29 mars 2023

Rush (2013) de Ron Howard

RushLe Britannique James Hunt et l’Autrichien Niki Lauda, deux talentueux pilotes, se rencontrent au début des années 1970 alors que tous deux courent en Formule 3. Hunt est un personnage fêtard qui multiplie les conquêtes féminines. Lauda au contraire est un pilote sérieux et très professionnel…
Rush est un film dramatique américain coproduit et réalisé par Ron Howard. Le scénario, écrit par le britannique Peter Morgan, évoque la rivalité opposant les deux pilotes, rivalité qui a atteint son paroxysme lors de la saison de Formule 1 de 1976. Sans abuser des scènes de course,  le récit se montre très prenant avec de nombreux évènements pittoresques mais aussi tragiques. Pour ce faire, le scénariste n’hésite pas à faire de grandes ellipses pour se concentrer sur des moments forts qui frappent les esprits. Il a bien utilisé l’opposition des caractères pour nourrir son récit. Les dialogues sonnent justes, il n’y a pas d’effets inutiles de dramatisation. La réalisation de Ron Howard est parfaite. Tout cela est étonnamment excellent. L’un des meilleurs films sur la course automobile.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Chris Hemsworth, Daniel Brühl, Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara, Pierfrancesco Favino
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RushChris Hemsworth et Daniel Brühl dans Rush de Ron Howard.

RushDaniel Brühl et Chris Hemsworth dans Rush de Ron Howard.

21 janvier 2023

Foxcatcher (2014) de Bennett Miller

FoxcatcherLorsque le médaillé d’or olympique Mark Schultz est invité par le riche héritier John du Pont à emménager dans sa magnifique propriété familiale pour aider à mettre en place un camp d’entraînement dans l’optique des JO de Séoul de 1988, Schultz saute sur l’occasion : il espère pouvoir concentrer toute son attention sur son entraînement et ne plus souffrir d’être constamment éclipsé par son frère, Dave…
Foxcatcher est un film américain réalisé par Bennett Miller. Inspiré de faits réels, il raconte l’histoire « tragique et fascinante de la relation improbable entre un milliardaire excentrique et deux champions de lutte » (dixit l’argumentaire).  Tragique, cette histoire l’est, même s’il faut attendre la fin pour la percevoir ainsi. Fascinante, j’en suis moins sûr : j’ai eu toutes les peines du monde à m’y intéresser. Le cinéaste insiste lourdement sur la difficulté à saisir la personnalité de John du Pont et sur l’impossible mixité de deux mondes : il multiplie les scènes pour montrer que le lutteur est mal à l’aise chez les Du Pont et que John E. du Pont est mal à l’aise face au lutteur. L’ensemble est beaucoup trop long. La performance des acteurs est remarquable mais, là aussi, un peu trop appuyée. La critique a réservé un très bon accueil au film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve Carell, Channing Tatum, Mark Ruffalo, Sienna Miller, Vanessa Redgrave, Anthony Michael Hall
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FoxcatcherChanning Tatum et Steve Carell dans Foxcatcher de Bennett Miller.

