30 juin 2017

Sommaire de juin 2017

Le marquis s'amuseAmour défenduBarry LyndonTenue de soiréeUn jour avec, un jour sansLe Jour le plus longUne merveilleuse histoire du tempsPauvres millionnaires

Le marquis s’amuse

(1981) de Mario Monicelli

Amour défendu

(1932) de Frank Capra

Barry Lyndon

(1975) de Stanley Kubrick

Tenue de soirée

(1986) de Bertrand Blier

Un jour avec, un jour sans

(2015) de Hong Sang-soo

Le Jour le plus long

(1962) de Ken Annakin, Andrew Marton et Bernhard Wicki

Une merveilleuse histoire du temps

(2014) de James Marsh

Pauvres millionnaires

(1959) de Dino Risi

La Femme aux miraclesLe DirigeableLe SacrificeTutti dentroJuliette ou la Clef des songesUnder the SkinSylvia ScarlettDangereuse sous tous rapports

La Femme aux miracles

(1931) de Frank Capra

Le Dirigeable

(1931) de Frank Capra

Le Sacrifice

(1986) de Andreï Tarkovski

Tutti dentro

(1984) de Alberto Sordi

Juliette ou la Clef des songes

(1951) de Marcel Carné

Under the Skin

(2013) de Jonathan Glazer

Sylvia Scarlett

(1935) de George Cukor

Dangereuse sous tous rapports

(1986) de Jonathan Demme

César et RosalieNanaRome ville libreLes Mariés de l'an deuxLove and FriendshipCharles mort ou vifLes Horizons perdusNelly et Mr. Arnaud

César et Rosalie

(1972) de Claude Sautet

Nana

(1955) de Christian-Jaque

Rome ville libre

(1946) de Marcello Pagliero

Les Mariés de l’an deux

(1971) de Jean-Paul Rappeneau

Love and Friendship

(2016) de Whit Stillman

Charles mort ou vif

(1969) de Alain Tanner

Les Horizons perdus

(1937) de Frank Capra

Nelly et Mr. Arnaud

(1995) de Claude Sautet

6 Femmes pour l'assassinGrimsby ? Agent trop spécial

6 Femmes pour l’assassin

(1964) de Mario Bava

Grimsby – Agent trop spécial

(2016) de Louis Leterrier

Nombre de billets : 26

29 juin 2017

Le marquis s’amuse (1981) de Mario Monicelli

Titre original : « Il marchese del Grillo »

Le Marquis s'amuseRome, début du XIXe siècle alors que les troupes françaises de Napoléon occupent la ville. Bien qu’il soit attaché au service du pape Pie VII et membre d’une famille austère, le marquis Del Grillo est un anticonformiste, amateur de femmes et de plaisanteries. Avec son fidèle valet Ricciotto, il joue des tours parfois cruels à ses proches et à ceux qu’il rencontre… Le personnage du marquis Onofrio Del Grillo a bien existé mais les historiens ont du mal à dater son existence avec exactitude. Le personnage est une figure légendaire assez populaire en Italie. C’est un bon sujet pour Mario Monicelli car le récit est riche et picaresque. Il réussi à en faire une comédie fort drôle, souffrant certes quelques baisses de rythme du fait de sa longueur (2h20), mais assez relevée et où une certaine satire sociale se mêle à l’humour. Monicelli donne en effet une certaine éthique de pensée à son personnage dont les plaisanteries peuvent exprimer ses aspirations progressistes (démontrer la corruption, prôner l’égalité à la française). Monicelli en profite pour dresser un portrait de cette portion de l’histoire de la Rome papale. Alberto Sordi fait une excellente prestation, sans aucun excès et heureusement car il est dans toutes les scènes. Le marquis s’amuse est aujourd’hui un film plutôt rare, hélas.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Sordi, Paolo Stoppa, Flavio Bucci
Voir la fiche du film et la filmographie de Mario Monicelli sur le site IMDB.

