12 septembre 2022

Mustang (2015) de Deniz Gamze Ergüven

MustangDans un petit village turc, cinq sœurs vivent dans un environnement strict. Orphelines, elles sont élevées par leur grand-mère et leur oncle qui finissent par les séquestrer pour s’assurer qu’elles restent vierges. Des mariages forcés se préparent…
Mustang est un film dramatique franco-turc réalisé par Deniz Gamze Ergüven, son premier long métrage. Elle met en scène cinq jeunes filles turques défendant avec fougue leur joie de vivre et leur liberté. La réalisatrice parvient à montrer l’absurdité du conservatisme au sujet de la place des femmes dans la société turque, un conservatisme qui fait aujourd’hui un retour en force. Dans son récit, elle a évité de jouer la carte de la victimisation pour se concentrer sur la vitalité des jeunes filles. Elle crée ainsi un fort contraste avec le monde archaïque des adultes et leurs mariages arrangés, leur obsession de la virginité. De plus, elle a choisi cinq jeunes filles très belles pour rendre leur enfermement encore plus frappant. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2015, Mustang a été bien reçu par la critique et le public.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Günes Sensoy, Doga Zeynep Doguslu, Tugba Sunguroglu, Elit Iscan, Ilayda Akdogan, Nihal G. Koldas, Ayberk Pekcan
Voir la fiche du film et la filmographie de Deniz Gamze Ergüven sur le site IMDB.
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MustangTugba Sunguroglu, Elit Iscan, Doga Zeynep Doguslu, Ilayda Akdogan et Günes Sensoy dans Mustang de Deniz Gamze Ergüven.

10 décembre 2021

Razzia (2017) de Nabil Ayouch

RazziaAu début des années 80, dans un village isolé de l’Atlas, un instituteur passionné voit arriver un inspecteur qui lui demande de faire cours en arabe alors que ses jeunes élèves ne parlent qu’un dialecte berbère. En 2015, nous suivons plusieurs personnages en quête de liberté dans une société rigide…
Razzia est réalisé par le franco-marocain Nabil Ayouch. Il en a écrit le scénario avec sa femme Maryam Touzani, future réalisatrice du beau film Adam (2019) et qui tient ici le rôle principal. La construction de ce film choral engendre une certaine confusion. En fait, il ne faut pas chercher de liens entre les différents personnages. Il y en a, mais ils sont plus anecdotiques qu’importants. Le propos du réalisateur est de montrer que la réforme de l’arabisation des années 60 à 80, qui était initialement une volonté de réappropriation de l’identité du pays par une langue unique, a en fait provoqué la disparition de certaines disciplines humaines et critiques dans l’enseignement. Trente ans plus tard, c’est une société rigide et étouffante où les aspirations à une liberté plus grande ne peuvent s’exprimer que violemment. Hélas, cette argumentation n’apparaît pas de façon si évidente dans le film car notre attention s’éparpille entre les personnages. Les séquences les plus fortes sont celles avec Maryam Touzani qui incarne une femme en fort désir d’émancipation. Razzia est un film ambitieux, peut-être trop. Nabil Ayouch montre cependant un beau style et donne l’envie de découvrir ses autres films.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Maryam Touzani, Arieh Worthalter, Amine Ennaji, Abdelilah Rachid
Voir la fiche du film et la filmographie de Nabil Ayouch sur le site IMDB.
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RazziaAmine Ennaji dans Razzia de Nabil Ayouch.

RazziaMaryam Touzani dans Razzia de Nabil Ayouch.

