16 septembre 2021

Escale à Hollywood (1945) de George Sidney

Titre original : « Anchors Aweigh »

Escale à Hollywood (Anchors Aweigh)Lors d’une escale à Los Angeles, deux marins ont droit à une permission de quatre jours. A Hollywood, ils rencontrent un garçonnet qu’ils reconduisent chez lui. Orphelin, il est élevé par sa tante, Susan Abbott, laquelle s’avère être une belle jeune femme qui, figurante de cinéma, souhaiterait auditionner pour José Iturbi comme chanteuse…
Anchors Aweigh est un film musical américain en Technicolor réalisé par George Sidney avec deux stars montantes : Frank Sinatra et Gene Kelly. Le film débute fort bien, il est assez jubilatoire dans sa mise en place, mais le récit s’enlise par la suite et traine en longueurs. C’est le premier film dont Gene Kelly a pu concevoir entièrement la chorégraphie, introduisant des idées novatrices comme cette scène où il danse avec Jerry, la souris de Tom et Jerry créée par Hanna et Barbera qui ont dirigé l’animation. Ultra célèbre, cette scène est restée dans les annales. Dans d’autres numéros musicaux, Gene Kelly se plait à jouer avec les objets avec une belle réussite. De son côté, Frank Sinatra introduit de nouvelles chansons, telle « I Fall in Love Too Easily ». Le film donne également une grande place au pianiste virtuose et chef d’orchestre espagnol José Iturbi qui joue son propre rôle. Ses interprétations de Liszt ou Tchaïkovski sont plutôt tonitruantes à mes oreilles (mais je ne prétends pas faire autorité en la matière). Le succès populaire fut au rendez-vous. Frank Sinatra et Gene Kelly tourneront ensemble deux autres films par la suite (1).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Sinatra, Kathryn Grayson, Gene Kelly, José Iturbi, Dean Stockwell, Pamela Britton
Voir la fiche du film et la filmographie de George Sidney sur le site IMDB.

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1) Match d’amour (Take Me Out to the Ball Game) de Busby Berkeley en 1949
et le bien plus célèbre Un jour à New-York (On the Town) de Stanley Donen en 1949 également.

Remarque :
* Le garçonnet est joué par Dean Stockwell (oui, le même Dean Stockwell de Paris,Texas). Il s’agit de sa deuxième apparition à l’écran.

Escale à Hollywood (Anchors Aweigh)Frank Sinatra, Kathryn Grayson et Gene Kelly dans Escale à Hollywood (Anchors Aweigh) de George Sidney.

Escale à Hollywood (Anchors Aweigh)La souris Jerry et Gene Kelly dans Escale à Hollywood (Anchors Aweigh) de George Sidney.

14 août 2020

Tant qu’il y aura des hommes (1953) de Fred Zinnemann

Titre original : « From Here to Eternity »

Tant qu'il y aura des hommes (From Here to Eternity)1941. Récemment transféré dans une caserne des îles Hawaii, le soldat Robert Lee Prewitt, ancien boxeur, est l’objet de brimades car il refuse de remonter le ring afin de défendre l’honneur du régiment dans un championnat. Par ailleurs, le premier sergent Milton Warden approche l’épouse de son capitaine, délaissée par son mari volage…
Sur un scénario de Daniel Taradash (tiré du roman homonyme de James Jones paru en 1952, l’un des rares sur la vie à Pearl Harbor au début des années 1940, avec ses garnisons et ses bordels), Tant qu’il y aura des hommes est un mélodrame assez poussif teinté d’un fausse critique de la vie militaire. A sa sortie, le film pouvait paraître audacieux, avec notamment cette scène de baiser où Burt Lancaster et Deborah Kerr sont balayés par les flots, l’une des scènes les plus célèbres de toute l’histoire du cinéma. On la revoit aujourd’hui d’un œil amusé tant elle a été copiée et parodiée. Le reste du film mérite beaucoup moins d’attention. Fred Zinnemann n’est pas un réalisateur réputé pour sa subtilité : la lourdeur et la grandiloquence de certaines scènes rendent l’ensemble assez laborieux. Le film paraît interminable. Gros succès populaire suivi de la pluie d’oscars réglementaire (8).
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Burt Lancaster, Montgomery Clift, Deborah Kerr, Donna Reed, Frank Sinatra, Ernest Borgnine
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Tant qu'il y aura des hommes (From Here to Eternity)Burt Lancaster et Deborah Kerr dans Tant qu’il y aura des hommes (From Here to Eternity) de Fred Zinnemann.

