29 juillet 2023

Avatar: la voie de l’eau (2022) de James Cameron

Titre original : « Avatar: The Way of Water »

Avatar: la voie de l'eau (Avatar: The Way of Water)Dix ans après les évènements précédents, les humains reviennent en force sur Pandora pour préparer la planète à devenir une nouvelle Terre. Jake Sully a pris la tête de la résistance du peuple autochtone des Na’vi à l’envahisseur qui utilise maintenant des « recombinés », des avatars Na’vi avec les souvenirs de soldats décédés. Pour mettre sa famille à l’abri, Jake Sully va chercher refuge dans un autre clan qui vit non pas dans la forêt mais au bord de l’océan. Une autre culture…
Avatar : La Voie de l’eau est un film de science-fiction américain réalisé par James Cameron, première des quatre suites prévues au film Avatar (2009). James Cameron a coécrit le scénario avec Rick Jaffa et Amanda Silver à partir d’une histoire que le trio a développée avec Josh Friedman et Shane Salerno. Le scénario est bien entendu assez simple, avec même un côté enfantin. Mais peu importe… car le plus remarquable, ce qui rend le film unique, c’est la féérie qui se dégage de l’univers créé, la magie des images de ce peuple qui vit en harmonie avec l’eau. Il y a énormément de créativité dans les images, tout en montrant de la sensibilité et de la délicatesse. L’équilibre global est parfait avec des scènes d’actions  elles aussi très inventives : le contraste entre la sophistication des multiples machines,  que les gros méchants humains utilisent, et le naturel des Na’vi est magistral. Techniquement, le film est parfait, utilisant la capture de mouvements (y compris aquatique, la plus compliquée) comme cela n’avait jamais été fait. Tout cela est très beau.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Kate Winslet, Cliff Curtis, Joel David Moore
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Avatar: la voie de l'eau (Avatar: The Way of Water)
Avatar: la voie de l'eau (Avatar: The Way of Water)Sigourney Weaver dans Avatar: la voie de l’eau (Avatar: The Way of Water) de James Cameron.
Avatar: la voie de l'eau (Avatar: The Way of Water)
Avatar: la voie de l'eau (Avatar: The Way of Water)Avatar: la voie de l’eau (Avatar: The Way of Water) de James Cameron.

1 avril 2017

Les Aventures du baron de Munchausen (1988) de Terry Gilliam

Titre original : « The Adventures of Baron Munchausen »

Les aventures du baron de MunchausenDans une ville assiégée par les Turcs, une pièce de théâtre conte les aventures du fameux baron de Münchhausen sous l’œil du dirigeant très bureaucrate de la ville. Surgit alors un vieillard affirmant être le vrai baron de Münchhausen. Tous le prennent pour un fou. Seule Sally, fille du directeur de la troupe de théâtre, le prend au sérieux. Il lui raconte… Les Aventures du baron de Munchausen est un sujet qui semble fait pour Terry Gilliam. Ces récits invraisemblables, imaginées en premier par Rudolf Erich Raspe à la fin du XVIIIe siècle, permettent à l’ex-Monty Python de créer un délire narratif et visuel permanent comme il les affectionne. Le fond du propos est une fois de plus de mettre l’accent sur les aspects absurdes de notre société réputée policée et sur l’importance du rêve comme unique moyen d’évasion. Le tournage fut, lui aussi, délirant : éprouvant pour les acteurs, il va finir par coûter deux fois plus cher que prévu. Les décors sont multiples, la figuration importante et les effets nombreux et variés, rien ne semble arrêter Terry Gilliam. Le résultat est une belle fantasmagorie, avec de belles envolées lyriques, même si on peut trouver certaines scènes moins réussies (à mes yeux, l’épisode sur la Lune est le plus faible… malgré toutes ses références littéraires). A la suite d’un changement de direction à la tête du studio, Columbia sabota la sortie américaine et le film fut un échec commercial aux Etats-Unis. Terry Gilliam eut bien des difficultés à obtenir de gros budgets par la suite.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Neville, Eric Idle, Sarah Polley, Oliver Reed, Jonathan Pryce, Uma Thurman, Robin Williams
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Les Aventures du baron de Munchausen

Les Aventures du baron de Munchausen
John Neville dans Les Aventures du baron de Munchausen de Terry Gilliam.

