12 décembre 2021

L’Affaire Thomas Crown (1968) de Norman Jewison

Titre original : « The Thomas Crown Affair »

L'affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair)Pour le plaisir, Thomas Crown, séduisant millionnaire divorcé, met sur pied un hold-up parfait avec l’aide de cinq hommes qui ne se connaissent pas et qui ne se sont jamais rencontrés. Sans indice, la police piétine. La compagnie d’assurance, qui a dédommagé la banque, fait appel à une enquêtrice aussi ravissante que perspicace…
L’Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) est un film américain réalisé et produit par Norman Jewison. Le scénario, signé par Alan Trustman (qui co-écrira ensuite Bullitt), n’est absolument pas crédible mais l’intention était visiblement de créer des situations de tensions sensuelles entre deux acteurs connus (1). Son film est un pur produit commercial et racoleur. La fameuse partie d’échecs, avec son érotisme sous-jacent, pouvait émouvoir à sa sortie mais elle paraît pleine de lourdeurs aujourd’hui. L’autre scène pour laquelle le film est célèbre est un baiser qui dure une minute. Faye Dunaway (habillée de 29 tenues différentes) est superbe mais il faut vraiment faire preuve de bonne volonté pour croire une seule seconde à son personnage. Plusieurs fois, notamment dans le générique de début, la technique du split-screen est utilisée. Le montage est excessif. La musique est signée Michel Legrand (2), sa première composition pour un film américain. Très gros succès commercial à sa sortie.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Faye Dunaway, Paul Burke
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(1) Norman Jewison a engagé Faye Dunaway alors que Bonnie and Clyde n’était pas encore sorti sur les écrans. Il avait cependant pu voir une préversion du film et a fait le pari que la popularité de Faye Dunaway allait exploser dès la sortie du film d’Arthur Penn. (Ce fut effectivement le cas.)
(2) La grande originalité de la musique est que Michel Legrand a composé la musique avant montage, ce qui a permis au monteur de mieux caler les changements de plans sur la musique et inversement. Michel Legrand a reçu un Oscar pour la chanson « The Windmills of your mind » (« Les Moulins de mon cœur » en français).

L'affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair)Faye Dunaway et Steve McQueen dans L’affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de Norman Jewison.

Remake :
Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de John McTiernan (1999) avec Pierce Brosnan, Rene Russo et Denis Leary.

6 février 2018

La Fille de la Cinquième Avenue (1939) de Gregory La Cava

Titre original : « 5th Ave Girl »
Autre titre français : « Un ange en tournée »

Un ange en tournéeFabricant de pompes agricoles, le millionnaire Alfred Borden est déprimé : son entreprise va très mal et il est délaissé par sa famille oisive. Seul le soir de son anniversaire, il se rend à Central Park pour tromper l’ennui et rencontre une jeune femme au chômage, Mary Grey. Il l’invite à dîner dans un night club à la mode pour fêter son anniversaire…
Ecrite par Allen Scott, 5th Ave Girl est une comédie qui présente des similitudes avec My Man Godfrey que le même Gregory La Cava a tourné trois ans plus tôt : les genres sont inversés. L’histoire est amusante et exploite un thème que l’on retrouve souvent dans les comédies américaines : la personne ordinaire qui a plus de jugeote que les puissants. Le personnage interprété par Ginger Rogers est assez moderne. L’actrice semble toutefois un peu éteinte ou, du moins, a un jeu très en retenue, de même pour Walter Connolly que l’on a connu plus enjoué. Les dialogues sont brillants et les seconds rôles soignés. L’ensemble est très amusant, on ne s’ennuie pas une seconde : une très bonne comédie screwball qui a connu un beau succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ginger Rogers, Walter Connolly, Verree Teasdale, James Ellison, Tim Holt, Franklin Pangborn
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5th ave girl
Walter Connolly et Ginger Rogers dans 5th Ave Girl de Gregory La Cava.

5th Ave Girl
Tim holt, Ginger Rogers et Verree Teasdale dans 5th Ave Girl de Gregory La Cava.

