24 juillet 2022

Médecin de nuit (2020) de Elie Wajeman

Médecin de nuitA Paris, Mikaël soigne des patients de quartiers difficiles, mais aussi ceux que personne ne veut voir : les toxicomanes. Tiraillé entre sa femme et sa maîtresse, entraîné par son cousin pharmacien dans un dangereux trafic de fausses ordonnances de Subutex, sa vie est un chaos. Mikaël n’a plus le choix : cette nuit, il doit reprendre son destin en main…
Médecin de nuit est un film dramatique français coécrit et réalisé par Élie Wajeman. Il s’agit, non pas d’un film semi-documentaire comme le titre peut le laisse supposer, mais d’un polar noir et anxiogène tournant autour d’un trafic de Subutex (un substitut à l’héroïne). L’ensemble est très sombre avec des personnages peu attirants, malgré l’excellente prestation de Vincent Macaigne. Pour son troisième long métrage, le réalisateur dit avoir voulu dresser un portrait du Paris nocturne. Il se montre influencé par des cinéastes américains comme Scorsese mais aussi par le cinéma français des années cinquante. La musique est sur-utilisée pour rajouter une couche de stress et fini par être désagréable. Médecin de nuit a été plutôt bien accueilli par la critique.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Vincent Macaigne, Pio Marmaï, Sara Giraudeau, Sarah Le Picard
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Médecin de nuitVincent Macaigne dans Médecin de nuit de Elie Wajeman.

6 février 2020

Parasite (2019) de Bong Joon-ho

Titre original : « Gisaengchung »

Parasite (Gisaengchung)Ki-taek, sa femme Chung-sook, leur fils Ki-woo et leur fille Ki-jung sont sans emploi et vivent entassés dans un appartement insalubre en sous-sol. Ils survivent en pliant des boîtes à pizza cartonnées. Un jour, ils reçoivent la visite d’un étudiant qui demande à Ki-woo, son ami, de le remplacer pour donner des cours particulier d’anglais à une jeune fille. Ki-jung, douée pour les arts, fabrique un faux diplôme pour Ki-woo qui va se présenter au superbe domicile des parents de la jeune fille…
Après deux films internationaux (Snowpiercer et Okja), Bong Joon-ho revient en Corée du Sud pour réaliser Parasite, un film assez étonnant car il mélange habilement la farce sociale, la comédie noire, le thriller et le film d’horreur. Cette progression est accompagnée d’une montée dans l’intensité et l’histoire nous réserve constamment des surprises (le réalisateur a bien insisté auprès des journalistes de ne pas dévoiler son développement). A partir des rapports entre maitres et domestiques, le propos met en relief le fossé entre les classes sociales et explore le thème de la domination sociale. La caméra de Bong Joon-ho est très fluide, elle évolue de pièce en pièce avec grâce. Palme d’or à Cannes 2019 et gros succès commercial.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Jo Yeo-jeong, Choi Woo-sik, Park So-dam, Lee Jeong-eun, Jang Hye-jin
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Remarques :
* Fort de son succès en salles et de l’engouement critique qu’il a suscité, Parasite ressort en salles dans une version en noir et blanc à partir du 19 février 2020, une nouvelle version supervisée par Bong Joon Ho lui-même.
* Parasite est le premier film sud-coréen à franchir la barre des 500 000 entrées en France, limite qu’il franchit allègrement puisqu’il a fini, après 6 mois d’exploitation, à plus de 1 700 000 entrées.

Parasite (Gisaengchung)Choi Woo-sik, Song Kang-ho, Jang Hye-jin et Park So-dam dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

Parasite (Gisaengchung)Choi Woo-sik, Jo Yeo-jeong et Lee Jeong-eun dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

ParasiteChoi Woo-sik, Song Kang-ho, Park So-dam et Jang Hye-jin dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

29 avril 2018

Psiconautas (2015) de Pedro Rivero et Alberto Vázquez

Titre original : « Psiconautas, los niños olvidados »

