28 août 2019

Jugement à Nuremberg (1961) de Stanley Kramer

Titre original : « Judgment at Nuremberg »

Jugement à NurembergA la suite du Procès de Nuremberg des grands dignitaires nazis (1945-46), douze procès secondaires, appelés parfois « procès successeurs », se déroulèrent dans la zone d’occupation américaine. Le film de Stanley Kramer s’inspire du « procès des juges » qui se tint en 1947 : 16 personnes, anciennement juristes, procureurs et juges, furent inculpés. Dans le film, ils ne sont plus que quatre à comparaître et l’histoire se concentre sur le plus emblématique d’entre eux. Si, il faut bien l’avouer, Stanley Kramer n’a pas toujours convaincu de la qualité de sa réalisation, Jugement à Nuremberg le montre à son meilleur. Son film est intense et restitue bien la gravité du sujet. Il questionne sur la notion de responsabilité personnelle et collective, et aussi sur la culpabilité. L’intensité est encore plus forte avec l’insertion des images d’archives filmées à l’ouverture des camps de concentration, images épouvantables qui créent un choc. C’est l’un des tous premiers films montrant ces terribles documents (1). Le récit donne une large place aux scènes de prétoire. Stanley Kramer a réuni un plateau prestigieux. Un seul acteur montre une certaine outrance dans son jeu (et c’est lui qui a gagné l’Oscar) : Maximilian Schell en avocat de la défense. Les autres acteurs savent trouver le ton juste. Quelle que soient les critiques que l’on peut lui faire, le film a les qualités de son sujet : ces procès sont l’un des plus grands évènements historiques du XXe siècle, une première dans l’histoire de l’Humanité. Malgré une durée de 3 heures, le film draina une large audience.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Spencer Tracy, Burt Lancaster, Richard Widmark, Marlene Dietrich, Maximilian Schell, Judy Garland, Montgomery Clift, William Shatner
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kramer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Stanley Kramer chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Stanley Kramer

Remarques :
* L’utilisation du zoom était encore récente en 1961. Les quelques « coups de zoom » très brutaux peuvent s’expliquer ainsi. Ils paraissent ridicules aujourd’hui.
* Les personnages Ernst Janning (interprété par Burt Lancaster) et Emil Hahn (celui qui n’a aucun remords) (interprété par Werner Klemperer) sont inspirés de personnages réels.
* Le blocus de Berlin par les soviétiques (24 juin 1948 – 12 mai 1949) n’eut pas lieu pendant le procès des juges (13 février 1947 – 3 décembre 1947) mais il eut bien lieu pendant d’autres « procès successeurs ».
* Lorsque la première du film se tint à Berlin le 14 décembre 1961 (devant tout un parterre de journalistes transportés à grand frais), le verdict dans le procès d’Adolf Eichmann récemment retrouvé et enlevé par les israéliens en Argentine, avait été rendu deux jours auparavant.
* Pour en savoir plus sur ce procès : lire la page dédiée sur le U.S. Holocaust Memorial Museum. (en anglais)

(1) Il faut bien entendu mentionner le court métrage d’Alain Resnais Nuit et Brouillard qui les montraient dès 1956.

 

Jugement à NurembergBurt Lancaster dans Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer.

Jugement à NurembergMaximilian Schell et Richard Widmark dans Jugement à Nuremberg de Stanley Kramer.

11 août 2017

Les Frères Karamazov (1958) de Richard Brooks

Titre original : « The Brothers Karamazov »

Les frères KaramazovHomme vulgaire et sans principe, Fiodor Karamazov a trois fils très différents : Alexeï est un homme de foi, Ivan est un intellectuel matérialiste et athée, Dimitri est un militaire chez qui le vice et la vertu se livrent une grande bataille. Les tensions sont fortes entre le père et chacun de ses fils… Richard Brooks réalisant une adaptation de Dostoïevski, cela a de quoi surprendre car l’univers habituel du réalisateur américain semble bien éloigné de « l’âme russe ». Pourtant, son adaptation se révèle assez réussie. Elle est en tous cas fidèle avec une bonne retranscription du caractère exalté des personnages. Yul Brynner est Dimitri, le personnage ici le plus complexe dont il montre bien le caractère tourmenté. Richard Brook a toutefois un peu plus de mal à dépasser le niveau conflictuel familial pour restituer toute la dimension métaphysique du roman. On ressent bien les hésitations, les tiraillements de la conscience des personnages, mais cela reste timide. Les questionnements sur l’existence de Dieu et sur le fondement de la morale sont toutefois esquissés. La reconstitution est bien réalisée et l’on remarque un bon travail sur la couleur. Le film n’a pas connu le succès et il est généralement (trop) sévèrement jugé aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Yul Brynner, Maria Schell, Claire Bloom, Lee J. Cobb, Albert Salmi, William Shatner, Richard Basehart
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Brooks .comsur le site IMDB.