Voir les autres films de Mario Monicelli chroniqués sur ce blog…

Le Marquis s'amuse
Alberto Sordi dans Le marquis s’amuse de Mario Monicelli.

28 juin 2017

Amour défendu (1932) de Frank Capra

Titre original : « Forbidden »

Amour défenduFrustrée de rester seule, la jeune Lulu Smith retire toutes ses économies pour passer une semaine de vacances à La Havane. Elle y fait la rencontre de Bob Grover, un avocat. Ils s’éprennent l’un de l’autre. Ce n’est qu’au retour qu’il lui apprend qu’il est déjà marié et qu’il ne peut quitter sa femme… Fait assez inhabituel, le jeune Frank Capra a lui-même écrit l’histoire qui sert de base à Forbidden. Il faut bien avouer que celle-ci est lourde, bien mal écrite et peu apte à nous émouvoir. Malgré cela, le film reste intéressant à visionner pour son formidable duo d’acteurs : Barbara Stanwyck fait montre de beaucoup de charme et de richesse dans son jeu et l’élégant Adolphe Menjou a un rôle plus complet qu’à l’habitude, prouvant ainsi l’étendue de ses qualités. C’est un vrai plaisir de les voir évoluer. On remarquera aussi le jeune Ralph Bellamy, dans l’un de ses tous premiers rôles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Adolphe Menjou, Ralph Bellamy
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

Voir les autres films de Frank Capra chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* A propos de Forbidden, Frank Capra ne dit que peu de choses dans ses mémoires : « Je me suis mis en tête que je pouvais écrire. M’inspirant du roman Back Street de Fannie Hurst, j’ai écrit une histoire originale : Forbidden. J’aurais dû rester couché. »
(Note : L’adaptation de Back Streets sortira quelques mois plus tard chez Universal sous la direction de John M. Stahl)

* Une fois le Code Hays généralisé en 1934, Forbidden ne pourra être projeté en raison de l’adultère qui est au centre du film.

Forbidden
Adolphe Menjou et Barbara Stanwyck dans Amour défendu de Frank Capra (photo publicitaire).

Forbidden
Adolphe Menjou et Barbara Stanwyck dans Amour défendu de Frank Capra (photo publicitaire).

Forbidden
Frank Capra, Barbara Stanwyck et Adolphe Menjou sur le tournage de Amour défendu de Frank Capra (photo publicitaire).

Homonyme (sans aucun rapport) :
Défense d’aimer (Forbidden) d’Anthony Page (1984) avec Jacqueline Bisset et Jürgen Prochnow.

27 juin 2017

Barry Lyndon (1975) de Stanley Kubrick

Barry LyndonXVIIIe siècle. Barry est un jeune irlandais sans le sou, qui s’engage dans l’armée à la suite d’un duel, puis déserte, devient ensuite espion puis joueur, fait un mariage d’argent puis connait un irrémédiable déclin…
Après trois films situés dans le futur, Stanley Kubrick plonge dans le passé. Sa tentative de monter Napoléon ayant échouée, le réalisateur anglais jette son dévolu sur un roman picaresque écrit en 1843 par William Makepeace Thackeray (romancier anglais plus connu pour Vanity Fair, La Foire aux vanités). Cette vaste fresque de trois heures est universellement louangée. Il n’est donc point besoin de souligner la beauté des images, la précision des recherches pour une reconstitution très fidèle (la peinture du XVIIIe fut la principale source d’inspiration), les prouesses techniques de l’éclairage à la bougie, l’économie des dialogues dans les scènes fortes, la superbe musique : Haendel, Bach, Mozart, Vivaldi… que du XVIIIe bien entendu, seule entorse Schubert (XIXe)… et caetera. Tout cela est vrai et participe au plaisir de chaque nouvelle vision. Mais c’est aussi  l’occasion de remarquer que Barry Lyndon tire toute sa puissance et son universalité du fait qu’il nous fait plonger au plus profond de l’âme humaine (Stroheim n’est pas loin). Nous éprouvons pour son héros un mélange d’attirance/répulsion car le personnage condense beaucoup des travers de la nature humaine. Le film prend ainsi une autre dimension à nos yeux. A sa sortie, le film fut un échec… sauf en France.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Ryan O’Neal, Marisa Berenson, Patrick Magee, Hardy Krüger, Godfrey Quigley, Leonard Rossiter, Michael Hordern
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.

