23 février 2022

Frankenstein s’est échappé (1957) de Terence Fisher

Titre original : « The Curse of Frankenstein »

Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein)En partant du corps d’un voleur, des mains d’un sculpteur et du cerveau d’un savant, le baron Victor Frankenstein veut créer un être humain personnifiant l’homme idéal. Mais il va donner vie à une créature monstrueuse…
Frankenstein s’est échappé est un film britannique réalisé par Terence Fisher. Le titre français laisse supposer qu’il s’agit d’une suite mais il n’en est rien. Le scénario est classiquement basé sur le roman de Mary Shelley. Le film est en revanche le premier d’une longue série de films d’horreur produit par la compagnie anglaise Hammer dans les Bray Studios près de Londres. Avec Le Monstre (The Quatermass Xperiment) de Val Guest (1955), il marque le début de « l’âge d’or de la Hammer » qui durera jusqu’à la fin de la décennie suivante. Frankenstein s’est échappé a été tourné avec des moyens très limités et, si le résultat est assez remarquable, c’est grâce à son atmosphère qui nous enveloppe. Le lieu unique, un vieux manoir très british, est très bien exploité à cet effet. L’autre point fort du film est la présence de Peter Cushing qui compose un baron froid et rigide. La Hammer ne le lâchera plus, tout comme Christopher Lee, impressionnant par sa grande taille et terrifiant. Pour une question de droits, son masque ne ressemble en rien à celui de la version de James Whale : il semble être un patchwork mal ajusté de plusieurs visages, se rapprochant ainsi du monstre décrit par Mary Shelley dans son roman. A noter que c’est la première fois que le cinéma nous montre le monstre de Frankenstein en couleurs. Le succès fut très important, y compris en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Peter Cushing, Hazel Court, Robert Urquhart, Christopher Lee
Voir la fiche du film et la filmographie de Terence Fisher sur le site IMDB.

Voir les autres films de Terence Fisher chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur la Hammer

Remarque :
* Le titre français alimente la confusion très courante entre le monstre et son créateur : Frankenstein est le nom du baron, la créature n’a pas de nom. Et, bien évidemment, c’est la créature qui va s’échapper, pas le baron…

Frankenstein s'est échappé (The Curse of Frankenstein)Peter Cushing et Robert Urquhart dans Frankenstein s’est échappé (The Curse of Frankenstein) de Terence Fisher.

Cycle Frankenstein de la Hammer :
1957 : Frankenstein s’est échappé (The Curse of Frankenstein), de Terence Fisher
1958 : La Revanche de Frankenstein (The Revenge of Frankenstein), de Terence Fisher
1964 : L’Empreinte de Frankenstein (The Evil of Frankenstein), de Freddie Francis
1967 : Frankenstein créa la femme (Frankenstein Created Woman), de Terence Fisher
1969 : Le Retour de Frankenstein (Frankenstein Must Be Destroyed), de Terence Fisher
1970 : Les Horreurs de Frankenstein (The Horror of Frankenstein), de Jimmy Sangster
1974 : Frankenstein et le monstre de l’enfer (Frankenstein and the Monster from Hell), de Terence Fisher

22 février 2022

Soldat bleu (1970) de Ralph Nelson

Titre original : « Soldier Blue »

Soldat bleu (Soldier Blue)Une colonne de l’armée américaine escortant un important convoi de fonds est attaquée par des Cheyennes. Seuls survivent un jeune soldat fraîchement incorporé, et une jeune femme jadis enlevée par les Cheyennes. Ils vont tous deux devoir rejoindre le fort le plus proche, situé à plusieurs jours de marche…
Soldat bleu (ou Le Soldat bleu) est un western américain réalisé par Ralph Nelson d’après un roman de Theodore V. Olsen. Il est resté dans l’histoire du cinéma comme un film anti-guerre et pro-indien. L’histoire évoque le massacre de Sand Creek, Colorado, le 29 novembre 1864, par sept cents hommes de la Cavalerie du Colorado. De plus, il sort en pleine Guerre du Vietnam, deux ans après le Massacre de Mỹ Lai (mars 1968) où l’armée américaine a tué plusieurs centaines de civils désarmés. Cette dénonciation n’intervient toutefois que dans le dernier quart du récit. Auparavant, le film est plus intimiste, il prend même des tournures de comédie : le jeune soldat, malhabile et totalement inexpérimenté (c’est le sens du mot « blue » dans le titre) se heurte à l’assurance de la jeune femme, bien plus expérimentée que lui dans tous les domaines. C’est elle qui nous délivre des analyses sociologiques et politiques pointues (il faut toutefois être indulgent et accepter l’anachronisme de la maturité et de la modernité de ces analyses). Elle lui (nous) explique notamment que les Indiens sont chassés d’une terre qui leur appartient. La démonstration de la brutalité des conquérants est prouvée par le massacre d’un village indien qui clôt le film. Violence et cruauté y sont montrées jusqu’à l’insoutenable. Si les intentions sont claires et compréhensibles, on peut s’interroger sur la nécessité d’une telle surenchère dans l’horreur. Cela soulève l’éternelle question : une cause juste autorise t-elle d’utiliser tous les moyens, tous les excès ? Soldat bleu est un film militant, il en a les défauts. Il connut un très grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Candice Bergen, Peter Strauss, Donald Pleasence
Voir la fiche du film et la filmographie de Ralph Nelson sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ralph Nelson chroniqués sur ce blog…

