25 février 2024

Barbie (2023) de Greta Gerwig

BarbieBarbieland est un monde parfait où les poupées Barbie vivent joyeusement, persuadées d’avoir rendu les filles humaines heureuses. Mais un jour, une Barbie commence à se poser des questions. Elle part pour le monde réel afin de retrouver la fille à laquelle elle appartenait afin de pouvoir retrouver sa perfection. Dans sa quête, elle est accompagnée par un Ken qui est fou amoureux d’elle…
Barbie est un film américano-britannique réalisé par Greta Gerwig, qui en a écrit le scénario avec Noah Baumbach. Le projet répond à la volonté de Mattel de changer l’image de ses poupées, accusées d’enfermer les femmes dans des stéréotypes depuis leur plus jeune âge. Le film est ainsi une pure opération de marketing. Pour ce faire, Mattel n’a pas hésité à faire appel à une réalisatrice connue pour ses positions plutôt féministes. Assez logiquement, même en prenant tout au second degré, le résultat est ambigu, le fond du propos étant noyé dans la promotion de son contraire. Vu en oubliant cela, comme un simple divertissement, le film manque un peu de folie et, le scénario, d’audace. C’est amusant mais, personnellement, je m’attendais à bien plus amusant. On attend toujours que le film décolle enfin, mais cela ne vient jamais. Finalement, le point fort du film est un dream-ballet (principe calqué sur Singing in the Rain), uniquement masculin, joliment chorégraphié et éclairé. Grâce à une intense promotion relayée complaisamment par la presse, le succès a été énorme et les récompenses nombreuses (1).
Elle: 1 étoile
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margot Robbie, Ryan Gosling, Kate McKinnon, Emma Mackey, Michael Cera, Will Ferrell
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(1) Greta Gerwig est la première réalisatrice à réaliser un film remportant plus d’un milliard de dollars de recettes. Dans la liste des plus gros succès du box-office mondial, le film est actuellement en 14e position. Voir

Margot Robbie dans Barbie de Greta Gerwig.

23 février 2024

Mission : Impossible – Dead Reckoning, partie 1 (2023) de Christopher McQuarrie

Titre original : « Mission: Impossible – Dead Reckoning Part One »

Mission : Impossible - Dead Reckoning, partie 1 (Mission: Impossible - Dead Reckoning Part One)En mer de Béring, le sous-marin russe Sebastopol, doté d’une nouvelle intelligence artificielle pouvant le rendre virtuellement invisible, périt mystérieusement. Parmi les corps flottant sous la banquise, deux officiers ont chacun la moitié d’une clé autour du cou. Ethan Hunt reçoit une nouvelle mission : il doit retrouver Ilsa Faust, ancienne agent des services secrets britanniques, qui aurait récupéré une moitié de cette clé…
Mission impossible : Dead Reckoning, partie 1 est un film américain réalisé par Christopher McQuarrie. C’est le septième opus de la série de films inspirée par la série télévisée Mission impossible créée par Bruce Geller et diffusée dans les années 1960-1970. C’est l’un des plus réussis car il montre un bel équilibre entre les scènes d’actions qui forment le corps du spectacle et un scénario, sur une thématique actuelle, qui leur donne de la substance et du sens. Les cascades ne donnent pas l’impression d’être outrancières, y compris la plus spectaculaire (et médiatisée), le saut à moto d’une montagne. On ne s’ennuie pas une seconde malgré les quelque 2h40. Gros succès mais insuffisant, semble-t-il, pour couvrir le budget.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Rebecca Ferguson, Vanessa Kirby, Esai Morales, Pom Klementieff
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Hayley Atwell et Tom Cruise dans Mission : Impossible – Dead Reckoning, partie 1 de Christopher McQuarrie.

7 mai 2023

Doctor Strange in the Multiverse of Madness (2022) de Sam Raimi

Doctor Strange in the Multiverse of MadnessDocteur Strange sauve la jeune America Chavez d’un grand danger. Elle lui explique qu’un démon la pourchassait parce qu’elle a le pouvoir de voyager à travers le multivers. Reconnaissant des signes de sorcellerie sur le démon, Strange consulte la grande spécialiste Wanda Maximoff…
Doctor Strange in the Multiverse of Madness est un film américain écrit par Michael Waldron et réalisé par Sam Raimi. Il appartient à l’univers cinématographique Marvel. C’est le deuxième film centré sur ce personnage, après Doctor Strange en 2016. Le film est principalement une fête visuelle avec moult effets spéciaux, tous assez spectaculaires et parfaitement réalisés. Le scénario passe au second plan, il n’offre d’ailleurs qu’un intérêt limité et comporte quelques éléments grotesques (les motivations de la sorcière ont de quoi faire sourire). L’ensemble devient répétitif et paraît un peu long. Hélas, comme on le sait, la durée réglementaire de ce type de film est supérieure à deux heures. Gros succès, le film est à la troisième place du box-office 2022.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Benedict Cumberbatch, Elizabeth Olsen, Chiwetel Ejiofor, Benedict Wong, Xochitl Gomez, Rachel McAdams
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Doctor Strange in the Multiverse of MadnessXochitl Gomez, Benedict Wong et Benedict Cumberbatch
dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness de Sam Raimi.