Les Aventures du baron de Munchausen
Botticelli n’est pas loin : Uma Thurman en Vénus dans Les Aventures du baron de Munchausen de Terry Gilliam.

Remarques :
* Le tournage eut lieu aux studios Cinecittà de Rome et aux studios Pinewood en Angleterre, les extérieurs étant tournés en Espagne.
* John Neville était alors surtout un acteur de théâtre.
* Les Aventures du baron de Munchausen est le premier rôle joué pour le cinéma par Uma Thurman. En revanche, ce n’est pas le premier pour Sarah Polley (8 ans), future réalisatrice.
* Sting fait une brève apparition en soldat ayant fait preuve de bravoure (Sting était alors voisin de Terry Gilliam et c’est ainsi que serait née l’idée).
* Terry Gilliam fait une brève apparition (le chanteur dans le poisson).
* La présence d’une annonce à la fin sur l’absence de lien avec le film de 1943 est juste une protection juridique : les ayant-droits de ce film prétendaient en effet que le film de Gilliam était un remake.

Autres adaptations :
Les Aventures du baron de Münchausen de Georges Méliès (1911)
Les Aventures fantastiques du baron Münchhausen de l’allemand de Josef Von Baky (1943) réalisé pour les 25 ans de la UFA à la demande de Goebbels.
Le Baron de Crac de Karel Zeman (1962)
Les fabuleuses aventures du légendaire Baron de Munchausen de Jean Image (1979), dessin animé
Le Secret des Sélénites de Jean Image (1984), dessin animé.
Les Aventures du baron de Munchausen de Terry Gilliam (1988)

27 novembre 2016

Star Trek IV – Retour sur Terre (1986) de Leonard Nimoy

Titre original : « Star Trek IV: The Voyage Home »

Star Trek IV - Retour sur Terre2286. Sur le chemin du retour de Vulcain après le sauvetage de Spock sur Genesis, l’amiral Kirk et son équipage réduit à six membres, apprennent qu’ils ne peuvent revenir sur Terre : la planète est en effet sous la menace d’une curieuse sonde extraterrestre qui émet des signaux semblables aux chants des baleines à bosse, toutes disparues à cette époque. Kirk et ses amis vont remonter le temps pour chercher un couple de baleines en 1986… Après le grand succès du troisième volet, Leonard Nimoy bénéficie d’une grande liberté pour poursuivre les aventures de l’ex-équipage de l’Enterprise. C’est lui qui a l’idée de faire un film plus léger, sans personnage méchant et aux connotations écologiques. Ce retour dans le passé permet de placer une tonalité de comédie. Ignorant presque tout de l’époque où ils sont parachutés, l’équipage fait face à des décalages importants : lorsque Chekov, chargé de trouver de l’énergie, demande avec un fort accent russe aux passants de San Francisco où se trouvent les armes nucléaires, le brave garçon ne comprend pas pourquoi personne ne veut lui répondre. En creux, le film donne sa vision de la société idéale (« Tiens, ils semblent toujours utiliser de l’argent ») mais c’est bien entendu le propos écologique qui est le plus marqué : si nous ne prenons pas soin de notre planète, une force supérieure va venir nous taper sur les doigts. Les effets spéciaux sont de nouveau l’oeuvre d’Industrial Light & Magic (ILM) qui s’est adjoint les services du talentueux designer Ralph McQuarrie. Une grande partie du film a été tournée sur les lieux réels à San Francisco. Le succès public fut une nouvelle fois au rendez-vous.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Catherine Hicks
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Remarques :
* Comme pour les deux opus précédents, l’écrivain(2) de science-fiction Vonda N. McIntyre a écrit une novélisation du film qui est sortie simultanément. Il n’a pas été traduit en français (contrairement aux deux précédents).
* Le punk insupportable (et passablement grossier) dans le bus est joué par Kirk Thatcher, l’un des producteurs du film (oui, Kirk est son vrai prénom). Leonard Nimoy a raconté avoir vécu une scène similaire à New York où il avait regretté ne pas avoir les pouvoirs de Spock…
* Dans le film, Scott, technicien de 2286, apprend à un industriel de 1986 comment fabriquer un aluminium transparent. Cette invention est devenue réalité 23 ans plus tard en 2009 !

