19 novembre 2021

Compañeros (2018) de Álvaro Brechner

Titre original : « La noche de 12 años »

Compañeros (La noche de 12 años)En 1973, à la suite d’un coup d’État, s’installe en Uruguay une dictature militaire qui s’empresse d’emprisonner les opposants politiques. Parmi eux, trois dirigeants des Tupamaros sont considérés comme des otages qui seront exécutés à la moindre action des quelques compagnons d’armes restés en liberté. Ils seront ainsi incarcérés pendant douze ans, dans des lieux tenus secrets et dans des conditions épouvantables…
Compañeros (traduction du titre original = la nuit de 12 ans) est un film franco-hispano-argento-uruguayen écrit et réalisé par l’uruguayen Álvaro Brechner. Le film raconte les douze années d’emprisonnement vécues par trois des figures les plus célèbres de l’Uruguay contemporaine, dont son ancien président José « Pepe » Mujica, ex-membre des Tupamaros, groupe prônant la lutte armée, créé dans les années 60 en réaction aux milices d’extrême-droite. Le réalisateur ne montre pratiquement pas les tortures (physiques) subies mais se concentre sur leur incarcération dans des lieux minuscules, privés de tout contact, sans sortie, des conditions propices à sombrer dans la folie : « Que reste-t-il d’un homme lorsqu’on lui enlève tout ? » Il nous montre comment ces trois hommes ont réussi à tenir en allant chercher au fond d’eux-mêmes la force nécessaire. Il ne faut pas craindre de voir ce film : il est certes assez dur mais sans excès et, surtout, il nous apprend beaucoup, à la fois sur l’Histoire et sur la nature humaine.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Antonio de la Torre, Chino Darín, Alfonso Tort
Voir la fiche du film et la filmographie de Álvaro Brechner sur le site IMDB.
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Remarque :
* L’acteur Chino Darín est le fils de l’acteur argentin Ricardo Darín.

Compañeros (La noche de 12 años)Antonio de la Torre dans Compañeros (La noche de 12 años) de Álvaro Brechner.

18 novembre 2021

L’Homme du labyrinthe (2019) de Donato Carrisi

Titre original : « L’uomo del labirinto »

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Kidnappée 15 ans plus tôt, une jeune femme, Samantha, est retrouvée nue et blessée dans une forêt. Amnésique, en état de choc et traumatisée, elle est rapidement prise en charge par le docteur Green, un criminologue déterminé à l’aider à retrouver la mémoire afin de démasquer son ravisseur. Peu à peu, elle parvient à se souvenir d’un labyrinthe sans issue dans lequel son kidnappeur l’a forcée à résoudre des énigmes sans fin…
L’Homme du labyrinthe est un film italien réalisé par Donato Carrisi d’après son roman L’Égarée (L’uomo del labirinto) publié en 2017. C’est la seconde fois que cet auteur italien de best-sellers mondiaux passe derrière la caméra pour s’adapter lui-même, après La Fille dans le brouillard en 2017. Il s’agit d’une histoire particulièrement étrange que l’on peut placer dans la tradition des giallo italiens. Le climat créé nous intrigue, un peu inquiétant par son étrangeté, à la limite du surnaturel. Dans les meilleurs moments, cette atmosphère peut rappeler celle de certains films de David Lynch, sans en avoir la perfection toutefois car la réalisation est assez simple. L’intrigue est alambiquée. Le dénouement oblige à se repasser mentalement tout le film. Quelques points restent nébuleux, volontairement sans doute. L’ensemble apparaît finalement un peu mince, les romans sont certainement plus étoffés. Le film parvient néanmoins à nous captiver, à nous emmener « ailleurs » pendant deux heures.  Belle prestation de Tony Servillo. Comme le film précédent de Donato Carrisi, L’Homme du labyrinthe n’est pas sorti en salles en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Toni Servillo, Valentina Bellè
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Remarque :
* Le Sergio Leone qui interprète Bunny n’a aucun lien avec le réalisateur Sergio Leone.

