18 septembre 2021

Le Cid (1961) de Anthony Mann

Titre original : « El Cid »

Le Cid (El Cid)XIe siècle. Menacée d’invasion par les Maures, l’Espagne est en proie à des luttes internes pour le pouvoir. C’est dans ce contexte qu’un homme, Rodrigue Diaz de Bivar, va être considéré comme le grand héros sur terre et surnommé Le Cid Campeador…
Le Cid  est un film italo-américain d’épopée historique réalisé par Anthony Mann et produit par Samuel Bronston, spécialiste de films à grand spectacle généralement tournés en Espagne. Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas d’une adaptation de la pièce homonyme de Corneille. Le scénario a été écrit pour le film en s’inspirant de la vie de ce mercenaire espagnol et de la légende qui s’est développé autour. Le film est impressionnant par l’ampleur de ses scènes d’action : 7 000 figurants, 10 000 costumes, 35 bateaux, 50 machines de guerre. Il est en revanche un peu décevant, surtout de la part d’un réalisateur tel qu’Anthony Mann, que les personnages ne soient pas mieux développés. Côté acteurs, Charlton Heston montre une belle présence mais les scènes avec Sophia Loren ne tiennent pas leurs promesses, elles sont étonnamment froides. Les deux acteurs ne se sont pas bien entendus durant le tournage, Charlton Heston ayant mal supporté que l’actrice soit mieux payée que lui (1). Le Cid est donc avant tout un grand spectacle, il ne faut pas en attendre plus. Sur ce plan, il est impressionnant et mémorable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Sophia Loren, Raf Vallone, Geneviève Page, John Fraser
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Mann sur le site IMDB.

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Remarque :
* Les scènes de l’attaque de la cité de Valence ont été tournées à Peniscola, ville située environ 50 kilomètres au nord de Valence.

(1) Charton Heston a déclaré plus tard regretter de s’être mal comporté vis-à-vis de Sophia Loren.

Le Cid (El Cid)Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

Le Cid (El Cid)Sophia Loren et Raf Vallone dans Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

Le Cid (El Cid)Charlton Heston dans Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

7 août 2021

Le Masque de la mort rouge (1964) de Roger Corman

Titre original : « The Masque of the Red Death »

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Dans l’Italie du XIIe siècle, Prospero, un prince adorateur de Satan, fait brûler un village par crainte de la « mort rouge » et emmène de force la jeune Francesca avec lui. Dans son château, il abrite tous les nobles du voisinage et prétend qu’ils y sont à l’abri de la maladie. Il les divertit en donnant chaque jour des fêtes et un bal masqué…
Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) est un film fantastique américano-britannique réalisé par Roger Corman. Le scénario est inspiré par la nouvelle homonyme d’Edgar Allan Poe et aussi par la nouvelle Hop-Frog (pour la partie du nain et de la petite danseuse). Le personnage de Prospero, personnifié par Vincent Price, est particulièrement réussi. Il donne au film une dimension inattendue avec ses réflexions philosophiques, l’ensemble semble ainsi prendre parfois une tournure bergmanienne. Prospero n’est pas seulement un tyran, c’est un intellectuel. Nous sommes loin du manichéisme usuel. « Dans mon esprit, personne ne gagne, ni le Bien ni le Mal » a précisé Corman à propos du film. Les décors sont somptueux et les couleurs magnifiques. Le Masque de la mort rouge est à juste titre souvent considéré comme le film plus ambitieux au sein des adaptations d’Edgar Allan Poe par Roger Corman.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Vincent Price, Hazel Court, Jane Asher, David Weston, Nigel Green, Patrick Magee
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Corman sur le site IMDB.

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* La maladie appelée « Mort Rouge » est fictive. Poe la décrit comme causant « des douleurs aigües, un vertige soudain, et puis un suintement abondant par les pores, et la dissolution de l’être » avec comme symptôme « des taches pourpres… sur le visage de la victime », et entraînant la mort en une demi-heure. Il est probable que cette maladie soit inspirée par la tuberculose puisque l’épouse de Poe, Virginia, en souffrait au moment où la nouvelle a été écrite. Mais la Mort Rouge peut aussi faire référence au choléra, Poe ayant été témoin d’une épidémie de cette maladie à Baltimore en 1831. D’autres analystes ont suggéré qu’il s’agissait en fait de la peste bubonique (représentant plus particulièrement l’épidémie de peste noire) en se basant sur la fin du récit représentant la « Mort Rouge » dans la pièce noire. Enfin, il a également été suggéré que la Mort Rouge n’est pas une maladie mais quelque chose qui est partagé de façon inhérente par toute l’humanité. (Source Wikipedia, article sur la nouvelle de Poe)

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Jane Asher et Vincent Price dans Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) de Roger Corman.

Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death)Verina Greenlaw dans Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death) de Roger Corman.

Le Masque de la mort rouge est la septième des huit adaptations d’histoires d’Edgar Allan Poe réalisées par Roger Corman entre 1960 et 1964 :
1. La Chute de la maison Usher (House of Usher, 1960)
2. La Chambre des Tortures (The Pit and the Pendulum, 1961)
3. L’Enterré vivant (The Premature Burial, 1962)
4. L’Empire de la terreur (Tales of Terror, 1963)
5. Le Corbeau (The Raven, 1963)
6. La Malédiction d’Arkham (The Haunted Palace, 1963)
7. Le Masque de la mort rouge (The Masque of the Red Death, 1964)
8. La Tombe de Ligeia (The Tomb of Ligeia, 1964)

14 février 2021

Jabberwocky (1977) de Terry Gilliam

JabberwockyÀ la mort de son père, le jeune Dennis décide de tenter sa chance en ville dans l’espoir de conquérir le cœur de sa dulcinée, Griselda, restée au village. Pendant ce temps, un horrible monstre surnommé Jabberwocky fait régner la terreur, tuant et anéantissant tout sur son passage. Voyant son royaume menacé, le roi Bruno le Contestable promet la main de sa fille à celui qui terrassera la bête…
Jabberwocky est le premier long métrage que Terry Gilliam réalise seul. Après le grand succès de Monty Python Sacré Graal (1975), Terry Gilliam ressent le besoin de s’évader du format du sketch court et de mettre en scène une histoire complète. John Cleese étant opposé à l’idée que ce soit un film des Monty Python, seul un autre membre de la bande de joyeux drilles est présent de façon importante : Michael Palin. Le reste de la distribution est composé d’humoristes très connus sur la scène anglaise de l’époque comme Max Wall ou John Le Mesurier. L’histoire est inspirée d’un poème de Lewis Carroll qui permet à Terry Gilliam de créer un univers médiéval grouillant de personnages exagérés à outrance, grotesques et souvent difformes. Gilliam dit avoir été inspiré par les peintures de Brueghel et de Bosch, ce qui est effectivement assez net dans certaines scènes. La société décrite est assez oppressante, le peuple étant maintenu dans une très grande pauvreté par quelques notables. Certains commentateurs le présentent ainsi comme une préfiguration du futur Brazil (1985) mais il s’agit ici principalement d’une farce et l’humour fonctionne d’ailleurs à merveille. Le budget fut assez réduit mais Terry Gilliam s’est montré particulièrement inventif et le résultat ne détonne pas dans sa filmographie, loin de là. Le film se revoit avec grand plaisir.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Palin, Harry H. Corbett, John Le Mesurier, Warren Mitchell, Max Wall, Annette Badland
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Remarques :
* Jabberwocky vient d’être restauré en 4K, il est disponible chez Carlotta. L’interview en supplément de Terry Gilliam et Michael Palin est en outre très intéressante.

* Caméo : Terry Gilliam apparaît brièvement, il interprète l’homme qui prend de vulgaires cailloux pour des pierres précieuses.
Terry Jones (autre membre des Monty Python et co-réalisateur de Sacré Graal) interprète le braconnier dans la scène d’ouverture.

* Le Jabberwocky est un des poèmes les plus connus de Lewis Carroll. Le poème figure dans De l’autre côté du miroir (Through the Looking-Glass, and What Alice Found There, 1871). C’est un poème très particulier où Lewis Carroll triture et fusionne les mots. On entend les premiers vers en ouverture du film.
En triturant la langue et les mots, en inventant le mot-valise (qu’il appelle « portmanteau » en référence au mot français « porte-manteau »), Lewis Carroll ouvre une voie nouvelle pour les poètes et la poésie, qu’empruntent ensuite, en France, aussi bien Roussel et Artaud que Leiris, puis Queneau et les oulipiens comme Roubaud, Salon, Fournel ou encore Le Tellier. (Extrait Wikipédia)

JabberwockyMichael Palin dans Jabberwocky de Terry Gilliam.

