18 novembre 2023

Ali, la chèvre & Ibrahim (2016) de Sherif Elbendary

Titre original : « Ali Mizah wa Ibrahim »

Ali, la chèvre & Ibrahim (Ali Mizah wa Ibrahim)Ali, d’un tempérament jovial, est amoureux de Nada, sa chèvre. Sa mère désespérée l’envoie chez un guérisseur. Il y rencontre Ibrahim, un ingénieur du son qui souffre d’acouphènes atroces et douloureux. Ali, Nada et Ibrahim entreprennent un voyage thérapeutique qui les conduira d’Alexandrie au Sinaï et qui bouleversera leur vie…
Ali, la chèvre & Ibrahim est le premier long métrage de l’égyptien Sherif El Bendary. Il s’agit d’une comédie en forme de road-movie pour le moins original. L’histoire est amusante et elle nous permet de découvrir l’Egypte de l’intérieur. Le cinéaste a voulu traduire l’évolution de la société égyptienne et plus particulièrement de la ville du Caire, « plus que jamais oppressante après la révolution de 2011 ». La ville « brise l’âme de ses habitants » nous dit-il, « les personnages de mon film sont assez hors norme et décalés pour exprimer l’irréalité et l’absurdité de la vie qu’ils mènent. » Effectivement, au-delà de l’amusement, on ressent la difficulté des personnages à trouver un équilibre dans une société en tension. L’ensemble reste très sage, trop sans doute et aurait bénéficié d’une ligne directrice plus forte.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ali Subhi, Ahmed Magdy
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Ali Subhi , Ahmed Magby et ? dans Ali, la chèvre & Ibrahim (Ali Mizah wa Ibrahim) de Sherif Elbendary.

15 octobre 2023

Trois Visages (2018) de Jafar Panahi

Titre original : « Se rokh »

Trois Visages (Se rokh)En Iran, une jeune fille empêchée devenir actrice filme son suicide et fait envoyer la vidéo à une actrice célèbre, Behnaz Jafari qu’elle accuse de ne pas l’avoir aidée. Très affectée, celle-ci part avec un ami réalisateur dans un village isolé près de la frontière turque où vivait la jeune fille…
Trois Visages est un film iranien écrit et réalisé par Jafar Panahi, le réalisateur de Taxi Téhéran. Il s’agit d’un film qui défend les professions artistiques dont l’image est malmenée par l’archaïsme de la société rurale iranienne et ses notions sclérosantes d’honneur. La question est d’autant plus aigue qu’il s’agit ici de femmes. Trois générations d’actrices sont représentées, d’où le titre. Avec cette situation originale, Jafar Panahi aborde plusieurs aspects de la société iranienne et souligne la lenteur de son évolution.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Behnaz Jafari, Jafar Panahi
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Behnaz Jafari et Jafar Panahi dans Trois Visages.

18 août 2023

Le Diable n’existe pas (2020) de Mohammad Rasoulof

Titre original : « Sheytan vojud nadarad »

Le Diable n'existe pas (Sheytan vojud nadarad)Le Diable n’existe pas est un film iranien écrit et réalisé par Mohammad Rasoulof. Il est composé de quatre histoires indépendantes, quatre contes moraux sur un sujet unique, la façon dont on assume la responsabilité de ses actes dans un contexte totalitaire, et prend pour exemple la façon dont la peine de mort est appliquée en Iran. Pour tourner un tel film dans son pays, le réalisateur a pris de grands risques et utilisé des subterfuges. Mohammad Rasoulof a un talent certain pour construire un récit : si la première histoire est assez longue dans sa mise en place, ce n’est que pour mieux frapper nos esprits par son final ahurissant. De même, on ne voit guère comment les troisième et quatrième histoires vont pouvoir se rattacher au thème avant que le réalisateur nous révèle une clef essentielle. Le réalisateur mériterait déjà toute notre estime pour son courage mais il est aussi et surtout un excellent cinéaste. Le Diable n’existe pas est un film puissant. Il a bien entendu été censuré en Iran.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Zhila Shahi, Baran Rasoulof, Mahtab Servati, Ehsan Mirhosseini, Mohammad Valizadegan
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Le Diable n'existe pas (Sheytan vojud nadarad)Mohammad Valizadegan and Mahtab Servati dans Le Diable n’existe pas (Sheytan vojud nadarad) de Mohammad Rasoulof.

Le Diable n'existe pas (Sheytan vojud nadarad)Mahtab Servati dans Le Diable n’existe pas (Sheytan vojud nadarad) de Mohammad Rasoulof.