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Valentina Bellè et Dustin Hoffman dans L’homme du labyrinthe (L’uomo del labirinto) de Donato Carrisi.

17 novembre 2021

La Bonne Épouse (2020) de Martin Provost

La Bonne épouseAlsace, 1967. Paulette Van Der Beck dirige avec ardeur une école ménagère où elle enseigne à un petit groupe d’adolescentes tout ce qu’il faut savoir pour être une « bonne épouse ». Elle est secondée par Marie-Thérèse, religieuse, ancienne résistante et adoratrice du général de Gaulle, et par Gilberte, sa belle-sœur, professeur de cuisine et fan d’Adamo…
La Bonne Épouse est un film français coécrit et réalisé par Martin Provost, qui a su trouver un ton original pour traiter un sujet qui habituellement impose le sérieux. Il s’agit en effet d’une comédie, assez farfelue mais pas trop puisqu’elle repose sur des fondements bien réels. Ces « écoles ménagères » ont bel et bien existé et la description de place de la femme est bien celle qui était la plus courante à cette époque. Mai 68 allait ébranler cette vision archaïque (sans toutefois l’écarter totalement, comme on le sait). Martin Provost va jusqu’à la limite de l’outrance et le jeu un peu forcé de Juliette Binoche surprend au début mais finit par être amusant. L’actrice rayonne comme elle sait le faire dans ses meilleurs rôles. A ses côtés, Yolande Moreau et Noémie Lvosky sont toutes deux aussi remarquables que pittoresques. Le ton adopté par Martin Provost ne fonctionnera pas auprès de tous les spectateurs mais c’est, à mes yeux, une approche intelligente pour nous parler du long chemin de l’émancipation des femmes.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer, François Berléand, Marie Zabukovec, Anamaria Vartolomei
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 La Bonne épouseJuliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky dans La Bonne épouse de Martin Provost.

16 novembre 2021

La Loi de la jungle (2016) de Antonin Peretjatko

La Loi de la jungleMarc Châtaigne, stagiaire au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier Guyaneige, première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. Mais tout ne se passe pas comme prévu et il finit par se retrouver perdu dans la jungle en compagnie d’une autre stagiaire…
La Loi de la jungle est le second long-métrage d’Antonin Peretjatko après La Fille du 14 juillet, sorti en 2013. Après une scène fellinienne de générique (statue portée par hélicoptère), la mise en place est plutôt prometteuse, montrant un humour absurde assez débridé. Hélas, rapidement, le film prend de la lourdeur, les gags vraiment amusants s’espacent et l’humour s’étiole. La plus grande partie du film se déroule dans la forêt guyanaise. Le scénario est répétitif, il manque de matière comique et de liant (le fondu au noir est souvent utilisé pour terminer une scène). Pascal Legitimus nous offre les meilleurs moments mais ses scènes sont peu nombreuses. En revanche, Mathieu Amalric ne semble vraiment pas à sa place. Le film a été assez bien reçu par la critique.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Jean-Luc Bideau
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 La Loi de la junglePascal Légitimus, Vincent Macaigne et Vimala Pons dans La Loi de la jungle de Antonin Peretjatko.

15 novembre 2021

Havana (1990) de Sydney Pollack

HavanaFin 1958, alors que le régime autoritaire de Batista vit ses derniers jours, le joueur de poker professionnel Jack Weil se rend à La Havane où il va régulièrement jouer de grosses parties. Sur le bateau, il fait la connaissance d’une jeune femme un peu mystérieuse qui se révèle être la femme d’un personnage connu lié aux forces révolutionnaires…
Havana est un film américain réalisé par Sydney Pollack. Le scénario avait initialement été écrit pour Paul Schrader en 1975. Il a été ensuite remanié plusieurs fois. L’histoire présente des similitudes avec celle de Casablanca, celle d’un aventurier dans une période troublée, forcé malgré lui à prendre part aus évènements par amour pour une femme. Cette histoire est à priori suffisamment étoffée pour former un récit riche et prenant mais, hélas, tout tombe à plat et rien ne semble fonctionner. Le principal problème vient sans doute de l’absence d’alchimie entre Lena Olin et Robert Redford. Sans être ennuyeux, le résultat est décevant. La reconstitution du Cuba de 1958 avec de multiples véhicules et nombre de figurants est pourtant minutieuse et efficace. Sydney Pollack dirige ici Robert Redford pour la septième et dernière fois. Doté d’un budget assez important, Havana fut un échec commercial.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Lena Olin, Alan Arkin, Tomas Milian, Raul Julia
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HavanaLena Olin et Robert Redford dans Havana de Sydney Pollack.

