17 août 2017

Kaili Blues (2015) de Bi Gan

Titre original : « Lu bian ye can »

Kaili BluesChen est médecin dans une petite clinique de Kaili, ville brumeuse et humide de la province subtropicale du Guizhou. Il décide de partir à la recherche de son neveu Weiwei que son frère a semble-t-il vendu. Il est également chargé par sa collègue âgée de porter des souvenirs à son ancien amant qui agonise (1)… S’il est des films dont le propos est difficile à percevoir, Kaili Blues fait partie d’entre eux. Je dois avouer que lorsque le titre est apparu (à la 29e minute!), j’étais toujours dans le brouillard le plus complet quant à savoir ne serait-ce que le sujet du film. Il s’agit presque d’un puzzle à reconstituer car le jeune cinéaste chinois entremêle les périodes temporelles, passé, présent et futur, et il faudrait revoir le film une seconde fois pour tout remettre en place (Chen raconte en partie son histoire à la coiffeuse peu avant la fin). L’intérêt d’une telle complexité et le message poétique voire philosophique vus par la plupart des critiques m’ont totalement échappé. Pour son premier long métrage, Bi Gan réalise de longs plans-séquences, s’écartant parfois de la scène pour mieux la retrouver, ce qui accentue l’impression de caractère insaisissable de Kaili Blues.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Yongzhong Chen
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Kaili Blues
Yongzhong Chen dans Kaili Blues de Bi Gan.

(1) suite et fin du résumé : En chemin, il arrive dans un étrange village (Dang Mai) où différentes périodes temporelles se télescopent : passé, présent et futur. Arrivé enfin à destination à Zhenyuan, il trouve son neveu mais décide de le laisser vivre sa vie. L’amant de sa collègue est déjà mort.

16 août 2017

Les Bêtises (2015) de Rose Philippon et Alice Philippon

Les bêtisesFrançois, la trentaine, lunaire et maladroit, est un enfant adopté. Pour rencontrer sa mère biologique, il s’introduit dans une fête organisée chez elle, se faisant passer pour un serveur… Pour leur premier long métrage, Rose Philippon et sa sœur Alice se sont livrés à un exercice difficile : tenter de renouer avec la tradition de la comédie poétique. C’est un exercice difficile car il nécessite de doser parfaitement les différents ingrédients, notamment le burlesque. Elles n’y sont pas vraiment parvenues. Il y a toutefois quelques bons moments dans ce premier essai mais l’ensemble manque d’unité, les éléments qui le composent paraissant plus juxtaposés que fondus. Jérémie Elkaïm, très bien dans son personnage, et Sara Giraudeau font de belles prestations. Les Bêtises reste un premier long métrage prometteur.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jérémie Elkaïm, Sara Giraudeau, Jonathan Lambert, Anne Alvaro, Alexandre Steiger, Jacques Weber
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Les Bêtises
Jérémie Elkaïm et Sara Giraudeau dans Les bêtises de Alice Philippon et Rose Philippon.

15 août 2017

Je suis une légende (2007) de Francis Lawrence

Titre original : « I Am Legend »

Je suis une légendeLe docteur Robert Neville, officier de l’armée des États-Unis, est le seul survivant d’une pandémie. Le jour, il erre dans les rues désertes de New York chassant les animaux, la nuit il se barricade dans sa maison pour rester hors d’atteinte d’humains mutants…
Le classique de la littérature de science-fiction de Richard Matheson, Je suis une légende, ferait-il partie de ces romans inadaptables à l’écran ? Cette troisième tentative n’est guère plus intéressante que les deux premières. L’accent est une fois encore mis sur l’effroi engendré par les créatures alors que le roman est une réflexion sur la monstruosité, l’anormalité et le renversement possible de ces notions. Rien de tout cela dans ce film qui se réduit à une bataille contre des mutants avec effets spéciaux réglementaires. Le dénouement et la signification-même du titre ont été modifiés pour rentrer dans le moule hollywoodien (une fin alternative a toutefois été tournée un peu plus dans l’esprit dans du livre). Tout cela n’a pas beaucoup d’intérêt pour les amateurs de science-fiction.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Will Smith, Alice Braga
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I am a legend
Will Smith et la chienne Kona dans Je suis une légende de Francis Lawrence.