Remarque :
* La fin initialement tournée (Mary partant seule sur la 5e Avenue) a été modifiée après les projections-tests, le public ayant réclamé une fin plus heureuse.

5th Ave Girl
Walter Connolly, Ginger Rogers et Gregory La Cava sur le tournage de 5th Ave Girl.

22 juin 2017

Pauvres millionnaires (1959) de Dino Risi

Titre original : « Poveri milionari »

Pauvres millionnairesAmis depuis toujours, Romolo et Salvatore se sont mariés le même jour mais le voyage de noces commun tourne court. De retour à Rome, Salvatore se fait renverser par une riche jeune veuve et devient amnésique. Cette dernière s’entiche de lui et le fait nommer directeur du grand magasin où travaille Romolo… Après le succès du réussi Pauvres mais beaux, Dino Risi lui a donné deux suites : Beaux mais pauvres et ce Pauvres millionnaires. Nous retrouvons le même quatuor qui tente de s’établir après que les garçons aient trouvé un travail. L’histoire a perdu son caractère de regard social pour évoluer sur le terrain du burlesque pur. Le scénario est particulièrement improbable, ce qui n’est pas très grave en soi s’il exploitait bien les situations cocasses créées. Mais ce n’est pas vraiment le cas, hélas. Certes, il y a quelques bonnes trouvailles et de bons moments mais l’ensemble nous laisse sur une impression d’insatisfaction. Côté acteur, Renato Salvatori sort une fois de plus du lot : il n’a pas son pareil pour ces rôles de garçon aussi niais et immature qu’attachant. La fin était de toute évidence conçue pour permettre une suite qui ne vit pas le jour. Pauvres millionnaires fait partie de la première période de la filmographie de Dino Risi, avant ses plus belles réussites qui en firent un grand cinéaste.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Maurizio Arena, Renato Salvatori, Lorella De Luca, Alessandra Panaro, Sylva Koscina
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Pauvres millionnaires
Lorella De Luca, Maurizio Arena et Renato Salvatori dans Pauvres millionnaires de Dino Risi.

13 janvier 2015

Quatre au paradis (1938) de Michael Curtiz

Titre original : « Four’s a Crowd »

Quatre au paradisExpert en matière de public relations, Bob Lansford est prêt à tout pour avoir pour client le millionnaire Dillingwell. De son côté, la journaliste Jean Christy veut tout faire pour sauver son journal dirigé par le mollasson Buckley qui fréquente la petite fille de Dillingwell… Inquiet de se retrouvé cantonné aux rôles d’action tels que Robin des Bois, Errol Flynn demanda à la Warner de le faire jouer dans d’autres types de films. Four’s a Crowd est une comédie screwball (1) dont l’histoire est hélas un peu confuse. Errol Flynn y montre certes des talents pour la comédie mais c’est Rosalind Russell (empruntée à la M.G.M.) qui lui vole la vedette, montrant comme toujours une belle présence à l’écran. Olivia de Havilland est dans un rôle de jeune ingénue, comme ce fut souvent le cas au début de sa carrière (elle n’a alors que 21 ans). On ne retrouve pas ici les dialogues enlevés qui sont le bonheur du genre mais le film a de bons moments ; la fin est particulièrement réussie. Hélas pour Flynn, le film ne connut pas le succès espéré ce qui conforta la Warner à l’employer pour d’autres films d’action.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Errol Flynn, Olivia de Havilland, Rosalind Russell, Patric Knowles, Walter Connolly
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Four's a Crowd de Michael Curtiz
(de g. à d.) Patric Knowles, Olivia de Havilland, Rosalind Russell et Errol Flynn, le quatuor de Four’s a Crowd de Michael Curtiz.

(1) Le terme screwball désigne un genre de comédies américaines qui fut très populaire entre 1934 et 1942 à base de situations saugrenues, de dialogues enlevés et utilisant le plus souvent les rapports homme/femme comme ressort de l’humour.