17 septembre 2012

Upstream (1927) de John Ford

Upstream(Film muet) Une pension de famille héberge des artistes de show business et des acteurs qui ont bien du mal à trouver des contrats. L’un d’entre eux a une occasion de rêve : aller jouer Hamlet à Londres… Alors qu’il était considéré comme définitivement perdu, Upstream a été retrouvé en 2009 en Nouvelle Zélande et restauré. C’est en soi un petit évènement. Upstream est un film plutôt inhabituel pour John Ford. C’est une comédie qui fustige la vanité. John Ford décrit de près cette petite communauté disparate et haute en couleur, il nous immerge dans cette pension de famille où l’essentiel du film se déroule ; il montre une tendresse certaine pour ses personnages. Certes, Upstream n’est pas un film majeur de John Ford mais c’est une comédie plaisante avec une belle caractérisation des personnages.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nancy Nash, Earle Foxe, Grant Withers, Raymond Hitchcock
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Remarque :
Le titre Upstream peut paraître étrange, même si Mandare dit à Brashingham : “Go upstream to your success!” avec le mot upstream mis en italique dans l’intertitre pour bien qu’on le remarque. L’expression est bien étrange… En réalité, la Fox avait prévu de sortir un film avec Dolores Del Rio appelé Upstream et avait déjà commencé à annoncer sa sortie aux distributeurs et au public. Or le projet fut abandonné. Quand le film de John Ford fut terminé, la Fox décida de changer son titre initialement prévu The Public Idol en Upstream et l’intertitre fut alors rajouté !

16 septembre 2012

By indian post (1919) de John Ford

By Indian Post(Muet, 20 mn) La plupart des courts métrages muets que John Ford (qui signait Jack Ford à cette époque) a tournés au début de sa carrière sont aujourd’hui perdus, hélas. Ceux qui restent se comptent sur les doigts d’une main et c’est donc un évènement quand l’un d’entre eux est retrouvé. Ce fut le cas dans les années 2000 pour cet By Indian Post qui refit surface chez un collectionneur qui avait malencontreusement détruit les 7 premières minutes. Seules les 13 dernières minutes sont donc visibles aujourd’hui. C’est un western : le cowboy Jode est amoureux de la fille de son patron. Il lui écrit une lettre d’amour mais se la fait voler par un indien qui va la porter à la bien-aimée. Le père fait arrêter Jode qui n’abandonne pas pour autant… L’humour est assez présent, l’ensemble est bien enlevé, on remarque l’intérêt de Ford pour les relations à l’intérieur du groupe et la solidarité, pour la traque (où l’agilité des acteurs dans le maniement des chevaux est manifeste). C’est toujours intéressant de voir ainsi les débuts d’un grand réalisateur. John Ford avait 25 ans. By Indian Post serait son 24e film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pete Morrison, Magda Lane
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15 septembre 2012

Le lauréat (1967) de Mike Nichols

Titre original : « The graduate »

Le lauréatDiplômé de fraîche date, le jeune Benjamin revient pour les vacances chez ses parents qui ont organisé une réception qui le met mal à l’aise. Il accepte de raccompagner chez elle Mrs Robinson qui lui fait alors des avances… Il est des films qui arrivent juste au bon moment. Sorti cinq ans plus tôt, Le lauréat serait peut-être passé inaperçu, catalogué comme une gentille bleuette. Mais fin 1967, c’est une bonne fraction de toute une génération qui se reconnaît dans cet étudiant bien sage qui hésite à se fondre dans le moule social de ses parents. Le fossé des générations est creusé. Les adultes cherchent soit à imposer leur propre schéma, soit à profiter de leur désarroi comme le fait Mrs Robinson ; ils n’apportent pas de réponses. Le lauréat démystifie le modèle de réussite sociale de la classe moyenne américaine et, quand on gratte, l’envers du décor n’est pas reluisant (cf. la discussion dans le lit sur la rencontre des parents Robinson). Mike Nichols réussit à mêler beaucoup d’humour à son film, distillé par petites touches pratiquement dans toutes les scènes, ce qui le rend le film très abordable. L’épilogue, très gentillet, reste ainsi jubilatoire et donc efficace. C’est le premier grand rôle au cinéma pour Dustin Hoffman qui, à 29 ans, n’a aucun problème pour paraître en avoir 21. Sa légère gaucherie colle parfaitement au personnage auquel il donne une certaine profondeur. Et il y a la musique de Simon & Garfunkel, superbe, qui enrobe et apporte douceur et candeur. Le film connut un très grand succès qui dépasse largement, il faut bien le reconnaître, ses qualités intrinsèques. Il a marqué une génération.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anne Bancroft, Dustin Hoffman, Katharine Ross, William Daniels
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Remarques :
* Le film Le lauréat est basé sur un roman de Charles Webb, paru en 1963. Il était alors lui aussi un jeune diplômé de 23 ans. Les droits furent achetés pour une bouchée de pain. Charles Webb n’a pas profité du succès du film, ce succès l’a même gêné dans sa carrière d’écrivain « sérieux ».
* « Plastics ! », le conseil que donne l’ami de la famille au jeune Benjamin, est devenu une réplique très célèbre aux Etats-Unis. L’industrie du plastique a connu un boom peu après la sortie du film et, d’après certains, la popularité du film (et de cette réplique) n’y serait pas étranger (ce qui paraît peu probable tout de même!)
* Mike Nichols voulait confier le rôle de Mrs Robinson à Jeanne Moreau, pensant que l’image de la permissivité française sur l’amour allait rendre l’ensemble plus crédible. Les producteurs étaient fermement opposés à ce choix. Ils étaient aussi opposés à l’idée de confier la musique à Simon & Garfunkel. Mike Nichols conclut un marché avec eux : Jeanne Moreau est écartée si on garde Simon & Garfunkel.
* 20 ans après Le lauréat, Mike Nichols tournera un film totalement contraire, Working Girl avec Melanie Griffith et Sigourney Weaver (1988), une histoire où les personnages principaux recherchent par dessus tout la réussite matérielle. Une génération chasse l’autre…