Précédentes adaptations :
* Je suis une légende (The Last Man on Earth) de Sidney Salkow et Ubaldo Ragona (1964) avec Vincent Price. Richard Matheson avait contribué au scénario (sous le pseudonyme Logan Swanson).
* Le Survivant (The Omega Man) de Boris Sagal (1971) avec Charlton Heston en roi de la gâchette.

13 août 2017

Une nouvelle année (2014) de Oksana Bychkova

Titre original : « Eshche odin god »

Une nouvelle annéeMoscou, hiver 2013. Jeune provincial déraciné, Igor fait le taxi de nuit, clandestinement. Il est marié à la pétillante Zhéna qui vient de trouver un emploi de graphiste dans un magazine en ligne. Igor se sent vite dépassé par cette nouvelle vie et le décalage entre eux grandit… Une nouvelle année est l’adaptation actualisée d’un roman du dramaturge Alexandre Volodine, l’un des disciples de Tchekhov. Il s’agit du cinquième long-métrage de la réalisatrice russe Oxana Bychkova, le premier à sortir en France. Ce couple est bien entendu une métaphore de la Russie contemporaine, tiraillée entre ses traditions et l’ouverture à la modernité. La réalisatrice procède par petites touches, nous fait suivre le couple dans certaines de leurs activités quotidiennes qui montrent leurs différences : quand elle essaie de lui faire acheter un blouson jaune, lui préfère un blouson classique noir qui « le fait ressembler à un vigile ». Certaines scènes paraissent vraiment très longues. Le dénouement est toutefois d’un bel optimisme.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nadya Lumpova, Aleksey Filimonov, Natalya Tereshkova
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Remarque :
* Les deux acteurs principaux sont tombés amoureux l’un de l’autre pendant le tournage.

Une nouvelle année
Aleksey Filimonov et Nadya Lumpova dans Une nouvelle année de Oksana Bychkova.

11 août 2017

Les Frères Karamazov (1958) de Richard Brooks

Titre original : « The Brothers Karamazov »

Les frères KaramazovHomme vulgaire et sans principe, Fiodor Karamazov a trois fils très différents : Alexeï est un homme de foi, Ivan est un intellectuel matérialiste et athée, Dimitri est un militaire chez qui le vice et la vertu se livrent une grande bataille. Les tensions sont fortes entre le père et chacun de ses fils… Richard Brooks réalisant une adaptation de Dostoïevski, cela a de quoi surprendre car l’univers habituel du réalisateur américain semble bien éloigné de « l’âme russe ». Pourtant, son adaptation se révèle assez réussie. Elle est en tous cas fidèle avec une bonne retranscription du caractère exalté des personnages. Yul Brynner est Dimitri, le personnage ici le plus complexe dont il montre bien le caractère tourmenté. Richard Brook a toutefois un peu plus de mal à dépasser le niveau conflictuel familial pour restituer toute la dimension métaphysique du roman. On ressent bien les hésitations, les tiraillements de la conscience des personnages, mais cela reste timide. Les questionnements sur l’existence de Dieu et sur le fondement de la morale sont toutefois esquissés. La reconstitution est bien réalisée et l’on remarque un bon travail sur la couleur. Le film n’a pas connu le succès et il est généralement (trop) sévèrement jugé aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Yul Brynner, Maria Schell, Claire Bloom, Lee J. Cobb, Albert Salmi, William Shatner, Richard Basehart
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Les Frères Karamazov
Richard Basehart, Yul Brynner, William Shatner et Lee J. Cobb (allongé) dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
Maria Schell et Claire Bloom dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
Richard Basehart, Lee J. Cobb, Yul Brynner, Albert Salmi et William Shatner dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
Yul Brynner et Maria Schell dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
William Shatner et Lee J. Cobb dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Remarque :
– La distribution est particulièrement cosmopolite ce qui contribue, sans aucun doute, à la crédibilité du film : Yul Brynner est originaire de l’île de Sakhaline à l’extrême-est de la Russie, Maria Schell est née à Vienne, Claire Bloom est née à Londres, Lee J. Cobb est né à New York et William Shaftner est né à Montréal.

