27 mai 2018

Un château en enfer (1969) de Sydney Pollack

Titre original : « Castle Keep »

Un château en enferA l’hiver 1944, dans les Ardennes belges, une petite unité américaine de 8 militaires arrive dans un château proche de Bastogne pour éviter que les allemands ne le reprennent. Dans cette vaste demeure millénaire, un comte et sa jeune épouse vivent entourés d’innombrables œuvres d’art. Le major est prêt à tenir jusqu’au bout alors que son capitaine, grand amateur d’art, voudrait protéger la bâtisse et son contenu…
Adapté d’un roman de William Eastlake par Daniel Taradash (scénariste de Tant qu’il y aura des hommes), Castle Keep est un film très original qui montre un propos ambitieux mais n’est que partiellement convaincant. Il s’agit d’une réflexion philosophique sur la guerre, l’art, la vanité, la destinée, et même d’autres thèmes encore. Cela fait beaucoup. L’atmosphère est très particulière, assez onirique où semblent se mêler plusieurs époques, ce qui donne un caractère assez atemporel à l’ensemble. La bataille finale est presque irréelle et fascinante. Dans l’ensemble, le film fut assez mal perçu et compris. La musique est signée Michel Legrand.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Patrick O’Neal, Jean-Pierre Aumont, Peter Falk, Astrid Heeren, Bruce Dern
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Remarque :
* Le château de Maldorais n’a jamais existé. Le château utilisé pour le tournage a été construit de toutes pièces en ex-Yougoslavie.

Castle Keep
Burt Lancaster et Patrick O’Neal dans Un château en enfer de Sydney Pollack.

26 mai 2018

L’Or et la chair (1937) de Rowland V. Lee

Titre original : « The Toast of New York »

L'or et la chairUn bonimenteur itinérant et son associé font fortune pendant la Guerre Civile américaine en achetant illégalement du coton aux fermiers du Sud pour le vendre aux industriels du Nord. Une fois la guerre finie, ils se lancent dans des opérations financières de plus grande ampleur…
Basé sur un livre de Bouck White, The Toast of New York s’inspire librement de la vie du spéculateur James Fisk et du scandale Fisk-Gould qu’il déclencha en spéculant sur le marché de l’or à la Bourse de New York en septembre 1869. De toute évidence, l’histoire comporte des exagérations et les relations de l’homme d’affaires avec une jeune actrice paraissent bien romancées. Edward Arnold fait une composition très joviale du personnage et montre beaucoup de présence à l’écran. Jack Oakie, et dans une certaine mesure Donald Meek, apportent une bonne dose d’humour. En revanche, Cary Grant est singulièrement fade, la faute ne revenant sans doute pas tant à l’acteur qu’au scénario. Toujours est-il que son personnage est quasiment inexistant. On se désintéresse assez rapidement de cette suite d’opérations douteuses. Le film, qui avait bénéficié d’un beau budget, fut le plus grand échec commercial de l’année 1937 pour la RKO.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Edward Arnold, Cary Grant, Frances Farmer, Jack Oakie, Donald Meek
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Remarque :
* Le projet fut en premier confié à Alexander Hall. Alors que plus de la moitié du tournage était effectué, le metteur en scène tomba gravement malade et dût être remplacé par Rowland V. Lee qui refit la plupart des scènes. La quantité de séquences tournées par Alexander Hall restant dans le montage final n’est pas connue.

Toast of New York
Jack Oakie, Edward Arnold et Cary Grant dans L’or et la chair de Rowland V. Lee.