14 novembre 2021

Le Général de la Rovere (1959) de Roberto Rossellini

Titre original : « Il generale Della Rovere »

Le Général de la Rovere (Il generale Della Rovere)À Gênes en 1943, l’escroc Emanuele Bardone, qui a ses entrées à la Kommandantur, extorque de l’argent aux familles de prisonniers incarcérés par les Allemands en promettant une libération. Dénoncé et capturé, il accepte de collaborer avec l’occupant. Il se fait passer pour un général de la Résistance emprisonné afin d’en démasquer les membres…
Le Général Della Rovere est un film franco-italien réalisé par Roberto Rossellini qui, après les échecs de ses films précédents, a accepté cette commande. Il s’agit de l’adaptation d’un livre d’Indro Montanelli, publié en 1959 et basé sur une histoire vraie. Le film associe deux noms qui ont marqué le néo-réalisme dans la décennie précédente : Roberto Rossellini qui réalise et Vittorio De Sica qui tient le rôle principal. L’histoire en elle-même est assez forte. Rossellini place le récit dans une optique chrétienne en mettant bien en avant les notions de bienveillance, d’acceptation du mal et surtout de la possibilité de rachat et de salut. Sa mise en scène est dénuée de tout artifice et ne conserve que l’essentiel. De Sica fait une prestation remarquable. Le film a été récompensé par un Lion d’Or à la vingtième Mostra de Venise (et par le Prix de l’Office Catholique International du Cinéma).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vittorio De Sica, Hannes Messemer, Vittorio Caprioli, Sandra Milo, Giovanna Ralli, Anne Vernon
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Le Général de la Rovere (Il generale Della Rovere)Hannes Messemer et Vittorio De Sica dans Le Général de la Rovere (Il generale Della Rovere) de Roberto Rossellini.
L’homme en arrière-plan est Roberto Rossellini, qui fait un petit caméo à la manière d’Hitchcock.

12 novembre 2021

Chained (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Chained »

Chained (Love Trilogy: Chained)Policier consciencieux à Tel-Aviv, Rashi est en couple avec Avigail dont il attend un enfant. Hélas, la grossesse n’ira pas à son terme. De plus, Rashi est mis en cause pour comportement excessif lors d’un contrôle de police. Il a aussi des difficultés à s’imposer face à sa belle fille devenue adolescente…
Chained est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani qui avait signé un polar social remarqué dix ans auparavant (Ajami, 2009). Ce film qui se concentre sur le personnage de Rashi fait partie d’une trilogie et, plus encore, d’un diptyque avec Beloved (sorti une semaine plus tard) qui est centré sur le personnage d’Avigail, sa femme. Chained dresse un portrait assez serré de cet homme qui cherche à asseoir son autorité, sûr de son bon droit et persuadé de toujours prendre les bonnes décisions. Habitué à voir le pire dans son travail, il désire placer des limites très rigides à sa belle fille, issue du premier mariage de sa femme, et l’empêche constamment de sortir. Hélas pour lui, sa vie, autant professionnelle que familiale, va se déliter inexorablement. Les acteurs sont des non professionnels qui ont été choisis pour avoir été confrontés dans leur vie à des épreuves proches de celles du film. Ils n’avaient pas accès à un scénario, les étapes étant dévoilées au fur et à mesure du tournage, les dialogues sont en grande partie les leurs. Bien que sans violence physique, le film est dur à regarder par l’intensité et la longueur des scènes de conflits et de disputes. On se sent mal à l’aise en permanence. L’ensemble est intense mais, il faut bien l’avouer, assez éprouvant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eran Naim, Stav Almagor
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Remarque :
* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

Chained (Love Trilogy: Chained)Eran Naim dans Chained (Love Trilogy: Chained) de Yaron Shani.

