17 septembre 2015

Une vierge sur canapé (1964) de Richard Quine

Titre original : « Sex and the Single Girl »

Une vierge sur canapéLe magazine à scandales Stop vient de ridiculiser la jeune doctoresse sexologue Helen Brown (Natalie Wood), auteur d’un livre à succès de conseils aux femmes célibataires. Le journaliste phallocrate Bob Weston (Tony Curtis) veut aller plus loin : il est prêt à toutes les bassesses pour prouver qu’elle n’a aucune expérience et qu’elle est encore vierge. Il va la consulter en se faisant passer pour son voisin (Henry Fonda) qui a une relation tumultueuse avec sa femme (Lauren Bacall)… Bien qu’il en ait gardé le titre, le film de Richard Quine Sex and the Single Girl n’est aucunement l’adaptation du best-seller planétaire d’Helen Gurley Brown qui a joué un rôle certain dans la révolution sexuelle des années soixante (1). Il s’agit d’une variation autour du succès du livre, une comédie qui tente de retrouver la brillance des comédies américaines screwball sans y parvenir. Le scénario est sans originalité, les dialogues sont assez plats, quelques remarques polissonnes ont juste été glissées ici et là pour pimenter l’ensemble. L’humour reste assez mou sauf dans les dix dernières minutes où le film change brutalement (et sans raison) de registre pour jouer sur l’humour nonsense avec une poursuite automobile assez délirante (2). En réalité, le principal atout du film réside dans le charme de ses deux acteurs principaux ; Tony Curtis est ici dans un rôle qui lui va comme un gant (3)(4). Créée pour surfer sur la naissante libéralisation des moeurs, Une vierge sur canapé est une comédie sans éclat. Le film a connu un certain succès public et aussi, ce qui est plus étonnant, critique.
Elle:
Lui : 1 étoiles

Acteurs: Tony Curtis, Natalie Wood, Henry Fonda, Lauren Bacall, Mel Ferrer, Edward Everett Horton
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Une vierge sur canapé
A défaut d’être crédible en psychologue, Natalie Wood fait montre de ses charmes dans Une vierge sur canapé de Richard Quine.

(1) Helen Gurley Brown, future rédactrice en chef du magazine Cosmopolitan, a écrit en 1962 un livre Sex and the Single Girl (= « La femme seule et l’amour », le titre anglais n’est pas si scabreux qu’il ne paraît à nos yeux français), rempli de conseils aux jeunes femmes pour prendre en main leur vie amoureuse. Il s’en est vendu deux millions dans les trois premières semaines et a été édité dans 35 pays. Warner Bros en a acheté les droits pour une petite fortune.

(2) On doit sans doute l’insertion de cette poursuite finale au grand succès du film de Stanley Kramer It’s a Mad, Mad, Mad, Mad World (1963) qui jouait sur l’humour nonsense.

(3) On peut, en revanche, se demander pourquoi Henry Fonda est venu se perdre dans cette galère. L’acteur a déclaré plus tard que c’était le film qu’il aimait le moins de toute sa carrière. Même question pour Lauren Bacall et Mel Ferrer…

(4) A propos de Tony Curtis, on ne peut que remarquer les clins d’oeil lourdement appuyés à Certains l’aiment chaud (Some like it hot). On mesure à cette occasion le fossé énorme qui sépare les deux films.

12 septembre 2015

La Guerre des cerveaux (1968) de Byron Haskin

Titre original : « The Power »

