3 août 2022

Diaboliquement vôtre (1967) de Julien Duvivier

Diaboliquement vôtreAprès un violent accident de voiture, Georges Campos sort du coma, au soulagement de sa jolie femme et d’un ami médecin qui le ramènent chez lui. Mais lui ne reconnait personne, il est amnésique…
Diaboliquement vôtre est un film français coécrit et réalisé par Julien Duvivier. Il s’agit de son ultime réalisation : le réalisateur est décédé deux mois avant sa sortie en salles dans un accident de voiture. Le scénario est basé sur le roman Manie de la persécution du français Louis C. Thomas, auteur de romans policiers. Si l’histoire pouvait être étonnante dans les années soixante, elle ne l’est plus vraiment aujourd’hui et nous devinons trop facilement ce qui se trame. De plus, le personnage secondaire du valet asiatique paraît plus ridicule qu’inquiétant. Le film reste toutefois plaisant et montre une certaine élégance dans la photographie (signée Henri Decaë, directeur de la photographie de Jean-Pierre Melville et de plusieurs films de la Nouvelle Vague). Les dialogues sont l’oeuvre de Paul Gégauff, le scénariste attitré de Claude Chabrol.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Senta Berger, Peter Mosbacher, Sergio Fantoni
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Remarque :
Dans la version originale française, l’autrichienne Senta Berger est doublée par l’actrice Anouk Ferjac.

Diaboliquement vôtreAlain Delon et Senta Berger dans Diaboliquement vôtre de Julien Duvivier.

12 janvier 2022

Le Retour de Don Camillo (1953) de Julien Duvivier

Le Retour de Don CamilloLe curé Don Camillo s’est vu retirer la charge de sa paroisse Brescello et a été exilé dans un village perdu pour avoir frappé son rival, mais néanmoins ami, Peppone, le maire communiste. Mais l’absence de Don Camillo se fait vite sentir dans le village…
Le Retour de Don Camillo est un film franco-italien réalisé par Julien Duvivier. C’est le deuxième film de la série basée sur le personnage créé par le romancier italien Giovannino Guareschi. Le scénario est une fois encore l’œuvre de Duvivier et de René Barjavel. Bien qu’il l’ait été tourné presque dans la foulée du Petit Monde de don Camillo, il en diffère assez nettement. L’humour est bien entendu toujours là, avec les savoureuses prises de bec entre Don Camillo et Peppone, mais le ton est plus grave et aussi plus profond. L’exil de Don Camillo dans un village brumeux perché sur une montagne prend des allures de désolation. Les intempéries sont aussi très présentes dans tout le récit avec des pluies diluviennes suivies de spectaculaires inondations (filmées lors des crues du Pô de l’hiver 1952-1953). La marque de Duvivier est indubitablement plus présente sur ce deuxième film qui connut un aussi grand succès que le premier. Julien Duvivier refusera de continuer la série alors que Fernandel et Gino Cervi seront bien décidés à poursuivre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fernandel, Gino Cervi, Arturo Bragaglia, Édouard Delmont, Alexandre Rignault
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 Le Retour de Don CamilloGino Cervi et Fernandel dans Le Retour de Don Camillo de Julien Duvivier.

Remarques :
* Duvivier avait prévu de faire mourir Don Camillo dans ce deuxième film mais il dût rapidement renoncer face au tollé de l’auteur, de Fernandel et des producteurs !
* Signe de la formidable popularité du précédent volet : pendant le tournage, Fernandel a été invité par le pape Pie XII. Il s’est rendu à Rome pour le rencontrer avec sa fille Janine.

 Le Retour de Don CamilloGino Cervi et Fernandel dans Le Retour de Don Camillo de Julien Duvivier.

