17 octobre 2018

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages (1968) de Michel Audiard

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvagesA la suite d’un hold-up, une cargaison de lingots d’or passe de mains en mains. La jeune délurée Rita croit parvenir à s’en approprier une partie mais elle s’est associée à Charles qui ne s’avère pas fiable du tout. Pour le récupérer, elle fait appel à sa tante Léontine dont les méthodes expéditives sont craintes de tous…
Après avoir signé de nombreux scénarios et dialogues, Michel Audiard décide de passer derrière la caméra. Le scénario est bien entendu de son cru, écrit avec l’aide d’Henri Viard et de Jean-Marie Poiré. Le titre à rallonge (novateur pour l’époque) Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages annonce bien la couleur : l’histoire est totalement farfelue et tout ce petit monde va passer son temps à se tirer dessus, joyeusement et avec du style. Michel Audiard parsème le tout de ses dialogues hauts en couleur pour notre plus grand plaisir et nous apprend au passage la différence entre une métaphore et une périphrase (1). Françoise Rosay réussit une composition pleine d’humour assez inattendue et Marlène Jobert, ici dans l’un de ses premiers rôles, campe une jeune femme aussi sexy qu’amorale. La réalisation est un peu brouillonne sans que cela soit gênant. L’ensemble reste savoureux cinquante ans après sa sortie, avec un fort parfum de fin des années soixante du meilleur effet.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Françoise Rosay, Bernard Blier, Marlène Jobert, André Pousse, Paul Frankeur, Robert Dalban
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Audiard sur le site IMDB.

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Remarques :
(1) (Bernard Blier) – Attention ! J’ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier ! L’aigle va fondre sur la vieille buse !
(sbire 1 à sbire 2) – C’est chouette comme métaphore, non?
(sbire 2) – Ce n’est pas une métaphore, c’est une périphrase.
(sbire 1) – Oh ! Fais pas chier!…
(sbire 2) – Ça, c’est une métaphore.

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
Bernard Blier et Marlène Jobert dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard.

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages
Françoise Rosay et Bernard Blier dans Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard.

13 mai 2018

De l’or en barres (1951) de Charles Crichton

Titre original : « The Lavender Hill Mob »

De l'or en barresA Rio de Janeiro, Mister Holland mène grand train, distribuant des liasses de billets avec largesse. Il raconte à son voisin de table comment il en est arrivé là en une année. A Londres, il n’était qu’un modeste employé de banque sans envergure…
The Lavender Hill Mob fait partie de la grande période des studios anglais Ealing. L’idée de base du scénario de T.E.B. Clarke est de faire faire le holdup le plus audacieux qui soit par des individus très ordinaires. L’humour repose  sur le décalage entre l’apparente bonne tenue des personnages et leurs « petits dérapages ». Le film se déroule sans offrir vraiment de surprise, c’est un peu son défaut, mais il comporte de belles trouvailles comme cette course-poursuite dans le musée de la police ou encore les voitures-radios. Il y a ainsi plusieurs séquences qui sont des petites merveilles. Et nous avons une belle surprise à la toute fin. Bien que ce ne soit pas vraiment la meilleure comédie sortie des studios Ealing, The Lavender Hill Mob est l’une des plus populaires.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alec Guinness, Stanley Holloway, Sidney James, Alfie Bass
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Remarques :
* T.E.B. Clarke a été oscarisé pour son scénario.
* Lavender Hill est un quartier de Battersea à Londres (traduction littérale du titre : La Populace de Lavender Hill)

Lavender Hill Mob
Stanley Holloway et Alec Guinness dans De l’or en barres de Charles Crichton.

Lavender Hill Mob
Stanley Holloway et Alec Guinness dans De l’or en barres de Charles Crichton.