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Barry Lyndon
Le premier plan du film Barry Lyndon de Stanley Kubrick… Woah, quelle composition de plan!

Barry Lyndon
Ryan O’Neal, Gay Hamilton et Leonard Rossiter dans Barry Lyndon de Stanley Kubrick.

Barry Lyndon

Barry Lyndon
Murray Melvin et Marisa Berenson dans Barry Lyndon de Stanley Kubrick.
Pour les fameuses scènes éclairées à la bougie, Kubrick avait réussi à mettre la main sur trois objectifs Zeiss 50mm f0.7 restant d’une commande pour la NASA. Inutile de dire qu’à cette ouverture, la profondeur de champ était passablement réduite et les acteurs ne devaient pas trop bouger de leur place. Il y avait juste un très léger éclairage venant du dessus mais l’essentiel venaient des bougies. Dans le même ordre d’idée (la recherche d’authenticité), l’essentiel des éclairages des scènes intérieures de jour venaient des fenêtres (quitte à ajouter des gros spots à l’extérieur pour stabiliser l’éclairage).

Barry Lyndon
Ryan O’Nealet et Marisa Berenson dans Barry Lyndon de Stanley Kubrick.

26 juin 2017

Tenue de soirée (1986) de Bertrand Blier

Tenue de soiréeAntoine (Michel Blanc) et Monique (Miou-Miou) forment un couple en pleine galère. Alors qu’ils se disputent dans un bal, un inconnu Bob (Gérard Depardieu) intervient pour prendre la défense d’Antoine et gifle Monique… En écrivant Tenue de soirée, Bertrand Blier cherchait à retrouver l’esprit des Valseuses et avait même prévu de reprendre le même trio d’acteurs. Le décès de Patrick Dewaere rendit cela impossible. La provocation reste de mise comme en témoigne l’affiche dont le slogan a beaucoup fait parler à sa sortie. Comme toujours chez Blier, les dialogues valent leur pesant d’or, aussi percutants qu’irrévérencieux, souvent jubilatoires. Ils sont très crus et explicites mais c’est toujours au service de l’humour et non de la vulgarité (mais l’appréciation sur ce plan pourra bien entendu varier selon les personnes). Bertrand Blier parvient ainsi à aborder de manière passablement directe et sans tabou le sujet de l’homosexualité à une époque qui était encore frileuse sur ce plan. Il va même jusqu’au travestissement, dans un délire final totalement surréaliste. Tenue de soirée connut un grand succès à sa sortie. Trente ans plus tard, il reste toujours aussi amusant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Michel Blanc, Miou-Miou
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Blier sur le site IMDB.

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Tenue de soirée
Miou-Miou, Michel Blanc et Gérard Depardieu dans Tenue de soirée de Bertrand Blier.
« Tiens, prends un peu de pommard… »

25 juin 2017

Un jour avec, un jour sans (2015) de Hong Sang-soo

Titre original : « Ji-geum-eun-mat-go-geu-ddae-neun-teul-li-da »

