10 février 2024

Un homme est mort (1972) de Jacques Deray

Un homme est mortUn tueur professionnel français se rend à Los Angeles pour éliminer un personnage du milieu. Ceci fait, il est lui-même poursuivi par un tueur dans une ville qu’il ne connait pas…
Un homme est mort est un film français réalisé par Jacques Deray. Le scénario qu’il a écrit avec Jean-Claude Carrière est bien tourné et riche en rebondissements. En outre, Jacques Deray utilise merveilleusement les décors de la ville de Los Angeles et cela se voit dès le générique avec de belles vues d’avion. Il nous montre aussi sa faune, souvent interlope (mais pas toujours). Certaines scènes, telle celle dans la chambre funéraire qui montre un indéniable humour noir, sont mémorables La distribution est assez prestigieuse. Hélas, j’ai vu ce film en version française et comme Trintignant est le seul acteur français (Michel Constantin n’apparaît qu’en fin de film), tous les acteurs sont doublés. C’est horrible, le doublage dans les années soixante-dix était vraiment épouvantable… Je n’ai vu qu’après coup qu’il existe version en anglais (titrée The Outside Man), la langue utilisée pour le tournage. À voir impérativement en anglais.
Elle:
Lui : 3 étoiles(VO)2 étoiles(VF)

Acteurs: Jean-Louis Trintignant, Ann-Margret, Roy Scheider, Angie Dickinson, Georgia Engel, Michel Constantin, Umberto Orsini
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Deray sur le site IMDB.

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Ann-Margret et Jean-Louis Trintignant dans Un homme est mort de Jacques Deray.

16 novembre 2023

Ce plaisir qu’on dit charnel (1971) de Mike Nichols

Titre original : « Carnal Knowledge »

Ce plaisir qu'on dit charnel (Carnal Knowledge)Dans les années 50, Sandy et Jonathan partagent une chambre d’étudiants et ont de longues discussions sur leur vision des femmes. Sandy est timide et tend à les idolâtrer tandis que Jonathan les voit comme des objectifs à conquérir. Leurs vies prennent des chemins différents : l’un se marie, l’autre reste un coureur invétéré. Dix et vingt ans plus tard, ils se retrouveront pour faire le point sur l’évolution de leur vie…
Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge = « connaissance charnelle ») est un film américain écrit par Jules Feiffer et réalisé par Mike Nichols. Quatre ans après Le Lauréat (1967), le cinéaste sembler vouloir poursuivre son portrait d’une génération (d’hommes). Le résultat est moins convaincant sur ce point puisque ses deux personnages sont aux antipodes l’un de l’autre, et de façon un peu caricaturale. Malgré l’absence de scènes visuellement explicites, le film fit scandale à l’époque car il parlait sans détours de questions sexuelles, utilisant des mots rarement entendus dans le cinéma hollywoodien. La Cour suprême des Etats-Unis dut intervenir pour établir que le film n’était pas « obscène » et lever les interdictions régionales. Toute cette agitation parait bien désuète aujourd’hui. Représentatif du climat de libération sexuelle de cette époque, Carnal Knowledge se voit maintenant plutôt comme une comédie, avec une opposition somme toute assez classique de deux visions du sexe opposé (précisons que le film ne parle que de la vision des hommes sur les femmes, l’inverse est… hors-sujet). Côté interprétation, c’est Jack Nicholson qui crève l’écran, l’acteur semble à l’aise dans toutes les scènes, même les plus intenses dramatiquement. Pourtant, c’est Ann-Margret qui fut nominée pour les Oscars. Si Candice Bergen donne de la force à son personnage en montrant une belle présence, Art Garfunkel est bien plus fade. Le fond du propos peut certes paraître un peu simple mais le film est finalement intéressant et mérite d’être vu.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Candice Bergen, Art Garfunkel, Ann-Margret, Rita Moreno, Cynthia O’Neal, Carol Kane
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Jack Nicholson et et Art Garfunkel dans Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge) de Mike Nichols.
Jack Nicholson et Candice Bergen dans Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge) de Mike Nichols.
Ann-Margret dans Ce plaisir qu’on dit charnel (Carnal Knowledge) de Mike Nichols.

