27 mars 2023

Sois belle et tais-toi (1958) de Marc Allégret

Sois belle et tais-toiVirginie Dumaillet s’échappe pour la troisième fois de la maison de redressement, elle est poursuivie par la police. La même nuit, une bijouterie de la place Vendôme est cambriolée. Jean, jeune inspecteur de police, recherche les cambrioleurs et rencontre Virginie qu’il prend pour une complice de la bande, elle-même le prenant pour un caïd du milieu…
Sois belle et tais-toi est un film français coécrit et réalisé par Marc Allégret. Les plus beaux films de ce réalisateur sont plutôt ceux qu’il a fait dans les années 30 et 40. Ses films des deux décennies suivantes sont souvent bien anodins. C’est le cas de cette comédie policière qui n’offre rien de vraiment intéressant si ce n’est son interprétation. Darry Cowl est étonnant, Mylène Demongeot est très naturelle et la cerise sur le gâteau est la présence dans les seconds rôles d’Alain Delon (son deuxième long métrage) et de Jean-Paul Belmondo (son premier long métrage avec un rôle un tant soit peu important). Béatrice Altariba, la petite amie de Darry Cowl, montre une belle présence à l’écran. Henri Vidal est un peu fade mais s’en sort honorablement. En revanche, Roger Hanin est très mauvais ! Il y a du bon monde au générique technique : Alexandre Trauner pour les décors, Jean Wiener pour la musique, Armand Thirard à la photographie et le chef-opérateur est Louis Née. Impressionnant! Dommage que le résultat ne soit pas plus remarquable.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Henri Vidal, Mylène Demongeot, Darry Cowl, Roger Hanin, Béatrice Altariba, Alain Delon, Jean-Paul Belmondo
Voir la fiche du film et la filmographie de Marc Allégret sur le site IMDB.

Voir les autres films de Marc Allégret chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Marc Allégret

Remarque :
* Le titre Sois belle et tais-toi a été utilisé pour la première fois par la Série noire qui l’avait utilisé en 1954 pour la traduction de Walk the Dark Bridge, de William O’Farrell.

Sois belle et tais-toiHenri Vidal, Darry Cowl et Mylène Demongeot dans Sois belle et tais-toi de Marc Allégret.

Sois belle et tais-toiMylène Demongeot, Béatrice Altariba et Alain Delon dans Sois belle et tais-toi de Marc Allégret.

26 février 2023

La Veuve Couderc (1971) de Pierre Granier-Deferre

La Veuve CoudercÀ l’été 1934, un jeune inconnu (Alain Delon) arrive dans un village de Bourgogne. Il se fait engager comme ouvrier dans la ferme de la veuve Couderc (Simone Signoret). Cette maîtresse-femme est en butte à une belle-famille haineuse, qui ne l’a jamais acceptée et souhaite récupérer la ferme…
La Veuve Couderc est un film français réalisé par Pierre Granier-Deferre, adaptation écrite par Pascal Jardin du roman éponyme de Georges Simenon. Il met pour la première fois face à face deux grandes stars du cinéma français qui, avec leur quatorze ans d’écart, forme un couple inattendu. Pierre Granier-Deferre restitue parfaitement l’atmosphère du roman et donne une grande force à la liaison de ses deux personnages. Le lieu très particulier, le pont-levis de Cheuge sur le canal entre Champagne et Bourgogne (1), est bien utilisé pour accentuer la tension de ce drame rural. La musique est de Philippe Sarde. La Veuve Couderc rencontra un formidable succès public à sa sortie. Le producteur Raymond Danon cherchera à réassocier très vite le duo à l’écran (Les Granges brûlées, 1973, réalisé par Jean Chapot).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Simone Signoret, Ottavia Piccolo, Jean Tissier, Monique Chaumette, Boby Lapointe
Voir la fiche du film et la filmographie de Pierre Granier-Deferre sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pierre Granier-Deferre chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Pierre Granier-Deferre

(1) Le pont-levis de Cheuge a été construit en 1887. Il vient d’être rénové. Voir sur Google streets

La Veuve CoudercAlain Delon et Simone Signoret dans La Veuve Couderc de Pierre Granier-Deferre.

