17 avril 2023

Un espion ordinaire (2020) de Dominic Cooke

Titre original : « The Courier »

Un espion ordinaire (The Courier)Au début des années 1960, l’homme d’affaires britannique Greville Wynne est recruté par le MI6, en lien avec la CIA, du fait de ses voyages réguliers dans le bloc de l’Est. Il lui est demandé de se rendre en URSS pour prendre contact avec Oleg Penkovsky, un colonel du service de renseignement militaire de l’armée soviétique…
Un espion ordinaire est un film d’espionnage britannique coproduit et réalisé par Dominic Cooke. Il s’agit du second long métrage de ce metteur en scène de théâtre anglais (après un peu remarqué Sur la plage de Chesil en 2017). L’histoire est inspirée de faits réels ; elle nous replace en pleine crise des missiles de Cuba. Si les faits sont extraordinaires, le déroulé du récit est hélas assez classique et passe par toutes les phases attendues. Le film est surtout un hommage au courage de Greville Wynne et de Oleg Penkovsky. Il est regrettable qu’il ait tant de mal à nous intéresser. L’interprétation est parfaite mais cela ne suffit pas à rendre le film notable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Benedict Cumberbatch, Merab Ninidze, Rachel Brosnahan, Jessie Buckley
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Un espion ordinaire (The Courier)Benedict Cumberbatch, Angus Wright et Rachel Brosnahan
dans Un espion ordinaire (The Courier) de Dominic Cooke.

29 octobre 2022

The Spacewalker (2017) de Dmitriy Kiselev

Titre original : « Vremya pervykh »

The Spacewalker (Vremya pervykh)Dans les années 1960, durant la guerre froide et la course à l’espace, l’URSS a déjà envoyé un homme dans l’espace et prévoit cette fois de franchir une nouvelle étape : effectuer la première sortie de l’Homme dans l’espace…
The Spacewalker (le titre original russe peut se traduire par « Le temps des premiers ») est un film russe réalisé par Dmitri Kisseliov. Il s’agit du portrait d’Alexeï Leonov, le premier homme à avoir effectué une sortie dans l’espace. C’est la dernière victoire du programme spatial russe qui sera ensuite toujours en retard sur les américains. The Spacewalker est un film à gros budget qui comporte des scènes vraiment spectaculaires (sortie dans l’espace, rentrée dans l’atmosphère, …) Sur ce point, il est très comparable aux grosses productions occidentales. Hélas, le scénario est pauvre, étiré en longueur. Lourdeur et répétition des messages de propagande (exaltation de l’homme russe, de sa capacité à résister à tout) sont évidentes, bien moins subtiles que dans les blockbusters hollywoodiens. Le film connut un grand succès en Russie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Evgeniy Mironov, Konstantin Khabenskiy, Vladimir Ilin
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The Spacewalker (Vremya pervykh)Evgeniy Mironov dans The Spacewalker (Vremya pervykh) de Dmitriy Kiselev.

Remarque :
Dans la réalité, le problème principal de la mission était différent de celui montré : La combinaison spatiale de Leonov s’était dilatée lors de sa sortie, au point qu’elle l’empêchait de pouvoir passer par l’écoutille pour rentrer.

2 avril 2018

Aux postes de combat (1965) de James B. Harris

Titre original : « The Bedford Incident »

Aux postes de combatEn pleine Guerre froide, un journaliste (Sidney Poitier) est héliporté à bord d’un destroyer de Marine américaine au large du Groenland pour un reportage. Son capitaine (Richard Widmark) traque un insaisissable sous-marin soviétique qu’il soupçonne de violer les eaux territoriales de l’OTAN…
Producteur de films de Stanley Kubrick, l’américain James B. Harris n’a que peu tourné lui-même. The Bedford Incident est sa première réalisation. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Mark Rascovich, un suspense basé sur le jeu du chat et de la souris, mêlé d’un zeste de folie obsessionnelle qui pourrait le rapprocher de Dr Folamour. On retrouve en effet cette crainte de l’emballement dans l’équilibre de la terreur où le moindre faux-pas peut provoquer un cataclysme nucléaire. La tension monte constamment, bien entretenue par le personnage du commandant jusqu’au-boutiste auquel Richard Widmark (qui est aussi producteur) donne chair. Il s’agit d’une production britannique, avec des capitaux américains : les moyens sont visiblement limités, on le ressent dans les scènes d’extérieur (icebergs et maquettes) sans que cela n’entrave sa force. The Bedford Incident n’eut que peu de succès et reste assez méconnu aujourd’hui. Il mérite mieux que cela.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Richard Widmark, Sidney Poitier, James MacArthur, Martin Balsam, Eric Portman
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The Bedford Incident
Richard Widmark dans Aux postes de combat de James B. Harris.