24 avril 2022

Le Kid de Cincinnati (1965) de Norman Jewison

Titre original : « The Cincinnati Kid »

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Surnommé « le Kid de Cincinnati », Eric Stoner est un as du poker à La Nouvelle-Orléans des années 1930. Lorsque le vieux briscard Lancey Howard, le « Roi du poker », arrive pour un court séjour, une rencontre est organisée. Le Kid a bien l’intention de lui ravir son titre…
Le Kid de Cincinnati est un film américain réalisé par Norman Jewison, d’après un roman de Richard Jessup. L’histoire rappelle fortement L’Arnaqueur (The Hustler, 1961, de Robert Rossen avec Paul Newman) qui se déroulait dans le monde du billard. Il faut bien avouer que le poker est moins cinégénique que le billard mais la partie en elle-même, qui occupe le dernier tiers du film, parvient assez bien à nous tenir en haleine. La tension est assez forte, sans être très intense toutefois. L’opposition générationnelle entre les deux opposants est finalement peu exploitée. Si le film peut nous laisser sur des impressions mitigées, c’est surtout du fait de sa très longue mise en place qui peine à intéresser, et donne même une impression de remplissage. Les personnages n’ont que peu de profondeur et le personnage du Kid ne provoque pas l’empathie. Les rôles principaux sont pourtant bien tenus et Ann-Margret se montre particulièrement sensuelle dans son rôle de tentatrice vénéneuse. Le Kid de Cincinnati ne tient pas la comparaison avec L’Arnaqueur.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Edward G. Robinson, Ann-Margret, Karl Malden, Tuesday Weld, Joan Blondell, Rip Torn, Jack Weston, Cab Calloway, Jeff Corey
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Remarques :
* Le film devait être réalisé par Sam Peckinpah mais celui-ci fut renvoyé par les producteurs dès les premiers jours pour être remplacé par Norman Jewison.
* Le film français longuement décrit par la petite amie du Kid est La Kermesse héroïque de Jacques Feyder (1935).

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Cab Calloway, Edward G. Robinson (de dos), Jack Weston, Steve McQueen et Karl Malden (debout de profil)
dans Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid) de Norman Jewison.

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Steve McQueen, Ann-Margret et Tuesday Weld dans Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid) de Norman Jewison.

Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid)Steve McQueen et Edward G. Robinson dans Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid) de Norman Jewison.

28 mai 2019

Braquage à l’ancienne (2017) de Zach Braff

Titre original : « Going in Style »

Braquage à l'ancienneTrois amis octogénaires voient le paiement de leur pension de retraite versée par leur entreprise interrompu. Et la banque de l’un d’eux menace de saisir sa maison. Ayant assisté par hasard au braquage de sa banque, il convainc les deux autres de braquer la banque à leur tour…
Braquage à l’ancienne est le remake de Going in Style, amusante comédie peu connue réalisée par Martin Brest en 1979. Hélas, malgré un excellent plateau d’acteurs, cette nouvelle version de Zach Braff ne parvient pas à la même réussite. Bien entendu, il ne faut pas tenter de prendre cette histoire farfelue au sérieux mais le scénariste semble avoir été tout de même un peu paresseux. Il faut donc attendre les bonnes répliques pour esquisser un sourire mais elles sont trop rares. Les acteurs semblent s’amuser plus que nous. Au beau trio principal, il faut ajouter la présence d’Ann-Margret que l’on n’avait pas vue depuis longtemps, avec toujours autant de charme à plus de 75 ans, et Christopher Lloyd toujours aussi frappadingue. Dommage que le résultat soit si décevant.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Michael Caine, Morgan Freeman, Alan Arkin, Ann-Margret, Matt Dillon, Christopher Lloyd, John Ortiz
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Braquage à l'ancienne
Alan Arkin, Morgan Freeman et Michael Caine dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Ann-Margret dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Braquage à l'ancienne
Christopher Lloyd dans Braquage à l’ancienne de Zach Braff.

Précédente version :
Going in Style de Martin Brest (1979) avec George Burns, Art Carney et Lee Strasberg. Le film n’est pas sorti en France.

15 avril 2019

L’homme à la Ferrari (1967) de Dino Risi

Titre original : « Il tigre »