5 septembre 2021

Marie-Octobre (1959) de Julien Duvivier

Marie-OctobreUn groupe d’ex-résistants, dont certains s’étaient perdus de vue depuis la fin de la guerre, se retrouvent quinze années plus tard. Ils dînent ensemble dans la demeure de leur ancien chef, Castille, qui a été tué par les allemands. Cette soirée est organisée par deux d’entre eux pour percer le mystère de la mort de Castille car ils savent maintenant qu’il y a eu un traitre…
Marie-Octobre est inspiré du roman éponyme de Jacques Robert qui en a écrit l’adaptation avec Julien Duvivier. Il s’agit d’un huis clos avec dix personnages (onze avec la gouvernante) au cours duquel les soupçons vont se porter tour à tour sur chacun. Les dix personnages ont des professions très différentes qui ont parfois une influence. La distribution du film réunit certains des acteurs parmi les plus célèbres du cinéma français de l’époque, chacun restant dans le registre pour lequel il est connu. On est rapidement pris par les discussions et les interrogations qui fusent, d’autant plus facilement que les excellents dialogues sont signés Henri Jeanson. Le film fonctionne tout aussi bien soixante ans après sa sortie. Le récit aborde plusieurs thèmes : le courage, la trahison, la volonté d’oublier. Curieusement, la critique a toujours été très réservée (pour des raisons diverses et un peu confuses) alors que le public l’a transformé en grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Danielle Darrieux, Bernard Blier, Robert Dalban, Paul Frankeur, Paul Guers, Daniel Ivernel, Paul Meurisse, Serge Reggiani, Noël Roquevert, Lino Ventura, Jeanne Fusier-Gir
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Remarque :
* Les scènes ont été tournées dans l’ordre du scénario et les acteurs ne connaissaient pas le nom du traitre avant de tourner la scène finale.

 Marie-Octobre(de g. à d.) Lino Ventura, Paul Frankeur, Robert Dalban, Serge Reggiani, Paul Meurisse, Daniel Ivernel, Danielle Darrieux, Bernard Blier, Paul Guers et Noël Roquevert dans Marie-Octobre de Julien Duvivier.

28 août 2021

Le Petit Monde de Don Camillo (1952) de Julien Duvivier

Le Petit monde de Don Camillo (Don Camillo)Dans une petite ville italienne de la plaine du Pô, la rivalité est permanente entre Peppone, le maire communiste qui vient de triompher aux élections et Don Camillo, le curé de choc qui parle quotidiennement au Christ au dessus de l’autel de son église…
Le Petit Monde de Don Camillo est un film franco-italien de Julien Duvivier, tiré d’un roman de Giovannino Guareschi paru en 1948. L’adaptation est signée Julien Duvivier et René Barjavel. C’est un film de commande et il faut bien reconnaitre qu’il détonne plutôt dans la filmographie du cinéaste car il s’agit d’une gentille comédie. Giovannino Guareschi était un auteur marqué à droite, militant anti-communiste, et il entendait tourner en dérision le poids du Parti Communiste italien en ce lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Duvivier a su atténuer le propos militant et amplifier le rôle de l’amitié (les deux rivaux sont amis d’enfance), l’idée générale étant que l’estime mutuelle parvient à triompher des querelles politiques. Le film prend ainsi un aspect de gentille utopie. L’humour est principalement concentré sur le personnage du curé, superbement interprété par Fernandel. Le succès fut immense, Le Petit Monde de Don Camillo devenant rapidement le plus gros succès du cinéma français (aujourd’hui, il est le sixième plus gros succès de tous les temps). Les suites ne se firent guère attendre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fernandel, Gino Cervi, Franco Interlenghi, Sylvie, Charles Vissières
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Remarque :
* Le Don Camillo créé par Giovannino Guareschi est issu d’un personnage bien réel: Don Camillo Valota, prêtre italien ordonné en 1937 à Côme près de Milan. Il devint curé de Frontale, dans la Valteline (nord de l’Italie), où il eut des démêlés avec le maire, nommé Pepone. Il finit par être arrêté par les Allemands en 1942 pour avoir facilité le passage vers la Suisse voisine à de nombreux juifs et opposants au fascisme de Mussolini. C’est au camp de Dachau qu’il a rencontré Giovanni Guareschi, originaire de la même région que lui, et qu’il lui a raconté son histoire. (Source Wikipédia)

Le Petit monde de Don Camillo (Don Camillo)Fernandel et Gino Cervi dans Le Petit monde de Don Camillo (Don Camillo) de Julien Duvivier.