Lavender Hill Mob
Alec Guinness et Audrey Hepburn dans De l’or en barres de Charles Crichton. Alec Guinness aurait aimé qu’Audrey Hepburn ait un grand rôle dans The Lavender Hill Mob mais la jeune actrice était indisponible. Il s’est arrangé pour qu’elle puisse y faire tout de même une très courte apparition en début de film.

18 mars 2018

Goldfinger (1964) de Guy Hamilton

GoldfingerJames Bond est chargé d’enquêter sur un certain Goldfinger, un milliardaire obsédé par l’or. L’homme va se révéler être bien plus dangereux qu’escompté…
C’est avec ce troisième volet de ses aventures que le mythe James Bond  prend une ampleur inégalée. Les producteurs réalisent un sans-faute commercial par une habile campagne de préparation et en plaçant la majorité de l’intrigue aux Etats-Unis afin de gagner définitivement le public américain. Cet épisode ancre définitivement les ingrédients et le style de la série.  L’histoire est bien équilibrée et les innombrables invraisemblances n’ont aucune importance car elles nourrissent le « rêve ». Le détachement, très empreint de flegme britannique, est toujours de mise : le méchant a des rapports très courtois avec l’agent secret tout en ayant la ferme intention de le tuer. Le modernisme est encore plus poussé avec l’utilisation d’un laser (peu connu à cette époque) et l’introduction de l’Aston Martin aux multiples gadgets. Guy Hamilton a une approche sans doute moins esthétique que Terence Young mais se montre efficace dans sa réalisation : il sait indéniablement créer des scènes fortes qui restent dans les esprits. Goldfinger est sans doute le premier blockbuster du cinéma moderne : le succès fut en effet fulgurant et planétaire, James Bond devint un phénomène de société. Pour un film britannique (c’est à dire non américain), c’est vraiment assez unique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Gert Fröbe, Honor Blackman, Shirley Eaton, Tania Mallet, Harold Sakata, Bernard Lee
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Remarques :
* Quelques semaines avant la sortie du film, Ian Fleming décédera d’une crise cardiaque durant une partie de golf.
* Gert Fröbe est doublé (par Michael Collins) car l’acteur allemand ne parle pas anglais (contrairement à ce qu’on avait affirmé à Guy Hamilton).
* La majorité du tournage s’est déroulé en Angleterre. Sean Connery n’a même pas mis les pieds aux Etats-Unis pour le tournage.

GoldfingerDean Connery dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerGert Fröbe dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerHonor Blackman (ex-Avengers) dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerHarold Sakata dans Goldfinger de Guy Hamilton.

GoldfingerL’Aston Martin DB5  de James Bond dans Goldfinger de Guy Hamilton.
(Le modèle réduit Corgi Toys de cette Aston Martin allait faire la joie de toute une génération de jeunes bambins.)

 

8 décembre 2017

Braquage à l’italienne (2003) de F. Gary Gray

Titre original : « The Italian Job »

Braquage à l'italienne
A Venise, un groupe de six hommes, aux compétences complémentaires, réussit sans violence un coup très audacieux et font main basse sur quelque deux cents lingots d’or. Mais  la séparation du groupe ne se passe aussi bien que prévu…
Braquage à l’italienne est un remake de L’or se barre (The Italian Job) de Peter Collinson (1969), un film resté dans les esprits pour la folle cavalcade de trois Austin Mini dans des lieux les plus inattendus. Nous retrouvons bien entendu ces trois petits bolides dans cette version modernisée pour une course folle, nourrie d’une bonne dose de technologie en plus. Braquage à l’italienne se veut être un film de divertissement, au scénario volontairement simple où la vraisemblance n’est pas indispensable. Il est effectivement plaisant et se regarde sans déplaisir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mark Wahlberg, Charlize Theron, Donald Sutherland, Jason Statham, Seth Green, Yasiin Bey, Edward Norton
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The Italian Job
Mark Wahlberg et Charlize Theron dans Braquage à l’italienne de F. Gary Gray.

The Italian Job
Les trois Minis de Braquage à l’italienne de F. Gary Gray.