Remarques :
* James B. Harris a produit The Killing, Paths of Glory et Lolita mais a cessé son partenariat avec Kubrick avant Dr. Folamour. Certaines sources le créditent d’avoir participé à l’écriture de ce dernier mais rien n’est moins sûr.

* The Bedford Incident n’est pas basé sur des faits réels mais on sait depuis l’ouverture des archives soviétiques qu’un incident presque similaire a eu lieu. En octobre 1962 (donc avant la crise de Cuba), un sous-marin soviétique a été pris en chasse par un destroyer américain. Ce dernier, ignorant la présence d’armes nucléaires dans le sous-marin, a utilisé des charges explosives pour forcer le forcer à faire surface. Pensant qu’une 3e guerre mondiale avait éclaté, le capitaine soviétique voulut répliquer mais, fort heureusement, fut empêché par le commandant de la flotte qui se trouvait exceptionnellement à bord.

The Bedford Incident
Eric Portman, Sidney Poitier et Richard Widmark dans Aux postes de combat de James B. Harris.

The Bedford Incident
L’un des tous premiers rôles de Donald Sutherland : Aux postes de combat de James B. Harris.

4 janvier 2018

Le Pont des espions (2015) de Steven Spielberg

Titre original : « Bridge of Spies »

Le Pont des espionsEn 1957, un espion soviétique œuvrant secrètement aux Etats-Unis est arrêté. Un avocat, brillant mais plutôt spécialiste en assurances, est commis d’office pour le défendre. Son intervention va aller bien au-delà…
Ecrit par les frères Coen et Matt Charman, Le Pont des espions s’inspire de faits réels. L’histoire est de celles dont Hollywood raffole, celle d’un homme ordinaire amené à tenir un rôle extraordinaire. Le scénario se déroule à la perfection et nous happe totalement. Comme on peut s’y attendre de la part d’un réalisateur de talent comme Spielberg, la mise en scène est totalement maitrisée. Le tournage s’est déroulé en bonne partie sur les lieux réels (le pont de Glienicke à Berlin, notamment) avec une reconstitution minutieuse (étonnantes scènes de la construction du Mur). L’image est très belle, Spielberg et son habituel directeur de la photographie Janusz Kamiński ayant opté pour l’utilisation d’objectifs anamorphiques (1). Le Pont des espions est un film d’un très beau classicisme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Mark Rylance, Amy Ryan, Scott Shepherd, Will Rogers
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Le Pont des espions
Scott Shepherd et Tom Hanks dans Le Pont des espions de Steven Spielberg.

Le Pont des espions
Mark Rylance dans Le Pont des espions de Steven Spielberg.

Le Pont des espions
Le pont de Glienicke à Berlin dans Le Pont des espions de Steven Spielberg.

(1) L’anamorphose est un procédé optique qui compresse l’image dans sa largeur, par exemple pour permettre de stocker une image cinémascope dans un format 4/3. Longtemps utilisée pour palier aux différences de format, l’anamorphose a un regain d’intérêt pour ses qualités graphiques : plus de contrôle sur la profondeur de champ, et surtout une plus belle mise en valeur du sujet sur le fond avec un bokeh (flou d’arrière plan) plus esthétique et très particulier en grain de blé (au lieu d’être rond).
Voir un exemple des différences (regardez l’arrière-plan)
ou observez les grains de blé dans l’image ci-dessous.

Le Pont des espions
Tom Hanks dans Le Pont des espions de Steven Spielberg.