24 mai 2018

Persona (1966) de Ingmar Bergman

PersonaEn pleine représentation, une célèbre actrice s’interrompt brusquement au beau milieu d’une tirade et se réfugie dans un mutisme complet. Brièvement soignée dans une clinique, elle est envoyée par son médecin au bord de la mer en compagnie de la jeune infirmière Alma…
Au milieu des années soixante, Ingmar Bergman traverse une période difficile. Il est persuadé qu’il ne tournera plus. C’est la rencontre avec Liv Ullmann qui va le remettre en selle : frappé par sa ressemblance avec Bibi Andersson, il va construire un film autour de ces deux actrices et leur laissera même une certaine latitude sur le déroulé de l’histoire. Si on peut voir Persona comme une variation très jungienne autour de la personnalité (1), ce n’est pas selon Bergman « un film qu’il faut comprendre, c’est une expérience émotionnelle ». C’est surtout vrai dans le prologue, l’un des plus décortiqués (même si on peut s’interroger sur l’intérêt de le visionner ainsi plan par plan puisqu’il est conçu pour être vu à vitesse réelle) de l’histoire du cinéma : c’est un poème surréaliste qui se ressent (assez durement), une série de chocs visuels que chacun peut interpréter suivant sa perception. C’est vrai aussi, dans une moindre mesure, pour le reste du film où semblent s’opposer les deux faces d’une même personnalité appelées à fusionner. La photographie est très belle avec de superbes éclairages et une profusion de très gros plans. Par ses audaces formelles, Persona est un film qui enchante et fascine.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bibi Andersson, Liv Ullmann
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Remarque :
* Le tournage a débuté à Stockholm et Bergman était très insatisfait du résultat. Il décida alors de déménager le tournage sur l’île de Fårö où tout se déroula à merveille. Bergman finira par s’installer définitivement sur cette petite île située au nord de l’île de Gotland.

(1) Pour Carl Jung, l’homme est en conflit entre la persona (le masque social) et l’alma (le subconscient).

Persona
Bibi Andersson et Liv Ullmann oto dans Persona de Ingmar Bergman.

Persona

22 mai 2018

Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (2000) de François Ozon

Gouttes d'eau sur pierres brûlantesEn Allemagne, dans les années soixante-dix, le cinquantenaire Léopold, représentant en assurances, invite à son domicile un jeune Franz âgé de 19 ans. Il le séduit et Franz s’installe chez lui…
Gouttes d’eau sur pierres brûlantes est adapté d’une pièce de théâtre que Rainer Werner Fassbinder a écrite à l’âge de 19 ans (donc en 1964) mais qui ne fut publiée qu’à titre posthume en 1984. Ce huis clos à deux personnages propose une réflexion sur les rapports humains dans la vie de couple, sur le pouvoir, la manipulation, la cruauté. La nature homosexuelle du couple est abordé de façon très naturelle : si ce couple est étrange et particulier, ce n’est pas du fait de cette homosexualité mais plutôt par la nature de leurs rapports qui sont un mélange instable d’attirance et de domination/soumission. Par le propos du film, François Ozon s’écarte du cadre habituel du jeune cinéma français et sait donner du style à son film. Il crée des plans, recherche des cadrages ; c’est parfois un peu trop voyant mais le résultat est plutôt enthousiasmant. On peut s’amuser à déceler des clins d’œil à certains grands du cinéma français (Melville pour le 360, Godard pour la danse synchronisée, Tati pour les visages dans les fenêtres, etc.) Bernard Giraudeau fait une remarquable interprétation, forte mais assez subtile : il parvient à susciter toute une palette de sentiments, parfois contradictoires, dans le même plan. C’est sans aucun doute l’un de ses meilleurs rôles. La jeune Ludivigne Sagnier est, quant à elle, utilisée de façon un peu racoleuse (à ce sujet, on admirera le bon goût de l’affiche…)
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bernard Giraudeau, Malik Zidi, Ludivine Sagnier, Anna Levine
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Gouttes d'eau sur pierres brulantes
Malik Zidi et Bernard Giraudeau dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes de François Ozon.

Gouttes d'eau sur pierres brulantes
Malik Zidi et Ludivine Sagnier dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes de François Ozon.