21 septembre 2022

Le Grand Bleu (1988) de Luc Besson

Le Grand BleuLe français Jacques Mayol et l’italien Enzo Molinari sont amis depuis l’enfance mais rivaux dans le sport. Ils vont s’affronter à plusieurs reprises aux championnats du monde de plongée en apnée…
Le Grand Bleu est un film franco-italien coécrit, coproduit et réalisé par Luc Besson. C’est son troisième long métrage. Projet colossal ayant nécessité deux ans d’écriture et neuf mois de tournage, Le Grand Bleu est très librement inspiré des vies de Jacques Mayol et Enzo Maiorca, célèbres champions de plongée en apnée, ainsi que de la propre enfance de Luc Besson. Son immense succès en France, alimenté par l’identification des adolescents au personnage interprété par Jean-Marc Barr, a donné du travail aux sociologues mais le film est plus qu’un simple film générationnel. Luc Besson sait créer des images fortes et surtout, il a su donner une dimension mystique à cette passion de la plongée pour en faire une tentative de communion avec la nature. On peut reprocher au film sa simplicité, son caractère enfantin, mais il s’agit de la simplicité des contes merveilleux. Car c’est bien d’un conte qu’il s’agit. La photographie est très belle. Hormis quelques exceptions notoires, la critique rejeta majoritairement le film, parfois avec véhémence (des sifflets fusèrent lors de sa projection à Cannes). Plus de neuf millions d’entrées en France. La musique d’Eric Serra connut le même succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Rosanna Arquette, Jean-Marc Barr, Jean Reno, Paul Shenar, Sergio Castellitto, Jean Bouise, Marc Duret, Griffin Dunne
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Remarques :
* Une version longue, rallongée de 50 mm, est sortie en 1989.
* Le film n’eut pas le même succès à l’étranger. A noter, qu’aux Etats Unis, le film fut distribué avec un happy end rajouté (le dauphin ramène le plongeur à la surface).
* Enzo Maiorca n’apprécia guère le portrait qui était fait de lui. Il déposa une plainte pour diffamation contre Luc Besson qui bloqua la sortie du film en Italie. Le film ne put y être distribué qu’en 2002, dans une version abrégée . Parmi les scènes coupées, on trouve celle dans laquelle Enzo se fait payer pour sauver la vie d’un homme qui est en train de se noyer, la représentation dégradante de la mère d’Enzo, et la caricature d’Enzo en mangeur de pâtes.

Le Grand BleuJean-Marc Barr dans Le Grand Bleu de Luc Besson.
Le Grand BleuRosanna Arquette, Jean Reno et Jean-Marc Barr dans Le Grand Bleu de Luc Besson.

9 mars 2019

Battle of the Sexes (2017) de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Battle of the SexesEn 1973, la joueuse de tennis Billie Jean King, qui vient d’être classée numéro 1 mondiale, refuse le principe de recevoir des primes huit fois moindres que les hommes alors les finales féminines attirent autant de public. Avec quelques joueuses, elle crée la Women’s Tennis Association…
Battle of the Sexes est le surnom donné à une très célèbre rencontre de tennis qui a vu Billy Jean King gagner face au bravache Bobby Riggs, ex-numéro un mondial, qui à 55 ans affirmait qu’aucune joueuse en exercice ne pouvait le battre. Ce match a beaucoup servi le féminisme, la reconnaissance du lesbianisme et aussi le tennis en général, qui a bénéficié de retransmissions télévisées plus systématiques après ce match. Le duo Jonathan Dayton et Valerie Faris (connu pour Little Miss Sunshine) nous fait revivre cet évènement de façon très vivante. Le plus remarquable dans le film est qu’il n’y a aucune lourdeur dans la démonstration, rien qui ne paraisse exagéré. Emma Stone et Steve Carell ressemblent étonnamment à leur modèle et beaucoup d’humour passe par ce dernier : son personnage est, outre un macho assumé, un incorrigible parieur qui ne prend rien au sérieux. Bien équilibré, l’ensemble est aussi plaisant qu’édifiant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough, Natalie Morales, Sarah Silverman, Bill Pullman
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Remarques :
* Le machisme a la vie dure et refait toujours surface : 40 ans plus tard, une rumeur, relayée par la chaine de télévision ESPN en 2013, prétend que Bobby Riggs s’est volontairement laissé battre pour une obscure histoire de dette vis-à-vis de la Mafia.

Battle of the sexes
Emma Stone et Steve Carell dans Battle of the Sexes de Jonathan Dayton, Valerie Faris.

Billy Jean King et Bobby Riggs
Les véritables Billy Jean King et Bobby Riggs, ici en 1973.