15 février 2020

Avengers: Endgame (2019) de Anthony Russo et Joe Russo

Avengers: EndgameCinq ans après les dégâts faits par le titan Thanos (il a pulvérisé la moitié de la population de l’Univers d’un claquement de doigt), les Avengers et Gardiens de la Galaxie ayant survécu vont tenter l’impossible pour remonter le temps et l’empêcher d’agir…
Tiré de l’univers Marvel, Avengers: Endgame est la suite directe d’Avengers: Infinity War sorti l’année précédente. Le film est très long et sans grande surprise puisque nous retournons dans des lieux déjà visités dans l’opus précédent. La première heure, où chacun pleure les morts, paraît particulièrement interminable.  Le reste est tout aussi long avec, bien entendu, la bataille finale réglementaire, assez démesurée. Bizarrement, certains héros sont ridiculisés, le pire étant Thor, devenu gros consommateur de bière. N’étant pas un grand amateur de films de super-héros, je ne me suis guère intéressé à cet opus final de la série. En quelques mois,  Avengers: Endgame est devenu le plus gros succès au box-office de tous les temps, dépassant de peu Avatar.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson, Jeremy Renner, Don Cheadle, Paul Rudd
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Remarques :
* Pour battre le record d’Avatar, Marvel Studios a rusé : trois mois après la sortie, ils ont annoncé une deuxième version incluant des scènes coupées (en réalité, 6 minutes placées après le générique).
* Budget 356 millions de dollars. Recettes 2,8 milliards de dollars.

Avengers: EndgameJeremy Renner, Paul Rudd et Karen Gillan dans Avengers: Endgame de Anthony Russo et Joe Russo.

22 décembre 2017

Les Dents de la mer (1975) de Steven Spielberg

Titre original : « Jaws »

Les dents de la merSur la plage de l’île d’Amity au large de la côte Est, une jeune étudiante est retrouvée rejetée par la mer, le corps déchiqueté. Le chef de la police pense à une attaque de requin et veut immédiatement fermer la plage. Mais le maire et les commerçants refusent de peur de voir la saison touristique compromise… Malgré l’échec de son premier long métrage (Sugarland Express), Steven Spielberg réussit à réunir un bon budget pour tourner Jaws, adaptation d’un bestseller dont il ne gardera que ce qui l’intéresse : le combat contre un ennemi invisible. Rien ne se passera comme prévu lors du tournage mais la ténacité du jeune réalisateur de 27 ans finira par l’emporter, certains revers se transformant même en atout : le naufrage de Bruce, le requin à manivelle, dès la première prise força Spielberg à aller encore plus loin dans sa décision de ne pas trop le montrer (il a fallu un mois pour le réparer). Un ennemi invisible, juste suggéré par le passage d’un aileron ou d’un vague corps massif, est bien plus terrifiant : on retrouve ainsi dans la seconde partie, la plus soignée, le même type d’angoisse que dans Duel (1971). La tension est alors très forte, la musique de John Williams venant l’accentuer encore,  le film est indéniablement prenant. Spielberg est bien un magicien quand il s’agit de manier les images. Comme on le sait, le succès fut immense : le film battit tous les records de recettes et fut largement copié, plus souvent pour le pire que pour le meilleur, à commencer par Universal qui produira trois suites… sans Spielberg.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Roy Scheider, Robert Shaw, Richard Dreyfuss
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Jaws

Remarques :
* Jaws est l’un des tous premiers films où les studios utilisèrent une technique commerciale aujourd’hui largement répandue. Auparavant, les films sortaient dans quelques villes et, si les retours étaient positifs, on montait en puissance. Pour Jaws, Universal a tout de suite fait dupliquer un très grand nombre de copies et l’a sorti simultanément dans des centaines de salles tout autour du pays afin de créer une onde de choc massive. De plus, le film est de plus sorti en plein été, devenant ainsi le premier blockbuster de l’été (habituellement, les grosses sorties se faisaient en décembre mais le film eut du retard). Du fait du sujet, le même film sorti dans les froideurs de décembre aurait probablement eu moins d’impact.
* Jaws s’inscrit dans la vogue des films-catastrophe des années 70 (La Tour infernale est sorti l’année précédente).