19 mai 2018

Jeremiah Johnson (1972) de Sydney Pollack

Jeremiah JohnsonDans les années 1850, un déserteur de la guerre avec le Mexique décide de fuir la civilisation pour aller vivre une vie de trappeur dans les hauteurs des montagnes Rocheuses…
Jeremiah Johnson met en scène une partie de la vie de John Johnson, personnage légendaire de l’Ouest américain autour duquel courent plusieurs histoires comme en témoigne son surnom « Johnson le mangeur-de-foie » (1). Comme il le fait souvent, Sydney Pollack aborde cette histoire d’abord de façon réaliste, décrivant les premières difficultés auquel se heurte l’apprenti-mountain man. Mais peu à peu, sans vraiment que le spectateur s’en rende vraiment compte, il glisse vers l’insolite et la légende. Le cinéaste laisse la fin ouverte. Le récit est un assemblage de moments, sans trame narrative forte. Il n’y a qu’assez peu de dialogues, à tel point que Pollack s’amusait à l’appeler son « film muet ». Comme dans Little Big Man, sorti deux ans plus tôt, les indiens sont décrits de façon plutôt neutre, avec leurs rites et leurs coutumes, mais sans complaisance toutefois. Robert Redford, barbu comme il l’a rarement été, semble très à l’aise dans son rôle ; il fait une admirable composition de ce personnage légendaire. La photographie est superbe. Le film a été tourné en Utah, région que Robert Redford connait particulièrement bien : le tournage s’est d’ailleurs déroulé en bonne partie sur des terres lui appartenant. Jeremiah Johnson connut un très grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Will Geer, Delle Bolton, Josh Albee, Stefan Gierasch
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Remarques :
* Le scénario est basé sur les livres :
1. Crow Killer: The Saga of Liver-Eating Johnson de Raymond Thorp et Robert Bunker
2. Mountain Man de Vardis Fisher

* Le montage fut particulièrement long et dura plusieurs mois.
* La chanson du générique est chantée par Tim McIntire.

Jeremiah Johnson
Stefan Gierasch et Robert Redford dans Jeremiah Johnson de Sydney Pollack.

(1) ATTENTION : cette petite note contient des spoilers. Ne pas lire avant de voir le film.
Le surnom « mangeur de foie » vient d’une légende qui affirme qu’il découpait et mangeait le foie de chaque indien de la tribu des Crow qu’il a tué. Johnson aurait fait perdurer la légende afin de semer la peur chez les Crow : selon certaines croyances indiennes, le foie est un organe nécessaire pour la vie après la mort (dixit Wikipedia). Cette guerre personnelle contre les indiens Crow a débuté après le meurtre de sa femme par un Crow (sans raison particulière et non pas en représailles comme décrit dans le film). La légende dit qu’il aurait ainsi tué plus de 300 Crow en 25 ans avant de faire enfin la paix avec eux. John Johnson a fini shérif d’une petite bourgade du Montana.

* Robert Redford a tourné dans sept films de Sydney Pollack :
1. This property is Condemned (Propriété interdite, 1967)
2. Jeremiah Johnson (1972)
3. The Way We Were (Nos plus belles années, 1973)
4. Three Days of the Condor (Les 3 jours du Condor, 1975)
5. The Electric Horseman (Le Cavalier électrique, 1979)
6. Out of Africa (1985)
7. Havana (1991)

17 mai 2018

Sherlock Holmes (2009) de Guy Ritchie

Sherlock HolmesLe légendaire détective Sherlock Holmes et son assistant le Dr Watson parviennent à capturer Lord Blackwood responsable de la mort de plusieurs jeunes femmes. De sa prison, la veille de sa pendaison, ce dernier affirme à Holmes que grâce à ses pouvoirs magiques il reviendra d’entre les morts…
Réalisé par le britannique Guy Ritchie, ce Sherlock Holmes est l’adaptation, non pas d’un roman de Conan Doyle, mais d’un comic book de Lionel Wigram qui n’a jamais été édité. L’intrigue se situe avant la confrontation de Holmes avec le professeur Moriarty. Modernisé, le personnage s’écarte de ses codes vestimentaires habituels et même de ses répliques emblématiques mais il garde sa grande intelligence de déduction et gagne en dynamisme : les scènes d’action sont en effet nombreuses mais assez bien intégrées. Le plus étonnant est la mise en évidence de l’homosexualité des deux compères : ils se querellent continuellement comme un vieux couple et Holmes fait tout pour empêcher Watson de se marier. Tout ceci ne fut pas vraiment du goût des producteurs (1). Même si le personnage perd quelque peu de son caractère exceptionnel et devient plus banal une fois passé dans la moulinette des codes hollywoodiens actuels, ce « dépoussiérage » est plutôt réussi. Ce Sherlock Holmes est en tous cas un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Downey Jr., Jude Law, Rachel McAdams, Mark Strong, Eddie Marsan
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Suite :
Sherlock Holmes : Jeu d’ombres (Sherlock Holmes: A Game of Shadows) de Guy Ritchie (2011)

