Titre original : « The Ladykillers »
Se faisant passer pour des musiciens, le « professeur » Marcus et ses complices louent une chambre chez la vieille madame Wilberforce. Leur but : le vol d’un transfert de fonds à la gare de King’s Cross voisine…
Tueurs de dames (The Ladykillers) est un film britannique réalisé par Alexander Mackendrick. Film en couleurs, il s’agit du dernier grand film produit par les Studios Ealing qui seront vendus à la BBC peu après. C’est aussi l’un des plus réussis. Le scénario a été écrit par William Rose, américain d’origine mais anglais d’adoption. L’interprétation de cette brillante fantaisie d’humour noir est menée par le facétieux Alec Guinness et cinq excellents acteurs dont Peter Sellers (c’est l’une des toutes premières apparitions au cinéma). Les cinq truands forment une équipe délicieusement hétéroclite. L’interprétation est pour beaucoup dans le fonctionnement de cet humour très british, les personnages sont placides, toujours (enfin presque toujours) maitres d’eux-mêmes, anxieux de sauver les apparences. On peut aussi voir cette histoire comme une allégorie d’une Angleterre sclérosée qui reste prisonnière de son passé (Mackendrick filera aux Etats-Unis après ce film). The Ladykillers se revoit avec délice, le fait d’en connaitre le déroulement n’enlève rien au plaisir… c’est même le contraire qui se produit.
Elle:
Lui :
Acteurs: Alec Guinness, Cecil Parker, Herbert Lom, Peter Sellers, Danny Green, Katie Johnson
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexander Mackendrick sur le site IMDB.
Voir les autres films de Alexander Mackendrick chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur les studios Ealing…
Remake :
Ladykillers (The Ladykillers) par Joel et Ethan Coen (2004) avec Tom Hanks (non vu, mais généralement considéré comme peu réussi).
Alec Guinness et Katie Johnson dans Tueurs de dames (The Ladykillers) de Alexander Mackendrick.
Peter Sellers, Danny Green et Herbert Lom dans Tueurs de dames (The Ladykillers) de Alexander Mackendrick.
Alec Guinness et Danny Green dans Tueurs de dames (The Ladykillers) de Alexander Mackendrick.
Encore un film dont le titre français cherche à raccoler et tombe à coté (ou que le titreur français n’avait tout simplement pas vu !).
« Tueurs de dames », ça annonce une histoire de serial-killer.
« Tueurs de dame » (au singulier), comme le voudrait l’histoire, non seulement cela aurait pourtant moins trahi le film, mais en outre cela aurait été sacrément plus intrigant.
Le film reste agréable à voir et surtout très amusant. Grace d’abord à la solidité de l’histoire. Les scénaristes ont bien su créer une logique de catastrophe liée à Madame Wilberforce . On passe des intrusions dans la chambre des répétitions au morceau de bravoure de la gare pour enchainer sur le compte à rebours macabre .
Il y a aussi le décalage entre cette petite dame et les membres du quintet qui , même avec leur aspect patibulaire , restent d’une politesse mielleuse contrastant avec leurs peu louables intentions.
Et surtout l’interprétation . Entre Alec Guinness en cerveau du coup aux allures de vampire enrhumé, Herbert Lom en gangster chevronné à la dernière mode de Soho, le jeune loup et Teddy Boy Peter Sellers, le boxeur armoire à glace pas trop futé et , comme on est dans un film de casse britannique, l’inévitable ex sous-off de l’armée de Sa Gracieuse Majesté, on a tous les différents représentants de la pègre Londonienne des années 50. Et qui ne s’en sortent pas trop mal puisque leur affaire est réussie jusqu’à ce que Madame Wilberforce s’en mêle…On ne peut donc qu’en être plus admiratif de la voir tranquillement s’en sortir face à un tel échantillonnage . Tout comme on peut se réjouir de la performance de l’actrice Katie Johnson ( 77 ans au tournage ! ).
Quant à la fin, la morale est elle sauve ou non ? C’est en tout cas avec le sourire qu’on quitte la salle .