3 août 2022

Diaboliquement vôtre (1967) de Julien Duvivier

Diaboliquement vôtreAprès un violent accident de voiture, Georges Campos sort du coma, au soulagement de sa jolie femme et d’un ami médecin qui le ramènent chez lui. Mais lui ne reconnait personne, il est amnésique…
Diaboliquement vôtre est un film français coécrit et réalisé par Julien Duvivier. Il s’agit de son ultime réalisation : le réalisateur est décédé deux mois avant sa sortie en salles dans un accident de voiture. Le scénario est basé sur le roman Manie de la persécution du français Louis C. Thomas, auteur de romans policiers. Si l’histoire pouvait être étonnante dans les années soixante, elle ne l’est plus vraiment aujourd’hui et nous devinons trop facilement ce qui se trame. De plus, le personnage secondaire du valet asiatique paraît plus ridicule qu’inquiétant. Le film reste toutefois plaisant et montre une certaine élégance dans la photographie (signée Henri Decaë, directeur de la photographie de Jean-Pierre Melville et de plusieurs films de la Nouvelle Vague). Les dialogues sont l’oeuvre de Paul Gégauff, le scénariste attitré de Claude Chabrol.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Senta Berger, Peter Mosbacher, Sergio Fantoni
Voir la fiche du film et la filmographie de Julien Duvivier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Julien Duvivier chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Julien Duvivier

Remarque :
Dans la version originale française, l’autrichienne Senta Berger est doublée par l’actrice Anouk Ferjac.

Diaboliquement vôtreAlain Delon et Senta Berger dans Diaboliquement vôtre de Julien Duvivier.

23 septembre 2021

Adieu l’ami (1968) de Jean Herman

Adieu l'amiDino Barran, légionnaire-médecin démobilisé, accepte d’aider Isabelle, une jeune femme qui semble le connaitre. Il doit se laisser enfermer dans la chambre forte de l’entreprise où elle travaille afin d’en ouvrir le coffre-fort et y replacer des documents compromettants pour elle…
Avant de se consacrer pleinement à l’écriture au milieu des années soixante-dix, Jean Vautrin a réalisé quelques courts et longs métrages sous son vrai nom, Jean Herman. Adieu l’ami est le plus connu d’entre eux, un film franco-italien avec un acteur américain, Charles Bronson qu’il a fallu convaincre de tourner dans un film européen (1). Malgré quelques invraisemblances, le scénario se déroule fort bien et le récit capte toute notre attention. C’est un film qui se situe dans la tradition des films de casse avec un beau face à face entre Delon et Bronson. Adieu l’ami n’eut qu’une distribution limitée aux Etats-Unis mais, en revanche, fut un grand succès en France ce qui encouragea Charles Bronson à continuer de tourner dans des films européens, notamment Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone (1968) et Le Passager de la pluie de René Clément (1970), deux films qui le propulsèrent au rang de star.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Charles Bronson, Olga Georges-Picot, Bernard Fresson, Brigitte Fossey
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Herman sur le site IMDB.

Voir les livres sur Jean Herman

Remarque :
* Le film a été vu ici en version anglaise. A noter qu’Alain Delon se double lui-même.

(1) Paul Kohner, l’agent de Charles de Bronson, a raconté que le producteur a accroché l’acteur en lui disant qu’aux Etats-Unis, les plus gros cachets et la célébrité allaient aux acteurs beaux gosses alors qu’en Europe, le public était plus intéressé par la personnalité que par le physique.

Adieu l'amiCharles Bronson et Alain Delon dans Adieu l’ami de Jean Herman.

8 janvier 2021

Le Professeur (1972) de Valerio Zurlini

Titre original : « La prima notte di quiete »