La Guerre des cerveauxDans un futur proche, un petit groupe de chercheurs étudient la résistance à la douleur et son influence éventuelle sur le cerveau. Lorsque l’un d’eux pointe du doigt que l’un des chercheurs a des capacités mentales très développées, il est mystérieusement assassiné… A la base, le film de science-fiction La Guerre des cerveaux soulève une question intéressante : si les capacités du cerveau humain évoluent, peut-on envisager qu’il parviendra un jour à influencer celui de ses congénères pour le soumettre à ses volontés ? Quelles seraient les implications de ce type de pouvoir ? Comment se comporterait dans notre monde d’aujourd’hui un humain qui aurait sauté des centaines de générations ? Hélas, Byron Haskin délaisse la pure prospective pour développer essentiellement un film à suspense où le héro ne fait que rechercher le coupable au péril de sa vie, un film dans un esprit assez hitchcockien. Le réalisateur semble d’ailleurs assumer cette filiation puisqu’il fait un hommage assez voyant au réalisateur anglais avec une scène dans un manège de chevaux de bois devenu incontrôlable. Certains critiques ont vu en cette histoire une manifestation de la paranoïa anticommuniste américaine ; pourquoi pas, tous les films sur le contrôle des esprits peuvent être vus ainsi mais cela ne me semble pas être le but premier ici. La Guerre des cerveaux se regarde sans ennui car la réalisation est soignée et le déroulement de l’histoire bien rythmé. On notera la musique de Miklós Rózsa avec une présence originale de son cymbalum.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: George Hamilton, Suzanne Pleshette, Richard Carlson, Yvonne De Carlo, Michael Rennie

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The Power
George Hamilton et Suzanne Pleshette dans La Guerre des cerveaux de Byron Haskin

Remarques :
* The Power est l’adaptation d’un roman de Frank M. Robinson qui est également connu pour avoir écrit La Tour infernale (à ma connaissance, aucun lien de parenté avec l’écrivain de science-fiction Kim Stanley Robinson).
* Byron Haskin est un réalisateur connu pour L’île au trésor (1950) et La Guerre des mondes (1953).
* La Guerre des cerveaux est produit par George Pal.

10 septembre 2015

Messaline (1960) de Vittorio Cottafavi

Titre original : « Messalina Venere imperatrice »

MessalineA Rome, en l’an 38 après J.-C., la jeune et ambitieuse vestale romaine (1) Valeria Messalina rencontre le centurion Lucius Maximus la veille de ses noces avec l’empereur Claude. Le jeune Lucius Maximus n’en sait rien puisqu’il est aussitôt envoyé livrer bataille dans une lointaine contrée. Parvenue au pouvoir, Messaline ne cesse de comploter pour assouvir ses désirs… Le personnage de Messaline, impératrice cruelle et débauchée, a toujours excité les imaginations par son mélange explosif de pouvoir, violence et sexualité. Réalisé en pleine période de surproduction de péplum italiens, le film de Cottafavi ne cherche pas, on s’en doute, la vérité historique mais plutôt à créer un spectacle à la sensualité épanchée. L’histoire se déroule, nous prévient-on en exergue, « à une période où la vie humaine n’avait aucune valeur » (diantre, on en frémit d’avance)… C’est l’anglaise Belinda Lee qui est chargée de minauder et de rouler des yeux devant la caméra mais elle ne parvient pas à donner une réelle dimension à son personnage. La réalisation est toutefois soignée ce qui écarte tout ennui à la vision du film. Messaline n’est pas le péplum de Cottafavi le plus remarquable : on pourra probablement lui préférer Les Légions de Cléopâtre tourné l’année précédente.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Belinda Lee, Spiros Focás
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Messaline
Belinda Lee dans Messaline de Vittorio Cottafavi

(1) Les vestales étaient des prêtresses de la déesse Vesta, des jeunes filles vouées à la chasteté et éduquées de façon très stricte.

Autres films centrés sur le personnage de Messaline :
Woman de Maurice Tourneur (1918) avec Flora Revalles
Messaline (Messalina) de Carmine Gallone (1951) avec María Félix et Georges Marchal
Messaline , impératrice et putain (Messalina, Messalina!) de Sergio Corbucci (1977) avec Anneka Di Lorenzo
Caligula et Messaline de Bruno Mattei (1981) avec Betty Roland