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Les Frères Karamazov
Richard Basehart, Yul Brynner, William Shatner et Lee J. Cobb (allongé) dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
Maria Schell et Claire Bloom dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
Richard Basehart, Lee J. Cobb, Yul Brynner, Albert Salmi et William Shatner dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
Yul Brynner et Maria Schell dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Les frères Karamazov
William Shatner et Lee J. Cobb dans Les frères Karamazov de Richard Brooks.

Remarque :
– La distribution est particulièrement cosmopolite ce qui contribue, sans aucun doute, à la crédibilité du film : Yul Brynner est originaire de l’île de Sakhaline à l’extrême-est de la Russie, Maria Schell est née à Vienne, Claire Bloom est née à Londres, Lee J. Cobb est né à New York et William Shaftner est né à Montréal.

Autres versions :
Les frères Karamazov (Die Brüder Karamasoff) de Carl Froelich et Dimitri Buchowetzki (1921) avec Emil Jannings
Der Mörder Dimitri Karamasoff de Erich Engels et Fyodor Otsep (1931) avec Fritz Kortner
Les frères Karamazov (I fratelli Karamazoff) de Giacomo Gentilomo (1947) avec Fosco Giachetti
Bratya Karamazovy de Ivan Pyrev et Kirill Lavrov (1969)

1 juillet 2017

Star Trek: Generations (1994) de David Carson

Star trek: Générations2293. Le capitaine en retraite James T. Kirk est invité avec des journalistes au lancement de la dernière version du vaisseau l’Enterprise. Lors du voyage inaugural, l’équipage reçoit un appel de détresse et tente de porter secours à deux transports de réfugiés pris dans un mystérieux ruban magnétique. L’opération tourne mal… Star Trek : Générations constitue une transition entre la série originale et celle de The Next Generation, dont la série TV venait de s’achever après 176 épisodes (soit plus du double de la série originale). L’histoire débute ici quelques mois après Star Trek VI, puis fait un bond en avant de 75 ans pour se retrouver avec toute l’équipe de Next Generation. C’est une histoire assez complexe mais bien tournée, avec plusieurs intrigues secondaires, donc assez travaillée sur le plan du scénario. Les effets sont en partie confiés à Industrial Light and Magic et des images de synthèse commencent à être utilisées. Le film est généralement plutôt (très) mal jugé. A mes yeux, c’est un film riche et vraiment plaisant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Gates McFadden, Malcolm McDowell, William Shatner
Voir la fiche du film et la filmographie de David Carson sur le site IMDB.

Voir les autres films Star Trek chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Un site internet fut créé fin 1994 pour accompagner la sortie du film. C’est le premier du genre (site internet dédié à un film).

Star Trek Generations
Rencontre improbable (ils sont nés à 80 ans d’écart) entre les capitaines Jean-Luc Picard et James T. Kirk : Patrick Stewart et William Shatner dans Star Trek: Générations de David Carson.

Star Trek Generations
Ruban d’énergie créée par ILM dans Star Trek: Générations de David Carson.


Malcolm McDowell dans Star Trek: Générations de David Carson.