12 novembre 2021

Beloved (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Reborn »

Beloved (Love Trilogy: Reborn)Avigail est infirmière dans un EHPAD de Tel Aviv. Après l’arrêt de sa grossesse, le lien avec son mari Rashi se distend. Elle se rapproche d’une sage femme adepte de méthodes alternatives qui va l’aider à s’épanouir…
Beloved est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani. Il se déroule sur la même période de temps que Chained mais, cette fois, c’est la femme Avigail que nous suivons. Le personnage du mari est très peu présent car ce ne sont pas du tout les mêmes évènements. Les deux films sont très différents. Avigail va peu à peu se libérer du carcan que forme sa cellule familiale. Beloved est ainsi l’histoire d’un renouveau, presque le miroir en positif de Chained qui, lui, était une descente. Le film est donc moins éprouvant, même si la nouvelle amie d’Avigail a elle aussi une situation familiale conflictuelle et les rapports avec sa sœur sont assez houleux. On peut reprocher cette fois un certain étirement (le séjour à la campagne est interminable). Le film est aussi une ode à la maternité, on pourra certainement reprocher à Yaron Shani de réduire les femmes à ce rôle (c’est mère de famille ou prostituée, il n’y a rien entre deux!) Comme précédemment, les acteurs sont des non professionnels, beaucoup de prises de vues sont réelles (avec parfois des visages floutés). Une chose est sûre, Chained et Beloved sont des films hors du commun.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stav Almagor, Ori Shani, Leah Tonic
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Beloved (Love Trilogy: Reborn)Ori Shani et Stav Almagor dans Beloved (Love Trilogy: Reborn) de Yaron Shani.

Remarque :
* La scène où tout le monde se fige au son d’une sirène est étonnante (et non expliquée). Il s’agit d’une commémoration annuelle, le jour de Yom HaShoah, « Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme ». À 10 heures du matin, les sirènes retentissent pendant deux minutes à travers tout Israël. Les voitures, les bus s’arrêtent et les passagers en sortent. Les piétons s’arrêtent également et respectent deux minutes de silence. Le film montre aussi que les habitants se figent sur place chez eux (même les prostituées et leurs clients, bien que nus et en pleine action, se redressent et se tiennent debout).

* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

10 novembre 2021

Ce qui nous lie (2017) de Cédric Klapisch

Ce qui nous lieJean a quitté sa famille et sa Bourgogne natale il y a dix ans pour faire le tour du monde. Apprenant la mort imminente de son père, il revient dans la terre de son enfance. Il retrouve sa sœur, Juliette, et son frère, Jérémie. Leur père meurt juste avant le début des vendanges. Les trois enfants vont devoir réinventer leur fraternité face au problème des droits de succession qui les oblige à vendre une partie du domaine…
Ce qui nous lie est réalisé par Cédric Klapisch qui en a co-écrit le scénario avec Santiago Amigorena, son collaborateur de longue date. Le cinéaste dit bien connaitre le monde du vin auquel il a été initié à son père qui ne buvait que du bourgogne. Effectivement, sur ce plan, le récit est bien documenté, la vie d’un domaine viticole est montrée de façon juste. De plus, il souligne le problème des droits de succession qui réduisent les domaines familiaux. Mais le sujet principal, ce sont les relations humaines, au sein de la fratrie mais aussi au sein des couples ou encore avec les beaux-parents et voisins. Certains personnages (le beau-père notamment) sont caricaturaux et les sentiments sont parfois exprimés de façon excessive. Les flashbacks donnent une impression de lourdeur, l’ensemble manque un peu de subtilité. Et c’est aussi trop long. En revanche, la nature et les paysages de Bourgogne sont bien en valeur. Côté interprétation, c’est indéniablement Ana Girardot qui apporte le plus d’émotions. Plutôt plaisant à regarder, Ce qui nous lie manque toutefois de corps pour être mémorable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pio Marmaï, Ana Girardot, François Civil, Jean-Marc Roulot, María Valverde, Éric Caravaca
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Remarque :
* Une partie a été tournée au Domaine Jean-Marc Roulot (dont les vins sont très recherchés). Le même Jean-Marc Roulot tient le rôle du bras droit d’Ana Girardot (ce n’est pas son premier rôle, loin de là, IMDB  met 58 films à son actif… voir la liste…)