21 août 2017

Une veine de… (1951) de Irving Cummings

Titre original : « Double Dynamite »

Une veine de...Un modeste employé de banque (Frank Sinatra) et sa jolie collègue (Jane Russell) attendent d’avoir plus d’argent pour se marier. Le serveur du café où ils mangent tous les midis (Groucho Marx) leur conseille d’être plus aventureux. De façon tout à fait fortuite, Il va gagner une grosse somme d’argent le jour-même où la banque découvre un trou dans ses comptes… Tourné à la fin de l’année 1948, cette comédie sera remisée pendant trois années par Howard Hughes qui venait de racheter la RKO. Finalement, le magnat changea le titre de It’s Only Money en Double Dynamite avec une affiche qui n’a rien à voir avec le film et qui met en avant la poitrine de Jane Russell (inutile de préciser la nature de la dynamite en question… on nage dans le bon goût). Dans le même temps, Sinatra, peu apprécié d’Howard Hughes, est descendu de la première à la troisième position sur l’affiche. Le scénario manque d’éclat et n’a rien de remarquable. En fait, c’est la présence de Groucho Marx qui donne de l’intérêt au film : il nous gratifie de quelques répliques dont il a le secret. Il est la seule source d’humour, un humour bienvenu car Sinatra et Jane Russell sont assez fades. Le film n’eut aucun succès à l’époque.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jane Russell, Groucho Marx, Frank Sinatra
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Remarque :
* Les deux chansons sont assez réussies :
Kisses and Tears chantée par Frank Sinatra et Jane Russell,
It’s Only Money chantée par Frank Sinatra et Groucho Marx,
toutes deux composées par Jule Styne et Sammy Cahn.

Double Dynamite
Frank Sinatra, Groucho Marx et Jane Russell dans Double Dynamite de Irving Cummings.

21 juin 2016

Blanches colombes et vilains messieurs (1955) de Joseph L. Mankiewicz

Titre original : « Guys and Dolls »

Blanches colombes et vilains messieursA Broadway, tous les amateurs de jeux clandestins se retrouvent et cherchent à jouer ensemble. Sky Masterson accepte le pari proposé par Nathan Detroit : séduire la première jeune femme qu’il lui montrera et l’emmener dîner à La Havane. Nathan lui désigne Sarah Brown, une jeune missionnaire de l’Armée du Salut… Adapté d’une pièce à succès de Jo Swerling et Abe Burrows, la comédie musicale Guys and Dolls a beau avoir été réalisée par le grand Joseph L. Mankiewicz, il s’agit surtout d’un projet du producteur Samuel Goldwyn (1). L’histoire n’a pas grand intérêt mais c’est surtout par son manque de souffle et de cohésion que le film est très en deçà des grandes comédies musicales des années cinquante. Certes on peut saluer les audaces, comme prendre un pur produit de l’Actors Studio comme Marlon Brando pour lui faire pousser la chansonnette, ou le fait de styliser les décors, ou encore d’introduire un intermède cubain fiévreux, mais tout cela ne suffit pas pour former un bel ensemble. Brando et Sinatra semblent jouer dans un autre film que le reste des acteurs, les ballets et chansons sont loin d’être mémorables et le mauvais goût de Samuel Goldwyn est particulièrement visible (il culmine dans ces ballets vulgaires des Goldwyn Girls). Le film, qui est très long (2h30), ne manque toutefois pas de défenseurs… Ce fut d’ailleurs un gros succès.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Marlon Brando, Jean Simmons, Frank Sinatra, Vivian Blaine
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Voir les livres sur Joseph L. Mankiewicz