Star Trek 4
L’équipage de 2286 est lâché dans les rues du San Francisco de 1986 : Walter Koenig, James Doohan, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Nichelle Nichols, George Takei et William Shatner dans Star Trek IV – Retour sur Terre de Leonard Nimoy.

Star Trek 4
Grosse frayeur pour les méchants pêcheurs de baleines (qui parlent finlandais, soit-dit en passant (les pêcheurs, pas les baleines)) dans Star Trek IV – Retour sur Terre de Leonard Nimoy.

20 avril 2015

Le Baron de Crac (1962) de Karel Zeman

Titre original : « Baron Prásil »

Le baron de cracA sa grande surprise, le cosmonaute Tonik rencontre à son arrivée sur la Lune ses illustres prédécesseurs : Impey Barbicane (le personnage de Jules Verne), Cyrano de Bergerac et surtout Le baron de crac (alias Baron de Münchhausen) qui le prend pour un authentique sélénite et décide de l’emmener sur Terre pour lui faire découvrir les merveilles de la civilisation. Ils arrivent à Constantinople où ils délivrent la princesse Bianca retenue prisonnière par le sultan… Karel Zeman est un réalisateur tchèque qui mêle acteurs réels à des décors dessinés ou peints et animés manuellement. Cette technique est parfaitement adaptée aux histoires du célèbre Baron, avec tous leurs éléments fantastiques, oniriques et poétiques. Le film reprend quelques épisodes fameux de ces récits qui, rappelons-le ont connu de multiples variations dans le temps depuis leur première publication à la fin du XVIIIe siècle sous la plume de Rudolf Erich Raspe. Cela donne au final un film totalement à part, aussi magique dans le premier sens du terme que pouvaient l’être les films de Méliès 50 ans auparavant, doté d’un bel humour et très inventif.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Milos Kopecký, Rudolf Jelínek, Jana Brejchová
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Le Baron de Crac
Le Baron de Crac de Karel Zeman

Remarques :
* Le Baron de Münchhausen (1720-1793), capitaine de l’armée russe, a bien existé. Il fut surnommé Le Baron de Crac (« Baron du mensonge », de l’expression «raconter des craques») en raison des ses récits extraordinaires : il racontait avoir voyagé sur la Lune, chevauché un boulet de canon, dansé avec Vénus. La première publication de ses récits eut lieu de son vivant, en 1785.

* La technique utilisée par Karel Zeman évoque fortement celle qu’utilisera Terry Gilliam pour ses animations du Monty Python Flying Circus, à la fin des années soixante. Gilliam adaptera d’ailleurs, lui aussi, les aventures du Baron de Münchhausen mais en images réelles. Bien que la filiation soit soulignée par beaucoup, l’influence directe n’est pas évidente car, dans une interview, Terry Gilliam dit avoir découvert le film de Zeman dans les années 80, alors qu’il préparait sa propre adaptation de Münchhausen : « Je me rappelle avoir vu, alors que je préparais Baron Munchausen, un film de Karel Zeman dans le catalogue du British Film Institute. Je me suis dit « Wow, qu’est ce que c’est que ce truc ? » et, après avoir réussi à voir le film, « Wow, c’est génial », parce qu’il avait fait ce que j’ai toujours essayé de faire : combiner une action réelle avec des arrière-plans animés à la Gustave Doré. Le film exprimait parfaitement l’esprit du personnage ». (Terry Gilliam: Interviews, University Press of Mississippi, pp. 132–-133)