8 septembre 2015

Gertrud (1964) de Carl Theodor Dreyer

GertrudCopenhague, début du XXe siècle. L’ancienne chanteuse d’opéra Gertrud sent que l’amour a quitté son mariage : son mari Gustav, sur le point d’être nommé ministre, fait passer son travail en premier. Elle lui annonce qu’elle va le quitter. Gertrud entretient une liaison avec Erland, un jeune compositeur. C’est à ce moment que Gabriel, son ancien amour, revient d’un long séjour à l’étranger… Le dernier film de Dreyer surprend par sa forme. Cette pièce du suédois Hjalmar Söderberg, écrite quelque cinquante ans auparavant, est portée à l’écran avec un très haut niveau d’abstraction : décors épurés, longs plans fixes, personnages qui ne se regardent pas, très forte retenue dans l’expression des acteurs. Cette forme a tendance à rebuter au premier abord et pourtant on se laisse happer par les échanges entre Gertrud et les hommes qu’elle a aimés. Cette femme est en recherche d’un certain absolu dans l’amour et Dreyer semble faire de même avec son cinéma. Cette rigidité des postures rend l’intensité d’autant plus palpable, c’est même assez étonnant. A sa sortie, le film fut accueilli très froidement (il est vrai que nous sommes ici très loin du souffle de la Nouvelle Vague !) mais il peut s’apprécier différemment avec le recul. Son caractère atemporel paraît plus évident.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nina Pens Rode, Bendt Rothe, Ebbe Rode, Baard Owe
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Gertrud
Nina Pens Rode dans Gertrud de Carl Theodor Dreyer

26 août 2015

L’Avventura (1960) de Michelangelo Antonioni

L'AvventuraSur un petit yacht à moteur, un groupe de riches italiens se rendent sur l’île volcanique et déserte de Basiluzzo au nord de la Sicile. Parmi eux, Anna et son fiancé Sandro et son amie Claudia. Anna traverse une phase d’incertitude, elle n’est pas sûre de ses sentiments pour Sandro. Au moment de quitter l’île, le groupe découvre qu’Anna a disparu. Tout le monde se met à sa recherche. Elle demeure introuvable… Après cinq premiers longs métrages plus conventionnels, Antonioni signe son premier film marqué par un ton nouveau et l’empreinte d’un auteur : L’Avventura. Avec La Nuit et L’Eclisse qui suivront les années suivantes, le film marque un tournant dans la filmographie du cinéaste mais aussi dans le cinéma italien, voire dans le cinéma tout court. A l’époque, le film a perturbé car il bouscule certaines conventions sur le déroulement du récit : peu importe ce qui arrivé à Anna, le sujet de L’Avventura est plus ces petits errements qui font notre quotidien (1). Claudia va peu à peu, et non sans culpabilité, prendre la place d’Anna auprès de Sandro : un couple qui se forme, se perd, se reforme, se reperd… Antonioni déplace l’objet du cinéma depuis le récit vers une certaine esthétique de la sensation. Cette approche peut encore dérouter aujourd’hui : beaucoup lui reprochent une certaine lenteur. Personnellement, je ne lui en trouve aucune.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gabriele Ferzetti, Monica Vitti, Lea Massari
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L'Avventura
Gabriele Ferzetti et Monica Vitti dans L’Avventura de Michelangelo Antonioni

Remarques :
*Après un début de carrière au théâtre, Monica Vitti fait ici vraiment ses débuts au cinéma. L’actrice et son metteur en scène auront une relation qui durera 5 à 6 ans.
* Le tournage des séquences sur l’île a été quelque peu mouvementé : abandonnée par le producteur et par les techniciens en grève, la petite équipe réduite à sept personnes s’est retrouvée isolée sur l’île, se nourrissant de caroubes et de gâteaux moisis sous une pluie battante.

(1) Sur ce point, je ne peux que citer Mathias Sabourdin dans son excellent Dictionnaire du cinéma italien : « Personne mieux qu’Antonioni n’a su témoigner de notre rapport sensible au temps et à l’espace, à cette trame infinie d’objets, de paysages, d’évènements insignifiants, de gestes et de regards qui fait notre quotidien. » (Dictionnaire du cinéma italien, ed. Nouveau Monde 2014, p. 105).