17 novembre 2021

La Bonne Épouse (2020) de Martin Provost

La Bonne épouseAlsace, 1967. Paulette Van Der Beck dirige avec ardeur une école ménagère où elle enseigne à un petit groupe d’adolescentes tout ce qu’il faut savoir pour être une « bonne épouse ». Elle est secondée par Marie-Thérèse, religieuse, ancienne résistante et adoratrice du général de Gaulle, et par Gilberte, sa belle-sœur, professeur de cuisine et fan d’Adamo…
La Bonne Épouse est un film français coécrit et réalisé par Martin Provost, qui a su trouver un ton original pour traiter un sujet qui habituellement impose le sérieux. Il s’agit en effet d’une comédie, assez farfelue mais pas trop puisqu’elle repose sur des fondements bien réels. Ces « écoles ménagères » ont bel et bien existé et la description de place de la femme est bien celle qui était la plus courante à cette époque. Mai 68 allait ébranler cette vision archaïque (sans toutefois l’écarter totalement, comme on le sait). Martin Provost va jusqu’à la limite de l’outrance et le jeu un peu forcé de Juliette Binoche surprend au début mais finit par être amusant. L’actrice rayonne comme elle sait le faire dans ses meilleurs rôles. A ses côtés, Yolande Moreau et Noémie Lvosky sont toutes deux aussi remarquables que pittoresques. Le ton adopté par Martin Provost ne fonctionnera pas auprès de tous les spectateurs mais c’est, à mes yeux, une approche intelligente pour nous parler du long chemin de l’émancipation des femmes.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer, François Berléand, Marie Zabukovec, Anamaria Vartolomei
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 La Bonne épouseJuliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky dans La Bonne épouse de Martin Provost.

12 novembre 2021

Beloved (2019) de Yaron Shani

Titre original : « Love Trilogy: Reborn »

Beloved (Love Trilogy: Reborn)Avigail est infirmière dans un EHPAD de Tel Aviv. Après l’arrêt de sa grossesse, le lien avec son mari Rashi se distend. Elle se rapproche d’une sage femme adepte de méthodes alternatives qui va l’aider à s’épanouir…
Beloved est un film écrit et réalisé par l’israélien Yaron Shani. Il se déroule sur la même période de temps que Chained mais, cette fois, c’est la femme Avigail que nous suivons. Le personnage du mari est très peu présent car ce ne sont pas du tout les mêmes évènements. Les deux films sont très différents. Avigail va peu à peu se libérer du carcan que forme sa cellule familiale. Beloved est ainsi l’histoire d’un renouveau, presque le miroir en positif de Chained qui, lui, était une descente. Le film est donc moins éprouvant, même si la nouvelle amie d’Avigail a elle aussi une situation familiale conflictuelle et les rapports avec sa sœur sont assez houleux. On peut reprocher cette fois un certain étirement (le séjour à la campagne est interminable). Le film est aussi une ode à la maternité, on pourra certainement reprocher à Yaron Shani de réduire les femmes à ce rôle (c’est mère de famille ou prostituée, il n’y a rien entre deux!) Comme précédemment, les acteurs sont des non professionnels, beaucoup de prises de vues sont réelles (avec parfois des visages floutés). Une chose est sûre, Chained et Beloved sont des films hors du commun.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stav Almagor, Ori Shani, Leah Tonic
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Beloved (Love Trilogy: Reborn)Ori Shani et Stav Almagor dans Beloved (Love Trilogy: Reborn) de Yaron Shani.

Remarque :
* La scène où tout le monde se fige au son d’une sirène est étonnante (et non expliquée). Il s’agit d’une commémoration annuelle, le jour de Yom HaShoah, « Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme ». À 10 heures du matin, les sirènes retentissent pendant deux minutes à travers tout Israël. Les voitures, les bus s’arrêtent et les passagers en sortent. Les piétons s’arrêtent également et respectent deux minutes de silence. Le film montre aussi que les habitants se figent sur place chez eux (même les prostituées et leurs clients, bien que nus et en pleine action, se redressent et se tiennent debout).

* Le film fait partie d’une trilogie (The Love trilogy, La trilogie de l’amour) que Yaron Shani a tournée dans le désordre. Chaque film se concentre sur l’un des personnages.
1. Chained (2019)
2. Beloved (titre original : Reborn) (2019)
3. Stripped (2018).

30 août 2021

À bout de course (1988) de Sidney Lumet

Titre original : « Running on Empty »