L'homme à la FerrariDirecteur d’une entreprise florissante de réfrigérateurs, Francesco Vincenzini est un homme d’action. Mais lorsqu’il est grand-père pour la première fois, il commence à s’inquiéter du temps qui passe et de son âge, et quand la jeune et charmeuse Carolina tente de le séduire, il ne reste pas indifférent… L’homme à la Ferrari fait partie de ces films de Dino Risi de la fin des années soixante qui paraissent un peu bâclés. Le scénario a beau être signé des merveilleux Age et Scarpelli, il n’offre que peu d’originalité sur le thème du quarantenaire pris du démon de midi. Il nous réserve toutefois quelques scènes savoureuses (le psychiatre ecclésiastique, le groupe pop, …), hélas trop rares. On ne retrouve pas ce mordant dans la satire qui caractérise les meilleurs films de ce roi de la comédie italienne. L’humour n’est ici que dérision. Vittorio Gassman fait, comme toujours, une bonne prestation pour personnifier le « mâle italien ». La suédoise-américaine Ann-Margret lui fait face, l’actrice à l’allure féline a tourné deux films avec Risi. En outre, le film est bien mal photographié.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Ann-Margret, Eleanor Parker, Fiorenzo Fiorentini
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Ann-Margret et Vittorio Gassman dans L’homme à la Ferrari de Dino Risi.

5 mai 2015

La Diligence vers l’Ouest (1966) de Gordon Douglas

Titre original : « Stagecoach »

La diligence vers l'OuestUne diligence part en direction de la ville de Cheyenne alors que la région est sous la menace de raids indiens meurtriers. Ses six passagers ont des motivations bien différentes de se rendre à leur destination…. On peut parfois se demander quelles motivations peut avoir un metteur en scène à s’attaquer à des films-monuments comme Stagecoach de John Ford. Penser que l’on va pouvoir surpasser ou au moins égaler l’original est passablement présomptueux. Gordon Douglas est un réalisateur aguerri, spécialiste des comédies et des westerns. Sur le déroulement de l’histoire, ce remake est la copie conforme de l’original : on y retrouve les mêmes personnages, les mêmes évènements, mais ici cette histoire n’a aucune force, tout tombe à plat. La poursuite est toutefois un peu différente, placée en forêt, probablement pour qu’elle soit plus spectaculaire. Côté acteurs, si Alex Cord est bien terne par rapport à John Wayne, l’interprétation de Bing Crosby (le médecin alcoolique), de Van Heflin (le shérif) et d’Ann-Margret (la jeune prostituée) sont honorables, voire excellente dans le cas de Bing Crosby dont c’est ici le dernier film. Cela ne suffit pas à sauver ce remake qui paraît bien inutile.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ann-Margret, Bing Crosby, Robert Cummings, Van Heflin, Red Buttons, Slim Pickens, Stefanie Powers
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Voir la présentation de l’original : La Chevauchée fantastique de John Ford (1939)

Stagecoach 1966
Slim Pickens et Van Heflin dans La diligence vers l’Ouest de Gordon Douglas

Stagecoach 1966
Alex Cord, Bing Crosby, Red Buttons et Mike Connors dans La diligence vers l’Ouest de Gordon Douglas.

Stagecoach 1966
Robert Cummings (de dos) et Ann-Margret dans La diligence vers l’Ouest de Gordon Douglas.

 

17 juillet 2013

Les Voleurs de trains (1973) de Burt Kennedy

Titre original : « The Train Robbers »

Les voleurs de trainsLe vieux baroudeur Lane réunit ses anciens acolytes pour aller rechercher un butin caché dans le désert mexicain par un pilleur de trains. La jeune veuve de ce dernier les accompagne car elle seule connaît le lieu exact… Ce n’est sans doute pas du côté du scénario que l’on pourra trouver un intérêt à Les Voleurs de trains : écrite par Burt Kennedy lui-même, l’histoire est assez réduite, totalement improbable, accumulant poncifs et emprunts divers. Il n’y a ni suspense, ni tension. Ce n’est pas non plus du côté des acteurs : John Wayne, alors âgé de 65 ans, fait montre de moins d’entrain qu’auparavant, c’est compréhensible, et si la perspective de voir Ann-Margret en cow-boy est certes attirante, le résultat est plutôt décevant même de ce côté (même si John Wayne fait bouillir sa chemise pour « qu’elle rétrécisse et soit plus moulante » et que l’on ne puisse la confondre avec un homme…) Non, le meilleur atout du film est plutôt sur le plan des paysages traversés, le film a été tourné entièrement au Mexique dans la région de Durango et qualité de la photographie (de William Clothier, opérateur attitré de John Wayne) est indéniable : rivières traversées, désert, orages, canyon sont superbes à l’écran. Mais cela n’empêche pas Les Voleurs de trains d’être globalement ennuyeux, hélas.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: John Wayne, Ann-Margret, Rod Taylor, Ben Johnson
Voir la fiche du film et la filmographie de Burt Kennedy sur le site IMDB.

Remarque :
Les Voleurs de trains est produit par John Wayne et son fils, Michael Wayne.