. L’atmosphère est décontractée. L’humour est centré sur les caractères excentriques des deux enquêteurs. Lelouch se fait un petit plaisir en filmant deux rides ébouriffants en caméra subjective (un en voiture, suivi du même à moto) à grande vitesse dans un Paris passablement encombré. Tout cela resterait néanmoins très oubliable sans la présence de Michèle Morgan pour sa dernière apparition à l’écran (1). L’actrice semble bien s’amuser. Les dialogues semblent être improvisés et restent très pauvres. Plusieurs petits rôles sont vraiment très mal tenus. A noter que l’un d’eux (l’amant) est tenu par le réalisateur et journaliste Philippe Labro.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michèle Morgan, Serge Reggiani, Philippe Léotard, Jean-Pierre Aumont, Valérie Lagrange
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(1) Michèle Morgan avait alors 55 ans. L’actrice fera quelques apparitions à l’écran après cela, mais aucun rôle important. Michèle Morgan est décédée en 2016 à l’âge de 96 ans.

Michèle Morgan et Serge Reggiani dans Le Chat et la souris de Claude Lelouch.

5 novembre 2024

Circulez y a rien à voir! (1983) de Patrice Leconte

Circulez y a rien à voir!Hélène Duvernet (Jane Birkin), propriétaire d’une galerie d’art, est interrogée par les inspecteurs Pelissier (Jacques Villeret) et Leroux (Michel Blanc) pour une affaire de routine. Mais Leroux se prend de passion pour Hélène et prend n’importe quel prétexte pour lui parler et la surveiller…
Circulez y a rien à voir ! est un film français réalisé par Patrice Leconte. Il en a écrit le scénario avec l’auteur de bandes dessinées Martin Veyron. Il s’agit d’une comédie policière qui repose entièrement sur Michel Blanc qui interprète un personnage complexe que l’on a du mal à cerner, obstiné, parfois déplaisant. L’ensemble est un peu plat mais, à condition de ne pas s’attendre à une hilarante comédie aux dialogues brillants, se révèle amusant et insolite. C’est finalement son caractère un peu surprenant qui donne au film un certain charme.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jane Birkin, Michel Blanc, Jacques Villeret, Michel Robbe, Gaëlle Legrand, Luis Rego, Martin Lamotte
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Jane Birkin et Michel Blanc dans Circulez y a rien à voir! de Patrice Leconte.

23 septembre 2024

Les Trafiquants du Dunbar (1951) de Basil Dearden

Titre original : « Pool of London »

Les trafiquants du Dunbar (Pool of London)Port de Londres, 1950. Dan, un Américain, et Johnny, un Jamaïcain, débarquent du navire marchand Dunbar, où ils sont marins. Dan fait de la petite contrebande, bas et cigarettes ; il utilise parfois Johnny pour passer des choses à la douane. Cette fois, Dan va être recruté par des malfrats pour quelque chose de bien plus important…
Les Trafiquants du Dunbar est un film britannique réalisé par Basil Dearden et produit par Ealing Studios. Il s’agit d’un film policier à suspense, le second du réalisateur après le succès de The Blue Lamp (1950), mais Basil Dearden y montre un penchant encore plus net vers le thème du social. Il prend le temps d’approfondir ses personnages, de laisser se développer une romance entre le marin jamaïcain et une jeune vendeuse de tickets. C’est ainsi le premier film britannique à montrer un amour interracial (s’il reste platonique et sans lendemain, il n’est est pas moins bien réel). Le suspense intervient dans la dernière partie du film qui se montre assez intense. Les nombreuses séquences nocturnes montrent un certain travail sur les lumières. Le film est aujourd’hui peu connu. Un excellent polar à connotation sociale. Une fois encore, on se demande pourquoi Basil Dearden est si méconnu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bonar Colleano, Susan Shaw, Renée Asherson, Earl Cameron
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Remarque :
• Explication du titre original : La Pool of London (en français : « bassin de Londres ») est la partie de la Tamise située entre le London Bridge et Rotherhithe. C’est l’endroit où les grands navires (qui ne pouvaient aller au-delà du London Bridge) accostaient pour décharger leurs marchandises. Avec la généralisation des containers, les années 1960 verront la fermeture de tous les quais et les années 1980 le début de la gentrification des quartiers avoisinants.

Bonar Colleano et Earl Cameron dans Les Trafiquants du Dunbar (Pool of London) de Basil Dearden.
Earl Cameron et Susan Shaw dans Les Trafiquants du Dunbar (Pool of London) de Basil Dearden.