22 février 2020

Le Seigneur de la guerre (1965) de Franklin J. Schaffner

Titre original : « The War Lord »

Le Seigneur de la guerre (The War Lord)Dans la Normandie du XIe siècle, le chevalier Chrysagon de la Cruex reçoit un fief avec pour mission de son suzerain Normand, le duc de Gent, de le défendre avec quelques hommes contre les invasions de barbares. Lors d’une chasse, il remarque une belle jeune femme du village sur le point de se marier. Il apprend peu après que de vieilles coutumes païennes, toujours respectées dans le village, accordent le droit au seigneur de passer la nuit de noces avec la jeune épousée…
Le Seigneur de la guerre est l’adaptation d’une pièce de Leslie Stevens. C’est un film assez inhabituel, ne serait-ce que parce qu’il se situe dans une période du Moyen Âge peu représentée au cinéma. Le film est assez exact en ce qui concerne les lieux (le château n’est qu’une tour fortifiée dont on voit bien l’organisation intérieure), la mentalité du chevalier et de ses suiveurs, les raids de barbares venus de la mer à répétition ou encore les batailles. En revanche, l’opposition entre le christianisme des nobles et les croyances obscures des populations locales qui renvoient à l’époque des druides, près d’un millénaire auparavant, est plus discutable. De même, le droit de cuissage accordé au seigneur est considéré aujourd’hui comme étant une légende. Charlton Heston n’est pas très coutumier des rôles plutôt complexes et c’est une surprise de le voir s’en sortir fort bien. C’est un projet qui lui tenait à coeur, dans lequel il s’est beaucoup impliqué. Le Seigneur de la guerre n’est pas spectaculaire mais ne manque d’intérêt car il nous plonge dans une époque inhabituelle et nous dresse un portrait de la complexité des rapports entre les différentes couches sociales d’alors.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Richard Boone, Rosemary Forsyth, Maurice Evans, Guy Stockwell
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Le Seigneur de la guerre (The War Lord)Charlton Heston dans Le Seigneur de la guerre (The War Lord) de Franklin J. Schaffner.

29 août 2017

Princess Bride (1987) de Rob Reiner

Titre original : « The Princess Bride »

Princess BrideUn petit garçon malade reçoit la visite de son grand-père qui lui lit un conte, les aventures mouvementées de la Princesse Bouton d’Or et de son ancien valet de ferme… Princess Bride est tiré d’un livre de William Goldman qui en a écrit lui-même l’adaptation. Le plus remarquable dans cette histoire est qu’elle peut aussi bien être vue par des jeunes enfants, qui y verront un beau conte de fées, que par des adultes qui se régaleront de l’humour au second degré, présent du début à la fin. C’est un humour assez élégant, que l’on pourrait qualifier de british si tout ce petit monde n’était pas américain (on peut pratiquement dire que seuls Cary Elwes et les lieux de tournages sont anglais). Le film de Rob Reiner est aussi un hommage au cinéma de cape et d’épée, Errol Flynn et Douglas Fairbanks en tête, Cary Elwes ayant été choisi entre autres pour sa ressemblance avec Fairbanks. Mandy Patinkin fait une brillante prestation. La musique est de Mark Knopfler. Partant d’un succès mitigé à sa sortie, Princess Bride a bâti sa réputation au fil des ans et certaines de ses répliques ont été largement reprises depuis. C’est un petit bijou d’humour dont on peut se délecter.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Cary Elwes, Mandy Patinkin, Chris Sarandon, Christopher Guest, Robin Wright, Peter Falk, Billy Crystal
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Princess Bride
Robin Wright et Cary Elwes dans Princess Bride de Rob Reiner.

Princess Bride
« Inconceivable! » : Mandy Patinkin, Wallace Shawn et André The Giant dans Princess Bride de Rob Reiner.

Princess Bride
Mandy Patinkin et Cary Elwes, habillé exactement comme Douglas Fairbanks dans The Mark of Zorro (1920).

Princess Bride
Les méchants : Chris Sarandon et Christopher Guest dans Princess Bride de Rob Reiner.

Princess Bride
Billy Crystal dans Princess Bride de Rob Reiner.

Remarques :
* Robin Wright et Cary Elwes sont tombés amoureux l’un de l’autre sur le tournage.
* André The Giant, qui interprète Fezzik, est d’origine française et mesure 2m24. Catcheur professionnel, il est alors âgé de 40 ans. Il décèdera cinq ans plus tard en 1993. Il n’a tourné que dans deux longs métrages.