1 juin 2023

Costa Brava, Lebanon (2021) de Mounia Akl

Costa Brava, LebanonLiban, dans un futur proche. Soraya et Walid se sont construits une vie idyllique dans les montagnes, loin du désordre et de la pollution de Beyrouth. Tout va bien jusqu’au jour où leur fille aperçoit des étrangers dans la vallée. La vie paisible de la famille est brutalement remise en question par l’installation d’une décharge prétendument écologique…
Costa Brava, Lebanon est un film libanais coécrit et réalisé par Mounia Akl. Selon la réalisatrice, l’histoire de cette famille est une allégorie de ce que vivent les libanais. Hélas, elle ne nous donne pas tous les éléments du contexte (voir ci-dessous) ; lorsque l’on ne connait la situation au Liban que dans les grandes lignes, une partie du propos nous échappe inévitablement. Ses deux personnages principaux, Soraya et Walid, sont en opposition : ils ont visiblement été, tous deux, engagés politiquement avant leur retour à la nature et, après huit années, Walid conserve son esprit combatif et veut faire face, alors que Soraya aspire à reconstruire, même si elle doit fuir pour cela. Face à la corruption, le désenchantement est présent chez les deux. La réalisation est élégante avec même quelques belles scènes poétiques.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nadine Labaki, Saleh Bakri, Yumna Marwan, Nadia Charbel
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Remarques :
* Contexte politique : En 2015, une crise des déchets a explosé au Liban à la suite de la fermeture d’une grande déchetterie et de l’échec du gouvernement à mettre en œuvre un plan d’urgence pour la remplacer. Déverser et brûler des déchets dans les rues est alors devenu monnaie courante. Un mouvement civil est né de cette crise et l’objet des manifestations a dépassé l’enjeu des déchets, soulevant des problématiques liées à la représentation civile, la corruption et l’inefficacité du gouvernement. En octobre 2019, une révolution a émergé mais elle a été suivie par un effondrement financier, la crise pandémique mondiale, et la troisième plus grosse explosion connue dans le pays en août 2020. (Extrait du dossier de presse)

* Non expliqué, le titre renvoie à une plage située près de Beyrouth et baptisée Costa Brava en référence aux plages d’Espagne. En 2015, elle est devenue une gigantesque décharge pour les déchets de toute la région. La réalisatrice explique : « Cet endroit, jadis sublime et aujourd’hui ravagé par la pollution, c’est un peu le résumé de notre tendance, au Liban, à détruire ce que nous avons de plus beau. Comme une attaque de gangrène et en même temps une menace qui ne cesse de grandir. » (Extrait du dossier de presse)

* La fillette est en réalité jouée par deux sœurs jumelles, Ceana et Geana Restom. L’une est une boule d’énergie qui crie et gesticule tandis que l’autre est très calme. La réalisatrice a travaillé avec les deux enfants en jouant avec leurs tempéraments suivant les scènes.

Costa Brava, LebanonYumna Marwan, Ceana (ou Geana?) Restom, Saleh Bakri et Nadine Labaki
dans Costa Brava, Lebanon de Mounia Akl.

25 mai 2023

La Loi de Téhéran (2019) de Saeed Roustayi

Titre original : « Metri shesh va nim »

La Loi de Téhéran (Metri shesh va nim)Samad est détective à la brigade des stupéfiants de Téhéran. C’est un flic obstiné et fougueux à la recherche d’un chef de file de la drogue, Naser Khakzad. Il va tenter de remonter la filière depuis les revendeurs jusqu’au laboratoire…
La Loi de Téhéran (traduction du titre original : « Six millions et demi », c’est l’estimation du nombre de toxicomanes en Iran) est un film iranien écrit et réalisé par Saeed Roustayi, jeune réalisateur, juste trentenaire. C’est un film assez étonnant, qui jongle entre le thriller et le documentaire. C’est sans jugement ni complaisance que le réalisateur nous fait suivre le détective et aussi le trafiquant dont il dresse un portrait assez approfondi. En fait, il s’attache plus à nous montrer les hommes et nous fait découvrir un Iran ravagé par la drogue (la loi punit de mort la détention de drogue, que ce soit 30 grammes ou 30 kgs, ce qui a encouragé les trafiquants à jouer gros).  Son film est moderne dans son équilibre, avec peu de temps morts mais sans effet inutile. Il montre ainsi une belle intensité. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Payman Maadi, Navid Mohammadzadeh, Parinaz Izadyar, Farhad Aslani
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La Loi de Téhéran (Metri shesh va nim)Houman Kiai, Payman Maadi et Navid Mohammadzadeh dans La Loi de Téhéran (Metri shesh va nim) de Saeed Roustayi.

