Dans une bibliothèque de Bretagne abritant des manuscrits refusés, une jeune éditrice découvre un texte brillant. L’auteur, Henri Pick, un pizzaïolo (1) breton décédé deux ans plus tôt, écrivait en cachette de sa famille. Le roman devient un best-seller. Persuadé qu’il s’agit d’une imposture, un critique littéraire décide de mener l’enquête…
Adapté du roman homonyme de David Foenkinos (publié en 2016), Le Mystère Henri Pick est une plaisante comédie qui se tient dans le monde de l’édition. Le déroulement se situe en grande partie sur la presqu’île de Crozon. Le cheminement suivi dans cette enquête peut évoquer certains romans d’Agatha Christie. Les dialogues sont assez savoureux, l’ensemble est enlevé avec une belle prestation du duo Camille Cottin et Fabrice Luchini. Un peu conventionnel, mais très bien fait et bien dosé, Le Mystère Henri Pick est un excellent divertissement.
Elle:
Lui :
Acteurs: Fabrice Luchini, Camille Cottin, Alice Isaaz, Bastien Bouillon, Hanna Schygulla
Voir la fiche du film et la filmographie de Rémi Bezançon sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.
Voir les autres films de Rémi Bezançon chroniqués sur ce blog…
Remarques :
* Le personnage de Fred Koskas, auteur de La Baignoire, est inspiré de l’écrivain Jean-Philippe Toussaint, et de son roman La Salle de bain, où un personnage vit dans sa baignoire.
* Le superbe pont que l’on voit plusieurs fois pour symboliser les allers-retours entre Paris et Crozon est le pont de Térénez (Finistère) mis en service en 2011.
(1) Un pizzaïolo est un cuisinier qui prépare les pizzas dans une pizzeria.
Fabrice Luchini et Camille Cottin dans Le Mystère Henri Pick de Rémi Bezançon.
Ce film est une grande déception…
… car on n’y voit en fait presque rien de la merveilleuse presqu’île de Crozon.
[« Pardon, je sors », comme on dit]
Bon, blague à part : certes un peu conventionnel, mais bien mené et bien porté par Luchini. Un film agréable.
J’avoue avoir eu un peu peur au début, car certains rôles ne sont pas très bien tenus (j’ai l’impression que la direction d’acteurs n’était pas faramineuse, beaucoup récitent leur texte sans conviction ni épaisseur) et car le film commence avec quelques raccourcis caricaturaux sur l’édition. Mais je sais bien qu’un film doit simplifier pour rendre intelligibles des spécificités d’un métier, et Luchini était là pour mettre de l’intensité dans le jeu, de même ensuite que Camille Cottin.
Et puis tout se déroule plutôt bien. Sans prétention finalement, avec des personnages plutôt sympathiques (sauf une personne dont l’on comprend à la fin qu’elle s’est bien servie de la situation qui lui a été proposée sur un plateau). J’apprécie ce type d’enquête sans « tension » artificielle, sans stress, juste avec des humains, des rencontres et des mystères.
Et ma pirouette initiale résume en effet la seule vraie déception que j’aie pu avoir après avoir su où se situait l’essentiel du récit. La presqu’île de Crozon est un des plus beaux lieux de Bretagne (et pourtant je vis dans une autre très belle région de Bretagne, ma famille maternelle est originaire d’une autre encore plus belle que celle où je vis, mais je sais reconnaître sans chauvinisme que la presqu’île de Crozon est magique), et le film n’en montre que de minuscules bribes. Comme vous le soulignez, le pont de Térénez est élégant et bien intégré au paysage… mais je vous l’affirme : le paysage varié (forêts, littoral alternant rochers, landes, bois, criques) qui se développe au-delà aurait mérité plus de présence dans le récit. Mais il va de soi que cette remarque est du pur chauvinisme breton (comme quoi) et ne concerne en rien le film lui-même, qui n’est pas un documentaire touristique – et qui atteint très bien son objectif.