4 juin 2015

Il Monaco di Monza (1962) de Sergio Corbucci

Il monaco di MonzaAu Moyen-âge, Pasquale est un cordonnier (spécialisé dans les pieds droits) à Monza, il est veuf avec douze enfants à charge. Sans argent et couvert de dettes, il quitte la ville avec ses enfants en se faisant passer pour un moine quêteur. En chemin, il rencontre Cervelet, un berger sans troupeau qui le suit. Ils arrivent dans un château… Il Monaco di Monza (= Le Moine de Monza) est une variation satirique de La Monaca di Monza (= La Religieuse de Monza) sorti quasi simultanément sur les écrans basé sur l’histoire d’une nonne martyre à la suite d’un amour interdit (1). Ici, Totò nous interprète un faux moine qui, de façon intéressée, vole au secours d’une comtesse séquestrée par son beau-frère. L’histoire est bien entendu totalement farfelue. L’humour y est très dense, cela ne s’arrête jamais, tout est tourné en dérision et on joue gaiement avec les anachronismes. Aucune longueur ni lourdeur, tout est bien dosé pour notre plus grand plaisir. Il Monaco di Monza est un film assez rare mais néanmoins d’un excellent niveau comique ; Totò au meilleur de son talent.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Totò, Nino Taranto, Erminio Macario, Lisa Gastoni, Moira Orfei
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Remarques :
Il monaco di Monza* Dans une scène de taverne, les chanteurs Adriano Celentano et Don Backy font une apparition en faux frères dominicains et interprètent une chanson dans le pur style yéyé. Ils étaient alors suffisamment populaires pour se retrouver en bonne position sur l’affiche ci-contre (en haut à gauche et à droite de l’actrice principale) alors qu’ils ne se sont présents que 2 minutes tout au plus.

(1) La Nonne de Monza est un personnage qui a réellement existé: Soeur Virginia Maria, née Marianna de Leyva. Son histoire a été portée plusieurs fois à l’écran, petit et grand. A noter qu’elle est aussi présente dans ce film puisque la nonne, également victime du comte, se prénomme Virginia.

Il Monaco di Monza
– Maria Denis
– Ora Pro Nobis
– Sophia Loren
– Ora Pro Nobis
– …
(comme il ne connait pas un mot de latin mais veut donner l’impression qu’il récite ses prières, Totò égrène consciencieusement une liste d’actrices….)
Erminio Macario et Totò dans Il Monaco di Monza de Sergio Corbucci.

9 avril 2015

Mondwest (1973) de Michael Crichton

Titre original : « Westworld »

MondwestDans le futur, deux américains se rendent dans un parc d’attractions qui recrée des mondes du passé : une bourgade du Far-West, un château médiéval ou une demeure de la Rome Antique. Ces mondes sont peuplés de robots humanoïdes ce qui permet aux visiteurs de laisser libre cours à tous leurs penchants… Mondwest est le premier long métrage de Michael Crichton qui en a, bien entendu, écrit le scénario. Depuis Asimov (et même avant), le thème du robot qui se retourne contre son créateur est l’un des thèmes majeurs de la science-fiction et Crichton en propose ici une variation intéressante car il la double d’une réflexion sur la violence. Il met en opposition (ou est-ce un parallèle ?) l’obéissance à des pulsions instinctives de violence du robot au désir civilisé de divertissement des humains où pointe une certaine fascination pour cette même violence. Yul Brynner est assez étonnant dans ce rôle d’androïde. Il utilise le costume qu’il a utilisé pour Les 7 Mercenaires, ce qui donne une dimension particulière à son personnage. Tourné avec un petit budget, Mondwest connut un beau succès alors que le projet avait été refusé par plusieurs studios.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yul Brynner, Richard Benjamin, James Brolin
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Crichton sur le site IMDB.

Mondwest
Yul Brynner, l’étonnant androïde de Mondwest par Michael Crichton.

Remarques :
* Michael Crichton aurait eu l’idée du scénario après une visite à Disneyland où il avait vu une reconstitution du monde des pirates des Caraïbes avec des automates animés.

* Mondwest est le premier film à inclure des images retouchées par ordinateur : pour simuler la vision de l’androïde, l’image est pixélisée. Sans scanner couleur (qui n’existait pas encore), il fallut scanner trois films, les couleurs de base étant séparées optiquement au tirage. Lire un article sur le sujet… (en anglais)
L'image pixelisée de Mondwest

* Mondwest est l’une des toutes premières évocations de la possibilité d’apparition de virus informatiques (il s’agit toutefois de virus en génération spontanée alors que les virus, tels que nous les connaissons aujourd’hui, ont toujours une origine humaine et délictuelle).

* Mondwest a eu une suite (moins intéressante et à laquelle Crichton n’a pas participé) :
Les rescapés du futur (Futureworld) de Richard T. Heffron (1976) avec Peter Fonda.
Il faut aussi mentionner Beyond Westworld (1980), cinq épisodes d’une série télévisée utilisant les mêmes robots à la solde d’un créateur qui rêve d’une société entièrement robotisée.