23 janvier 2023

Memory Box (2021) de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige

Memory BoxLe jour de Noël, au Canada, un mystérieux colis est livré chez Alex et sa mère, Maia. Des cahiers, cassettes, photos que Maia avait envoyés de Beyrouth à sa meilleure amie partie à Paris pour fuir la guerre civile dans les années 1980. Maia refuse d’ouvrir cette boite de Pandore, mais Alex s’y plonge en cachette, découvrant, entre fantasme et réalité, l’adolescence tumultueuse de sa mère et des secrets bien gardés…
Memory Box est un film libanais réalisé par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, couple de cinéastes/artistes libanais. Le récit est basé sur leur propre histoire puisque la réalisatrice a elle-même entretenu une correspondance, entre 1982 et 1988, de 13 à 18 ans, avec une amie partie vivre en France durant la guerre civile libanaise qu’elle a retrouvée 25 ans plus tard. Le film offre une vision de la guerre et des multiples tensions entre communautés, le tout vu à travers les yeux d’une adolescente dotée d’un fort appétit de vivre et d’aimer. L’ensemble se veut optimiste comme en témoigne la fin. Bien que la majeure partie du récit se situe dans les années 80, la forme fait une belle utilisation de media modernes avec même quelques audaces artistiques très réussies que l’on aurait aimé plus nombreuses (1). Un film original qui mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Rim Turki, Manal Issa, Paloma Vauthier, Clémence Sabbagh
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Memory BoxManal Issa dans Memory Box de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige.

(1) « Dans Memory Box, on a cherché à transformer nos recherches artistiques et formelles en quelque chose de cinématographique et d’accessible, quelque chose de jouissif pour le spectateur », explique Joana Hadjithomas. Pour Khalil Joreige, ce film incarne la liberté mais aussi une certaine idée de l’artisanat : « On ne voulait pas que le film ait une esthétique effets spéciaux. On aime le côté artiste, chercheur. Et on souhaitait que cette recherche visuelle ouvre des perspectives émotionnelles fortes. » (Extrait du dossier de presse)

27 février 2022

It Must Be Heaven (2019) de Elia Suleiman

It Must Be HeavenA Nazareth puis à Paris et à New York, Elia Suleiman observe et découvre des parallèles inattendus…
Le réalisateur palestinien Elia Suleiman tourne peu. Dix ans après Le temps qu’il reste, il se met en scène pour nous livrer sa vision du monde à travers une série de petites saynètes. Il ne parle pas (il prononce en tout et pour tout deux mots), il observe dans une position attentive et circonspecte, sans intervenir, avec son habituelle impassibilité apparente. Comme toujours avec Suleiman, l’humour et le saugrenu tiennent une grande place mais, cette fois, sans éviter parfois une certaine artificialité. Hormis le thème de l’appartenance à un peuple et de l’identité palestinienne, le fond de son propos est de pointer certains travers de notre société : il fustige ainsi l’individualisme, les dogmes religieux, le besoin sécuritaire, l’omniprésence de la police. Parfois, Elia Suleiman manque de finesse (les armes à New York par exemple) mais c’est assez rare. A l’opposé, certaines allégories sont un peu difficiles à décrypter (la femme aux deux cruchons par exemple). Inévitablement, l’ensemble manque un peu d’unité et de liant. Un peu décevant à sa vision, It Must Be Heaven est un film que l’on apprécie plus en y repensant…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Elia Suleiman, Tarik Kopty, Ali Suliman, Grégoire Colin
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 It Must Be HeavenElia Suleiman dans It Must Be Heaven de Elia Suleiman.

 It Must Be HeavenElia Suleiman dans It Must Be Heaven de Elia Suleiman
(dans toute une série d’étonnants plans de Paris vidé de ses habitants)

10 décembre 2021

Razzia (2017) de Nabil Ayouch

RazziaAu début des années 80, dans un village isolé de l’Atlas, un instituteur passionné voit arriver un inspecteur qui lui demande de faire cours en arabe alors que ses jeunes élèves ne parlent qu’un dialecte berbère. En 2015, nous suivons plusieurs personnages en quête de liberté dans une société rigide…
Razzia est réalisé par le franco-marocain Nabil Ayouch. Il en a écrit le scénario avec sa femme Maryam Touzani, future réalisatrice du beau film Adam (2019) et qui tient ici le rôle principal. La construction de ce film choral engendre une certaine confusion. En fait, il ne faut pas chercher de liens entre les différents personnages. Il y en a, mais ils sont plus anecdotiques qu’importants. Le propos du réalisateur est de montrer que la réforme de l’arabisation des années 60 à 80, qui était initialement une volonté de réappropriation de l’identité du pays par une langue unique, a en fait provoqué la disparition de certaines disciplines humaines et critiques dans l’enseignement. Trente ans plus tard, c’est une société rigide et étouffante où les aspirations à une liberté plus grande ne peuvent s’exprimer que violemment. Hélas, cette argumentation n’apparaît pas de façon si évidente dans le film car notre attention s’éparpille entre les personnages. Les séquences les plus fortes sont celles avec Maryam Touzani qui incarne une femme en fort désir d’émancipation. Razzia est un film ambitieux, peut-être trop. Nabil Ayouch montre cependant un beau style et donne l’envie de découvrir ses autres films.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Maryam Touzani, Arieh Worthalter, Amine Ennaji, Abdelilah Rachid
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RazziaAmine Ennaji dans Razzia de Nabil Ayouch.