* Une scène est restée célèbre : lorsque Roy Scheider est témoin de la première attaque sur la plage, Steven Spielberg fait sur son visage un effet de « traveling contrarié » (Dolly zoom en anglais), effet qui consiste à faire un traveling avant ou arrière en le compensant par un zoom inverse. Résultat : la tête du personnage reste à la même dimension mais le décor derrière lui change de taille. Cet effet a été utilisé pour la première fois par Hitchcock dans Vertigo, puis dans Psychose et Marnie.

Jaws
La face cachée de Bruce le Requin qui sème la terreur dans Les dents de la mer de Steven Spielberg (on remarque à l’arrière-plan à gauche, une barge pleine de monde qui semble être l’équipe de tournage).

15 août 2017

Je suis une légende (2007) de Francis Lawrence

Titre original : « I Am Legend »

Je suis une légendeLe docteur Robert Neville, officier de l’armée des États-Unis, est le seul survivant d’une pandémie. Le jour, il erre dans les rues désertes de New York chassant les animaux, la nuit il se barricade dans sa maison pour rester hors d’atteinte d’humains mutants…
Le classique de la littérature de science-fiction de Richard Matheson, Je suis une légende, ferait-il partie de ces romans inadaptables à l’écran ? Cette troisième tentative n’est guère plus intéressante que les deux premières. L’accent est une fois encore mis sur l’effroi engendré par les créatures alors que le roman est une réflexion sur la monstruosité, l’anormalité et le renversement possible de ces notions. Rien de tout cela dans ce film qui se réduit à une bataille contre des mutants avec effets spéciaux réglementaires. Le dénouement et la signification-même du titre ont été modifiés pour rentrer dans le moule hollywoodien (une fin alternative a toutefois été tournée un peu plus dans l’esprit dans du livre). Tout cela n’a pas beaucoup d’intérêt pour les amateurs de science-fiction.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Will Smith, Alice Braga
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I am a legend
Will Smith et la chienne Kona dans Je suis une légende de Francis Lawrence.

Précédentes adaptations :
* Je suis une légende (The Last Man on Earth) de Sidney Salkow et Ubaldo Ragona (1964) avec Vincent Price. Richard Matheson avait contribué au scénario (sous le pseudonyme Logan Swanson).
* Le Survivant (The Omega Man) de Boris Sagal (1971) avec Charlton Heston en roi de la gâchette.

14 juillet 2017

Jurassic World (2015) de Colin Trevorrow

Jurassic WorldVingt-deux ans après les évènements de Jurassic Park, le parc d’attraction sur l’île Isla Nublar est florissant mais le public se lasse vite et il faut toujours lui donner plus. Les scientifiques du centre manipulent les ADN pour créer de nouvelles espèces, plus terrifiantes… Le scénario de ce quatrième film de la série ne donne pas dans l’originalité : il est calqué sur celui du premier. Le plus amusant est qu’il se calque aussi sur la problématique des producteurs : montrer des créatures plus grosses, plus méchantes, plus terrifiantes. Nous avons donc de nouveau deux enfants en danger (deux garçons cette fois), des scientifiques apprentis-sorciers malintentionnés et des dinosaures incontrôlables. Le cahier des charges est rempli : on saute sur son fauteuil et l’on a l’impression de sentir l’haleine fétide des prédateurs qui viennent renifler leur petit-déjeuner. La réalisation est de bonne facture, l’ensemble est certes efficace mais n’est en rien magique comme pouvait l’être son prédécesseur. Ceci mis à part, Jurassic World, en tant que bon gros blockbuster, colporte toute l’idéologie hollywoodienne sur la famille mais cela n’a rien d’inhabituel (1). Gros budget, très gros succès au box-office mondial.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Irrfan Khan, Vincent D’Onofrio
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Remarque :
* Sur le plan scientifique : les images du premier Jurassic Park en 1993 correspondaient bien à l’état des connaissances du moment sur les dinosaures. Depuis cette date, ces connaissances ont fortement progressé et Jurassic World ne reflète pas du tout cette évolution (par exemple, on sait aujourd’hui que les vélociraptors n’étaient pas du tout comme on l’imaginait, ils étaient plus petits et avaient des plumes). Le film n’a donc plus d’intérêt sur le plan scientifique.

(1) Le plus surprenant est le passage sur le divorce : au beau milieu du film, le plus jeune garçon, jusque là excité comme une puce et courant dans tous les sens, se met soudainement à pleurer et annonce à son grand frère que leurs parents (qui sont alors à 5000 kms de là) veulent divorcer. Tout le monde tombe des nues, les spectateurs autant que le grand frère qui, sans doute trop occupé avec les filles de son âge, ne s’était rendu compte de rien, le niais. Gros pleurs. Mais cela ne dure qu’à peine une minute et on n’en reparlera plus… Cela devait être dans le cahier des charges.

Jurassic World
On sent qu’il va tirer à côté…! (scène de Jurassic World de Colin Trevorrow).