PsiconautasSur une île ravagée par un désastre nucléaire, trois adolescents ont décidé de fuir avec l’aide du mythique Birdman qui symbolise l’espoir d’un monde meilleur… Adapté d’une bande dessinée d’Alberto Vázquez, Psiconautas est un dessin animé sombre et cauchemardesque qui met en avant de nombreuses angoisses de notre société. Le dessin est assez remarquable, épuré, poétique, très inspiré de Roland Topor et de La Planète Sauvage de René Laloux (1973). Un lieu très différent (qui symbolise l’espoir d’un monde meilleur en harmonie avec la nature) évoque quant à lui fortement Miyazaki. Les personnages sont, assez classiquement, des animaux anthropomorphes d’une grande candeur ; plus original, certains objets sont doués de parole. Sans nuance aucune, le propos n’est pas vraiment construit, abordant pêle-mêle les grandes questions vues des yeux d’un adolescent : la pression parentale, le refus de l’autorité, la drogue, la pollution et le saccage écologique de la planète, le chômage. Tout cela est très désordonné, de nombreuses séquences semblent là surtout pour faire des effets cauchemardesques. L’ensemble est très noir, Psiconautas n’est pas à montrer à de jeunes enfants…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs:
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Psiconautas
PsiconautasPsiconautas
Psiconautas de Pedro Rivero, Alberto Vázquez.

16 septembre 2017

Misery (1990) de Rob Reiner

MiseryAuteur de la saga à succès Misery, Paul Sheldon vient de terminer son nouveau roman. Alors qu’il quitte l’hôtel de montagne où il s’était isolé pour écrire, sa voiture dérape sur la neige et se retourne. Grièvement blessé, il est sauvé par Annie Wilkes, infirmière et grande admiratrice de Misery, qui l’installe chez elle… Après Stand by me en 1986, Misery est la seconde adaptation d’un roman de Stephen King par Rob Reiner. Il a su en recréer le climat particulièrement angoissant mais a, semble t-il, écarté les passages les plus violents qui auraient fait basculer le film dans le genre gore. Il a toutefois laissé une scène passablement dure à regarder. Kathy Bates campe un personnage bipolaire inquiétant, auquel Reiner donne une massivité par ses cadrages. L’ensemble se révèle très prenant mais plutôt perturbant quand on n’est pas spécialement amateur de films d’horreur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Caan, Kathy Bates, Richard Farnsworth, Lauren Bacall
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Misery
James Caan et Kathy Bates dans Misery de Rob Reiner.

19 mai 2016

L’homme-léopard (1943) de Jacques Tourneur

Titre original : « The Leopard Man »

L'homme-léopardLe promoteur de spectacles Jerry Manning emprunte un léopard pour faire de la publicité à sa danseuse favorite. Malheureusement, l’animal s’échappe et demeure impossible à retrouver. Dès la première nuit, une jeune fille est retrouvée morte… Troisième des trois films d’horreur réalisés par Jacques Tourneur pour Val Lewton, L’homme-léopard est, sans aucun doute, le moins intéressant des trois. Le scénario n’est guère cohérent, manquant de ligne directrice et utilisant moins le fantastique que les deux précédents. Les scènes de tension sont très bien réalisées, avec une belle utilisation de la suggestion pour créer l’angoisse, mais pour le reste, il n’y pas d’intrigue ni de travail sur les personnages (à tel point qu’il faut un certain temps pour comprendre qui est le personnage principal de cette histoire). Comme toujours avec Jacques Tourneur, la photographie et surtout l’éclairage sont assez travaillés.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dennis O’Keefe, Jean Brooks, Isabel Jewell, James Bell
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Les trois films fantastiques/d’horreur réalisés par Jacques Tourneur pour Val Lewton :
1. La Féline (Cat People) (1942)
2. Vaudou (I Walked with a Zombie) (1943)
3. L’homme-léopard (The Leopard-Man) (1943).
Ces trois films étaient des « B-movies ».

L'homme léopard
Jean Brooks et Dennis O’Keefe dans L’homme-léopard de Jacques Tourneur.

8 novembre 2015

Gravity (2013) d’ Alfonso Cuarón

GravityPour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit… Regarder Gravity est une expérience unique, à la fois parce que l’univers qui nous est montré est pour nous hors d’atteinte, mais aussi parce que la simulation est si parfaite que nous y sommes totalement immergé au point de partager les frayeurs de son principal protagoniste. L’extraordinaire beauté des images et le caractère si inhospitalier de cet univers forment un cocktail qui génère en nous d’intenses sensations. On sort de la projection assez secoué. La vision, surtout sur grand écran, est à déconseiller aux personnes claustrophobes !  Le réalisateur mexicain Alfonso Cuarón a utilisé des solutions sophistiquées et inventives pour parvenir à une telle perfection dans la simulation. Le fait que toute cette technique et ces effets ne soient jamais trop présents est vraiment admirable : on a l’impression qu’ils ont « simplement » été filmer là-haut ! On ne peut qu’être d’accord avec James Cameron pour dire que Gravity est « le meilleur film sur l’espace jamais réalisé ».
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Sandra Bullock, George Clooney
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Gravity
GravitySandra Bullock dans Gravity de Alfonso Cuarón.

