7 février 2015

Exodus (1960) de Otto Preminger

ExodusExodus raconte les évènements qui précèdent la fondation de l’état d’Israël en 1948, depuis l’odyssée du cargo éponyme rempli de réfugiés jusqu’au vote du partage de la Palestine à l’ONU… Adapté d’un roman fleuve de Leon Uris, Exodus a été conçu comme une vaste saga, avec de nombreux personnages et s’étalant sur plus de trois heures. Le scénariste Donald Trumbo a fait un beau travail d’écriture qui donne un bel équilibre entre romance et action politique, même si l’on peut regretter l’emploi de stéréotypes pour générer le lyrisme. Version romancée de faits historiques, Exodus (et notamment son degré d’objectivité) va être diversement apprécié selon le regard que l’on porte sur le conflit qui a suivi ces évènements. Si les sentiments mitigés et embarrassés des anglais sont bien représentés, si l’option de l’action violente est bien montrée comme source de dissensions parmi les juifs et comme futur héritage embarrassant, il faut bien reconnaître que le point de vue arabe n’est jamais montré. Cinématographiquement parlant, Exodus est réussi, bien maitrisé de bout en bout par son réalisateur. Les acteurs font tous une belle prestation, Sal Mineo étant particulièrement remarquable dans un rôle d’homme-enfant. La musique d’Ernest Gold fut oscarisée. Le succès et l’impact du film furent très importants.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Eva Marie Saint, Ralph Richardson, Lee J. Cobb, Sal Mineo, John Derek, Hugh Griffith, Gregory Ratoff, Jill Haworth, Marius Goring, Alexandra Stewart
Voir la fiche du film et la filmographie de Otto Preminger sur le site IMDB.

Voir les autres films de Otto Preminger chroniqués sur ce blog…

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Exodus d'Otto Preminger

Remarques :
* Dans ses mémoires, Otto Preminger raconte comment il a racheté les droits du roman de Leon Uris à la MGM en les convaincant qu’ils risquaient un boycott dans les pays arabes : « Moi, je peux me le permettre car je suis un producteur indépendant. » Une fois en possession des droits, Preminger commença à travailler au scénario avec l’auteur, mais peu satisfait des dialogues, écarta ce dernier pour embaucher Albert Maltz (rapidement jugé trop lent) puis Dalton Trumbo, tous deux alors sur la liste noire établie aux heures les plus sombres du maccarthysme. Preminger mit Donald Trumbo sous son vrai nom au générique, ce qui constituait une première et contribua grandement à la réhabilitation des talents mis sur liste noire qui devint ipso facto lettre morte.

* Autres films relatant les mêmes évènements :
Exodus (Il grido della terra) de l’italien Duilio Coletti (1949)
La Bataille des sables (Sword in the desert) de l’américain George Sherman (1949) avec Dana Andrews
deux films beaucoup moins connus et faits « à chaud ».

10 novembre 2014

Les Russes arrivent, les Russes arrivent (1966) de Norman Jewison

Titre original : « The Russians Are Coming the Russians Are Coming »

Les Russes arrivent, les Russes arriventVenu observer la côte d’un peu trop près, un sous-marin soviétique s’échoue sur les bancs de sable d’une petite île proche des côtes américaines. Un petit groupe est chargé d’aller à terre pour mettre la main sur un bateau puissant qui leur permettrait de se dégager. Croyant à une invasion, la population est prise de panique…
Adapté d’un roman de Nathaniel Benchley par William Rose, Les Russes arrivent, les Russes arrivent est une comédie qui joue sur la peur engendrée par la Guerre froide. Rien n’est sérieux ici, les situations sont aussi inattendues que délirantes, l’hystérie est très contagieuse. Côté acteur, c’est Alan Arkin qui est le plus étonnant en lieutenant russe dépassé par les évènements. Le film connut un franc succès à l’époque.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Carl Reiner, Eva Marie Saint, Alan Arkin, Brian Keith, Paul Ford, Theodore Bikel, John Phillip Law
Voir la fiche du film et la filmographie de Norman Jewison sur le site IMDB.

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Remarques :
* Carl Reiner, qui interprète l’écrivain, est alors lui-même scénariste et futur réalisateur (Les cadavres ne portent pas de costard, L’Homme aux deux cerveaux, etc.)
* Le monteur est Hal Ashby, futur réalisateur d’Harold et Maude, En route pour la gloire, Bienvenue Mister Chance, etc.
* William Rose, qui a signé l’adaptation, est également l’auteur du scénario du fleuron de la comédie britannique, The Ladykillers (1955).

Les Russes arrivent, les Russes arrivent