11 mai 2018

Vive le sport! (1925) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Titre original : « The Freshman »

Vive le sport!Jeune étudiant, Harold Lamb arrive dans une nouvelle université. Il aimerait devenir très populaire comme l’étudiant de seconde année qu’il admire. Pour ce faire, il va aimerait faire partie, comme lui, de l’équipe de football américain de l’université…
The Freshman est l’un des films les plus connus d’Harold Lloyd : il connut un très grand succès à sa sortie, rivalisant alors avec The Gold Rush de Chaplin, et il est considéré par certains comme le meilleur film du comique à lunettes. Même sans être d’accord avec cette dernière affirmation, on ne peut que constater que la construction est sans faille et la réalisation parfaite. Le style d’humour est toutefois très classique, basé sur l’embarras du jeune homme objet de moqueries de ses congénères malveillants. Il y a toutefois de belles trouvailles, tel le discours avec un chaton dans le pull ou le costume non terminé ;  le match final est fort bien réglé. Le film a failli être détruit à la suite d’une action en justice sur la paternité de l’idée de base du scénario. Heureusement, Harold Lloyd eut finalement gain de cause. (Film muet)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Brooks Benedict
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Remarque :
* Pour la grande scène du bal Fall Frolic, Harold Lloyd avait invité nombre de ses amis et membres de sa famille pour faire les invités à la fête. A noter qu’initialement dans cette scène, Harold ne perdait pas son pantalon mais, lors des séances-tests, ce fut le public qui réclama qu’il perdit aussi son pantalon. Harold Lloyd n’hésita à retourner en studio pour compléter la scène en ce sens. Parmi les trois grands comiques du muet, Harold Lloyd fut le seul à tant se baser sur un public-test pour modeler le contenu de ses films. Cet exemple démontre que le procédé a ses limites…

The Freshman
Harold LLoyd dans Vive le sport! de Fred C. Newmeyer  et Sam Taylor.

19 novembre 2017

Vainqueur du destin (1942) de Sam Wood

Titre original : « The Pride of the Yankees »
Autre titre français : « La fierté des Yankees »

Vainqueur du destinProduit par Sam Goldwyn, The Pride of the Yankees retrace la vie de Lou Gehrig (1903-1941), brillant joueur américain de baseball dont la carrière fut stoppée brutalement par la maladie. Son discours d’adieu au Yankee Stadium est connu de tous les américains (« Today I consider myself the luckiest man on the face of the earth. », « Aujourd’hui je me considère comme le plus heureux des hommes ») et, comme l’annonce un texte en préambule, sa vie et ses valeurs morales (simplicité et modestie) sont « une source d’inspiration » pour tous. Sam Goldwyn ne voulait pas que le baseball ait une place trop grande dans le film et effectivement l’accent est mis sur l’histoire personnelle et sentimentale de Gehrig. L’ensemble est nimbé de mièvrerie et il est bien difficile de s’intéresser à tous ces petits épisodes qui se veulent charmants. Il faut attendre le fameux discours final pour être ému. Sur le fond, nous retrouvons les thèmes très américains de l’homme simple qui accomplit de grandes choses et du triomphe de la volonté. Bien qu’un peu âgé pour le rôle, Gary Cooper fait une belle prestation. Le film sera onze fois nominé aux Oscars (mais n’en remportera qu’un seul, pour le montage). Un film bien ennuyeux mais qui bénéficie toujours d’une belle cote d’amour outre-Atlantique.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Gary Cooper, Teresa Wright, Walter Brennan, Dan Duryea
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Remarques :
* Lou Gehrig était atteint de la maladie de Charcot qui porte désormais son nom aux États-Unis et au Québec (maladie de Lou-Gehrig).

* Gary Cooper ne pratiquait pas le baseball et, surtout, était incapable de manier la batte comme Gehrig qui était gaucher. C’est le monteur Daniel Mandell qui trouva la solution : inverser l’image sur les quelques plans où on voit Cooper swinguer la batte (numéros et noms sur les maillots furent donc écrits à l’envers). Cette affirmation est toutefois contestée aujourd’hui. Il n’y aurait en fait qu’un ou deux plans effectivement inversés.

Pride of the Yankees
Gary Cooper et Babe Ruth (qui joue son propre rôle) dans Vainqueur du destin de Sam Wood.