Star Trek Generations

29 novembre 2016

Star Trek VI – Terre inconnue (1991) de Nicholas Meyer

Titre original : « Star Trek VI: The Undiscovered Country »

Star trek VI - Terre inconnueA quelques mois de la retraite, le capitaine Kirk doit accomplir une dernière mission : escorter le haut-chancelier klingon jusqu’à une conférence de paix pour mettre fin à une guerre larvée de soixante-dix ans. Dès le début, cela se passe très mal… Après un faible 5e opus, les projets se multiplièrent pour le dernier de cette série de six films Star Trek avec le capitaine Kirk. C’est finalement une idée de Leonard Nimoy qui sera retenue, inspirée de la récente chute du Mur de Berlin, l’empire Klingon étant une métaphore du bloc soviétique (1). On sent poindre une certaine crainte du changement dans cette histoire qui est très bien écrite et qui nous réserve de beaux rebondissements. Après leur absence (très visible, hélas) dans l’opus précédent, I.L.M. (Industrial Light and Magic, la compagnie de George Lucas) est de nouveau en charge des effets visuels ; entre autres, les effets de morphing (transformation progressive) d’un personnage sont assez remarquables (2). Sorti au moment du 25e anniversaire de la série originale, Star Trek VI termine donc en beauté cette première série de longs métrages Star Trek. Dès le film suivant, Star Trek Generations (1994), c’est le capitaine Picard (incarné par Patrick Stewart) qui prendra la relève du capitaine Kirk que l’on ne retrouvera que dans les préquelles (baptisées « Reboot ») à partir de 2009.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Kim Cattrall, Christopher Plummer, David Warner
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Meyer chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Gene Roddenberry, le concepteur original de la série Star Trek, est mort trois jours après avoir visionné le film dans une version presque finale.
* Shakespeare est cité plusieurs fois, notamment pour introduire le terme « Terre inconnue ». En fait, le dramaturge anglais utilisait cette image dans le monologue To be or not to be pour symboliser la mort.
* Le premier projet pour ce film était de faire une préquelle.

(1) Soixante-dix ans (durée annoncée de la guerre froide avec les klingons) est la durée d’existence  de l’Union Soviétique. Gorkon, le haut-chancelier, est inspiré de Gorbatchev (Gorkon est une contraction de Mikhail Gorbachev et d’Abraham Lincoln), l’explosion de Praxis symbolise Chernobyl et il y a même un goulag.
(2) Le morphing de Star Trek VI est bien plus évolué que celui utilisé sur Terminator 2 sorti l’année précédente: la transition semble plus progressive, la caméra peut bouger et le personnage continue de parler tout en se transformant. Vu aujourd’hui, l’effet semble toujours aussi parfait.

Star Trek 6
David Warner est imposant en haut-chancelier klingon face à William Shatner dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek 6
Kim Cattrall est une vulcaine au visage de poupée dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek VI
Superbe explosion de la planète Praxis dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer. L’effet visuel fera école sous le nom « effet Praxis ».

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)

28 novembre 2016

Star Trek V – L’ultime frontière (1989) de William Shatner

Titre original : « Star Trek V: The Final Frontier »

Star trek V - L'ultime frontièreSur la planète Nimbus III, trois représentants humains, Klingon et Romulan sont pris en otage par un homme aux desseins obscurs. Le capitaine Kirk et son équipage, alors en permission, sont rappelés d’urgence pour aller résoudre cette nouvelle crise. Hélas, le nouvel Enterprise n’est pas du tout au point… Après Leonard Nimoy, c’est au tour de William Shatner de bénéficier du droit de réaliser un opus de la série des films Star Trek. Il en conçu l’histoire et coécrit le scénario. Cette fois, l’Enterprise va devoir partir à la recherche de Dieu (excusez du peu). Hélas, le résultat  n’est pas à la hauteur des attentes et cette histoire n’apporte que des déceptions au spectateur. Les incohérences sont innombrables et l’ensemble est parsemé d’un humour sans subtilité qui le rend hétéroclite. Plusieurs scènes sont même gênantes tant elles paraissent ridicules. Pour ne rien arranger, les effets spéciaux ne sont guère convaincants (à noter qu’I.L.M. était, cette fois, pris sur d’autres projets). Star Trek V est bien l’un des moins réussis de la franchise.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Laurence Luckinbill
Voir la fiche du film et la filmographie de William Shatner sur le site IMDB.

Remarque :
* Le nom de la planète Sha Ka Ree est un jeu de mots avec le nom de Sean Connery (rappelons que le prénom d’origine gaélique « Sean » se prononce « Shawn » en anglais) qui était pressenti pour jouer le rôle de Sybok.

Star Trek 5
Walter Koenig, Laurence Luckinbill et George Takei dans Star Trek V – L’ultime frontière de William Shatner.