Remarque :
La voix de Houston est celle de Ed Harris, clin d’oeil au film Appolo 13 (1995) de Ron Howard, film dans lequel il occupait la même place.

8 mars 2014

Rosemary’s Baby (1968) de Roman Polanski

Rosemary's BabyRosemary et Guy louent un appartement au dernier étage d’un immeuble qui a été le théâtre d’évènements tragiques. Ils font rapidement connaissance de leurs voisins, un couple âgé, qui se révèlent être si serviables et prévenants que Rosemary les trouve plutôt envahissants…
Rosemary’s Baby est au départ un roman d’Ira Levin dont le producteur William Castle (1), spécialisé dans les films d’horreur, avait acquis les droits. C’est la Paramount qui lui demande de le faire réaliser par le jeune Roman Polanski. Il s’agit d’une adaptation extrêmement fidèle au roman, l’une des plus fidèles qui soient. Polanski sait parfaitement jouer avec ce qu’il ne montre pas et évite tous les effets habituels des films d’horreur. C’est cela qui lui donne toute sa force, qui crée un léger malaise qui s’amplifie pour se transformer en angoisse. Il sait aussi semer puis entretenir le doute : sommes-nous effectivement face à un complot satanique ou d’une simple paranoïa ? Mia Farrow fait une superbe prestation. Le perfectionniste Roman Polanski a fait un travail remarquable, utilisant des focales courtes pour nous faire adopter le point de vue de Rosemary et montrant une certaine dextérité dans de longs plans-séquences. Après l’échec commercial de Cul-de-sac et du Bal des Vampires (qui sont pourtant deux merveilleux films), Polanski va enfin connaitre le succès avec Rosemary’s Baby qui reste aujourd’hui l’un des films majeurs du genre.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon, Sidney Blackmer
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Remarques :
* Lorsque Rosemary téléphone à l’acteur devenu aveugle, c’est la voix de Tony Curtis qui lui répond. Mia Farrow l’ignorait. Le fait qu’elle cherche à identifier cette voix qu’elle connait ajoute à son trouble apparent. Roman Polanski dit l’avoir fait dans ce but.
* C’est Mia Farrow qui chante la petite contine pendant le générique.
* Le bébé nait en juin 1966, soit 6/66.
* William Castle raconte dans son autobiographie qu’il a reçu un flot de lettres de menace de mort après la sortie du film.

(1) William Castle fait une brève apparition dans le film dans la scène de la cabine téléphonique.

rosemary's baby
John Cassavetes et Mia Farrow dans Rosemary’s baby de Roman Polanski.

15 février 2014

Allô… brigade spéciale (1962) de Blake Edwards

Titre original : « Experiment in Terror »
Autre titre (UK) : « The Grip of Fear »

Allô... brigade spécialeAlors qu’elle rentre chez elle, Kelly Sherwood est agressée dans son garage par un homme dont elle ne voit pas le visage qui la menace de représailles si elle n’accepte pas de voler pour lui une grosse somme d’argent dans la banque où elle travaille… Avant Allô… brigade spéciale, Blake Edwards n’avait réalisé que des comédies. Pour sa première production indépendante, il choisit toutefois un genre qui lui tient tout autant à coeur : le policier. Il s’attache à créer une atmosphère et ce dès le tout début du film, dans cette première scène du garage, assez oppressante où s’installent des rapports très particuliers entre le bourreau et sa victime. L’ensemble montre beaucoup de style, impression encore accentuée par la superbe photographie en noir et blanc assez contrasté. La musique de Henry Mancini est superbe (notamment celle du générique). Allô… brigade spéciale a paru trop sophistiqué aux yeux de certains. C’est pourtant l’un des plus beaux films du réalisateur : plus que dans tout autre, il fait montre d’un style assez remarquable tout en donnant une grande importance à l’histoire.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Lee Remick, Stefanie Powers, Ross Martin
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Remarques :
* Il semble assez évident que le film Allô… brigade spéciale a influencé David Lynch. Il est d’ailleurs difficile de ne pas penser à ce réalisateur dès la fin du générique quand on voit ce superbe panneau indicateur « Twin Peaks » en gros plan (c’est le nom du quartier de San Francisco où habite la victime). Le style et l’atmosphère sont assez proches. On pourra remarquer aussi certaines similitudes entre la scène du garage et une scène de Sailor et Lula.
* Le scénario est l’adaptation du livre « Operation Terror » de Mildred et Gordon Gordon. Le couple a écrit lui-même l’adaptation.
* Le film est l’un des rares films avec Ross Martin, acteur qui a beaucoup tourné pour la télévision et qui est très célèbre pour être l’Artemus Gordon des Mystères de l’Ouest.