10 septembre 2017

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. (2015) de Guy Ritchie

Titre original : « The Man from U.N.C.L.E. »

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E.Durant la guerre froide, l’agent américain Napoleon Solo est contraint de collaborer avec l’agent du KGB Illya Kouriakine pour lutter contre une organisation criminelle internationale. Ces deux agents, au style très opposé, n’ont qu’une seule piste : la fille d’un scientifique allemand kidnappé par l’organisation criminelle… Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. reprend les personnages de la série des années soixante Des agents très spéciaux. Il s’agit d’une préquelle puisqu’il met en scène la rencontre entre les deux agents et leur première mission ensemble. Un troisième personnage féminin a été ajouté. Le réalisateur anglais Guy Ritchie a parfaitement su créer une atmosphère retro, et trouver un équilibre parfait entre action et humour. Il se démarque ainsi assez nettement des productions équivalentes récentes, plus axées sur l’action violente. Guy Ritchie respecte parfaitement l’esprit de la série qui était destinée au grand public. Sur ce sujet, on pourra noter que les scénaristes ont trouvé une solution élégante pour bien expliquer au spectateur les passages où un détail est très important. La photographie est très belle. Le film constitue un excellent divertissement. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander, Elizabeth Debicki, Hugh Grant
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Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E.
Alicia Vikander, Armie Hammer (Illya Kouriakine) et Henry Cavill (Napoleon Solo) dans Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. de Guy Ritchie (notez l’effet « miniatures » dû à la faible profondeur de champ).

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E.
C’est Hugh Grant qui tient le rôle du débonnaire Waverly dans Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. de Guy Ritchie.

Des agents très spéciaux
Affiche de la série originale : David McCallum, Robert Vaughn et Leo G. Carroll. La série américaine Des agents très spéciaux (The Man from UNCLE) a totalisé 105 épisodes de 49 minutes chacun, dont 29 en noir et blanc. En France, la première diffusion de la série s’est faite à partir du 14 janvier 1967 sur la deuxième chaîne de l’ORTF.

Détail amusant :
Je ne pense pas être le seul à avoir vu cette série très jeune sans réaliser vraiment que les deux agents étaient de bords opposés. C’est en visionnant le film que je me suis dit « ah oui, tiens c’est vrai, Kouriakine était russe! ». Personnellement, j’étais trop fasciné par les gadgets techniques pour prêter attention à leur nationalité…

2 mai 2017

À la poursuite d’Octobre Rouge (1990) de John McTiernan

Titre original : « The Hunt for Red October »

À la poursuite d'Octobre Rouge1984. Un nouveau sous-marin soviétique est détecté. Les américains craignent qu’il soit équipé d’un système de navigation totalement silencieux. Effectivement, peu après son lancement, il disparaît totalement. Un analyste de la CIA a l’intuition que son commandant a l’intention de passer à l’Ouest… Basé sur un roman de Tom Clancy, À la poursuite d’Octobre Rouge fait partie de cette (petite) famille des « films de sous-marins » qui nous donne souvent de bons, voire de très bons, films. Une fois de plus, la tension est très forte, générée par le huis-clos doublé du jeu du chat et de la souris. Le spectateur est très rapidement pris par l’action et glisse volontiers sur les différentes incohérences. La réalisation de John McTiernan est comme toujours efficace. Sur le plan de l’interprétation, Sean Connery domine largement par sa forte présence. Malgré quelques mauvaises critiques à sa sortie (déplorant le manque d’action), le film fut un gros succès pour Paramount.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Alec Baldwin, Scott Glenn, Sam Neill, James Earl Jones
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A la poursuite d'Octobre Rouge
Sean Connery dans À la poursuite d’Octobre Rouge de John McTiernan.

23 avril 2017

L’Homme de Berlin (1953) de Carol Reed

Titre original : « The Man Between »