Pour lire une présentation plus élogieuse : Le Monde

Remarques :
* Patrick Brion émet l’explication que l’erreur principale de Goldwyn et Mankiewicz serait d’avoir fait appel au chorégraphe Michael Kidd, qui avait conçu les ballets de la pièce : il était sans doute trop prisonnier de sa propre chorégraphie sur scène pour innover réellement. Un autre chorégraphe aurait tout imaginé pour le cinéma sans se référer à une chorégraphie précédente.
* Guys and Dolls sera la seule comédie musicale de la filmographie de Mankiewicz.
* Un remake est prévu (2017 ? 2018 ?)

(1) La légende veut que, le soir de la première de la pièce, Samuel Goldwyn était si enthousiasmé qu’il essayait déjà d’en acheter les droits alors que le second acte n’était pas fini. En réalité, il ne les obtiendrait que quatre ans plus tard après une bataille avec la M.G.M. qu’il remporta en proposant 1 million de dollars. Il fit de cette somme un argument publicitaire en insistant sur ce point dans la bande annonce du film.

Guys and Dolls
(de g. à d.) Frank Sinatra, Marlon Brando, Jean Simmons et Vivian Blaine dans Blanches colombes et vilains messieurs de Joseph L. Mankiewicz (photo publicitaire posée).

Guys and Dolls
Marlon Brando et Frank Sinatra dans Blanches colombes et vilains messieurs de Joseph L. Mankiewicz. La rivalité entre les deux acteurs a empoisonné partiellement le tournage.

2 mars 2015

Un crime dans la tête (1962) de John Frankenheimer

Titre original : « The Manchurian Candidate »

Un crime dans la têtePendant la Guerre de Corée, un petit groupe de soldats américains est capturé l’ennemi. Après être rentré au pays sous les honneurs, le major Marco est en proie à un malaise permanent alimenté par ses cauchemars récurrent : il se voit face à des militaires russes et chinois qui lui ont fait subir un lavage de cerveaux élaboré ce qui leur permet d’avoir sur lui un contrôle à distance… The Manchurian Candidate est adapté d’un roman de Richard Condon. C’est une histoire assez extravagante qu’il faut la replacer dans son contexte de 1962, c’est-à-dire en pleine Guerre Froide qui alimentait les fantasmes les plus fous. Mais on finit par y croire grâce aux talents de mise en scène de Frankenheimer : le montage est assez remarquable (la scène du cauchemar est franchement exceptionnelle dans son montage), les mouvements de caméra et les angles de prise de vue sont très travaillés. Le réalisateur utilise en outre des focales courtes pour accentuer l’impression de rêve (cauchemar) éveillé. Il instaure finalement un climat surréaliste et anxiogène qu’il appuie encore en introduisant le personnage d’Eugenie (Janet Leigh) dont on ne parvient pas à deviner les motivations. Côté acteurs, Sinatra est égal à lui-même, c’est-à-dire mauvais, mais Angela Lansbury et Laurence Harvey (la mère et le fils) font tous deux une prestation superbe.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Frank Sinatra, Laurence Harvey, Janet Leigh, Angela Lansbury, James Gregory
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Un crime dans la tête (1962) de John Frankenheimer
Malgré une différence d’âge de seulement trois années entre les deux acteurs, Angela Lansbury et Laurence Harvey sont mère et fils dans Un crime dans la tête (The Manchurian Candidate) de John Frankenheimer.

Remarques :
* The Manchurian Candidate est sorti sur les écrans un an avant l’assassinat du Président Kennedy (qui avait d’ailleurs donné son aval au film).
* La rumeur qui affirme que le film a été plus ou moins retiré de la circulation sous l’accusation d’avoir inspiré Lee Harvey Oswald serait totalement fausse.
* Dans la scène où il montre le jeu de cartes à son ami, Sinatra est franchement flou. Ce n’était pas un effet intentionnel mais accidentel. Frankenheimer a dû se résoudre à utiliser ce plan qui était celui où Sinatra était le meilleur (il était toujours très difficile de faire rejouer une scène à Sinatra).
* Remake :
Un crime dans la tête (The Manchurian Candidate) de Jonathan Demme (2004) avec Denzel Washington, Liev Schreiber et Meryl Streep.