21 septembre 2012

Les chevaliers de la table ronde (1953) de Richard Thorpe

Titre original : « Knights of the Round Table »

Les chevaliers de la table rondeDès son accession au trône grâce à l’aide de Merlin et du chevalier Lancelot, le roi Arthur fonde l’ordre des chevaliers de la table ronde et épouse Guenièvre. L’Angleterre connait enfin une ère de paix mais la fée Morgane et son fils Mordred estiment que le trône leur revient de droit… Pour reproduire le succès d’Ivanhoé l’année précédente, la MGM décide de reprendre exactement la même recette : un grand film historique confié à Richard Thorpe, tourné en Angleterre (pour utiliser les fonds bloqués dans ce pays) avec Robert Taylor et George Sanders (qui, malade, sera remplacé par l’anglais Stanley Baker). Cette fois, le film est en CinemaScope et c’est le premier pour la MGM. Le résultat est assez réussi, un beau spectacle mêlant action et romance avec des costumes colorés et une excellente musique de Miklos Rózsa. Ava Gardner n’est guère présente, l’actrice n’appréciant guère les films historiques, mais fait néanmoins une reine d’une grande beauté. Richard Thorpe montre une belle maitrise, y compris dans les scènes de grande ampleur. Les chevaliers de la table ronde est un plaisant divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Taylor, Ava Gardner, Mel Ferrer, Anne Crawford, Stanley Baker, Felix Aylmer
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Thorpe sur le site IMDB.
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Remarque :
Le château en ruine que l’on aperçoit lorsque Lancelot va mâter la révolte dans le nord (vu en arrière plan juste avant la bataille) est le château de Tintagel en Cornouailles, château souvent associé aux légendes arthuriennes.

Autres adaptations de la légende du roi Arthur :
Lancelot chevalier de la reine (Lancelot and Guinevere) de l’anglais Cornel Wilde (1963)
Merlin l’enchanteur (The Sword in the Stone) des Studios Disney (1963)
Camelot de Joshua Logan (1967) avec Richard Harris et Vanessa Redgrave
Lancelot du lac de Claude Santelli (TV, 1970) avec Gérard Falconetti et Marie-Christine Barrault
Monty Python sacré graal! (Monty Python and the Holy Grail) (1975), variation burlesque des Monty Python
Excalibur, le très beau film de John Boorman (1981)
Camelot de Marty Callner (TV, 1982) avec Richard Harris
Arthur the King de Clive Donner (TV, 1985) avec Malcolm McDowell et Candice Bergen
Lancelot (First Knight) de Jerry Zucker (1995) avec Sean Connery et Richard Gere
Le roi Arthur (King Arthur) d’Antoine Fuqua (2004) avec Clive Owen et Keira Knightley

20 octobre 2011

Les visiteurs du soir (1942) de Marcel Carné

Les visiteurs du soirEn mai 1485, deux ménestrels arrivent au château du baron Hughes qui va bientôt donner sa fille Anne en mariage au seigneur Renaud. Ils sont envoyés par le Diable pour désespérer les humains… Les visiteurs du soir a été réalisé sous l’Occupation. Marcel Carné et Jacques Prévert (qui cosigne le scénario avec Pierre Laroche) choisissent une période la plus éloignée possible pour contourner la censure mais la métaphore avec le présent de 1942, bien que subtilement cachée, est certaine : le Diable est Hitler et le film prône la résistance pour triompher du mal. La dernière scène du film en est le meilleur exemple. Le film est empreint d’une langueur poétique qui n’est pas sans générer une certaine lenteur. L’histoire présente cette simplesse propre aux récits atemporels et aussi un caractère assez manichéen : il y a ceux qui sont capables d’aimer et les autres. Les qualités des Visiteurs du soir, Les visiteurs du soir il faut aussi les chercher du côté de la forme : plutôt que de se livrer à une reconstitution montrant l’usure du temps, Marcel Carné opte pour des décors propres et nets, des décors épurés qui paraissent d’ailleurs étonnamment actuels aujourd’hui. Il utilise largement la blancheur des murs, le blanc étant la couleur dominante du film. Cet environnement renforce à la fois son caractère onirique et l’allégorie du présent. Arletty est superbe en beauté androgyne. Les visiteurs du soir connut un grand succès dès sa sortie. Le film a été récemment magnifiquement restauré.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alain Cuny, Arletty, Marie Déa, Fernand Ledoux, Marcel Herrand, Jules Berry
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Remarques :
Parmi les figurants non crédités au générique, on note la présence de Simone Signoret (21 ans), Alain Resnais (20 ans) et François Chaumette (19 ans). Egalement non crédité, Michelangelo Antonioni a été assistant-réalisateur.