Le Petit monde de Don Camillo (Don Camillo)Fernandel dans Le Petit monde de Don Camillo (Don Camillo) de Julien Duvivier.

La série des 6 films Don Camillo (avec Fernandel pour les cinq premiers) :
1) Le Petit Monde de don Camillo (1952) de Julien Duvivier
2) Le Retour de don Camillo (1953) de Julien Duvivier
3) La Grande Bagarre de don Camillo (1955) de Carmine Gallone
4) Don Camillo Monseigneur (1961) de Carmine Gallone
5) Don Camillo en Russie (1965) de Luigi Comencini
6) Don Camillo et les contestataires (1970) de Mario Camerini avec Gastone Moschin et Lionel Stander

+ 1 remake (jugé très mauvais)
Don Camillo de Terence Hill (1983) avec Terence Hill et Colin Blakely

18 janvier 2020

La Fête à Henriette (1952) de Julien Duvivier

La Fête à HenrietteLeur dernier scénario ayant été interdit par la censure, deux scénaristes de cinéma doivent écrire en catastrophe une nouvelle histoire. Ils partent d’une idée : la journée du 14 juillet (jour de la Sainte Henriette) d’une jeune fille prénommée Henriette transportée à l’idée de passer la journée avec le garçon dont elle est amoureux…
Ecrit par Julien Duvivier et Henri Jeanson, La Fête à Henriette est une amusante fantaisie autour des multiples développements qu’une histoire peut prendre. Sur la base d’une histoire simple, les deux personnages-scénaristes imaginent tour à tour plusieurs variantes plus ou moins contradictoires, chacun tirant le récit vers le genre qu’il affectionne : pour l’un, c’est une histoire d’amour, pour l’autre, c’est une histoire plus noire plus tragique qui doit se dessiner. Le film se situe dans la ligne du réalisme poétique. L’ensemble est très amusant avec des dialogues très enlevés. Le découpage est vif, les mouvements d’appareils sont superbes, l’interprétation est parfaite. Au final, c’est un brillant exercice. Du grand art. Hélas, le film passa inaperçu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Dany Robin, Michel Auclair, Hildegard Knef, Louis Seigner, Micheline Francey, Henri Crémieux, Michel Roux, Daniel Ivernel
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La Fête à HenrietteSaturnin Fabre, Dany Robin et Michel Roux dans La Fête à Henriette de Julien Duvivier.

Remake américain :
Deux Têtes folles (Paris When It Sizzles) de Richard Quine (1964) avec Audrey Hepburn et William Holden.

27 janvier 2019

La Fin du jour (1939) de Julien Duvivier

La Fin du jourLa maison Saint-Jean Larivière accueille les comédiens âgés. Parmi eux se trouvent Cabrissade (Michel Simon), un joyeux drille qui n’a joué que des doublures, Marny (Victor Francen) un talentueux acteur que le public n’a jamais vraiment reconnu et Saint-Clair (Louis Jouvet), le nouvel arrivé, soucieux de garder sa réputation de Don Juan…
Julien Duvivier et Charles Spaak ont écrit cette réflexion cruelle sur la vieillesse alors qu’ils avaient à peine quarante ans. C’est un film très sombre où les personnages mêlent le cabotinage à l’amertume, rongés par un sentiment d’échec, la vérité de leur vie semblant prendre sa revanche sur le « mensonge » du spectacle. En réalité, ils ont comme perdu leur identité. Et comme toujours chez Duvivier, il n’y a pas de salut. Le terme de « pessimisme », si souvent attaché au réalisateur, paraît même faible ici ; même l’innocence de la jeunesse ne résiste pas à toute cette noirceur. La distribution est prestigieuse et le jeu des acteurs absolument parfait ; l’interprétation est très équilibrée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Victor Francen, Michel Simon, Louis Jouvet, Madeleine Ozeray, Sylvie, Charles Granval
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La fin du jour
Madeleine Ozeray, Victor Francen, Louis Jouvet et Michel Simon dans La Fin du jour de Julien Duvivier.