16 août 2015

Les évadés de la nuit (1960) de Roberto Rossellini

Titre original : « Era notte a Roma »

Les évadés de la nuit
Italie, 1943. Trois officiers alliés, un britannique, un américain et un russe, sont recueillis par une jeune femme qui les cache dans son grenier à Rome, alors occupée par les allemands… Quinze ans après Rome ville ouverte, Rossellini revient sur cette époque des derniers mois de la guerre, transition entre le fascisme et la libération de l’Italie. En dehors du sujet, tout semble séparer les deux films et on ne croit guère, du moins pas assez, à cette histoire quelque peu alourdie par des éléments mélodramatiques. Il reste toutefois de nombreuses belles scènes, parfois même assez marquantes, avec un rapprochement intéressant entre les convictions humanistes des ecclésiastiques et celles du mécanicien communiste engagé dans la Résistance.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Leo Genn, Giovanna Ralli, Sergey Bondarchuk, Peter Baldwin, Renato Salvatori
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Les évadés de la nuit
George Petrarca et Giovanna Ralli dans Les évadés de la nuit de Roberto Rossellini

Les évadés de la nuit
Leo Genn, Sergey Bondarchuk et Peter Baldwin dans Les évadés de la nuit de Roberto Rossellini

12 août 2015

Help! (1965) de Richard Lester

Au secours!Une mystérieuse secte orientale découvre qu’une bague sacrée portée par une jeune femme destinée à être sacrifié a disparu. Or cette bague est au doigt de Ringo (1). Le grand prêtre et ses acolytes vont tout faire pour la récupérer… Après le succès de A Hard Day’s Night, Richard Lester et les Beatles bénéficient d’un budget plus important pour tourner Help!, en couleurs et doté d’un scénario plus élaboré. L’histoire est totalement farfelue, tout à fait dans l’esprit de l’humour british nonsense. Il prend la forme d’une satire des films de James Bond et les Beatles ont cité Duck Soup des Marx Brothers en influence. Il y a de belles et nombreuses trouvailles assez enthousiasmantes dans les pièges qui sont dressés pour capturer Ringo (le plus beau est à mes yeux le dirigeable et les pas… il fallait oser) : beaucoup d’inventivité. Comme souvent dans ce style d’humour, les transitions entre les scènes ne sont pas travaillées mais cela importe peu : cela permet d’avoir des lieux très différents, et d’avoir par exemple la célèbre séquence dans la neige. Les morceaux sont bien intégrés, montrant à chaque fois les Beatles jouant avec leurs instruments. Ce sont les sept morceaux de la face A de l’album Help! qui sortira quelques jours après le film, album qui est assez fondamental dans leur évolution. Ce deuxième film des Beatles est incontestablement plus travaillé que le premier. Certains le trouvent moins spontané. D’autres, comme moi, prennent autant (sinon plus) de plaisir à le revoir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: George Harrison, John Lennon, Paul McCartney, Ringo Starr, Leo McKern, Eleanor Bron, Roy Kinnear
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Help!
John Lennon et Paul McCartney (jouant You’ve Got to Hide Your Love Away) dans Help! de Richard Lester

Remarques :
* Certains critiques ont mentionné l’influence du Goon Show, une émission radiophonique de la BBC des années cinquante où a notamment officié Peter Sellers.
* L’humour fait souvent penser à celui des Monty Python (dont le Circus est rappelons-le postérieur). Il y a quelques gags qui sont vraiment très proches.
* Beaucoup plus tard, les Beatles ont avoué avoir « beaucoup fumé » pendant le tournage (« A hell of a lot of pot was being smoked while we were making the film ») notamment lors du tournage dans les Alpes (autrichiennes).
* A l’occasion du cinquantième anniversaire de la sortie du film, un livre de photos de tournage du film Help! va sortir prochainement (15 septembre 2015) chez Rizzoli.

Help!

(1) Rappelons que Ringo aimait porter de grosses bagues ce qui lui a valu le surnom de Ringo (ring = bague en anglais).