Autres versions :
Les frères Karamazov (Die Brüder Karamasoff) de Carl Froelich et Dimitri Buchowetzki (1921) avec Emil Jannings
Der Mörder Dimitri Karamasoff de Erich Engels et Fyodor Otsep (1931) avec Fritz Kortner
Les frères Karamazov (I fratelli Karamazoff) de Giacomo Gentilomo (1947) avec Fosco Giachetti
Bratya Karamazovy de Ivan Pyrev et Kirill Lavrov (1969)

10 août 2017

La Ruée (1932) de Frank Capra

Titre original : « American Madness »

La RuéeLe directeur d’une grande banque est contesté par son conseil d’administration car il octroie trop de prêts. Parallèlement, l’un de ses caissiers subit le chantage d’un gangster pour des dettes de jeu… Tourné au moment-même où Roosevelt introduisait le New Deal, cet American Madness de Frank Capra en reprend certains des thèmes, notamment l’idée que l’argent doit circuler pour relancer l’économie au lieu de dormir dans des coffres de banque. C’est aussi l’un des premiers films à traiter de la panique financière qui avait secoué le pays deux ans plus tôt. Le scénario, signé Robert Riskin, est tout à fait dans l’esprit de nombreux films de Capra avec notamment cette grande foi en l’individu. Sur de nombreux plans, il préfigure It’s a wonderful Life que le réalisateur tournera en 1946. Capra a opté pour des solutions audacieuses au montage, notamment en accélérant certains plans, d’environ un tiers : le rythme est particulièrement enlevé. Walter Huston est assez remarquable dans le rôle du banquier.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Huston, Pat O’Brien, Kay Johnson, Constance Cummings, Gavin Gordon
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Remarque :
Le film a été commencé par Allen Dwan avant d’être rapidement remplacé par Capra qui reprit tout à zéro. Allan Dwan réalisera The Inside Story en 1948 sur un thème assez similaire.

American Madness
Pat O’Brien et Walter Huston dans La Ruée de Frank Capra.

9 août 2017

Journal intime (1993) de Nanni Moretti

Titre original : « Caro diario »

Journal intime1. En plein mois d’août, Nanni Moretti se plait à sillonner les rues de Rome vidé de ses habitants sur sa Vespa. 2. Nanni Moretti parcourt les îles Eoliennes à la recherche d’un coin tranquille pour écrire un scénario. 3. Nanni Moretti va de médecin en médecin pour trouver un remède à des démangeaisons… Nanni Moretti se met en scène dans trois sketches où il parle à son Journal intime. Dans ce film assez personnel, le réalisateur a trouvé un ton très original, proche l’improvisation avec une bonne dose d’humour. C’est le premier sketch qui est le plus réussi, celui où la caméra le suit sur son scooter avec son casque blanc, une image devenue presque iconique. C’est un collage de différentes scènes sans suite narrative où il place commentaires sarcastiques et observations pertinentes mais aussi quelques futilités amusantes. Cinéma, sociologie et urbanisation, et même la danse sont les sujets abordés.  Le deuxième paraît plus long mais nous réserve  des réflexions amusantes sur les enfants-rois, la télévision ou encore la mégalomanie des élus locaux. Dans le troisième sketch, Nanni Moretti fustige les nombreux médecins qui ont été incapables de diagnostiquer le début de cancer dont il a été atteint en 1991. Journal intime est un film que nous avions plus apprécié à sa sortie. Il nous a paru très sombre cette fois-ci. Revoir les films après de longues années réserve ce genre de surprises.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nanni Moretti
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Journal intime
Nanni Moretti sillone les rues de Rome dans le premier sketch de Journal intime de Nanni Moretti.