(1) Les producteurs du film se seraient agacés que Robert Downey Jr déclare que le Sherlock Holmes qu’il incarne à l’écran était homosexuel. Andrea Plunkett, titulaire des droits d’auteur de Sherlock Holmes aux États-Unis, a déclaré qu’elle n’autoriserait pas de suite au film si Guy Ritchie et les scénaristes laissaient entendre que le personnage était homosexuel (dixit Wikipedia)

Sherlock Holmes
Jude Law (Watson) et Robert Downey Jr. (Holmes) dans Sherlock Holmes de Guy Ritchie.

15 mai 2018

Police judiciaire (1958) de Maurice de Canonge

Police judiciaireAu 36 Quai des Orfèvres, le commissaire Frédéric enquête sur une affaire criminelle tandis que le commissaire Dupuis traque l’assassin d’un de leurs inspecteurs, tué en service plusieurs mois auparavant…
Si ce Police judiciaire de Maurice de Canonge repose bien sur un scénario écrit, le film se place entre le film d’enquête et le documentaire tant il décrit avec précision les méthodes utilisées en insistant tout particulièrement sur leur modernité. Bien entendu, le modernisme de certaines, telles les cartes perforées, peut faire sourire aujourd’hui mais le film montre bien la minutie et l’expertise nécessaires pour venir à bout des enquêtes. Les commissaires ne sont ainsi pas présentés comme des êtres au flair exceptionnel mais comme de grands professionnels qui utilisent toute une panoplie d’outils modernes pour les aider à avancer. Le scénario mêle habilement quatre histoires, les deux principales se révélant assez prenantes ; l’une d’entre elles permet d’ailleurs de démasquer un ripou. Hormis Anne Vernon, les acteurs ne sont guère connus mais tous les rôles sont bien tenus. Robert Manuel n’a qu’un petit second rôle et Jean Tissier fait une apparition (en mondain aviné, ce qui est très classique pour lui). Au delà de son indéniable aspect historique, ce film policier très réaliste  se regarde toujours sans déplaisir aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anne Vernon, Henri Vilbert, Robert Manuel, Yves Vincent, Jean Tissier, Daniel Cauchy
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Remarque :
* Le scénario est basé sur une histoire écrite par Marcel Rivet, adaptée par Pierre Léaud (le père de Jean-Pierre Léaud) et Maurice de Canonge. Les dialogues sont de Jean Frank.

Police judiciaire
Yves Vincent, Daniel Cauchy, Albert Rémy et Henri Vilbert dans Police judiciaire de Maurice de Canonge.

Police judiciaire
Jean Lara et Anne Vernon dans Police judiciaire de Maurice de Canonge.

13 mai 2018

De l’or en barres (1951) de Charles Crichton

Titre original : « The Lavender Hill Mob »

De l'or en barresA Rio de Janeiro, Mister Holland mène grand train, distribuant des liasses de billets avec largesse. Il raconte à son voisin de table comment il en est arrivé là en une année. A Londres, il n’était qu’un modeste employé de banque sans envergure…
The Lavender Hill Mob fait partie de la grande période des studios anglais Ealing. L’idée de base du scénario de T.E.B. Clarke est de faire faire le holdup le plus audacieux qui soit par des individus très ordinaires. L’humour repose  sur le décalage entre l’apparente bonne tenue des personnages et leurs « petits dérapages ». Le film se déroule sans offrir vraiment de surprise, c’est un peu son défaut, mais il comporte de belles trouvailles comme cette course-poursuite dans le musée de la police ou encore les voitures-radios. Il y a ainsi plusieurs séquences qui sont des petites merveilles. Et nous avons une belle surprise à la toute fin. Bien que ce ne soit pas vraiment la meilleure comédie sortie des studios Ealing, The Lavender Hill Mob est l’une des plus populaires.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Stanley Holloway, Sidney James, Alfie Bass
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Crichton sur le site IMDB.