10 août 2015

Quatre garçons dans le vent (1964) de Richard Lester

Titre original : « A Hard Day’s Night »

Quatre garçons dans le ventLes Beatles et leur manager prennent le train pour Londres pour donner un concert télévisé. Paul est accompagné de son grand-père, un vieil homme pittoresque dont il a la charge. Arrivés à Londres, ils sont confinés dans un hôtel… Tourné par l’américain de naissance mais anglais d’adoption Richard Lester, A Hard Day’s Night est le premier film des Beatles, un film au budget réduit et grandement improvisé. Il nous montre les quatre compères faisant les fous, impertinents (selon les critères de l’époque), ne prenant rien au sérieux, assez fidèles à leur image et sans masquer leurs origines populaires. S’ils semblent assez incontrôlables, ils obéissent toutefois aveuglément à un manager un peu ridicule qui les traite comme des enfants (ce manager n’est pas interprété par Brian Epstein mais c’est inévitablement de lui qu’il s’agit). En filigrane, on pourra mesurer à quel point la célébrité avait déjà transformé leur vie en un enfermement continuel (1). La scène « Can’t buy me Love » où ils s’évadent du studio de télévision pour aller faire les fous sur une pelouse prend ainsi une certaine signification. Le personnage du grand-père permet d’introduire de nombreuses notes d’humour, pas toujours parfaitement réussies mais parfois vraiment amusantes. On notera l’hommage au cinéma muet, notamment dans les scènes de poursuite (on peut penser à Buster Keaton ou aux Keystone Cops). Pour notre plus grand plaisir, plusieurs morceaux sont intercalés plus ou moins habilement et le film se termine par un concert télévisé de trois ou quatre morceaux devant un public de jeunes fans en transe. L’album est sorti peu de temps après le film qui a connu un grand succès. Même si son côté impertinent s’est un peu émoussé aujourd’hui, c’est toujours un plaisir de revoir A Hard Day’s Night.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr, Wilfrid Brambell, Norman Rossington
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A Hard Day's Night
Paul McCartney, George Harrison, Ringo Starr et John Lennon dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

A Hard Day's Night
Paul McCartney, John Lennon, George Harrison et Ringo Starr et dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

A Hard Day's Night
Wilfrid Brambell (le grand-père) et John Lennon dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

A Hard Day's Night
Les Beatles dans A Hard Day’s Night de Richard Lester.

Remarques :
* Le titre anglais est tirée d’une phrase dite par Ringo Starr (qui était spécialiste de phrases bizarrement tournées) : parlant à la fin d’une journée de travail qui s’était prolongée très tard, il commence par dire « it’s been a hard day… » et, voyant qu’il fait nuit, ajoute « …night ». La chanson homonyme a ensuite été écrite par Lennon en catastrophe, huit jours avant la fin du tournage.

* Le film reprend quelques uns des bons mots des membres du groupe comme le célèbre jeu de mots de Ringo :
Journaliste : Are you a mod or a rocker?
Ringo : Um, no. I’m a mocker.

* Parmi les figurants/fans du concert télévisé se trouvait un jeune garçon de 13 ans du nom de Phil Collins. La photo ci-dessous montre son emplacement probable (d’autres sites montrent un autre plan qui paraît moins probable).

A Hard Day's Night

(1) Alun Owen qui a écrit le scenario dit avoir été inspiré par une phrase dite par l’un des membres du groupe décrivant leur vie comme étant « un train et une chambre et une voiture et une chambre et une chambre et une chambre » (a train and a room and a car and a room and a room and a room).