Le Professeur (La prima notte di quiete)Daniele Dominici arrive dans la ville de Rimini pour un poste de professeur remplaçant de poésie dans un lycée classique. Il a aussi la passion du jeu et délaisse sa femme pour aller jouer tous les soirs avec un petit groupe de flambeurs. Il est attiré par l’une de ses élèves, Vanina…
L’idée de départ de Valério Zurlini de réaliser une fresque en plusieurs films sur la déchéance d’une famille coloniale italienne n’a finalement abouti qu’à ce seul La prima notte di quiete (= la première nuit de quiétude, titre emprunté à Goethe). L’ambitieuse chronique de l’Italie sur près d’un siècle s’est transformée en variation sur la pureté du sentiment amoureux en proie aux conventions sociales, à l’ennui et modifié par la libération sexuelle. Cette réduction du sujet serait due à l’influence d’Alain Delon, acteur et coproducteur du film. L’acteur est de presque tous les plans, il donne de la superbe à ce perdant, toujours morose, désabusé, un peu vouté mais doté d’une grande présence et donnant l’impression d’avoir vécu beaucoup. La photographie est superbe. Zurlini affectionne les ambiances de station balnéaires hors saison, lorsque la brume adoucit des paysages urbains et se confond avec la mer. Un film beau, mélancolique et sombre.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Sonia Petrovna, Lea Massari, Giancarlo Giannini, Renato Salvatori
Voir la fiche du film et la filmographie de Valerio Zurlini sur le site IMDB.

Voir les autres films de Valerio Zurlini chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Alain Delon a profondément modifié la version sortie en France en 1972 : il a fait des coupes, ramenant la durée de 132 à 105 minutes et changé le titre pour le simple Le Professeur. Valerio Zurlini l’a menacé de procès. Il a fallu attendre 2019 pour que le film ressorte en version intégrale. Il fut présenté par Alain Delon lui-même au Festival de Cannes 2019.

Le Professeur (La prima notte di quiete)Sonia Petrovna et Alain Delon dans Le Professeur (La prima notte di quiete) de Valerio Zurlini.

29 août 2019

Mr. Klein (1976) de Joseph Losey

Mr. KleinParis, 1942. Dans la France occupée, Robert Klein fait des affaires lucratives en rachetant des œuvres d’art à des personnes acculées à la vente. Un jour, il découvre dans son courrier un exemplaire du journal « Informations juives » portant son nom et son adresse. Inquiet, il enquête et découvre qu’un autre Robert Klein existe, il part à la recherche de cet homonyme…
Costa-Gavras a écrit le premier scénario de Monsieur Klein pour le tourner lui-même avec Yves Montand. Quand le projet est abandonné, Alain Delon le récupère en producteur et confie la réalisation à Joseph Losey avec qui il avait tourné L’Assassinat de Trotsky en 1972. Le scénario s’inspire fortement de Kafka mais a l’intelligence de se placer à une époque précise de notre Histoire, une page très sombre : l’implication de la police française sous l’Occupation dans le fichage et la déportation des juifs. L’administration (dans le sens générique du terme) est ici une machine à broyer les humains et ses décisions tombent brutalement sans que l’on puisse toujours les comprendre. Le scénario  montre ainsi que le propos d’un Kafka n’est pas une exagération issue de l’esprit d’un écrivain : cela peut devenir une réalité et l’est déjà devenu. Certes l’obstination du personnage principal à retrouver son double peut sembler presque irréelle mais elle le conduit à une prise de conscience plus vaste de l’être, qui est à mes yeux le sujet principal. Tout le reste, la paranoïa, le fantastique ne sont que des moyens. Joseph Losey sait mieux que quiconque exprimer un certain caractère trouble, presque un malaise, dans sa mise en scène pourtant très limpide. Alain Delon fait ici l’une de ses interprétations les plus remarquables de sa carrière, avec une sobriété et une richesse qui alimentent la complexité du personnage.
Elle: 3 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Michael Lonsdale, Francine Bergé, Juliet Berto, Jean Bouise, Jeanne Moreau, Suzanne Flon
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph Losey sur le site IMDB.

Voir les autres films de Joseph Losey chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Joseph Losey

Remarques :
* A sa sortie, le film a (bien entendu) été controversé, beaucoup de critiques s’égarant à détecter ici et là des erreurs historiques qui n’ont finalement aucune importance.
* Les décors sont signés Alexandre Trauner.

Monsieur KleinAlain Delon dans Mr Klein de Joseph Losey.

Monsieur KleinAlain Delon, Michel Lonsdale et Francine Bergé dans Mr Klein de Joseph Losey.