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Remarques :
* T.E.B. Clarke a été oscarisé pour son scénario.
* Lavender Hill est un quartier de Battersea à Londres (traduction littérale du titre : La Populace de Lavender Hill)

Lavender Hill Mob
Stanley Holloway et Alec Guinness dans De l’or en barres de Charles Crichton.

Lavender Hill Mob
Stanley Holloway et Alec Guinness dans De l’or en barres de Charles Crichton.

Lavender Hill Mob
Alec Guinness et Audrey Hepburn dans De l’or en barres de Charles Crichton. Alec Guinness aurait aimé qu’Audrey Hepburn ait un grand rôle dans The Lavender Hill Mob mais la jeune actrice était indisponible. Il s’est arrangé pour qu’elle puisse y faire tout de même une très courte apparition en début de film.

11 mai 2018

Vive le sport! (1925) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « The Freshman »

Vive le sport!Jeune étudiant, Harold Lamb arrive dans une nouvelle université. Il aimerait devenir très populaire comme l’étudiant de seconde année qu’il admire. Pour ce faire, il va aimerait faire partie, comme lui, de l’équipe de football américain de l’université…
The Freshman est l’un des films les plus connus d’Harold Lloyd : il connut un très grand succès à sa sortie, rivalisant alors avec The Gold Rush de Chaplin, et il est considéré par certains comme le meilleur film du comique à lunettes. Même sans être d’accord avec cette dernière affirmation, on ne peut que constater que la construction est sans faille et la réalisation parfaite. Le style d’humour est toutefois très classique, basé sur l’embarras du jeune homme objet de moqueries de ses congénères malveillants. Il y a toutefois de belles trouvailles, tel le discours avec un chaton dans le pull ou le costume non terminé ;  le match final est fort bien réglé. Le film a failli être détruit à la suite d’une action en justice sur la paternité de l’idée de base du scénario. Heureusement, Harold Lloyd eut finalement gain de cause. (Film muet)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Brooks Benedict
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor sur le site IMDB.

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Remarque :
* Pour la grande scène du bal Fall Frolic, Harold Lloyd avait invité nombre de ses amis et membres de sa famille pour faire les invités à la fête. A noter qu’initialement dans cette scène, Harold ne perdait pas son pantalon mais, lors des séances-tests, ce fut le public qui réclama qu’il perdit aussi son pantalon. Harold Lloyd n’hésita à retourner en studio pour compléter la scène en ce sens. Parmi les trois grands comiques du muet, Harold Lloyd fut le seul à tant se baser sur un public-test pour modeler le contenu de ses films. Cet exemple démontre que le procédé a ses limites…

The Freshman
Harold LLoyd dans Vive le sport! de Fred C. Newmeyer  et Sam Taylor.

9 mai 2018

Si j’étais le patron (1934) de Richard Pottier

Si j'étais le patronOuvrier dans une usine automobile, Henri Janvier a inventé chez lui un silencieux révolutionnaire. Il a ainsi réussi là où l’ingénieur de son usine échoue depuis des années. Son intention est de montrer son invention à la direction mais ce n’est pas si facile…
Si j’étais le patron est le premier long métrage de Richard Pottier, alors âgé de 28 ans. C’est aussi l’un des premiers scénarios de Jacques Prévert pour le cinéma, co-signant ici avec André Cerf et René Pujol. Il s’agit d’une comédie légère se déroulant dans le monde du travail, mettant en vedette « le sens commun », un thème que l’on retrouve beaucoup dans les comédies américaines de la même époque. L’ensemble est un peu inégal : de nombreuses scènes sont parfaitement écrites et se révèlent assez jubilatoires mais la grande scène de la fête et de la soulographie qui suit paraît bien longue. La réalisation de Richard Pottier est classique mais sans faille et l’interprétation est excellente, avec des seconds rôles vraiment savoureux. Un beau début pour un réalisateur qui sera en suite quelque peu inégal.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fernand Gravey, Max Dearly, Mireille Balin, Charles Dechamps, Palau, Pierre Larquey
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Si J'étais le patron
Mireille Balin et Fernand Gravey dans Si j’étais le patron de Richard Pottier.

Si j'étais le patron
Georges Vitray et Max Dearly dans Si j’étais le patron de Richard Pottier.