RazziaMaryam Touzani dans Razzia de Nabil Ayouch.

12 novembre 2021

Chained (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Chained »

Chained (Love Trilogy: Chained)Policier consciencieux à Tel-Aviv, Rashi est en couple avec Avigail dont il attend un enfant. Hélas, la grossesse n’ira pas à son terme. De plus, Rashi est mis en cause pour comportement excessif lors d’un contrôle de police. Il a aussi des difficultés à s’imposer face à sa belle fille devenue adolescente…
Chained est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani qui avait signé un polar social remarqué dix ans auparavant (Ajami, 2009). Ce film qui se concentre sur le personnage de Rashi fait partie d’une trilogie et, plus encore, d’un diptyque avec Beloved (sorti une semaine plus tard) qui est centré sur le personnage d’Avigail, sa femme. Chained dresse un portrait assez serré de cet homme qui cherche à asseoir son autorité, sûr de son bon droit et persuadé de toujours prendre les bonnes décisions. Habitué à voir le pire dans son travail, il désire placer des limites très rigides à sa belle fille, issue du premier mariage de sa femme, et l’empêche constamment de sortir. Hélas pour lui, sa vie, autant professionnelle que familiale, va se déliter inexorablement. Les acteurs sont des non professionnels qui ont été choisis pour avoir été confrontés dans leur vie à des épreuves proches de celles du film. Ils n’avaient pas accès à un scénario, les étapes étant dévoilées au fur et à mesure du tournage, les dialogues sont en grande partie les leurs. Bien que sans violence physique, le film est dur à regarder par l’intensité et la longueur des scènes de conflits et de disputes. On se sent mal à l’aise en permanence. L’ensemble est intense mais, il faut bien l’avouer, assez éprouvant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eran Naim, Stav Almagor
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Remarque :
* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

Chained (Love Trilogy: Chained)Eran Naim dans Chained (Love Trilogy: Chained) de Yaron Shani.

12 novembre 2021

Beloved (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Reborn »

Beloved (Love Trilogy: Reborn)Avigail est infirmière dans un EHPAD de Tel Aviv. Après l’arrêt de sa grossesse, le lien avec son mari Rashi se distend. Elle se rapproche d’une sage femme adepte de méthodes alternatives qui va l’aider à s’épanouir…
Beloved est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani. Il se déroule sur la même période de temps que Chained mais, cette fois, c’est la femme Avigail que nous suivons. Le personnage du mari est très peu présent car ce ne sont pas du tout les mêmes évènements. Les deux films sont très différents. Avigail va peu à peu se libérer du carcan que forme sa cellule familiale. Beloved est ainsi l’histoire d’un renouveau, presque le miroir en positif de Chained qui, lui, était une descente. Le film est donc moins éprouvant, même si la nouvelle amie d’Avigail a elle aussi une situation familiale conflictuelle et les rapports avec sa sœur sont assez houleux. On peut reprocher cette fois un certain étirement (le séjour à la campagne est interminable). Le film est aussi une ode à la maternité, on pourra certainement reprocher à Yaron Shani de réduire les femmes à ce rôle (c’est mère de famille ou prostituée, il n’y a rien entre deux!) Comme précédemment, les acteurs sont des non professionnels, beaucoup de prises de vues sont réelles (avec parfois des visages floutés). Une chose est sûre, Chained et Beloved sont des films hors du commun.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stav Almagor, Ori Shani, Leah Tonic
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Beloved (Love Trilogy: Reborn)Ori Shani et Stav Almagor dans Beloved (Love Trilogy: Reborn) de Yaron Shani.

Remarque :
* La scène où tout le monde se fige au son d’une sirène est étonnante (et non expliquée). Il s’agit d’une commémoration annuelle, le jour de Yom HaShoah, « Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme ». À 10 heures du matin, les sirènes retentissent pendant deux minutes à travers tout Israël. Les voitures, les bus s’arrêtent et les passagers en sortent. Les piétons s’arrêtent également et respectent deux minutes de silence. Le film montre aussi que les habitants se figent sur place chez eux (même les prostituées et leurs clients, bien que nus et en pleine action, se redressent et se tiennent debout).

* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).