26 février 2007

Emma, l’entremetteuse (1996) de Douglas McGrath

Titre original : Emma

EmmaElle :
Dans l’Angleterre de la fin du XVIIIe siècle, la jeune Emma décide de jouer l’entremetteuse et de trouver le partenaire idéal à plusieurs personnes de son entourage. Excellente et fidèle adaptation du roman de Jane Austen.
Note : 5 étoiles

Lui :
Loin de sa prestation assez fade dans Shakespeare in love (pour laquelle elle reçut un Oscar…), Gwyneth Paltrow révèle tout son talent dans cette brillante interprétation d’Emma, d’après le roman de Jane Austen. Elle est entourée par une pléïade d’excellents acteurs anglais qui sont particulièrement dans leur élément. Le film a beaucoup de charme, avec cette qualité d’interprétation si spécifique au cinéma anglais.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Gwyneth Paltrow, Alan Cumming, Greta Scacchi, Toni Collette, Polly Walker, Ewan McGregor, Jeremy Northam, Juliette Stevenson
Voir la fiche du film et la filmographie de Douglas Mc Grath sur le site imdb.com.

Une réflexion sur « Emma, l’entremetteuse (1996) de Douglas McGrath »

  1. Pour l’instant, j’ai toujours trouvé quelque chose de miraculeux dans les adaptations cinématographiques des romans de Jane Austen : comme le soulignait à l’époque Walter Scott à propos des romans eux-mêmes, les intrigues sont d’une extrême minceur et pourtant tout est parfait. Bon, Walter Scott exprimait surtout son admiration pour la capacité novatrice de Jane Austen à rendre compte du quotidien, une sorte de « naturalisme » avant l’heure (et appliqué à la haute société), mais il était d’autant plus épaté que ces chefs-d’œuvres soient assis sur des intrigues aussi minces (bien loin d’être une critique, c’était là un immense compliment que formula envers le roman Emma [en englobant les précédents] cet auteur qui était à l’époque un monument de la littérature anglo-saxonne).

    Pour ma part, puisque les romans naturalistes ont ensuite été courants et que cela ne nous apparaît plus comme une innovation, ce qui me frappe est plutôt leur naturel, au sens non pas de la description sociale franche mais du schéma narratif dont la fluidité est époustouflante : tout s’enchaîne à la perfection, tout semble vrai (alors même que c’est très écrit et de toute évidence soigneusement construit), jamais nous ne sortons de l’histoire. C’est un talent très particulier, et immensément précieux et essentiel, que celui de savoir dérouler un récit en nous emportant de la première à la dernière scène, l’air de ne pas y toucher, sans action, sans suspens, sans artifice, juste par la qualité narrative.

    Bref, ce film m’a épaté.

    Il peut être résumé en quelques mots, et pourtant les deux heures sont bien remplies. Les personnages appartiennent à une société révolue et vaine, et pourtant ils sont intéressants et touchants. Il est constamment question des bonnes convenances sociales, et pourtant les situations irrévérencieuses sont fréquentes et les répliques sont parfois acerbes et souvent très drôles. Les chassé-croisés amoureux sont en partie prévisibles et plutôt bon enfant, et pourtant ils sont crédibles et prenants du début jusqu’à la fin.

    Il y a vraiment quelque chose de miraculeux à parvenir à dérouler les situations, les personnages, les répliques avec autant de naturel et de fluidité, avec autant de vivacité, avec autant de vie, avec autant d’humour. C’est bien sûr d’abord le talent de Jane Austen, mais c’est ici aussi celui du cinéaste et des actrices.

    Je ne suis pas sûr que je lui aurais mis le maximum d’étoiles, mais après tout, je partage votre appréciation sur sa réussite. D’une part il est difficile de lui trouver le moindre défaut, d’autre part il fait passer une excellente soirée et fait du bien.

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