16 octobre 2017

Rollerball (1975) de Norman Jewison

RollerballDans un avenir proche, les nations ont disparu en même temps que les guerres. La paix et le progrès sont généralisés, le travail est réduit. Des « corporations » aux dirigeants anonymes gèrent les besoins essentiels. Un sport assez violent, le Rollerball, est très populaire. Jonathan E., le capitaine de l’équipe de Houston, est l’indétrônable star mondiale de ce sport. Pourtant, l’un des organisateurs lui demande de prendre sa retraite… Rollerball est un film qui n’a pas très bonne réputation. Il fut mal compris à sa sortie du fait de sa violence, accusé de l’étaler sous le prétexte de la combattre. Pourtant, il recèle une intéressante réflexion sur le sport-spectacle qui concentre ici tout ce que la société a écarté (notamment la violence) pour devenir l’un des piliers fondamentaux de sa cohésion. L’analogie avec les jeux du cirque de la société romaine est visiblement recherchée, le stade de Rollerball rappelle indéniablement le Colisée. D’autres points, plus courants dans la science-fiction de prospective, sont soulevés : l’abandon du droit de regard sur les décisions majeures, le nivellement des individus, ou encore l’idée que la prépondérance du groupe sur l’individu seraient des prix à payer pour le progrès social. Rollerball s’inscrit parfaitement dans la science-fiction des années soixante-dix où, contrairement aux deux décennies précédentes, le pessimisme est de rigueur : dans l’esprit, il est ainsi assez proche de THX 1138 (1972), Orange mécanique (1971) ou autres Soleil vert (1973). Sur le plan visuel, la vision du futur qu’il nous propose a certes plutôt mal vieilli car elle nous paraît aujourd’hui très marquée par les années soixante-dix. En revanche, Jewison a judicieusement utilisé la musique classique et le décalage qu’elle engendre fonctionne toujours aujourd’hui. Rollerball a été copié maintes fois par la suite, pour des films mettant en scène des sports futuristes violents, des films de moindre intérêt.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: James Caan, John Houseman, Maud Adams, John Beck, Ralph Richardson
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Remarques :
* Le film a entièrement été tourné en Allemagne. Tous les spectateurs et autres figurants sont donc allemands.
* L’histoire est censée se dérouler en 2018.
* Le Rollerball peut être décrit comme un mélange de football américain, de hockey sur glace, de rugby et de cyclisme de poursuite.
* Remake :
Rollerball de John McTiernan (2002) avec Chris Klein et Jean Reno, film d’action violent de moindre intérêt.

Rollerball
James Caan dans Rollerball de Norman Jewison.

Rollerball
James Caan et Maud Adams dans Rollerball de Norman Jewison.

Rollerball

11 mars 2014

Easy Living (1949) de Jacques Tourneur

Easy LivingPete Wilson est le meilleur joueur de football de son équipe, au sommet de la gloire pour le grand plaisir de sa femme Liza qui voit en lui un moyen d’atteindre la réussite sociale. Une grande partie de l’argent qu’il gagne est englouti dans la société de décoration intérieure qu’elle tente de monter… Adapté d’une histoire écrite par Irwin Shaw, Easy Living n’a pas très bonne réputation. Les déclarations de Jacques Tourneur lui-même, exprimant son aversion pour le film, y ont certainement contribué (1). Pourtant, il ne manque pas de qualités. Cette parabole sur le monde du sport est aussi une vision de la société américaine où l’homme n’est qu’un pion sans réel pouvoir sur sa propre vie. Cette vision paraît encore plus désenchantée si l’on considère ce personnage du pseudo-mécène, homme d’une caste supérieure qui s’amuse à regarder se débattre ses congénères. Si le film comporte quelques faiblesses notamment sur le plan du déroulement (sautes brutales) et sur le plan de l’interprétation (Lizabeth Scott n’est pas dans la bonne tonalité), Easy Living n’en reste pas moins fort bien mis en scène et photographié, avec une noirceur élégamment distillée. Il a aussi pour lui d’être assez original comme en témoigne sa fin, un peu expédiée, peut-être, mais surprenante, sans aucun doute.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Victor Mature, Lucille Ball, Lizabeth Scott, Sonny Tufts, Lloyd Nolan
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Remarques :
* Cet Easy Living de Jacques Tourneur (RKO) n’a absolument aucun lien avec le Easy Living de Mitchell Leisen (1937), par ailleurs une excellente comédie de la Paramount.
* La nouvelle d’Irwin Shaw s’intitule An Education of the Heart. L’adaptation a été écrite par Charles Schnee, scénariste qui a travaillé pour Hawks, Wellman, Ray et Minnelli.