The GraduateDustin Hoffman et Anne Bancroft, photo publicitaire pour Le Lauréat de Mike Nichols

13 septembre 2012

La chute de l’empire romain (1964) de Anthony Mann

Titre original : « The fall of the Roman Empire »

La chute de l'empire romainEn l’an 170 après Jésus Christ, Marc Aurèle règne sur l’Empire romain. Il affronte les Barbares au nord avec, à ses côtés, sa fille Lucilla, son fils Commode et Livius, un général de ses armées qu’il aimerait voir lui succéder… La chute de l’empire romain est l’une des plus fastueuses productions des années soixante mais aussi l’un des plus grands fiascos financiers. Le budget fut en effet colossal afin de créer des scènes d’une ampleur rare avec d’innombrables figurants. Décors et costumes sont magnifiques. Ces scènes grandioses sont le point fort du film qui pêche un peu par sa longueur. Sophia Loren, certes très belle notamment la scène d’ouverture, n’est guère convaincante (est-elle doublée? Il est probable que non) La chute de l'empire romain et les scènes entre elle et Stephen Boyd sont les plus faibles du film. Christopher Plummer fait en revanche une très belle prestation et les seconds rôles sont remarquablement bien tenus, par des acteurs de premier plan il est vrai. Anthony Mann contrôle parfaitement cette gigantesque production. Avec ses scènes de bataille, d’action (formidable course effrénée des deux chars), et ses scènes de foule, La chute de l’empire romain reste un beau et impressionnant spectacle.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sophia Loren, Stephen Boyd, Alec Guinness, James Mason, Christopher Plummer, Anthony Quayle, Mel Ferrer, Omar Sharif
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Remarques :
* Le décor du Forum de Rome avait une taille gigantesque : 400 x 250 mètres. Il détient toujours le record du plus grand décor extérieur jamais construit pour un film. Plus de 1000 ouvriers travaillèrent pendant sept mois à sa construction.
* Suite à l’échec financier du film, le producteur Samuel Bronston (neveu de Trotski) dut fermer toutes ses installations en Espagne, un vaste complexe de studios près de Madrid où La chute de l’empire romain a été tourné.
* Variations par rapport à l’Histoire : Marc Aurèle n’a pas été assassiné. Marc Aurèle désirait que son fils Commode lui succède. Le personnage de Livius est imaginaire. Lucilla a été assassinée sur ordre de son frère Commode après qu’elle ait participé à un complot contre lui. Commode est mort étranglé dans son bain.
* La chute de l’empire romain a été une source d’inspiration pour Gladiator de Ridley Scott (2000). Lire une mise en parallèle des deux films sur Peplums.info.

12 septembre 2012

La prisonnière du désert (1956) de John Ford

Titre original : « The searchers »

La prisonnière du désertAu Texas en 1868, Ethan revient chez son frère qui vit à la limite du désert. Lors d’une attaque indienne, le frère et sa femme sont tués et leurs filles enlevées. Ethan part à leur recherche avec le jeune Martin… Adapté d’un roman d’Alan Le May, La prisonnière du désert (The Searchers) est l’un des plus beaux westerns qui soient, probablement le plus beau. Cette longue quête est aussi une quête personnelle ; Ethan et Martin sont des personnages que tout oppose. Ethan est un solitaire, qui vit en marge de la société et qui est aveuglé par sa haine et sa soif de vengeance. Martin est plus humain, avec la maladresse de la jeunesse mais une volonté inébranlable et une soif de vie. La prisonnière du désert John Ford approche de la perfection. La maitrise technique est manifeste et la photographie, les mouvements de caméra, les cadrages sont absolument superbes. La scène d’ouverture en est le plus bel exemple. Par son contenu, sa mise en scène, sa beauté graphique, La prisonnière du désert est une pure merveille.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Wayne, Jeffrey Hunter, Vera Miles, Ward Bond, Natalie Wood, Henry Brandon, Harry Carey Jr., Antonio Moreno
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Remarque :
Un petit reportage sur le tournage de The Searchers a été tourné et diffusé à la télévision au moment de la sortie du film. C’est ainsi l’un des premiers films à avoir bénéficié d’un making-of.