19 août 2013

L’homme au bras d’or (1955) de Otto Preminger

Titre original : « The Man with the Golden Arm »

L'homme au bras d'orFrankie revient dans son quartier après un séjour forcé dans un centre de désintoxication. Il est bien décidé à changer de vie : au lieu de continuer à être donneur dans les parties de poker pour deux petits arnaqueurs, il veut maintenant être batteur dans un groupe de jazz. Mais ses anciennes mauvaises fréquentations vont tout faire pour le faire replonger… En adaptant ce roman de Nelson Algren, Otto Preminger dut batailler contre la censure et le film sortit sans le fameux sceau MPAA. L’homme au bras d’or n’incite pourtant pas à s’adonner à la drogue, loin de là, mais son tort selon le Code Hays était d’en parler. Il nous montre en effet, sans fard et sans crainte de choquer, l’enfer de l’addiction et l’incroyable difficulté d’en sortir. Les scènes de sevrage sont marquantes. En cela, il évoque le film de Billy Wilder Le Poison (The Lost Weekend, 1945) qui traitait de l’alcoolisme. Fort bien interprété par Frank Sinatra, L’homme au bras d’or est un film courageux, plutôt difficile et le très grand succès du film à sa sortie n’en que plus remarquable. Le film est également célèbre pour son thème musical créé par Elmer Bernstein, une telle utilisation du jazz n’était alors pas si courante, et pour son admirable générique de début créé par Saul Bass.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Frank Sinatra, Eleanor Parker, Kim Novak, Arnold Stang, Darren McGavin
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Remarque :
Otto Preminger avait déjà eu à batailler contre la censure pour son film La Lune était bleue (The Moon Is Blue, 1953), une comédie dans laquelle figuraient des mots interdits par le Code Hays : virgin, seduce et mistress (soit : vierge, séduire et maitresse). Le film avait également été diffusé sans le sceau MPAA.

9 avril 2013

La blonde ou la rousse (1957) de George Sidney

Titre original : « Pal Joey »

La blonde ou la rousseUn crooner sans le sou, réputé pour ses nombreuses aventures, va hésiter entre deux femmes. L’une est jeune et ingénue, l’autre est richissime, délurée et exigeante… L’adaptation de ce musical de Broadway signé Roger & Hart avait déjà fait l’objet d’un projet en 1944 (1). Initialement prévu pour la danse, il est ici adapté et modifié pour mettre Frank Sinatra en valeur. La danse cède donc le pas aux morceaux chantés. Rita Hayworth, qui a alors près de quarante ans, n’est plus le sex-symbol qu’elle était en 1944 et laisse ce rôle à la jeune Kim Novak, étoile montante de la Columbia. L’histoire en elle-même n’est guère étoffée et l’ensemble paraît bien vide. Frank Sinatra fait son numéro de charme. Kim Novak est très belle.  La meilleure scène du film est celle où Sinatra chante The Lady is a Tramp à une Rita Hayworth faussement outrée. Pal Joey fut un énorme succès.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Rita Hayworth, Frank Sinatra, Kim Novak
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La blonde ou la rousseVoir les autres films de George Sidney chroniqués sur ce blog…

(1) Après le grand succès de Cover Girl en 1944, Harry Cohn de la Columbia voulait refaire un film avec le tandem formé par son nouveau sex symbol, Rita Hayworth, et Gene Kelly. Dans ce but, Harry Cohn avait acheté les droits de la comédie musicale à succès Pal Joey où Gene Kelly avait tenu la vedette en 1941-42. Gene Kelly était sous contrat à la MGM et, du fait de la somme exorbitante que la MGM demandait pour prêter Gene Kelly une seconde fois, le projet fut abandonné. Il ne refit surface que treize ans plus tard.