À bout de course (Running on Empty)En 1971, Arthur et Annie Pope ont fait exploser un laboratoire où l’on fabriquait du napalm pour protester contre la guerre du Viêt Nam. Le gardien du laboratoire, qui n’aurait pas dû être présent, a été paralysé à vie. Depuis 15 ans, le couple est en cavale avec leurs deux fils, ils déménagent sans cesse et changent d’identité. Le fils ainé a maintenant 17 ans…
Ecrit par Naomi Foner Gyllenhaal (la mère de Jake Gyllenhaal), À bout de course est un film plutôt inattendu dans la filmographie de Sidney Lumet. Certes, on retrouve bien son thème favori des rapports entre l’individu, la morale et la loi en toile de fond mais il s’agit surtout d’un drame mélancolique sur l’émancipation d’un adolescent. Cette émancipation est rendue délicate par la situation si particulière de la famille. Si l’entente est parfaite en son sein, leurs membres ne peuvent en effet avoir de relation suivie avec une personne extérieure. En contrepoint, c’est aussi un film sur l’engagement politique et le radicalisme, sur les convictions qui perdent de l’importance avec le temps. De plus, l’attitude du couple envers leurs enfants est devenue, par force, contraire à leurs principes. L’adolescent est superbement interprété par River Phoenix qui est assez époustouflant de présence, de charme et de naturel. On mesure à quel point il serait certainement devenu un très grand acteur (1). Sidney Lumet montre de la délicatesse dans de nombreuses scènes où Christine Lahti est vraiment émouvante. À bout de course est donc assez riche, c’est un beau film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Christine Lahti, River Phoenix, Judd Hirsch, Martha Plimpton, Ed Crowley
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Remarque :
* Les personnages sont librement inspirés de Bill Ayers et Bernardine Dohrn du groupe radical The Weather Underground Organisation ou les Weathermen.

(1) River Phoenix (frère aîné de Joaquin Phoenix) est décédé d’un excès de drogues en 1993, à l’âge de 23 ans. Il n’a eu le temps de tourner que dans 13 films, dont My Own Private Idaho de Gus Van Sant (1991) dont il tient le premier rôle avec Keanu Reeves.

À bout de course (Running on Empty)River Phoenix dans À bout de course (Running on Empty) de Sidney Lumet.

À bout de course (Running on Empty)Christine Lahti, Jonas Abry et Judd Hirsch dans À bout de course (Running on Empty) de Sidney Lumet.

6 février 2021

Le Futur est femme (1984) de Marco Ferreri

Titre original : « Il futuro è donna »

Le Futur est femme (Il futuro è donna)Dans une boite de nuit, Anna et Gordon rencontre Malvina, une femme seule et enceinte qui n’a pas d’endroit où dormir. Ils l’hébergent et un lien va peu à peu les unir…
Le Futur est femme est un film franco-germano-italien réalisé par Marco Ferreri. C’est un film assez surprenant, étrange, une variation sur la place de la femme et sur la maternité. Si Ferreri a quelquefois été accusé de misogynie dans ses premiers films, il met ici la femme sur un piédestal : les femmes ont pris le contrôle de leur vie, s’affranchissant totalement des règles sociales. Les hommes n’ont qu’un rôle secondaire, réduits à regarder, souvent grotesques. Ferreri utilise merveilleusement décors et éclairages pour créer un climat un peu surréaliste avec une recherche esthétique de tous les plans. Et parmi les objets, les plus remarquables sont incontestablement ces immenses têtes en cire de Greta Garbo et Marlène Dietrich. Le film repose sur un beau trio d’acteurs, même si hélas deux d’entre eux sont doublés en italien. La grossesse d’Ornella Muti était bien réelle. Le Futur est femme est un film doté d’une belle personnalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ornella Muti, Hanna Schygulla, Niels Arestrup
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Le Futur est femme (Il futuro è donna)Hanna Schygulla et Ornella Muti dans Le Futur est femme (Il futuro è donna) de Marco Ferreri.

27 janvier 2021

Feu de paille (1972) de Volker Schlöndorff

Titre original : « Strohfeuer »

Feu de paille (Strohfeuer)Elisabeth, 30 ans, vient de divorcer. Pressée de retrouver sa liberté, elle a pris les torts sur elle. Elle cherche à retrouver un poste d’assistante bilingue et se lance dans des activités qu’elle n’a pu faire jusque là et qui l’attirent, comme le chant et la danse…
Margarethe von Trotta a écrit le scénario de Feu de paille avec son mari Volker Schlöndorff en s’inspirant de sa propre vie. Comme son héroïne, elle s’est retrouvée mariée très tôt, trop tôt, et a divorcé avant de rencontrer Volker Schlöndorff. Ses aspirations sont celles d’une génération de femmes de la fin des années soixante et du début des années soixante-dix. Margarethe von Trotta est lucide, elle admet le côté désordonné de ses ambitions d’indépendance que son avocate qualifie de « feu de paille » mais montre bien qu’elles se heurtent aux fondements d’une société profondément patriarcale. La photographie est signée Sven Nykvist (le directeur de la photographie attitré d’Ingmar Bergman). Le film est intéressant de visionner un demi-siècle plus tard pour mieux visualiser ce qui a évolué depuis… et aussi ce qui n’a guère évolué.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margarethe von Trotta, Friedhelm Ptok, Martin Lüttge
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Feu de paille (Strohfeuer)Margarethe von Trotta et Martin Lüttge dans Feu de paille (Strohfeuer) de Volker Schlöndorff.