3 novembre 2018

3 hommes à abattre (1980) de Jacques Deray

Trois Hommes à AbattreUn soir, Michel Gerfaut découvre un homme gravement blessé dans une voiture accidentée. Il l’emmène à l’hôpital. Il ne sait pas que l’homme a été la cible de tueurs opérant pour le compte d’une grande entreprise marchante d’armes et qu’ils vont se mettre à sa poursuite…
Adaptation d’un roman de Jean-Patrick Manchette, Trois hommes à abattre est le septième film qu’Alain Delon tourne avec Jacques Deray. L’histoire est sans originalité, très manichéenne, un peu simplette même. L’important est qu’elle puisse permettre à Delon d’incarner une fois encore un personnage solitaire, qui se situe en dehors de tout système. Ce n’est pas un redresseur de torts, il cherche simplement à sauver sa peau. Jacques Deray a su s’entourer de très bons professionnels et le résultat est de très bonne tenue, nerveux, très enlevé, parfaitement maitrisé. Alain Delon y montre sa forte présence habituelle, jouant même sur plusieurs registres : on le voit ainsi porter un blouson de cuir, sans doute pour marcher sur les terres de son rival Belmondo… Trois hommes à abattre n’est pas conçu pour être un film mémorable mais pour constituer un divertissement. Ce qu’il réussit finalement plutôt bien et le film connut un grand succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Dalila Di Lazzaro, Michel Auclair, Jean-Pierre Darras, Féodor Atkine, Simone Renant, Pierre Dux
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Deray sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jacques Deray chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Jacques Deray

3 hommes à abattre
Alain Delon dans Trois Hommes à Abattre de Jacques Deray.

Alain Delon
Alain Delon en blouson à la Belmondo dans Trois Hommes à Abattre de Jacques Deray.

24 décembre 2016

Le Guépard (1963) de Luchino Visconti

Titre original : « Il gattopardo »

Le GuépardSicile, 1860. Garibaldi et ses Chemises rouges débarquent sur l’île pour aider les siciliens à se soulever contre François II, roi des Deux-Siciles. Le Prince Salina observe les évènements avec résignation. Il voit son neveu, le jeune et bouillant Trancrède, rejoindre les insurgés sans toutefois partager leur aspirations… Le Guépard de Luchino Visconti est adapté du seul roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa (paru en 1958). Il traite d’une période que Visconti avait déjà abordée dans Senso (1954), celle de la naissance de l’état italien. Lampedusa et Visconti partagent la même nostalgie : Lampedusa s’est inspiré d’un des ses aïeuls pour créer le personnage du Prince et il est indéniable que Visconti s’est en partie identifié à ce personnage d’aristocrate très lucide qui assiste à la fin d’un monde. Le cinéaste prend donc un soin extrême dans la reconstitution et nous offre une fresque impressionnante par sa beauté et son ampleur. L’interprétation magistrale de Burt Lancaster éclipse toutes les autres. Claudia Cardinale a un très beau sourire (mais un jeu moins convaincant). Bien que le film soit d’une durée excessive (la fameuse scène finale du bal en est le plus bel exemple), l’ennui ne nous gagne à aucun moment. Palme d’Or à Cannes en 1963, Le Guépard est l’œuvre la plus célèbre de Visconti.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon, Romolo Valli, Terence Hill, Pierre Clémenti
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Luchino Visconti chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Luchino Visconti

Le Guépard
Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale dans Le Guépard de Luchino Visconti.

Remarque :
Précédente vision

21 janvier 2016

Plein soleil (1960) de René Clément

Plein soleilLe jeune Tom Ripley est payé par un milliardaire américain pour convaincre son fils, qui mène une vie oisive et dépensière en Italie, de rentrer chez lui. Il devient son ami et accepte apparemment de subir ses sautes d’humeur et ses humiliations. En réalité, il envie sa vie facile, sa fiancée, son argent…
Plein soleil est adapté d’un roman de Patricia Highsmith Monsieur Ripley. Pour en écrire l’adaptation, René Clément travaille avec Paul Gégauff, très lié à la Nouvelle Vague dont l’influence est assez nette sur le film, ne serait-ce que dans les scènes extérieures, souvent tournées in-situ. L’histoire s’attarde d’ailleurs autant sur la langueur des personnages et les corps bronzés par le soleil que sur l’intrigue policière elle-même. Plein soleil Les images d’Henri Decae sont très belles, magnifiées par le décor naturel de l’île d’Ischia (au large de Naples). Alain Delon, alors âgé de 24 ans à peine, y fait une remarquable prestation, son charme naturel rendant son personnage complexe : d’haïssable, il devient séduisant et l’histoire devient ainsi assez troublante. Le film va vraiment lancer sa carrière. Plein soleil est un très beau film de René Clément mais il ne fait pas l’unanimité : ses détracteurs lui reprochent d’être trop accès sur le magnétisme des comédiens et une mise en retrait de l’intrigue. Le film me semble plutôt à considérer comme un ensemble, un très bel ensemble.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Maurice Ronet, Marie Laforêt
Voir la fiche du film et la filmographie de René Clément sur le site IMDB.