Star Trek
La « Grande Barrière » (réputée infranchissable, on a très peur) dans Star Trek V – L’ultime frontière de William Shatner. Inutile de dire que Bran Ferren, responsable des effets visuels, n’a pas eu beaucoup de contrats après ce film…

27 novembre 2016

Star Trek IV – Retour sur Terre (1986) de Leonard Nimoy

Titre original : « Star Trek IV: The Voyage Home »

Star Trek IV - Retour sur Terre2286. Sur le chemin du retour de Vulcain après le sauvetage de Spock sur Genesis, l’amiral Kirk et son équipage réduit à six membres, apprennent qu’ils ne peuvent revenir sur Terre : la planète est en effet sous la menace d’une curieuse sonde extraterrestre qui émet des signaux semblables aux chants des baleines à bosse, toutes disparues à cette époque. Kirk et ses amis vont remonter le temps pour chercher un couple de baleines en 1986… Après le grand succès du troisième volet, Leonard Nimoy bénéficie d’une grande liberté pour poursuivre les aventures de l’ex-équipage de l’Enterprise. C’est lui qui a l’idée de faire un film plus léger, sans personnage méchant et aux connotations écologiques. Ce retour dans le passé permet de placer une tonalité de comédie. Ignorant presque tout de l’époque où ils sont parachutés, l’équipage fait face à des décalages importants : lorsque Chekov, chargé de trouver de l’énergie, demande avec un fort accent russe aux passants de San Francisco où se trouvent les armes nucléaires, le brave garçon ne comprend pas pourquoi personne ne veut lui répondre. En creux, le film donne sa vision de la société idéale (« Tiens, ils semblent toujours utiliser de l’argent ») mais c’est bien entendu le propos écologique qui est le plus marqué : si nous ne prenons pas soin de notre planète, une force supérieure va venir nous taper sur les doigts. Les effets spéciaux sont de nouveau l’oeuvre d’Industrial Light & Magic (ILM) qui s’est adjoint les services du talentueux designer Ralph McQuarrie. Une grande partie du film a été tournée sur les lieux réels à San Francisco. Le succès public fut une nouvelle fois au rendez-vous.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Catherine Hicks
Voir la fiche du film et la filmographie de Leonard Nimoy sur le site IMDB.

Voir les autres films de Leonard Nimoy chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Star Trek

Remarques :
* Comme pour les deux opus précédents, l’écrivain(2) de science-fiction Vonda N. McIntyre a écrit une novélisation du film qui est sortie simultanément. Il n’a pas été traduit en français (contrairement aux deux précédents).
* Le punk insupportable (et passablement grossier) dans le bus est joué par Kirk Thatcher, l’un des producteurs du film (oui, Kirk est son vrai prénom). Leonard Nimoy a raconté avoir vécu une scène similaire à New York où il avait regretté ne pas avoir les pouvoirs de Spock…
* Dans le film, Scott, technicien de 2286, apprend à un industriel de 1986 comment fabriquer un aluminium transparent. Cette invention est devenue réalité 23 ans plus tard en 2009 !

Star Trek 4
L’équipage de 2286 est lâché dans les rues du San Francisco de 1986 : Walter Koenig, James Doohan, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Nichelle Nichols, George Takei et William Shatner dans Star Trek IV – Retour sur Terre de Leonard Nimoy.

Star Trek 4
Grosse frayeur pour les méchants pêcheurs de baleines (qui parlent finlandais, soit-dit en passant (les pêcheurs, pas les baleines)) dans Star Trek IV – Retour sur Terre de Leonard Nimoy.