 Soldat bleu (Soldier Blue)Peter Strauss et Candice Bergen dans Soldat bleu (Soldier Blue) de Ralph Nelson.

20 février 2022

Panic Room (2002) de David Fincher

Panic RoomMeg Altman et sa fille emménagent dans une grande maison que son ancien propriétaire décédé avait équipée d’une Panic Room. Il s’agit d’une pièce sécurisée, destinée à servir de refuge en cas d’agression extérieure. Dès la première nuit, trois malfrats pénètrent dans la maison endormie. Meg surprend les intrus sur les caméras et parvient à se réfugier avec sa fille dans la pièce blindée. Mais elles ignorent encore ce que les cambrioleurs viennent chercher…
Panic Room est un film américain écrit par David Koepp (écrivain que l’on retrouve aux génériques de Jurassic Park, Mission: Impossible et Spider-Man) et réalisé par David Fincher. Il s’agit d’un film à suspense, assez intense, et violent (surtout dans sa dernière partie). C’est un bel exercice de style, en premier sur le plan du scénario. L’idée de départ est vraiment brillante mais pêche un peu par le manque de développements possibles. Le récit montre toutefois quelques beaux rebondissements. A noter qu’hormis quelques plans au début, tout se déroule à l’intérieur de la maison. C’est un exercice de style aussi dans sa forme. Ancien réalisateur de clips et de pubs, David Fincher s’attache à rendre l’ensemble spectaculaire et il y parvient. Certains plans montrent une grande virtuosité, notamment dans les mouvements de caméra. Une séquence notamment (décrite ci-dessous) est vraiment ahurissante et le plus remarquable est que cette virtuosité n’est pas gratuite : la séquence en question a nous fait ressentir physiquement la taille de la maison et a alimenté notre angoisse face au danger. Panic Room n’est donc pas qu’un exercice de style et il est suffisamment original pour rester dans nos mémoires. Gros succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jodie Foster, Kristen Stewart, Forest Whitaker, Dwight Yoakam, Jared Leto, Patrick Bauchau
Voir la fiche du film et la filmographie de David Fincher sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de David Fincher chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur David Fincher

Remarque :
* Le plan-séquence le plus spectaculaire est situé à 00:15 et dure presque 3 minutes. Voir sur YouTube. Il est remarquable par son large mouvement de caméra qui nous fait passer par des endroits impossibles : si l’on ne remarque pas immédiatement que le premier mouvement arrière nous fait passer entre les barreaux d’une balustrade, il est impossible de ne pas remarquer un peu plus loin que l’on entre dans une serrure et que l’on passe ensuite par l’intérieur de l’anse d’une cafetière…
Il s’agit bien entendu d’un faux plan-séquence. Le plan a été filmé par petits bouts qui ont été ensuite raccordés entre eux par l’ordinateur qui en outre a stabilisé le mouvement. De plus, certains éléments, par exemple la balustrade et la cafetière, ont été ajoutés en synthèse. Le résultat est superbe.

Panic RoomKristen Stewart et Jodie Foster dans Panic Room de David Fincher.

19 février 2022

Les Pièges de Broadway (1960) de Robert Mulligan

Titre original : « The Rat Race »

Les pièges de Broadway (The Rat Race)Ayant quitté son Wisconsin natal, Pete Hammond Jr débarque à la gare routière de New York, en pleine canicule. Plein d’ambitions, le jeune saxophoniste se rend directement à Broadway, la Mecque des musiciens de jazz. Avec difficulté, il trouve un logement bon marché, qu’il offre de partager avec Peggy Brown, une jeune danseuse qui vient d’en être expulsée…
Les Pièges de Broadway est un film américain réalisé par Robert Mulligan. Il s’agit de l’adaptation de la pièce homonyme de Garson Kanin. Il n’y a hélas pas grand-chose à retenir de cette comédie sentimentale, même si elle dresse un portrait un assez réaliste de la difficulté à percer dans le milieu des musiciens. Musicalement, les courts solos de saxophone de Tony Curtis (en réalité joués par Gerry Mulligan, excusez du peu…) ne sont pas assez nombreux pour générer un attrait. L’histoire est très conventionnelle et donc trop prévisible.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Tony Curtis, Debbie Reynolds, Jack Oakie, Kay Medford
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Mulligan sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Mulligan chroniqués sur ce blog…