Un jour avec, un jour sansArrivé un jour trop tôt dans la ville de Suwon où il doit présenter un de ses films, un réalisateur fait la rencontre d’une jeune peintre qu’il trouve très belle. Il passe la journée avec elle… Le réalisateur coréen Hong Sang-soo reprend le principe qu’il avait déjà utilisé dans In Another Country : livrer la même histoire plusieurs fois en lui donnant de subtiles variations. L’histoire est cette fois beaucoup plus simple. Dans une variation, son héros dissimule et, dans l’autre, il est direct et sincère. Les apparences laissent croire à une meilleure issue dans le cas où la franchise a régi les rapports. Toutefois, Hong Sang-soo introduit une autre subtilité qui vient nuancer ce jugement un peu simplet : lorsqu’il dissimulait, son héros était plus attentionné aux autres, plus à l’écoute alors que sa franchise va de pair avec un certain égoïsme, il ne fait plus attention aux autres et dit ou fait ce qu’il a envie quand il en a envie (d’où la scène face aux deux amies). Il est donc bien difficile de trancher… Le rythme du film est très lent avec cette délicatesse (qui nous est séduisante) couplé à une atmosphère contemplative (qui est toujours plus difficile à intégrer pleinement pour un occidental) ; il y a tout de même finalement peu de matière. On peut également se demander pourquoi Hong Sang-soo a choisi de tant faire boire son personnage, l’intérêt ne saute pas aux yeux…
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeong Jae-yeong, Kim Min-hee
Voir la fiche du film et la filmographie de Hong Sang-soo sur le site IMDB.

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Un jour avec, un jour sans
Kim Min-hee et Jeong Jae-yeong dans Un jour avec, un jour sans de Hong Sang-soo.

24 juin 2017

Le Jour le plus long (1962) de Ken Annakin, Andrew Marton et Bernhard Wicki

Titre original : « The Longest Day »

Le Jour le plus longAdapté d’un livre de Cornelius Ryan, Le Jour le plus long retrace les évènements du 6 juin 1944, jour du débarquement des alliés en Normandie. Trois réalisateurs, un nombre incalculable d’acteurs connus, un budget important, le producteur Darryl F. Zanuck a tout fait pour créer le film qui soit la reconstitution ultime d’un évènement majeur de l’Histoire.
Cinématographiquement parlant, le film n’a pas grande valeur : il est mal écrit et mal monté, confus et même parfois ennuyeux. C’est un véritable fourre-tout.
En revanche, du fait de son succès commercial, le film eut un impact considérable. C’est probablement le plus bel exemple du « cinéma qui se substitue à l’Histoire ». Deux exemples : c’est le film Le Jour le plus long qui a vraiment fait entrer dans l’Histoire l’épisode du parachutiste resté accroché au clocher de Sainte-Mère-Église, devenant l’anecdote la plus célèbre du Débarquement ; les historiens restent très partagés sur sa véracité. Le cas des deux Messerschmitt en est un autre : cette séquence un peu grotesque, dont l’humour paraît déplacé, a fait prospérer la croyance que l’aviation allemande était ce jour-là inopérante (alors qu’en réalité, il y eut plus de sept cent sorties d’avions allemands pour attaquer les troupes alliées). En fait, cette séquence a été introduite parce que Zanuck n’avait réussi à mettre la main que sur deux Messerschmitt en état de voler.
Mais pour beaucoup, le film est devenu l’Histoire et le fait qu’aucun autre film ne vienne le détrôner a accentué le phénomène (le plus proche est Il faut sauver le soldat Ryan en 1998). Malgré ses défauts, Le Jour le plus long a tout de même atteint son objectif : rendre hommage à tous ces soldats dont beaucoup laissèrent leur vie ce jour-là sur une plage de Normandie. Ils méritaient bien qu’une telle superproduction leur soit consacrée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, John Wayne, Henry Fonda, Curd Jürgens, Bourvil, Gert Fröbe, Eddie Albert, Arletty, Jean-Louis Barrault, Richard Beymer, Richard Burton, Red Buttons, Pauline Carton, Sean Connery, Irina Demick, Mel Ferrer, Steve Forrest, Leo Genn, John Gregson, Paul Hartmann, Jeffrey Hunter, Karl John, Fernand Ledoux, Alexander Knox, Christian Marquand, Roddy McDowall, Sal Mineo, Kenneth More, Edmond O’Brien, Wolfgang Preiss, Madeleine Renaud, Georges Rivière, Robert Ryan, George Segal, Jean Servais, Rod Steiger, Richard Todd, Peter van Eyck, Robert Wagner, Georges Wilson
Voir la fiche du film sur le site IMDB.