9 novembre 2016

Star Trek III – À la recherche de Spock (1984) de Leonard Nimoy

Titre original : « Star Trek III: The Search for Spock »

Star trek III - À la recherche de SpockProfondément marqué par la disparition de Spock, le capitaine Kirk apprend dès son retour sur Terre que son cher vaisseau l’USS Enterprise va être démantelé. Il reçoit aussi la visite du père de Spock qui lui fait une demande assez étrange qui va le faire retourner sur Genesis… Star trek III – À la recherche de Spock est la suite immédiate de Star trek II – La colère de Khan. Leonard Nimoy avait posé ses conditions pour continuer à interpréter Spock : il désirait réaliser un des films. Etant mort à la fin du précédent volet, il a la possibilité de passer derrière la caméra. La Paramount a fini par se laisser convaincre. Dirigé par Nimoy, il n’est guère étonnant que le film soit bien dans l’esprit de la série. L’histoire est plutôt moins riche, elle fait la part belle aux usages et croyances des Vulcains tout en mettant en scène une belle passe d’armes entre l’Enterprise et les méchants Klingon. A noter que la recherche de Genesis par les Klingons a été vue comme une allégorie de la recherche à l’armement nucléaire effectuée par l’URSS. Les effets spéciaux sont de nouveau assurés par ILM et de nouvelles maquettes sont réalisées. Le film a connu un grand succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Christopher Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Leonard Nimoy sur le site IMDB.

Star Trek 3
DeForest Kelley, James Doohan, William Shatner et George Takei dans Star trek III – À la recherche de Spock de Leonard Nimoy.

Star Trek 3
La station orbitale de  Star trek III – À la recherche de Spock mesure 8 kms de large. Elle serait donc largement visible à l’oeil nu depuis la surface. La maquette utilisée mesurait quant à elle 1,8 mètre.

Star Trek 3
Le vaisseau Klingon, Bird of Prey, fait ici sa première apparition. Il était à l’origine conçu pour être un vaisseau romulien dans la lignée de celui qui apparaît dans l’épisode Balance of Terror de la série originale (son nom et sa forme d’oiseau de proie évoque l’emblème de l’Empire Stellaire Romulien). Quand il fut décidé d’opter pour les Klingons comme antagonistes, le vaisseau était déjà construit et il fut gardé.

Star Trek 3
Enterprise vs Bird of Prey, voilà un face à face qui va mal se terminer : Star trek III – À la recherche de Spock de Leonard Nimoy.

8 novembre 2016

Star Trek II – La colère de Khan (1982) de Nicholas Meyer

Titre original : « Star Trek: The Wrath of Khan »

Star trek II - La colère de KhanÀ des années-lumière de la Terre, le vaisseau USS Reliant patrouille à la recherche d’une planète pour une expérience de terraformation, nommée Genesis. Le commandant et son second, Pavel Chekov, sont capturés par Khan Noonien Singh, qui veut se venger du capitaine Kirk qui l’a exilé de nombreuses années auparavant… Après les résultats mitigés de Star Trek, le film (1979), Paramount écarte le créateur de la série originale Gene Roddenberry qu’ils jugent responsable des dépassements de budget. Harve Bennett, le nouveau producteur, n’a auparavant vu aucun épisode de la série. Assez paradoxalement, il va produire le film qui en est le plus proche. Le budget est divisé par trois et on ne sera donc pas étonné de retrouver certaines images et décors du premier volet. Les effets spéciaux sont confiés à ILM, la compagnie de Georges Lucas. Star Trek 2 est ainsi le premier film à inclure une scène entièrement créée par ordinateur. Le scénario est globalement assez simple, sans la dimension philosophique qu’avait le film précédent. Il est aussi moins remarquable visuellement (hormis les scènes Genesis), moins esthétique. Il est tout de même très réussi et a rencontré un plus grand succès auprès des amateurs de la série au point d’être souvent cité comme le meilleur de tous les films Star Trek.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Walter Koenig, Kirstie Alley, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Meyer chroniqués sur ce blog…

Star Trek 2

Star Trek 2
L’équipage de l’Enterprise a maintenant un bel uniforme qui lui donne fière allure : Leonard Nimoy, DeForest Kelley, George Takei, Nichelle Nichols, James Doohan, Walter Koenig et William Shatner dans Star trek II – La colère de Khan de Nicholas Meyer.

Star Trek 2
Ce n’est pas le cas des méchants : Ricardo Montalban à la tête de sa bande va-nu-pieds dans Star trek II – La colère de Khan de Nicholas Meyer (assis : Ike Eisenmann).

Remarques :
* Le scénario de Star trek II – La colère de Khan est en quelque sorte une suite de l’épisode 24 de la série, Space Seed (Les Derniers Tyrans, 1967) avec le même Ricardo Montalbán dans le rôle de Khan. L’épisode raconte comment Khan en arrive à être exilé sur une lointaine planète. A noter que l’écart d’âge de l’acteur est cohérent avec l’écart entre les deux histoires.