Les pièges de Broadway (The Rat Race)Debbie Reynolds et Tony Curtis dans Les pièges de Broadway (The Rat Race) de Robert Mulligan.

Homonyme (sans lien) :
Course folle (Rat Race) de Jerry Zucker (2001) avec Whoopi Goldberg, Rowan Atkinson, Seth Green…

17 février 2022

Présumé innocent (1990) de Alan J. Pakula

Titre original : « Presumed Innocent »

Présumé innocent (Presumed Innocent)Rusty Sabich est un brillant procureur, bras droit du Procureur général Raymond Hogan. Lorsqu’une de ses collègues est retrouvée assassinée à son domicile, il est chargé de l’enquête. Ayant eu une relation avec elle, il est accusé du meurtre par un procureur concurrent car plusieurs indices le désignent comme coupable…
Présumé innocent est un film américain réalisé par Alan J. Pakula, adaptation du roman homonyme de Scott Turow dont les droits, très disputés, ont été achetés une petite fortune par Sydney Pollack avant même sa parution en 1987. Dans la catégorie des films de procès, il tient une place particulière car il est rare qu’un procureur se retrouve ainsi sur le banc des accusés. L’enquête en elle-même est ainsi doublée d’une réflexion sur la justice qui devient de plus en plus centrale en cours de récit. Le scénario est solide et les pistes sont nombreuses jusqu’au dénouement très surprenant. Interprétant un personnage intériorisé et peu expansif, Harrison Ford n’est pas tout à fait dans son registre habituel mais sa présence à l’écran est d’autant plus grande qu’il est de presque tous les plans. Le film connut un beau succès en salles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Brian Dennehy, Raul Julia, Bonnie Bedelia, Paul Winfield, Greta Scacchi
Voir la fiche du film et la filmographie de Alan J. Pakula sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alan J. Pakula chroniqués sur ce blog…

Présumé innocent (Presumed Innocent)Raul Julia, Bonnie Bedelia et Harrison Ford dans Présumé innocent (Presumed Innocent) de Alan J. Pakula.

16 février 2022

Judy (2019) de Rupert Goold

Judy1968. Criblée de dettes, Judy Garland n’a pas vraiment de résidence fixe. Elle tente d’élever les deux jeunes enfants qu’elle a eus avec Sydney Luft mais ce dernier en réclame la garde. Pour pouvoir leur offrir un toit, elle accepte une série de concerts à Londres…
Judy est un film biographique musical américano-franco-britannique réalisé par Rupert Goold. Assez judicieusement, le film s’écarte de l’insupportable schéma traditionnel du biopic hollywoodien : il ne retrace pas la vie de la star mais se concentre sur la dernière année de sa vie, avec quelques flashbacks de l’époque du tournage du Magicien d’Oz. De plus, dans le mix habituel difficultés/succès, le récit s’attarde plus sur les difficultés sans chercher à utiliser le glamour du succès. Le résultat n’en est pas meilleur pour autant. Le récit n’est finalement pas très intéressant, les chansons de qualité très moyennes, la mise en scène peu inspirée. L’émotion n’arrive qu’à la toute fin (lors de l’inévitable « Over the rainbow »). Personnellement, je ne vois pas l’intérêt d’un tel film : ce n’est pas un hommage à Judy Garland, il n’incitera personne à regarder l’un de ses films. C’est surtout l’occasion pour une actrice de nous livrer une prestation de type « habitée par son personnage », de celles où il ne faut pas craindre de forcer son jeu. Ce type de composition plait beaucoup et Renée Zellweger a eu son Oscar réglementaire.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock, Rufus Sewell, Michael Gambon
Voir la fiche du film et la filmographie de Rupert Goold sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les livres sur Judy Garland

JudyRenée Zellweger et Jessie Buckley dans Judy de Rupert Goold.