Journal intime
Nanni Moretti et Renato Carpentieri sur l’île de Stromboli dans le second ketch de  Journal intime de Nanni Moretti.

Remarques :
* La séquence, dans le second sketch, où l’on voit Silvana Mangano danser à la télévision est un extrait du film Anna d’Alberto Lattuada (1951).
* Le critique de cinéma poursuivi par le remords jusque dans son lit est interprété par le réalisateur italien Carlo Mazzacurati.

Monument Pasolini
Monument dédié à Pier Paolo Pasolini sur la plage d’Ostie, à l’endroit où il a été sauvagement assassiné en 1975.  C’est ce monument que l’on voit (délabré) à la fin du premier sketch de Journal intime de Nanni Moretti. Il a depuis été restauré comme on peut le voir sur cette photo plus récente.

Homonyme :
Journal intime (Cronaca familiare) de Valerio Zurlini (1962) avec Marcello Mastroianni et Jacques Perrin

8 août 2017

La fièvre monte à El Pao (1959) de Luis Buñuel

La Fièvre monte à El PaoUne île, appartenant à une dictature (fictive) d’Amérique Centrale, reçoit tous les prisonniers politiques et de droit-commun du pays. Le gouverneur est assassiné en plein discours. Ramón Vázquez, son secrétaire, aux idées libérales, le remplace temporairement… C’est Gérard Philipe qui a prié Buñuel d’accepter d’adapter ce roman d’Henri Castillou, La fièvre monte à El Pao. L’histoire de cet homme en proie aux contradictions entre ses convictions et l’exercice du pouvoir avait tout pour séduire l’acteur (qui, rappelons-le, était proche du Parti Communiste). Buñuel semble avoir été moins motivé : sa réalisation est certes sans défaut, mais sans fulgurances non plus (1). La critique des dictatures qui fleurissaient alors, ces libérateurs qui se transforment en despotes, se retrouve mêlée avec une histoire sentimentale, relevée par la sensualité de María Félix. Mais, l’atout du film reste la performance de Gérard Philipe : il apparaît tout d’abord peu crédible physiquement dans son rôle mais, en grand acteur qu’il est, nous fait rapidement oublier cette sensation. Sa prestation est remarquable. La fièvre monte à El Pao sera hélas son dernier film : quelques mois après la fin du tournage, il sera emporté par un cancer fulgurant du foie, à l’âge de 36 ans.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Philipe, María Félix, Jean Servais
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(1) Bunuel a déclaré par la suite qu’il n’aimait pas La fièvre monte à El Pao et, depuis, le film traîne une mauvaise réputation. Elle est assez injustifiée ou, du moins, excessive.

La fièvre monte à El Pao
Gérard Philipe et María Félix dans La Fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel.

La Fièvre monte à El Pao
Jean Servais et María Félix dans La Fièvre monte à El Pao de Luis Buñuel.