(1) Jacques Tourneur avait du accepter le sujet car il devait un dernier film à la RKO. Il a déclaré n’avoir jamais vu un match de football avant de réaliser ce film et qu’il n’avait aucun intérêt envers ce sport.

12 octobre 2013

Folies olympiques (1932) de Edward F. Cline

Titre original : « Million Dollar Legs »

Folies olympiquesDans la petite république de Klopstokio, les caisses sont vides. Pour éviter d’être renversé par ses adversaires, le président (W.C. Fields) forme une équipe olympique pour participer aux jeux de Los Angeles. En effet, tous les habitants sont de grands sportifs aux capacités étonnantes. Mais les comploteurs engagent l’intrigante Mata Machree, la femme à laquelle aucun homme ne résiste, pour les faire échouer… Million Dollar Legs est un film étonnant. C’est certainement le film où W.C. Fields pousse le plus loin l’humour nonsense. Il va plus loin que les Marx Brothers qui n’aurait certainement pas renié un tel film. On peut même parler d’humour surréaliste Folies olympiques (d’ailleurs le film a été applaudi par Man Ray). Le scénario a été écrit par le jeune (22 ans) Joseph Mankiewicz, avec l’aide d’Henry Myers. Le futur réalisateur a laissé sa créativité s’exprimer pour créer des situations totalement loufoques. Million Dollar Legs est assez court, 64 minutes, et le rythme est enlevé, il n’y a pas de temps mort. L’humour de Million Dollar Legs a totalement dérouté le public américain de l’époque qui l’a ignoré mais le film connut un certain succès en Europe, notamment en France. Aujourd’hui, sa vision étonne encore : une belle petite perle d’humour surréaliste.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Oakie, W.C. Fields, Andy Clyde, Lyda Roberti, Susan Fleming, Ben Turpin
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Remarques :
* Propos de Joseph L. Mankiewicz : « Million Dollar Legs passa à Paris pendant deux ans, tandis qu’en Amérique il était pratiquement inconnu et l’est resté. Personne n’en a entendu parler, sauf les gens du Museum of Modern Art. Cependant, pendant des années, la réputation que j’avais en tant que scénariste venait de ce film et de son succès en France. » (Entretien pour les Cahiers du Cinéma n°178, mai 1966)

* C’est parce que les jeux olympiques se tenaient à Los Angeles en 1932 que la Paramount eut l’idée de commander un scénario exploitant cet évènement.

Homonyme :
Million Dollar Legs de Nick Grinde et Edward Dmytryk (1939), comédie de la Paramount avec Betty Grable sans autre point commun que le titre (et qu’il y est aussi question de sport). Le fait de réutiliser le titre montre le désintérêt total de la Paramount pour la comédie de W.C. Fields.

3 novembre 2012

La régate (2009) de Bernard Bellefroid

La régateAlexandre, 15 ans, vit seul avec un père violent et mal dans sa peau. Comme échappatoire, Alexandre pratique intensément l’aviron et espère gagner les championnats de Belgique… S’inspirant de son propre vécu, le réalisateur belge Bernard Bellefroid dresse un double portrait, celui de cet adolescent qui cherche à se construire et celui de son père qui a l’impression de ne pas y être parvenu. Il sait éviter tout excès, tout effet de dramatisation, son récit sonne très vrai. Il faut aussi noter les belles interprétations de Joffrey Verbruggen et de Thierry Hancisse, empreintes de force et sans ostentation. La régate est un film fait avec beaucoup de sensibilité.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Joffrey Verbruggen, Thierry Hancisse, Sergi López, David Murgia
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