Ce qui nous lieAna Girardot dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch.

Ce qui nous lieFrançois Civil, Pio Marmaï et María Valverde dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch.

8 novembre 2021

Pension d’artistes (1937) de Gregory La Cava

Titre original : « Stage Door »

Pension d'artistes (Stage Door)A New York, une quinzaine de jeunes actrices habitent dans une pension un peu miteuse. Toutes attendent de se faire remarquer par un producteur de Broadway. C’est là que décide d’habiter Terry Randall qui souhaite démarrer une carrière d’actrice. La jeune femme a des manières plus sophistiquées que les autres pensionnaires mais se trouve dans la même situation qu’elles…
Pension d’artistes est une comédie américaine réalisée par Gregory La Cava. Il s’agit de l’adaptation d’une pièce à succès homonyme mais des ré-écritures successives ont rendu le film très éloigné de son modèle. Le réalisateur en a fait bien plus qu’une comédie car le récit donne une idée assez précise de la situation des aspirantes-actrices de cette époque. Pour mieux coller à la réalité, La Cava avait envoyé une assistante dans un foyer d’actrices à Hollywood prendre en note leurs conversations (1). Pour ne pas céder au découragement et à l’apitoiement, les jeunes femmes manient avec grande vivacité l’ironie vacharde. Les petites piques et réparties d’humour s’enchaînent à une vitesse phénoménale (à tel point que les sous-titres n’arrivent pas toujours à suivre). C’est vraiment étonnant. La caméra est elle-même très vive pour renforcer l’impression de polyphonie. C’est un film plus complexe qu’il ne paraît car La Cava mêle habilement le mélodrame et le burlesque. En outre, il témoigne des avances que devaient subir les actrices débutantes de la part d’hommes abusant de leur position. Le film fut bien reçu à sa sortie ; assez remarqué, il connut un succès modéré.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Katharine Hepburn, Ginger Rogers, Adolphe Menjou, Gail Patrick, Andrea Leeds, Lucille Ball, Eve Arden, Ann Miller
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(1) L’assistante se faisait passer pour une actrice désillusionnée qui apprenait la sténo dans le but de se reconvertir. Sous le prétexte d’entrainement, elle pouvait ainsi noter toutes les conversations sans éveiller les soupçons.

Pension d'artistes (Stage Door)Katharine Hepburn et Ginger Rogers dans Pension d’artistes (Stage Door) de Gregory La Cava.

Remarque :
* On remarquera la présence de plusieurs actrices en début de carrière : Eve Arden, Ann Miller, Lucille Ball, …
* Aussi incroyable que cela puisse paraître (ne serait-ce qu’au vu de sa grande taille), Ann Miller n’avait que 14 ans au moment du tournage ; elle avait d’ailleurs menti sur son âge pour obtenir le rôle et fourni un faux certificat de naissance. Lorsqu’elle danse avec Ginger Rodgers, il est impossible de deviner que 12 ans d’âge séparent les deux actrices.

Pension d'artistes (Stage Door)Ann Miller, Ginger Rogers et Lucille Ball dans Pension d’artistes (Stage Door) de Gregory La Cava.