14 février 2022

Les Fleurs de Shanghai (1998) de Hou Hsiao-hsien

Titre original : « Hai shang hua »

Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua)Dans le Shanghai de la fin du XIXe siècle, les « maisons de fleurs » sont des maisons closes de luxe. Comme ses amis, Wang, un fonctionnaire aisé, vient y chercher la compagnie de courtisanes. Il fréquente ainsi depuis quatre ans Rubis qui n’a pas d’autres clients. Mais depuis peu, il a également une liaison avec Jasmin dans une autre maison. Rubis vient de l’apprendre…
Les fleurs de Shanghai est un film taïwanais réalisé par Hou Hsiao-hsien, écrit par sa scénariste habituelle, la romancière Chu Tien-wen. Précisons d’emblée qu’il n’est jamais question de sexe, le récit se concentre sur les rapports entre les personnages. Au début, les rapports entre Wang et ses maitresses ont certaines similitudes avec ceux d’un couple classique mais le pouvoir de l’argent se montre de plus en plus important à mesure que la situation évolue. L’enfermement des jeunes femmes est bien perceptible. Les discussions sont feutrées même lorsque les sentiments bouillonnent. Seuls les repas (très arrosés) avec quelques amis sont plus animés. Wang ne sait quelle maitresse il doit préférer (et épouser), ne pouvant décrypter les intentions de chacune. Tout se déroule en intérieur, dans deux maisons closes et même dans deux pièces seulement. Le film est bâti sur de longs plans-séquences séparés par d’ostensibles fondus au noir, l’éclairage est tamisé, le rythme est assez lent, les mouvements de caméra sont amples et d’une grande douceur. L’ensemble pourra paraître un peu long mais reste vraiment remarquable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tony Leung Chiu-Wai, Michiko Hada, Michelle Reis, Carina Lau, Jack Kao
Voir la fiche du film et la filmographie de Hou Hsiao-hsien sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hou Hsiao-hsien chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Hou Hsiao-hsien

Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua)Tony Leung Chiu-Wai et Michiko Hada dans Les fleurs de Shanghai (Hai shang hua) de Hou Hsiao-hsien.

13 février 2022

Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982) de Jean Yanne

Deux heures moins le quart avant Jésus-ChristAu temps de l’Empire romain, un modeste fabricant de chars, Ben-Hur Marcel, se retrouve victime d’une machination politique visant Jules César alors que Cléopâtre arrive en visite à Rome…
Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ est un film français écrit et réalisé par Jean Yanne. A sa sortie, cette superproduction comique a été méprisée par la critique et les cinéphiles (moi le premier, je l’avoue) tout en remportant un grand succès en salles. Pourtant, le film est assez réussi et amusant. Comparé à La Vie de Brian des Monty Python sorti trois ans plus tôt, il est bien entendu beaucoup moins subtil et moins bien dosé dans son humour. Jean Yanne appuie toujours très fort sur la pédale. Ici, il multiplie les anachronismes, à tel point qu’ils perdent parfois de leur efficacité. Le film apparaît comme une suite d’anachronismes. D’autre part, il était certainement un peu facile de faire jouer à Michel Serrault un Jules César homosexuel pour surfer sur le succès de La Cage aux folles 1 et 2 (1978 et 1980)… Heureusement les acteurs sont excellents et participent joyeusement au délire. Seul le personnage de Cléopâtre est pénible à voir (enfin, surtout à entendre), interprété par Mimi Coutelier, la compagne de Jean Yanne qui a également fait les (innombrables) costumes… mais qui n’est manifestement pas actrice. L’ensemble fait passer un bon moment. Ce sixième long métrage réalisé par Jean Yanne sera son plus grand succès.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Coluche, Michel Serrault, Jean Yanne, Françoise Fabian, Michel Auclair, Darry Cowl, Paul Préboist, Daniel Emilfork, André Pousse
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Yanne sur le site IMDB.

Voir les livres sur Jean Yanne

Remarques :
* Tout en moquant de la publicité, Jean Yanne parvient à faire un nombre de placements de produits ahurissant. Souvent, les noms sont romanisés. Parfois, c’est inséré très grossièrement (par exemple, le paquet de cigarettes montré en gros plan).
* Le premier montage durait deux heures. Suite au refus de Jean Yanne de réduire cette durée, le producteur fit enlever une bobine entière de 20 minutes (procédé passablement radical évitant un nouveau montage). Cette partie coupée montrait les tractations avant les jeux du cirque.

Deux heures moins le quart avant Jésus-ChristColuche dans Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne.