Voir les autres films de René Clément chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur René Clément

Remarques :
* Romy Schneider fait une petite apparition au début du film. L’actrice (déjà très célèbre) a ainsi une courte scène avec son fiancé, Alain Delon.
* Autre adaptation :
Le Talentueux Mr Ripley (The Talented Mr. Ripley) d’Anthony Minghella (1999)

Plein soleil
Maurice Ronet, Marie Laforêt et Alain Delon dans Plein soleil de René Clément.

25 mars 2015

Histoires extraordinaires (1968) de Federico Fellini, Louis Malle et Roger Vadim

Histoires extraordinairesTrois adaptations d’une histoire d’Edgar Poe par trois réalisateurs différents :
1. Metzengerstein de Roger Vadim avec Jane Fonda, Peter Fonda : Au Moyen-âge, une jeune et riche comtesse dilapide son temps en orgies et en jeux cruels.
2. William Wilson de Louis Malle avec Alain Delon et Brigitte Bardot : Un jeune officier, cruel et sadique, de l’armée hongroise confesse à un abbé qu’il a tué son double.
3. Toby Dammit de Federico Fellini avec Terence Stamp : Un acteur anglais alcoolique et décadent arrive à Rome pour tourner un « western catholique »…

Histoires extraordinaires est hélas plutôt décevant. Pour Roger Vadim, le film est surtout l’occasion de mettre en valeur sa femme Jane Fonda en jeune comtesse cruelle aux moeurs dépravées, dans de superbes tenues affriolantes. Elle est effectivement très agréable à regarder mais l’histoire, peu développée, est moins intéressante. On pourra tout de même remarquer l’habileté de Vadim pour faire jouer les animaux, notamment les chevaux. Le sketch de Louis Malle n’est guère plus remarquable : Brigitte Bardot, attifée d’une perruque brune mal ajustée, joue épouvantablement et le thème du Bien et du Mal y est bien mal traité. Heureusement, Fellini joue dans une toute autre cour, on s’en rend compte dès les premières minutes. On retrouve ici certains de ses thèmes favoris, notamment celui d’un monde du spectacle très superficiel et artificiel. Mais le véritable thème de son sketch est plus sur la représentation de la mort. Il est difficile de ne pas penser au propre vécu du cinéaste : victime d’une embolie, Fellini a frôlé la mort et ce sketch est le premier film qu’il tourne après une longue convalescence. Face à la fausseté du monde qui l’entoure, son personnage ne trouve d’issue que dans une course hallucinée vers la mort.
Elle:
Lui : 2 étoiles (Sketch de Fellini : 3 étoiles)

Acteurs: Jane Fonda, Peter Fonda, Brigitte Bardot, Alain Delon, Terence Stamp
Voir la fiche du film sur le site IMDB.

Voir les autres films de Federico Fellini chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de Roger Vadim chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de Louis Malle chroniqués sur ce blog…

Histoires extraordinaires (1968) de Roger Vadim
Jane Fonda dans Metzengerstein de Roger Vadim, l’un des trois sketches de Histoires extraordinaires (1968).

Histoires extraordinaires (1968) de Louis Malle
Brigitte Bardot et Alain Delon dans William Wilson de Louis Malle, l’un des trois sketches de Histoires extraordinaires (1968).

Histoires extraordinaires (1968) de Federico Fellini
Terence Stamp dans Toby Dammit de Federico Fellini, l’un des trois sketches de Histoires extraordinaires (1968).

Remarques :
* Les trois réalisateurs initialement prévues étaient Orson Welles, Luis Bunuel et Federico Fellini.
* Le sketch de Roger Vadim est le seul film où les deux enfants d’Henry Fonda, Jane et Peter, apparaissent ensemble.