L'homme de BerlinLa jeune Susanne arrive à Berlin pour rendre visite à son frère, médecin militaire anglais. Dès son arrivée, elle remarque que la femme allemande de son frère a un comportement étrange, faisant tout pour paraître joyeuse alors qu’elle est en réalité très soucieuse… Basée sur une histoire de l’allemand Walter Ebert, l’histoire de The Man Between se situe dans le Berlin de l’après-guerre, à l’époque où la circulation entre les deux zones était toujours possible tout en étant contrôlée de très près (le mur sera construit en 1961). L’atmosphère et le traitement de l’histoire ne sont pas sans rappeler Le Troisième Homme que Reed a réalisé quatre ans plus tôt. La mise en place intrigue beaucoup (surtout lorsque l’on ne sait rien de l’histoire) et le développement assez complexe fait monter la tension jusqu’à une longue poursuite très réussie. Quelques notes d’humour viennent étrangement se mêler au récit, la palme en ce domaine revenant à la scène de l’enlèvement avec une voiture pleine de neige assez unique en son genre. James Mason fait une belle performance linguistique : il s’exprime à la fois en allemand (avec un très bon phrasé, paraît-il) et en anglais avec un accent germanique. Même s’il n’a pas la puissance du Troisième Homme, cet Homme de Berlin est prenant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Mason, Claire Bloom, Hildegard Knef, Geoffrey Toone
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Remarques :
* The Man Between est également le titre de l’autobiographie de Carol Reed (Chatto & Windus, 1990, pas d’édition française à ce jour).

The Man Between
Claire Bloom et James Mason dans L’homme de Berlin de Carol Reed.

The Man Between

7 décembre 2016

La Planète des singes (1968) de Franklin J. Schaffner

Titre original : « Planet of the Apes »

La Planète des singesParti en 1972, un vaisseau spatial emporte ses quatre membres d’équipage à une vitesse proche de celle de la lumière. Au terme d’un voyage de 18 mois, équivalent à 2000 années terrestres (selon la théorie de la relativité restreinte), ils atterrissent en catastrophe sur une mystérieuse planète, au cœur d’une région désertique. Ils vont découvrir que ce monde est peuplé d’hommes primitifs dominés par une race de singes très évolués… Adapté du roman de Pierre Boulle, La Planète des singes est l’un des films de science-fiction les plus célèbres. Il est hélas souvent réduit à sa dernière scène, un puissant twist final qui donne un sens différent à tout ce qui le précède, mais le film est en réalité bien plus riche. Procédant par inversion des situations, La Planète des singes est une inépuisable source de réflexions philosophiques. Il aborde un nombre impressionnant de thèmes différents : le racisme, la place de la science, le rôle de la religion, la nature de l’homme, les chasses aux sorcières, la vivisection et il nous alerte sur les dangers de la prolifération des armes (nous sommes alors en pleine Guerre froide). Les studios ne croyaient guère dans le projet et le budget fut donc limité, réduisant la ville des singes à un petit village (inspiré de Gaudí). L’utilisation habile de décors naturels et les maquillages élaborés donnent beaucoup de force au film. Son impact visuel est puissant. Le succès fut important ce qui poussa Hollywood à faire de multiples suites, pas toujours avec bonheur…
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison
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Remarques :
* L’adaptation du roman de Pierre Boulle a été écrite par Rod Serling, le créateur de La Quatrième Dimension, et Michael Wilson.
* Le scénariste Michael Wilson a été victime du maccarthysme : il est passé devant le House Un-American Activities Committee avnt d’être inscrit en 1951 sur la liste noire de Hollywood. C’est lui qui a eu l’idée d’ajouter la scène de simulacre de procès.

La Planète des singes
Scène de fin de chasse dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des Singes
Charlton Heston, Linda Harrison, Kim Hunter, Roddy McDowall et Lou Wagner dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des singes
L’homme en captivité dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.

 

La Planète des Singes : le maquillage
Roddy McDowall en pleine séance de maquillage (4h30 tous les jours) pour La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des Singes : Kim Hunter
Kim Hunter, avant et après maquillage pour La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

29 novembre 2016

Star Trek VI – Terre inconnue (1991) de Nicholas Meyer

Titre original : « Star Trek VI: The Undiscovered Country »