Autres adaptations :
Les Aventures du baron de Münchausen de Georges Méliès (1911)
Les Aventures fantastiques du baron Münchhausen de l’allemand de Josef Von Baky (1943) réalisé pour les 25 ans de la UFA à la demande de Goebbels.
Les fabuleuses aventures du légendaire Baron de Munchausen de Jean Image (1979), dessin animé
Le Secret des Sélénites de Jean Image (1984), dessin animé.
Les Aventures du baron de Munchausen de Terry Gilliam (1988)

15 mars 2015

Moby Dick (1956) de John Huston

Moby DickAttiré par la mer, le jeune Ismaël se rend dans un petit village de pêcheurs avec la ferme intention de partir pour la grande pêche qui soit : la chasse à la baleine. Il s’engage sur le Pequod du capitaine Achab, un capitaine très respecté qui a perdu une jambe dans une précédente expédition… Adapter le roman d’Herman Melville Moby Dick au cinéma n’est pas chose facile car c’est un récit chargé de symbolisme (1). Cette histoire est une allégorie de la lutte du Bien et du Mal, où l’orgueil et le désir de vengeance sont fustigés et où l’on peut déceler de nombreuses références bibliques. Pour John Huston, le thème fort du roman est le blasphème ; il voit dans l’obstination du capitaine un défi à Dieu (2) et c’est ainsi qu’il a voulut son adaptation à l’écran. Il en a écrit le scénario avec Ray Bradbury, l’écrivain bien connu pour ses écrits de science-fiction. Le tournage fut très difficile et éprouvant, « de tous mes films, le plus difficile à mener à son terme » précise John Houston dans son autobiographie (3). L’interprétation de Gregory Peck a été fortement critiquée, comme étant incapable de restituer toutes la dimension du personnage. Elle est pourtant assez juste mais certainement moins spectaculaire que celles de John Barrymore qui amplifiait le caractère halluciné du capitaine. John Huston la défend même s’il avait prévu au départ de prendre son père Walter Huston pour le rôle. Orson Welles, quant à lui, fait une belle prestation lors du sermon avant le départ. Le Moby Dick de John Huston est sans conteste la meilleure adaptation du roman.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Richard Basehart, Leo Genn, Orson Welles
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Moby Dick de John Huston
Gregory Peck est le Capitaine Achab du Moby Dick de John Huston (1956)

Remarques :
* La baleine blanche utilisée pour le tournage mesurait trente mètres de long et était trainée par un puissant remorqueur. Du fait des mauvaises conditions météorologiques, ils en perdirent deux. Le bateau utilisé pour le Pequod est un authentique navire racheté à la ville de Scarborough où il servait d’attraction touristique.

* En 1992, Ray Bradbury fait paraître La Baleine de Dublin (Green Shadows, White Whale), une version romancée de sa rencontre avec John Huston et de son séjour en Irlande pendant l’écriture du scénario.

(1) Moby Dick est un roman que l’on lit généralement beaucoup trop jeune (et dans une version courte) pour le comprendre parfaitement. Enfant, on le lit comme un roman d’aventures alors qu’il est bien plus que cela. (Houston va plus loin en déclarant que ceux qui affirment l’avoir lu très jeune sont des menteurs…)
(2) « Achab ne niait pas Dieu mais le considérait comme un assassin : une pensée parfaitement blasphématoire. »
(3) John Huston par John Huston (Pygmalion, 1982 pour l’édition française).

Moby Dick au cinéma :
Jim le harponneur (The Sea Beast) de Millard Webb (1926) avec John Barrymore (muet)
Moby Dick de Llloyd Bacon (1930) avec de nouveau John Barrymore (parlant)
Le Démon des mers (Dämon des Meeres) de Michael Curtiz (1931) avec William Dieterle (version allemande tournée simultanément au film précédent)
Moby Dick de John Huston (1956) avec Gregory Peck

et aussi :
Capitaine Achab de Philippe Ramos (2007) avec Denis Lavant (film centré sur le parcours du Capitaine Achab)