Star Trek 2
* Réutilisation de maquette : le centre de recherches Regula One de Star Trek II (à droite) est en fait la station en orbite autour de la Terre du premier volet, Star Trek, le film (à gauche), retournée pour qu’on ne la reconnaisse pas !

Star Trek 2
* Star trek II – La colère de Khan est le premier film à inclure une scène entièrement créée sur ordinateur. L’algorithme utilisé pour créer les montagnes est de type fractal. Il a été mis au point par Loren Carpenter qui a quitté Boeing pour rejoindre ILM. Voir une vidéo (en anglais)…

* Si la première scène de la propagation de Genesis a été créée sur ordinateur, les autres scènes sont faites plus classiquement : par exemple, les étoiles du générique ont été filmées dans un planétarium, l’explosion de Genesis a été créée dans une gigantesque salle de sports avec beaucoup de toile noire et filmée à très haute vitesse, etc.

7 novembre 2016

Star Trek, le film (1979) de Robert Wise

Titre original : « Star Trek: The Motion Picture »

Star Trek, le filmUne entité extraterrestre apparemment hostile, et entourée d’une nuée d’une taille supérieure à celle du système solaire, se dirige tout droit vers la Terre. L’amiral Kirk est chargé d’aller identifier cette identité et d’évaluer la menace. Il reprend le commandement de l’Enterprise, dont les rénovations sont à peine achevées, pour se diriger vers la nuée… L’arrêt de la série TV originale en 1969 avait laissé des millions de fans déconfits. Son créateur Gene Roddenberry avait bien tenté de convaincre Paramount d’en faire un long métrage mais il faudra le succès de Star Wars et de Rencontres du troisième type pour que le studio se décide. Malgré tous les soins apportés, Star Trek: The Motion Picture a déçu les fans de la série car, s’il en reprend bien les personnages et le vaisseau, il comporte assez peu d’action et joue plutôt sur le registre contemplatif et même philosophique. Il est ainsi beaucoup plus proche de 2001 l’Odyssée de l’espace que de Star Wars. Le scénario repose sur une idée assez brillante, très simple à la base mais aux implications multiples. Ce sont les décors qui ont fait exploser le budget : une première version a été abandonnée et le projet a été repris par Syd Mead, l’un des créateurs les plus talentueux de son époque. On lui doit tous les décors de l’intérieur de la nuée (une maquette en dur de 20 m de long) qui paraissent absolument superbes, même à nos yeux aujourd’hui gavés d’images de synthèse. Robert Wise ne se prive pas de s’y attarder longuement pour créer la magie, glissant lentement vers les entrailles de l’intrus. C’est cette lenteur qui a généralement déplu (et déplaît encore d’ailleurs) aux spectateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Star Trek

Remarques :
* Consultants techniques : NASA (qui a détaché l’un de ses grands ingénieurs, fan de la série), M.I.T. et… Isaac Asimov.
* Sur le plan scénaristique, l’épisode de la série TV le plus proche est The Changeling (saison 2, épisode 3).
* La version originale dure 132 mn. La version Director’s Edition de 2001 est plus longue de 4 minutes. Certaines scènes ont été réduites et d’autres ont été ajoutées, certaines comportant des images de synthèse (cela touche surtout les quelques scènes sur Vulcain, pas tant les décors de V’ger) (voir la comparaison des deux versions, en vidéo : part 2 , part 3, part 4, la partie 1 a été retirée).
En outre, une version TV de 143 mn (nommée « Longer Version ») a été montée en 1983 par Paramount sans l’accord de Robert Wise.

Star Trek
Dans son dock de réparation, l’Enterprise attend l’heure de son départ dans Star Trek, le film de Robert Wise (Il faut reconnaître que la scène qui nous le fait le découvrir sous tous les angles est tout de même un peu longue…). La maquette utilisée pour le film est au 1/120e soit 2,5 mètres de long.

Star Trek
L’équipage de l’Enterprise prend la pose sur le tournage de Star Trek, le film de Robert Wise.

Star Trek
Une toute petite partie des fabuleux décors créés par Syd Mead pour Star Trek, le film de Robert Wise.

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)