Star trek VI - Terre inconnueA quelques mois de la retraite, le capitaine Kirk doit accomplir une dernière mission : escorter le haut-chancelier klingon jusqu’à une conférence de paix pour mettre fin à une guerre larvée de soixante-dix ans. Dès le début, cela se passe très mal… Après un faible 5e opus, les projets se multiplièrent pour le dernier de cette série de six films Star Trek avec le capitaine Kirk. C’est finalement une idée de Leonard Nimoy qui sera retenue, inspirée de la récente chute du Mur de Berlin, l’empire Klingon étant une métaphore du bloc soviétique (1). On sent poindre une certaine crainte du changement dans cette histoire qui est très bien écrite et qui nous réserve de beaux rebondissements. Après leur absence (très visible, hélas) dans l’opus précédent, I.L.M. (Industrial Light and Magic, la compagnie de George Lucas) est de nouveau en charge des effets visuels ; entre autres, les effets de morphing (transformation progressive) d’un personnage sont assez remarquables (2). Sorti au moment du 25e anniversaire de la série originale, Star Trek VI termine donc en beauté cette première série de longs métrages Star Trek. Dès le film suivant, Star Trek Generations (1994), c’est le capitaine Picard (incarné par Patrick Stewart) qui prendra la relève du capitaine Kirk que l’on ne retrouvera que dans les préquelles (baptisées « Reboot ») à partir de 2009.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Kim Cattrall, Christopher Plummer, David Warner
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Voir les autres films de Nicholas Meyer chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Gene Roddenberry, le concepteur original de la série Star Trek, est mort trois jours après avoir visionné le film dans une version presque finale.
* Shakespeare est cité plusieurs fois, notamment pour introduire le terme « Terre inconnue ». En fait, le dramaturge anglais utilisait cette image dans le monologue To be or not to be pour symboliser la mort.
* Le premier projet pour ce film était de faire une préquelle.

(1) Soixante-dix ans (durée annoncée de la guerre froide avec les klingons) est la durée d’existence  de l’Union Soviétique. Gorkon, le haut-chancelier, est inspiré de Gorbatchev (Gorkon est une contraction de Mikhail Gorbachev et d’Abraham Lincoln), l’explosion de Praxis symbolise Chernobyl et il y a même un goulag.
(2) Le morphing de Star Trek VI est bien plus évolué que celui utilisé sur Terminator 2 sorti l’année précédente: la transition semble plus progressive, la caméra peut bouger et le personnage continue de parler tout en se transformant. Vu aujourd’hui, l’effet semble toujours aussi parfait.

Star Trek 6
David Warner est imposant en haut-chancelier klingon face à William Shatner dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek 6
Kim Cattrall est une vulcaine au visage de poupée dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek VI
Superbe explosion de la planète Praxis dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer. L’effet visuel fera école sous le nom « effet Praxis ».

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)

14 octobre 2015

K-19 : Le piège des profondeurs (2002) de Kathryn Bigelow

Titre original : « K-19: The Widowmaker »

K-19: Le piège des profondeursEn 1961, les soviétiques décident de contrer la menace des sous-marins nucléaires lanceurs de missiles américains en construisant à la hâte le sous-marin K-19. Le commandant Mikhail Polenine (Liam Neeson) étant jugé trop proche de ses hommes, il est rétrogradé commandant en second, et remplacé au poste de commandement par le commandant Alexei Vostrikov (Harrison Ford) dont la loyauté a toujours été sans faille… Le film de sous-marins est un genre délicat, huis-clos par excellence où il est difficile d’innover et où l’on est inévitablement comparé aux films qui ont marqués le genre. Cette comparaison n’est hélas pas à l’avantage du film de Kathryn Bigelow. Le plus remarquable finalement est dans le fait réel qu’il relate, un incident/accident qui n’a été révélé qu’après la chute du Mur et qui nous a fait passer très près de la troisième guerre mondiale. La vision sur les soviétiques n’évite pas les clichés et l’intransigeant commandant ne provoque guère l’empathie, mais c’est surtout le manque de tension qui rend le film assez peu convaincant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Liam Neeson, Peter Sarsgaard
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Voir les autres films de Kathryn Bigelow chroniqués sur ce blog…

K19
Harrison Ford et Liam Neeson dans K-19: Le piège des profondeurs de Kathryn Bigelow

Remarques :
* Des membres survivants de l’équipage du véritable K-19 ont été consultés pendant la production.
* Le surnom du sous-marin, widowmaker = faiseur de veuves, a été inventé de toutes pièces. En réalité, il n’avait pas de surnom.
* Dans la réalité, il n’y a pas eu de mutinerie.