A lire : un récit intéressant sur le tournage du film

le jour le plus long
John Wayne dans Le Jour le plus long de Darryl F. Zanuck.

Remarques :
* L’anglais Ken Annakin a tourné les scènes anglaises, l’américain Andrew Marton a tourné les scènes américaines et l’allemand Bernhard Wicki les scènes allemandes.
* Darryl F. Zanuck était très présent sur le tournage et a même réalisé lui-même certaines séquences.
* Le tournage eut lieu en Normandie mais aussi en Corse et sur l’île de Ré.
* Bon nombre d’acteurs sont beaucoup trop âgés pour leur rôle : par exemple, le lieutenant-colonel Vandervoort interprété par John Wayne avait en réalité 27 ans. Même au moment du tournage 17 ans plus tard, il avait dix ans de moins que John Wayne (54 ans)!
* Le Jour le plus long est l’une des rares superproductions hollywoodiennes où les acteurs s’expriment dans leur langue : les français parlent français, les allemands parlent allemand… Une version tout en anglais fut toutefois réalisée pour le marché américain notamment.
* Le film connut un immense succès commercial, une manne bienvenue pour la Fox qui était alors bien mal en point à cause de Cléopâtre.
* Une version colorisée a été réalisée pour le 50e anniversaire du débarquement en 1994. Elle fut diffusée sur TF1, puis vendue en version VHS.

le jour le plus long
Darryl F. Zanuck sur le tournage (à la Pointe du Hoc) du Jour le plus long.

23 juin 2017

Une merveilleuse histoire du temps (2014) de James Marsh

Titre original : « The Theory of Everything »

Une merveilleuse histoire du tempsEn 1963 à Cambridge, le jeune Stephen est un étudiant brillant en cosmologie qui cherche encore son sujet de thèse. Ce sera « le temps ». Il tombe amoureux d’une étudiante en art avant de découvrir qu’il est atteint de la maladie de Charcot. On ne lui donne tout au plus que deux ans à vivre… S’il est une personne qui mérite amplement d’avoir un biopic sur son parcours, c’est bien Stephen Hawkins dont le parcours est exemplaire. Que ce soit dans le domaine de la physique ou dans sa vie personnelle, il symbolise à merveille les vertus du « think outside the box » et de la ténacité : par une approche originale, il est le premier physicien à avoir laissé entrevoir la possibilité d’un rapprochement entre la relativité générale et la mécanique quantique (la fameuse « théorie du tout », d’où le titre original du film) et il a persisté à vouloir vivre malgré les sombres pronostics et les difficultés dues à son handicap. Bien entendu, le film insiste beaucoup plus sur sa maladie que sur ses travaux et on y retrouve les codes et travers du genre (ces films montrent toujours les 5% d’inspiration mais jamais les 95% de transpiration), mais il s’agit heureusement d’un film anglais… le même film fait par Hollywood aurait certainement été terrifiant ! Eddie Redmayne est à la fois saisissant et touchant. Une merveilleuse histoire du temps est un beau film qui rend un juste hommage à ce scientifique hors du commun.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Eddie Redmayne, Felicity Jones
Voir la fiche du film et la filmographie de James Marsh sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarques :
* Le film est basé sur l’autobiographie de Jane Hawkins.
* Stephen Hawkins a aujourd’hui 75 ans. Il a récemment réaffirmé son intention d’aller dans l’espace avec Virgin Galactic (sa place est réservée).
* Pour en savoir plus sur les travaux de Stephen Hawkins : une vidéo de Science étonnante (excellente chaîne YouTube sur la physique de David Louapre).

The theory of everything
Maxine Peake, Eddie Redmayne et Felicity Jones dans Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh.

Stephen Howkins
A gauche, le mariage de Stephen Hawkins en 1965, à droite la scène reconstituée dans Une merveilleuse histoire du temps de James Marsh.