18 juillet 2015

West Side Story (1961) de Robert Wise et Jerome Robbins

West Side StoryA New York, dans le West Side, deux bandes rivales s’affrontent : l’une est formée de jeunes américains d’origine polonaise, l’autre de jeunes immigrés portoricains. Un garçon de la première bande s’éprend d’une jeune fille de la seconde… West Side Story est l’un des films les plus connus de toute l’histoire du cinéma, un chef d’oeuvre dit-on qui « a dépoussiéré la comédie musicale ». Cette transposition du thème shakespearien de Roméo et Juliette au monde moderne de la guerre des gangs avait d’abord existé sur les planches en 1957 avant d’être porté à l’écran par Robert Wise et le chorégraphe Jerome Robbins. C’est un film très inégal. Le meilleur est incontestablement du côté de la danse avec une formidable expression de la violence par le mouvement, dans des chorégraphies d’une extrême vivacité. Deux séquences sont absolument exceptionnelles: la scène d’ouverture avec la mise en place des deux bandes et la scène emblématique du film, le ballet « America » sur le toit. Dans le meilleur, il faut également citer la belle photographie et l’utilisation du Technicolor et le très beau générique de fin signé Saul Bass. Hélas, il y a tout le reste : une histoire larmoyante, de nombreuses scènes qui semblent interminables, de nombreux acteurs jouant fort mal (à leur décharge, précisons qu’ils ont été recrutés pour leurs talents de danseur). Le propos est pavé de bonnes intentions, dénoncer la xénophobie, même si on pourra trouver que le but n’est pas vraiment atteint. Grand succès populaire, West Side Story a eu un fort retentissement et a gagné, excusez du peu, pas moins de dix Oscars.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Richard Beymer, Russ Tamblyn, Rita Moreno, George Chakiris
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Pour une présentation franchement plus enthousiaste, je vous conseille de lire celle de Franck Suzanne sur DVDClassik.

West Side Story
La scène d’ouverture de West Side Story de Robert Wise

Remarque :
* Jerome Robbins a réalisé quatre séquences, le prologue, « Cool », « I Feel Pretty » et « America », avant d’être écarté du projet car son perfectionnisme devenait trop coûteux. Est-ce un hasard si ce sont là (et de très loin) les quatre meilleures séquences du film ?

8 juillet 2015

La Fille à la valise (1961) de Valerio Zurlini

Titre original : « La ragazza con la valigia »

La Fille à la valiseFils de bonne famille, le jeune Lorenzo, âgé de 16ans, s’efforce de d’atténuer les effets de la mauvaise conduite de son frère aîné envers une jeune femme, Aida. De simple gentillesse à son égard, ses sentiments vont évoluer peu à peu vers une attirance plus profonde… La Fille à la valise est le récit de la rencontre de deux jeunes êtres issu de mondes différents : il est timide, éduqué de façon stricte, ne connait rien de la vie et découvre l’amour ; elle a déjà trop vécu à 22 ans, victime des hommes, mais garde une grande part de pureté et ne sait que faire de cet amour naissant. Le film de Valerio Zurlini peut paraître quelque peu laborieux dans sa mise en place mais il évolue avec une certaine grâce à l’image des sentiments de ses deux personnages principaux. Claudia Cardinale et Jacques Perrin sont tous deux d’une beauté juvénile absolument hors du commun et Zurlini a pris le parti de les filmer en très gros plans, souvent sans prendre la peine de faire de contre-champs. Ils irradient littéralement l’image. Il a également pris le parti d’une certaine lenteur qui peut soit envouter soit finir par lasser. Mais La Fille à la valise ne peut que nous toucher.
Elle: 4 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Claudia Cardinale, Jacques Perrin, Luciana Angiolillo, Gian Maria Volonté
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La Fille à la valise
Claudia Cardinale et Jacques Perrin dans La Fille à la valise de Valerio Zurlini

Remarques :
* Dans un entretien, Valerio Zurlini a déclaré s’être inspiré du récit d’une jeune actrice assez étrange (qui, dit-il, est devenue assez célèbre par la suite) rencontrée sur le tournage d’un petit film publicitaire  et qui lui avait en partie racontée sa vie.

* Au moment du tournage, Jacques Perrin a 19 ans et Claudia Cardinale 22. C’est le premier grand rôle de Jacques Perrin et le film va vraiment lancer sa carrière. Claudia Cardinale est alors plus connue mais elle n’est pas encore vraiment reconnue pour ses talents d’actrice.
Dans un second rôle, Gian Maria Volonte est ici dans l’un de ses tous premiers longs métrages (le deuxième).