18 septembre 2024

Police sans armes (1950) de Basil Dearden

Titre original : « The Blue Lamp »
Autre titre français : « La Lampe bleue »

Police sans armes (The Blue Lamp)Londres, 1949. Dans le quartier populaire de Paddington, le policier vétéran George Dixon apprend le métier à une jeune recrue, Andy Mitchell. Ailleurs dans la ville, deux jeunes désœuvrés préparent le hold-up d’une bijouterie…
The Blue Lamp est un film britannique réalisé par Basil Dearden et produit par Ealing Studios. Le scénario est signé par l’excellent T.E.B. Clarke (Thomas Ernest Bennett Clarke) qui a été lui-même policier volontaire pendant la guerre. L’histoire dresse un portrait du travail des policiers anglais, un portrait qui s’aligne sur l’image traditionnelle du bobby bienveillant. Petit à petit, le rythme s’accélère et la seconde moitié montre une traque des braqueurs de plus en plus haletante. La longue séquence finale sur un champ de courses de lévriers est assez remarquable. La construction est très bien faite. On peut trouver l’ensemble assez classique mais il a un cachet très britannique qui change agréablement des films américains. L’un des deux délinquants est interprété par Dick Bogarde dans l’un de ses tous premiers rôles, il montre une belle présence à l’écran. The Blue Lamp connu un très grand succès au Royaume-Uni : c’est le film qui réalisa le plus d’entrées de l’année 1950. Le personnage du bobby George Dixon sera repris dans une série télévisée, Dixon of Dock Green, qui dura plus de vingt ans sur BBC1 !
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Warner, Jimmy Hanley, Dirk Bogarde, Robert Flemyng, Bernard Lee, Peggy Evans, Patric Doonan, Bruce Seton
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Remarque :
• Le film étant en noir et blanc, le sens du titre original peut échapper au spectateur non britannique : il fait référence à lanterne bleue qui traditionnellement orne le fronton des commissariats de quartier (et que l’on voit en gros plan au début et à la fin du film).

Dora Bryan et Jack Warner dans Police sans armes (The Blue Lamp) de Basil Dearden.
Dirk Bogarde, Patric Doonan, and Peggy Evans
dans Police sans armes (The Blue Lamp) de Basil Dearden.

5 juillet 2024

Insomnia (2002) de Christopher Nolan

InsomniaDans une petite ville de pêcheurs d’Alaska, une jeune fille de 17 ans est retrouvée assassinée. Deux inspecteurs de la police de Los Angeles, le capitaine Will Dormer et son partenaire Hap Eckhart, sont envoyés sur place pour aider la police locale dans son enquête, à la demande du chef de la police, un ancien collègue de Dormer. Ellie Burr, une jeune détective de la police locale, qui est une grande fan du travail d’enquête de Dormer, vient les accueillir…
Insomnia est un film policier américain réalisé par Christopher Nolan. Il s’agit du remake du film norvégien Insomnia (1997) réalisé par Erik Skjoldbjærg, qui avait reçu de bonnes critiques mais une distribution limitée. Si elle ne recèle pas de grandes surprises, l’intrigue est bien tournée, évoluant rapidement en jeu du chat et de la souris, où la souris peut devenir chat et inversement. Il y a une belle profondeur dans les trois personnages principaux. Le travail de Christopher Nolan, qui travaillait ici pour la première fois avec des acteurs de premier plan, est assez remarquable. Sa mise en images montre une recherche sur les lumières (au pays où le soleil ne se couche jamais) et un cadrage qui crée une atmosphère ; il place souvent sa caméra très près des personnages comme pour mieux les sonder. Al Pacino met beaucoup d’intensité dans son personnage et Robin Williams, utilisé ici à contre-emploi, s’en sort plutôt bien (1). Le film a eu d’assez bonnes critiques même si Christopher Nolan a déclaré plus tard que c’était son film le plus sous-évalué.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Al Pacino, Robin Williams, Hilary Swank, Martin Donovan
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(1) Les deux acteurs ont des méthodes très différentes. Robin Williams a déclaré : « Ma rencontre avec Al, c’est « Monsieur Méthode » contre « Monsieur N’importe Quoi » ! » (en anglais, « Method » désigne les techniques de jeu de l’Actors Studio, Al Pacino est effectivement issu de l’Actors Studio qui préconise que les acteurs doivent intégrer totalement la psychologie de leur personnage). On raconte que, pour préparer les scènes, Al Pacino s’enfermait dans sa loge et ne sortait que lorsqu’on était prêt à tourner alors que Robin Williams restait avec l’équipe et faisait rire tout le monde.

Hilary Swank et Al Pacino dans Insomnia de Christopher Nolan.
Robin Williams et Al Pacino dans Insomnia de Christopher Nolan.