25 septembre 2018

Un carnet de bal (1937) de Julien Duvivier

Un carnet de balAprès la mort de son mari, Christine retrouve le carnet de bal de ses seize ans. Elle décide de quitter sa somptueuse villa des bords d’un lac italien pour aller à la rencontre de ses cavaliers d’il y a vingt ans et découvrir ce qu’ils sont devenus…
Un carnet de bal est assimilable à un film à sketches puisqu’il nous offre pas moins de huit histoires différentes. Duvivier a réuni un prestigieux plateau d’acteurs et, paradoxalement, c’est là que se situe le point faible du film : les acteurs sont tentés de charger leur personnage, d’appuyer leur jeu pour se montrer à la hauteur et plusieurs prestations de grands acteurs sont ainsi gâchées. Ce n’est pas le cas de Louis Jouvet qui montre une richesse et une subtilité étonnante, il est tout à la fois, charmeur et inquiétant, et les dialogues d’Henri Jeanson trouvent là leur plus belle mise en valeur. L’autre sketch le plus remarqué est celui interprété par Pierre Blanchar, les amateurs de noirceur humaine y trouveront là un morceau de choix. Les autres histoires ne sont guère intéressantes et la finalité globale du film n’est pas décelable si ce n’est d’explorer les multiples variations de l’échec et de l’amertume. Belle musique de Maurice Jaubert. Un carnet de bal fut couronné à la Biennale de Venise en 1937 ce qui valut à Duvivier son premier engagement hollywoodien. Le film est généralement bien apprécié par les critiques et les cinéphiles.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harry Baur, Marie Bell, Pierre Blanchar, Fernandel, Louis Jouvet, Raimu, Françoise Rosay, Pierre Richard-Willm
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Remarque :
* Les scènes d’ouverture et de l’épilogue ont été tournées sur les bords du Lac de Côme.

Un carnet de bal
Marie Bell et Louis Jouvet dans Un carnet de bal de Julien Duvivier.

1 juin 2018

L’homme à l’imperméable (1957) de Julien Duvivier

L'homme à l'imperméableSa femme étant absente pour une semaine, Albert, modeste musicien d’orchestre, se retrouve temporairement célibataire. Un de ses collègues lui vante les mérites de la belle Eva qu’il fréquente lui-même. Après moult hésitations, il se rend chez la jeune femme qui est assassinée alors qu’il se trouve dans la pièce voisine…
Julien Duvivier et René Barjavel ont écrit cette adaptation quelque peu étrange d’un roman de James Hadley Chase. L’homme à l’imperméable est en effet étrange car Julien Duvivier semble osciller constamment entre l’intrigue policière et la comédie loufoque sans parvenir à la symbiose entre les deux. Certaines comédies britanniques (on pense à celles de la Ealing) y parviennent merveilleusement alors qu’ici tout paraît bancal. Cela se ressent jusque dans l’interprétation qui n’est en rien homogène : certains acteurs jouent de façon réaliste alors que d’autres jouent de façon loufoque. Au final, n’étant ni un suspense policier, ni un film burlesque, le film ne réussit vraiment sur aucun tableau.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Fernandel, Bernard Blier, Jacques Duby, Jean Rigaux, Judith Magre
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L'homme à l'imperméable
Bernard Blier et Fernandel dans L’homme à l’imperméable de Julien Duvivier.