12 février 2022

Décision à Sundown (1957) de Budd Boetticher

Titre original : « Decision at Sundown »

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Bart Allison traque un certain Tate Kinsbrough depuis trois ans. Son ami Sam a découvert qu’il était l’homme fort de la petite ville de Sundown. Les deux compères arrivent en ville le jour même où Kinsbrough va se marier. Bart compte bien interrompre la cérémonie…
Decision at Sundown est un western américain de Budd Boetticher sur un scénario de Charles Lang Jr. C’est l’un des sept westerns que Boetticher a tournés avec Randalph Scott. C’est un western très inhabituel sur plusieurs aspects : le héros n’est pas vraiment animé de sentiments nobles, sa stratégie est déroutante, le centre du récit se déplace vers la population de la petite ville et enfin le dénouement est pour le moins singulier (difficile d’en dire plus sans déflorer l’ensemble). Même les rapports entre le « héros » et son compère ne sont pas habituels. Le récit se déroule presque en temps réel avec une belle tension, on ne s’ennuie pas une seconde. Comme souvent, le réalisateur a placé de petites touches d’humour en début de film. La mise en scène est sobre et neutre, rigoureuse dans sa simplicité. Randalph Scott n’a pas sa superbe habituelle et paraît un peu âgé pour le rôle. Decision at Sundown n’est jamais sorti en salles en France. C’est un western qui vaut la peine d’être (re)découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, John Carroll, Karen Steele, Valerie French, Noah Beery Jr., John Archer
Voir la fiche du film et la filmographie de Budd Boetticher sur le site IMDB.

Voir les autres films de Budd Boetticher chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Budd Boetticher

Remarque :
* Egalement utilisé à la télévision française, le titre belge, Le vengeur agit au crépuscule, peut surprendre : il y a bien un « vengeur » dans cette histoire mais de « crépuscule » point (l’histoire se déroule sur quelques heures et se termine en milieu d’après-midi). En revanche, le nom de la ville est Sundown, qui en anglais signifie bien « crépuscule ». Donc, soit c’est un gros jeu de mots, soit la personne qui a traduit le titre n’a pas vu le film et s’est mépris sur le sens du mot ! A noter que, pour donner du sens au titre,  l’affiche a été teintée de couleurs crépusculaires…

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Randolph Scott et Noah Berry Jr. dans Décision à Sundown (Decision at Sundown) de Budd Boetticher.

10 février 2022

La Quatrième Dimension (1983) de John Landis, Steven Spielberg, Joe Dante et George Miller

Titre original : « Twilight Zone: The Movie »

La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie) est un film à sketches composé d’un prologue et de quatre segments. Les producteurs Steven Spielberg et John Landis l’ont conçu comme un hommage à la merveilleuse série télévisée américaine Twilight Zone créée par Rod Serling au tout début des années soixante. Chacun des quatre segments est une reprise d’un épisode de la série. Malgré la présence de quatre réalisateurs chevronnés, en outre dans leur élément, et des scénaristes de talent comme l’écrivain Richard Matheson, le résultat est hélas très décevant. Bien entendu, il était difficile de choisir 4 épisodes parmi les 138 de la série mais on ne retrouve pas la richesse des histoires originales. Celles-ci reposaient souvent sur une altération de la réalité (ou sur une altération de notre perception de la réalité) pour créer des situations merveilleusement insolites et inattendues. Pour cet hommage, les producteurs ont surtout retenu l’aspect fantastique. Les deux premiers segments ne sont guères remarquables, le troisième l’est un peu plus par son univers cartoonesque et le dernier est plus solidement bâti et assez terrifiant. Ceux qui connaissent la série originale ont bien des chances d’être déçus.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dan Aykroyd, Albert Brooks, Vic Morrow, Kathleen Quinlan, Kevin McCarthy, John Lithgow
Voir la fiche du film sur le site IMDB.
Voir la filmographie de John Landis sur le site IMDB…
Voir la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.…
Voir la filmographie de Joe Dante sur le site IMDB…
Voir la filmographie de George Miller sur le site IMDB.…

Composition :
Le prologue : Something Scary de John Landis
Premier segment : Time Out de John Landis
Deuxième segment : Kick the Can de Steven Spielberg
Troisième segment : It’s a Good Life de Joe Dante
Quatrième segment : Nightmare at 20,000 Feet de George Miller

Remarque :
* Le tournage du segment de John Landis fut marqué d’une tragédie. Un hélicoptère, pris dans les explosions provoquées par les effets pyrotechniques, s’est écrasé sur l’acteur Vic Morrow et deux jeunes enfants vietnamiens. Ils sont morts sur le coup. Bien entendu, toute la scène fut écartée du montage final. Il s’agissait de la scène finale où le personnage interprété par Vic Morrow se rachetait en sauvant deux enfants vietnamiens.

La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)John Lithgow dans le segment réalisé par George Miller de La Quatrième Dimension (Twilight Zone: The Movie)