16 janvier 2021

Remparts d’argile (1970) de Jean-Louis Bertuccelli

Remparts d'argileDans un petit village du désert maghrébin, les mêmes gestes se répètent tous les jours : les hommes partent travailler dans une carrière de pierre, les femmes restent au village. Parmi elles, Rima va chercher de l’eau au puits proche du village. Jeune fille adoptée, elle cherche à s’instruire en écoutant les leçons de l’instituteur aux enfants…
Remparts d’argile est un film franco-algérien réalisé par Jean-Louis Bertuccelli. Il en a écrit le scénario avec le sociologue Jean Duvignaud d’après son roman Chebika. C’est un film presque sans dialogue ; les villageois ne se parlent que près peu entre eux, chacun semblant savoir que l’on attend de lui et la vie est ancrée dans des habitudes et des rituels que tous semblent connaitre. La première moitié nous donne l’impression d’un film ethnographique où une caméra peu intrusive nous permet de suivre la vie du village. Ensuite, peu à peu, la jeune Rima prend plus d’importance et montre son désir d’évasion ; d’autre part, les hommes cessent de travailler à cause d’une baisse de salaire. Ces deux éléments ajoutent une note de fiction. Le rythme est assez lent, la réalisation est épurée. Remparts d’argile est un film particulièrement intéressant. Le film reçut le Prix Jean-Vigo mais il est néanmoins resté fort longtemps dans l’ombre. Il a heureusement été restauré.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Leila Shenna, Jean-Louis Trintignant
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Remparts d'argileLeila Shenna dans Remparts d’argile de Jean-Louis Bertuccelli.

Remparts d'argileJean-Louis Trintignant (totalement méconnaissable) dans Remparts d’argile de Jean-Louis Bertuccelli.

Remparts d'argileRemparts d’argile de Jean-Louis Bertuccelli.

13 août 2020

Blanche comme neige (2019) de Anne Fontaine

Blanche comme neigeClaire travaille dans l’entreprise de sa belle-mère. Un jour, elle est enlevée sans ménagements. Sur le point d’être tuée, elle est sauvée in extremis par un homme mystérieux qui la recueille dans sa maison isolée. Claire décide de rester là et va éveiller l’émoi des habitants du village voisin…
Sur un scénario écrit par Anne Fontaine et Pascal Bonitzer, Blanche comme neige revisite le comte des frères Grimm, Blanche-Neige. Les hommes qui recueillent la belle Claire ne sont pas des nains mais ils sont bien sept à tomber sous son charme et il y a aussi une (très) méchante belle-mère. La jeune femme s’émancipe, s’éveille au désir et veut croquer la vie (sans parler d’une pomme) à pleines dents. Le scénario est intelligemment écrit, les situations avec chacun de ces hommes sont très différentes, et l’humour se montre subtil, en demi-teinte, passant surtout par les personnages. L’ensemble est léger, amusant, bien entendu pas crédible… mais un conte n’est pas censé l’être. Lou de Laâge est de presque toutes les scènes, l’actrice montre beaucoup d’aisance et de naturel. Tous les autres rôles sont très bien tenus avec une mention particulière pour Vincent Macaigne, assez savoureux et attendrissant dans son personnage de musicien dépressif. Blanche comme neige est original et amusant. Le film semble avoir été diversement apprécié.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lou de Laâge, Isabelle Huppert, Charles Berling, Damien Bonnard, Jonathan Cohen, Vincent Macaigne, Benoît Poelvoorde
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Blanche comme neigeBlanche-Neigne : Lou de Laâge dans Blanche comme neige de Anne Fontaine.

Blanche comme neigeLes sept nains : Vincent Macaigne, Damien Bonnard, Jonathan Cohen, Richard Fréchette, Benoît Poelvoorde, Pablo Pauly et Charles Berling dans Blanche comme neige de Anne Fontaine.