7 août 2017

La Belle Équipe (1936) de Julien Duvivier

La Belle équipeCinq amis, ouvriers au chômage et ayant bien du mal à joindre les deux bouts, gagnent à la loterie. Pour rester ensemble, ils décident d’acheter un lavoir délabré sur les bords de Marne pour en faire une guinguette… Dans l’histoire du cinéma, peu de films sont plus dans l’esprit de leur temps que La Belle Équipe. Le film est presque devenu le symbole du Front Populaire. Il n’a pourtant aucun contenu politique et les intentions de cette belle équipe sont plutôt de « se la couler pépère » mais il met en avant l’idée que l’entraide et l’union peuvent permettre de se bâtir un avenir joyeux. Plus que tout autre, c’est le film qui a mis en place le mythe Gabin avec cette image de prolétaire au grand cœur et doté d’une certaine noblesse. Sans appuyer son jeu, d’une manière naturelle, il a une présence inouïe à l’écran, tous les autres acteurs paraissant plus fades à côté de lui. Le film fut aussi un tremplin pour Viviane Romance dans son rôle de femme vénale (comme souvent chez Duvivier, les femmes apportent le malheur : involontairement pour l’une, volontairement pour l’autre…) La Belle Équipe est indéniablement l’un des plus beaux représentants de ce « réalisme poétique » des années trente en France.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Charles Vanel, Raymond Aimos, Viviane Romance, Fernand Charpin
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Remarques :
* La légende veut que Renoir ait proposé à Duvivier d’échanger les projets de La Grande Illusion (également écrit par Spaak) et de La Belle Équipe.
* La fin ne plût guère aux producteurs qui forcèrent Duvivier à tourner une fin heureuse. Les projections-tests montrèrent que le public préférait largement cette fin heureuse. Ce n’est qu’en 1966 que la fin pessimiste fut montrée à la télévision mais les Editions René Château continuèrent à exploiter une version avec la fin heureuse en vidéo. Il faudra attendre 2016 pour que, sur l’insistance du fils de Duvivier et de l’épouse de Charles Spaak, un DVD sorte enfin avec la fin voulue par le réalisateur.
* L’affiche du film a posé problème car Charles Vanel voulait la mention « Jean Gabin et Charles Vanel dans… ». N’ayant pas réussi à avoir gain de cause, il ne reparlera plus jamais à Duvivier.
* En francs constants, 100 000 francs de 1936 sont équivalents à 60 000 euros d’aujourd’hui.

La belle équipe
Raymond Aimos, Jean Gabin, Charles Vanel et Charles Dorat dans La Belle Équipe de Julien Duvivier.

La belle équipe
Jean Gabin et Viviane Romance dans La Belle Équipe de Julien Duvivier.

La belle équipe

6 août 2017

Married to Order (1918) de Charley Chase

Married to Order(Court-métrage de 2 bobines, 16 mn env.) Un jeune prétendant se heurte à l’opposition du père de sa bien-aimée : dès qu’il franchit le seuil de sa maison, il n’a de cesse de le mettre dehors sans ménagement. Heureusement, ce père est très myope… Charley Chase a tourné ses meilleurs courts-métrages à partir de 1925, souvent sous la direction de Leo McCarey. Mais celui que l’on nomme parfois « le quatrième comique » (loin derrière Chaplin, Keaton et Lloyd), a débuté dès 1914 et il a beaucoup dirigé. Si ses premiers films à la Keystone, où il interprète souvent des personnages aux intentions douteuses, n’ont rien de remarquable, ce Married to Order paraît bien plus intéressant. On y retrouve également Oliver Hardy (sous le nom Babe Hardy) qui, malgré ses 28 ans, est tout à fait crédible en quadragénaire irascible. L’histoire et les gags sont très classiques mais bien amenés, on peut déceler les prémices du futur style de Charley Chase. Le comédien (sans sa moustache, qui viendra plus tard) est ici beaucoup plus élégant que dans ses films pour la Keystone.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Oliver Hardy
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Remarques :
* Charley Chase utilise toujours son vrai nom pour signer la réalisation : Charles Parrott.
* Le film a été tourné en juillet 1918.
* Ce film est visible dans le coffret américain (zone 0) de 4 DVD Becoming Charley Chase qui contient plus de 40 courts-métrages.

Charley Chase
Charley Chase dans Married to Order de Charley Chase.

Married to Order - Oliver Hardy
Oliver Hardy et Rosemary Theby dans Married to Order de Charley Chase.