19 novembre 2012

Le dernier de la liste (1963) de John Huston

Titre original : « The list of Adrian Messenger »

Le dernier de la listeUn ex-officier des Services secrets se voit confier par son ami Adrian Messenger une liste de dix noms sur lesquels il lui demande d’enquêter afin de savoir ce qu’ils sont devenus. Il lui promet de lui donner ensuite les raisons de sa demande mais il est tué le lendemain dans un mystérieux accident d’avion… Basé sur un roman de Philip MacDonald, Le dernier de la liste est un film d’enquête qui joue sur le mystère et la dissimulation. L’histoire n’est pas vraiment très crédible mais elle reste suffisamment intrigante pour nous intéresser (du moins selon les standards du cinéma des années soixante, car les amateurs de thrillers modernes risquent de s’ennuyer). Tourné en Irlande, le film comporte deux longues scènes de chasse à courre, John Huston rassemblant ainsi deux de ses passions.Le dernier de la listeEn outre, le réalisateur s’amuse avec la tromperie et le déguisement en introduisant des caméos (courtes apparitions) d’acteurs connus, rendus totalement méconnaissables par un maquillage très poussé. Ils sont même doublés pour éviter que l’on puisse reconnaitre leur voix. Ils ne se dévoilent que lors du générique final. Ce petit amusement a peut-être plutôt desservi le film car il n’est ramené qu’à ce tour de passe-passe. Le dernier de la liste est certes un Huston léger mais il reste un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: George C. Scott, Jacques Roux, Kirk Douglas, Burt Lancaster, Robert Mitchum, Frank Sinatra, Tony Curtis, Dana Wynter, Clive Brook
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Remarques :
* Le jeune fils Bruttenholm est joué par Tony Huston (12 ans), le fils de John Huston qui fait lui-même une courte apparition à l’écran en cavalier lors de la chasse.
* Le film a été tourné pour la Joel Production, la compagnie de Kirk Douglas (dont le fils se prénomme Joel).

29 septembre 2012

Comme un torrent (1958) de Vincente Minnelli

Titre original : « Some came running »

Comme un torrentMilitaire démobilisé, Dave Hirsch revient dans sa ville natale après une longue absence, accompagné par une fille rencontrée dans un bar. Ecrivain de talent mais sans succès, porté sur l’alcool, il retrouve son frère qui l’avait abandonné et qui a réussi socialement… Adaptation d’un roman fleuve semi-autobiographique de James Jones, Comme un torrent est un grand mélodrame dont le point fort est l’excellente caractérisation des personnages. Comme un torrent La palette de comportements est large, peut-être même trop large pour garder son authenticité. Dean Martin et Shirley MacLaine font de belles prestations, le choix de Frank Sinatra est bien entendu plus discutable (est-il vraiment un acteur ?) Incapable de répéter une scène ou de faire de plusieurs prises, le crooner a certainement gêné le perfectionnisme de Minnelli, qui apporte comme toujours beaucoup de soin à la reconstitution et au cadrage, utilisant beaucoup ici les plans larges. Le film montre une belle progression dans l’intensité et la célèbre scène finale, dans la fête foraine, en est le moment le plus fort.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Frank Sinatra, Dean Martin, Shirley MacLaine, Martha Hyer, Arthur Kennedy, Leora Dana
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Remarques :
* Le personnage de Dean Martin, avec son chapeau qu’il ne quitte jamais, a inspiré Godard pour le personnage joué par Michel Piccoli dans Le Mépris.
* Le titre Some Came Running vient d’une phrase de l’Evangile selon Saint Marc que James Jones avait placé en épigraphe de son roman.
* Vincente Minnelli précise dans son autobiographie : « Le film a été tourné dans le ville de Madison dans l’Indiana qui avait été élue « petite ville de province type » par un comité d’efforts de guerre en 1941, qui avait utilisé les décors naturels de la ville à des fins documentaires. » A noter que le documentaire de 12 minutes en question, The Town (1944), a été réalisé par Josef von Sternberg.