La prisonnière du désert de John Ford
« Ethan ? »
Le célèbre plan d’ouverture de La Prisonnière du désert de John Ford.

11 septembre 2012

Le vent de la plaine (1960) de John Huston

Titre original : « The Unforgiven »

Le vent de la plaineLa famille Zachary vit isolée dans les grandes plaines de l’Ouest : la mère, ses trois fils dont l’aîné est le chef de famille, et Rachel qui a été recueillie bébé et adoptée. Apparaît un mystérieux et fantomatique cavalier qui prétend connaître une vérité cachée et prédit que justice sera faite… Adaptation d’un roman d’Alan Le May (également auteur de La prisonnière du désert adapté par John Ford et dont le thème est assez proche), Le vent de la plaine est un film qui a connu un tournage difficile du fait d’accidents, de mésententes et d’un environnement hostile. De plus, le premier montage fut amputé de nombreuses scènes par les producteurs. John Houston juge sévèrement le résultat. Et pourtant, Le vent de la plaine reste un beau film, intéressant par les thèmes qu’il aborde (le poids du passé, la conscience, le racisme, la cohésion sociale, …)(1) et servi par une belle mise en scène, Le vent de la plaine précise et même inventive, qui sait tirer profit de la beauté des décors naturels(2). Les personnages forts sont nombreux et Audrey Hepburn étonnamment dans le ton, sa juvénilité et son charme sont tous à fait dans le personnage, même si l’actrice montre ses limites dans les scènes les plus dramatiques.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Audrey Hepburn, Audie Murphy, John Saxon, Charles Bickford, Lillian Gish, Albert Salmi, Joseph Wiseman
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(1) De façon surprenante, Le vent de la plaine fut à sa sortie jugé comme étant raciste envers les indiens par la critique alors que le propos est tout à fait (et de façon évidente) contraire.
(2) Le film a tété tourné au Mexique, dans le désert de Guadiana près de Durango.

8 septembre 2012

L’homme aux mille visages (1957) de Joseph Pevney

Titre original : « Man of a thousand faces »

L'homme aux mille visagesVingt sept ans après la mort de Lon Chaney, Universal décide de consacrer un film à la vie de cet acteur hors normes et tourmenté, l’un des plus populaires du studio dans les années vingt. L’homme aux mille visages n’échappe pas à hélas aux clichés et travers hollywoodiens notamment en mettant fortement l’accent sur les déboires conjugaux de Lon Chaney et sur sa lutte pour récupérer son fils mais le film est rendu remarquable par la performance de James Cagney qui réalise de véritables prouesses pour faire revivre le talentueux acteur. Trois scènes de films sont brièvement recréées : The Miracle Man de 1919 où ce que fait Cagney est même plus spectaculaire que dans l’original(1), Notre-Dame de Paris de 1923 et Le Fantôme de l’opéra de 1925, trois films Universal(2).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Cagney, Dorothy Malone, Jane Greer
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Remarques :
* Le jeune Irving Thalberg est interprété par Robert J. Evans, jeune homme découvert au bord d’une piscine par Norma Shearer et qui deviendra ensuite… producteur et directeur de production à la Paramount.
* La scène-clé du début du film, où la femme de Lon Chaney découvre ses parents et les rejette, est une invention de scénariste. Dans la réalité, elle les connaissait avant leur mariage.
* L’actrice qui joue la soeur de Lon Chaney est Jeanne Cagney, soeur de James Cagney.

(1) The Miracle Man de George Loane Tucker (1919) est un film perdu dont seules quelques scènes subsistent. La scène de la fausse guérison est l’une d’elle. Elle est en réalité plus rapide et vue de plus loin que celle de L’homme aux mille visages où James Cagney est vraiment étonnant. En revanche, Cagney ne parvient pas à ramper sur le sol comme Lon Chaney.
(2) Après Le Fantôme de l’Opéra (1925), Lon Chaney a quitté Universal pour passer à la M.G.M. (tout comme Irving Thalberg d’ailleurs). D’autre part, The penalty (1920), qui a été un formidable tremplin pour la carrière de Lon Chaney, est un film Goldwyn ; c’est pourquoi il n’est ici qu’à peine évoqué.