24 septembre 2017

La Charrette fantôme (1939) de Julien Duvivier

La Charrette fantômeParmi les sans-logis d’une petite bourgade, une légende raconte qu’un charretier de la mort hante la campagne et que le dernier à mourir chaque 31 décembre doit prendre sa place pour l’année à venir. David Holmes, ancien ouvrier devenu alcoolique, ne croit pas à cette légende. Sœur Edith, de l’Armée du Salut, tente de le remettre dans le droit chemin… Ce roman de la suédoise Selma Lagerlöf avait déjà été adapté par Victor Sjöström en 1920 qui en avait fait un film remarquable par son esthétisme et ses effets, un des tous premiers films à pouvoir être qualifié de véritable oeuvre d’art. Presque vingt ans plus tard, Julien Duvivier n’a pas la même réussite, il signe un film d’une qualité très inégale. Il ne semble pas à l’aise avec les aspects fantastiques de cette histoire, toute la fin paraissant même assez ridicule, mais il accentue le drame social et dresse un portrait assez noir de son époque. La photographie est signée Jules Kruger.  Il y a de très beaux passages comme la fuite éperdue de Louis Jouvet sur les toits ou cette stupéfiante scène d’expiation collective qui prend l’allure d’un opéra (belle partition musicale de Jacques Ibert). Si Louis Jouvet et Pierre Fresnay sont loin de leurs meilleures interprétations, Micheline Francey semble habitée par son personnage et Duvivier l’éclaire et la filme comme une sainte. Elle est la seule à apporter de l’intensité à cette histoire de rédemption dont le scénario n’est, il faut bien le reconnaitre, pas le point fort.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Fresnay, Marie Bell, Micheline Francey, Louis Jouvet
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Remarques :
* Selma Lagerlöf, prix Nobel de littérature en 1909, est l’auteure d’un des romans les plus lus en Suède : « Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède » (1906).
* La romancière puise habituellement dans les légendes scandinaves mais ce charretier de la mort semble très proche de celui de la légende bretonne de l’Ankou.

* Autres versions :
La Charrette fantôme (Körkarlen) de Victor Sjöström (1920)
Körkarlen de Arne Mattsson (1958) avec George Fant

 

La Charrette fantome
Micheline Francey dans La Charrette fantôme de Julien Duvivier.

La Charrette fantôme
Henri Nassier, René Génin, Pierre Fresnay et Louis Jouvet dans La Charrette fantôme de Julien Duvivier.

7 août 2017

La Belle Équipe (1936) de Julien Duvivier

La Belle équipeCinq amis, ouvriers au chômage et ayant bien du mal à joindre les deux bouts, gagnent à la loterie. Pour rester ensemble, ils décident d’acheter un lavoir délabré sur les bords de Marne pour en faire une guinguette… Dans l’histoire du cinéma, peu de films sont plus dans l’esprit de leur temps que La Belle Équipe. Le film est presque devenu le symbole du Front Populaire. Il n’a pourtant aucun contenu politique et les intentions de cette belle équipe sont plutôt de « se la couler pépère » mais il met en avant l’idée que l’entraide et l’union peuvent permettre de se bâtir un avenir joyeux. Plus que tout autre, c’est le film qui a mis en place le mythe Gabin avec cette image de prolétaire au grand cœur et doté d’une certaine noblesse. Sans appuyer son jeu, d’une manière naturelle, il a une présence inouïe à l’écran, tous les autres acteurs paraissant plus fades à côté de lui. Le film fut aussi un tremplin pour Viviane Romance dans son rôle de femme vénale (comme souvent chez Duvivier, les femmes apportent le malheur : involontairement pour l’une, volontairement pour l’autre…) La Belle Équipe est indéniablement l’un des plus beaux représentants de ce « réalisme poétique » des années trente en France.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Charles Vanel, Raymond Aimos, Viviane Romance, Fernand Charpin
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Remarques :
* La légende veut que Renoir ait proposé à Duvivier d’échanger les projets de La Grande Illusion (également écrit par Spaak) et de La Belle Équipe.
* La fin ne plût guère aux producteurs qui forcèrent Duvivier à tourner une fin heureuse. Les projections-tests montrèrent que le public préférait largement cette fin heureuse. Ce n’est qu’en 1966 que la fin pessimiste fut montrée à la télévision mais les Editions René Château continuèrent à exploiter une version avec la fin heureuse en vidéo. Il faudra attendre 2016 pour que, sur l’insistance du fils de Duvivier et de l’épouse de Charles Spaak, un DVD sorte enfin avec la fin voulue par le réalisateur.
* L’affiche du film a posé problème car Charles Vanel voulait la mention « Jean Gabin et Charles Vanel dans… ». N’ayant pas réussi à avoir gain de cause, il ne reparlera plus jamais à Duvivier.
* En francs constants, 100 000 francs de 1936 sont équivalents à 60 000 euros d’aujourd’hui.

La belle équipe
Raymond Aimos, Jean Gabin, Charles Vanel et Charles Dorat dans La Belle Équipe de Julien Duvivier.

La belle équipe
Jean Gabin et Viviane Romance dans La Belle Équipe de Julien Duvivier.

La belle équipe