22 juin 2017

Pauvres millionnaires (1959) de Dino Risi

Titre original : « Poveri milionari »

Pauvres millionnairesAmis depuis toujours, Romolo et Salvatore se sont mariés le même jour mais le voyage de noces commun tourne court. De retour à Rome, Salvatore se fait renverser par une riche jeune veuve et devient amnésique. Cette dernière s’entiche de lui et le fait nommer directeur du grand magasin où travaille Romolo… Après le succès du réussi Pauvres mais beaux, Dino Risi lui a donné deux suites : Beaux mais pauvres et ce Pauvres millionnaires. Nous retrouvons le même quatuor qui tente de s’établir après que les garçons aient trouvé un travail. L’histoire a perdu son caractère de regard social pour évoluer sur le terrain du burlesque pur. Le scénario est particulièrement improbable, ce qui n’est pas très grave en soi s’il exploitait bien les situations cocasses créées. Mais ce n’est pas vraiment le cas, hélas. Certes, il y a quelques bonnes trouvailles et de bons moments mais l’ensemble nous laisse sur une impression d’insatisfaction. Côté acteur, Renato Salvatori sort une fois de plus du lot : il n’a pas son pareil pour ces rôles de garçon aussi niais et immature qu’attachant. La fin était de toute évidence conçue pour permettre une suite qui ne vit pas le jour. Pauvres millionnaires fait partie de la première période de la filmographie de Dino Risi, avant ses plus belles réussites qui en firent un grand cinéaste.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Maurizio Arena, Renato Salvatori, Lorella De Luca, Alessandra Panaro, Sylva Koscina
Voir la fiche du film et la filmographie de Dino Risi sur le site IMDB.

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Pauvres millionnaires
Lorella De Luca, Maurizio Arena et Renato Salvatori dans Pauvres millionnaires de Dino Risi.

21 juin 2017

La Femme aux miracles (1931) de Frank Capra

Titre original : « The Miracle Woman »

La Femme aux miraclesA la mort de son père pasteur, Florence Fallon (Barbara Stanwyck) accepte par dépit l’offre d’un escroc qui désire exploiter ses dons oratoires à des fins commerciales. Elle devient rapidement une prédicatrice très connue. L’écoutant à la radio, un jeune aveugle prêt à se suicider reprend goût à la vie et se rend au temple pour la rencontrer… The Miracle Woman est adapté d’une pièce de John Meehan inspirée de la célèbre prédicatrice canadienne Aimee Semple McPherson, pionnière dans l’usage des médias. Le film est une satire des sectes et des faux prédicateurs. Frank Capra a déclaré plus tard regretter de ne pas avoir été assez loin : il charge le personnage de l’acolyte de tous les maux (ce personnage n’existait pas dans la pièce), laissant intacte la jeune femme qui serait donc manipulée. Cela permet en tous cas à Capra de placer une notion assez récurrente dans ses films : c’est grâce à l’autre que l’on peut se transformer. Et cela marche dans les deux sens : le jeune aveugle se redécouvre grâce à Florence et elle-même retrouvera la paix en quittant le mensonge grâce à lui. La prestation de Barbara Stanwyck est assez remarquable, tout comme la photographie de Joseph Walker. Le film fut un échec commercial.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, David Manners, Sam Hardy
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Barbara Stanwyck et David Manners dans La Femme aux miracles de Frank Capra.

Remarques :
* The Miracle Woman fut interdit en Grande Bretagne et ne sortit au Canada qu’en 1977.

* Sur la prédicatrice Aimee Semple McPherson, le scénariste Herman J. Mankiewicz a écrit en 1949 un ouvrage que son frère Joseph voulut porter à l’écran. La famille de la prédicatrice s’y opposa. En 1976, un téléfilm The Disappearance of Aimee réalisé par Anthony Harvey a mis en scène le (prétendu ?) kidnapping d’Aimee Semple McPherson et le procès qui a suivi (avec Faye Dunaway et Bette Davis).

* La scène de l’incendie fut réalisée sans incrustations et Barbara Stanwyck et David Manners furent réellement au beau milieu des flammes.