4 septembre 2012

Rabbit Hole (2010) de John Cameron Mitchell

Rabbit HoleHuit mois après la disparition accidentelle de leur fils unique, Becca et Howie tentent de retrouver un sens à donner à leur vie… Rabbit Hole est l’adaptation d’une pièce de David Lindsay-Abaire récompensé par un prix Pulitzer. John Cameron Mitchell sait éviter tout pathos trop appuyé ; il réalise un film assez sobre mais qui manque un peu de force. S’écartant franchement des rôles glamour où elle est trop souvent cantonnée, Nicole Kidman adopte ici un jeu très retenu, empreint de naturel et tout en nuances. Elle seule parvient à créer l’émotion. Elle ne parvient pas en revanche à créer la proximité et l’ensemble reste top lointain. Le point intéressant de Rabbit Hole est de montrer comment ce couple semble ne plus pouvoir fonctionner, ils ne peuvent plus communiquer tout en restant très liés.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest, Sandra Oh
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Remarques :
Rabbit Hole est produit par Nicole Kidman.

3 septembre 2012

Le Roman de Marguerite Gautier (1936) de George Cukor

Titre original : « Camille »

Le roman de Marguerite GautierDans le Paris de 1847, Marguerite est une courtisane parisienne qui profite de la vie et de ses amants. Une amie lui fait rencontrer le riche et austère baron de Varville qui devient son protecteur mais elle est plus attirée par le jeune Armand Duval qui est éperdument amoureux… George Cukor a fait un beau travail de réécriture en adaptant le roman d’Alexandre Dumas Fils La dame aux camélias. Il sait éviter tout travers trop littéraire et convention mélodramatique pour magnifier davantage l’amour-passion. Et aussi, certainement sous l’influence de Garbo, le personnage de Marguerite Gautier devient bien plus qu’une courtisane frivole : elle analyse sa situation avec clairvoyance, maturité et intelligence. C’est l’une des plus belles interprétations de Greta Garbo qui est tout à la fois : forte et fragile, joyeuse et grave, rayonnante et sombre. Le roman de Marguerite Gautier Et comme l’a souligné George Cukor, chacun de ses mouvements, ses gestes, la façon dont elle déplace, sont empreint d’une grâce infinie(1). Sa voix est elle aussi envoutante, douce, mélodieuse avec toujours cette façon si particulière de traîner légèrement sur certaines syllabes. La mise en scène de Cukor est remarquable que ce soit par les cadrages, le découpage, le rythme global. Autour de Garbo, Robert Taylor est un très bel Armand Duval et tous les seconds rôles montrent beaucoup de nuances. Le roman de Marguerite Gautier est un film qui approche une certaine perfection.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Robert Taylor, Lionel Barrymore, Henry Daniell, Rex O’Malley
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(1) Cukor a parlé d’une véritable « plastique » des mouvements de Greta Garbo : « Lorsque le personnage de Varville, son protecteur, lui demande de ramasser son éventail, elle le fait dans un mouvement absolument remarquable qui est presque le mouvement chorégraphique d’une Isadora Duncan : en effet, au lieu de s’agenouiller pour récupérer l’objet, elle se penche sur le côté avec une élégance naturelle extraordinaire. »

Principales autres adaptations :
Camille de J. Gordon Edwards (1917) avec Theda Bara
Camille de Ray C. Smallwood (1921) avec Alla Nazimova et Rudolph Valentino
Arme Violetta de Paul L. Stein (1921) avec Pola Negri
Camille de Fred Niblo (1926) avec Norma Talmadge
La dame aux camélias de Fernand Rivers (1934) avec Yvonne Printemps et Pierre Fresnay
La dame aux camélias de Mauro Bolognini (1981) avec Isabelle Huppert

1 septembre 2012

Le fils prodigue (1955) de Richard Thorpe

Titre original : « The prodigal »

Le fils prodigueEn l’an 70 avant Jésus Christ, le fils d’un riche propriétaire hébreu quitte le domaine familial après avoir été ébloui par la beauté d’une grande prêtresse païenne… Le fils prodigue est basé sur la (courte) parabole homonyme de la Bible ; elle est donc très largement étendue et développée. Il s’agit d’une importante production avec de somptueux et couteux décors mais dont l’histoire est particulièrement manichéenne et le traitement très hollywoodien. Les dialogues sont étonnamment pauvres. Même la vision de Lana Turner en grande prêtresse de rites païens déçoit quelque peu car les scènes prêtent plutôt à sourire par leur côté kitsch vraiment marqué. L’actrice, qui n’appréciait guère de tourner dans des films à costumes, reste tout de même le meilleur atout de ce film. On notera aussi quelques bons seconds rôles.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Lana Turner, Edmund Purdom, Louis Calhern, Neville Brand, Francis L. Sullivan
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