4 décembre 2013

Le locataire (1976) de Roman Polanski

Titre anglais : « The Tenant »

Le locataireTrelkovsky, un employé timide, emménage dans un petit appartement dont la précédente locataire s’est jetée par la fenêtre. Intrigué, il cherche à comprendre les raisons de son geste et fait ainsi la connaissance de son amie Stella… Le locataire est l’adaptation d’un roman de Roland Topor. Après Répulsion et Rosemary’s baby, c’est le troisième film que tourne Roman Polanski sur le thème des appartements maléfiques. Il parvient parfaitement à recréer une atmosphère étrange et dérangeante. L’angoisse et la paranoïa enflent, alimentées par un environnement hostile. Le film devient de plus en plus terrifiant. Ce climat est bien soutenu par la musique de Philippe Sarde qu’il interprète sur un instrument dérivé du rarissime Glassharmonica, ici un assemblage de quatre-vingts verres d’eau. Aux côtés de quelques acteurs américains, les seconds rôles sont tenus par toute une pléiade d’acteurs français.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Roman Polanski, Isabelle Adjani, Melvyn Douglas, Jo Van Fleet, Shelley Winters, Bernard Fresson, Jacques Monod, Claude Piéplu, Rufus, Romain Bouteille, Josiane Balasko, Michel Blanc, Gérard Jugnot, Bernard-Pierre Donnadieu
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Remarques :
* Tous les acteurs français sont doublés en anglais à l’exception, me semble t-il, de Jacques Monod.
* Si l’on connait Roland Topor surtout comme dessinateur, il a aussi écrit plusieurs scénarios et adaptations (il a notamment adapté La Planète Sauvage de René Laloux d’après Stefan Wul) et aussi quelques romans dont Le Nouveau Locataire.
* Le Glassharmonica est un instrument inventé par Benjamin Franklin en 1761 et composé originellement de bols en cristal de différentes tailles empilés sur un axe horizontal qui est mis en rotation. Après s’être mouillé les doigts, on frotte le bord des verres qui émettent alors un son limpide. Mozart a composé pour cet instrument.
* Une nouvelle adaptation (moyen métrage) du roman de Topor est en cours de tournage par Marek Nurzynski. Voir fiche

9 août 2013

Les Innocents (1961) de Jack Clayton

Titre original : « The Innocents »

Les innocentsA la fin du XIXe siècle, un riche célibataire engage une gouvernante pour aller à la campagne s’occuper de deux enfants dont il a la charge mais dont il se désintéresse totalement. C’est ainsi que Miss Giddens arrive dans une gigantesque demeure où elle retrouve deux jeunes enfants charmants et quelques domestiques. La situation semble idyllique mais rapidement elle a le pressentiment de quelque chose d’anormal… Le roman d’Henry James Le Tour d’écrou a été adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télévision mais cette version de Jack Clayton, Les Innocents,  est certainement la plus réussie (avec celle, plus récente, d’Alejandro Amenábar). Il s’agit d’un film fantastique et psychologique où la progression est absolument remarquable : la tension monte très doucement mais continuellement et culmine au moment du dénouement. Les innocents Sa force vient probablement du fait qu’il suggère plus qu’il ne montre, ce qui est finalement bien plus terrifiant car nous participons à la création de l’angoisse. La photographie en noir et blanc est assez belle. De nombreuses scènes jouent avec une certaine surexposition, la quantité de projecteurs utilisés sur le tournage était vraiment inhabituelle. Le jeu des acteurs est remarquable : Deborah Kerr considérait que c’était là l’une de ses plus belles prestations et il faut également souligner la qualité du jeu du jeune Martin Stephens (11 ans). La fin est extraordinaire, d’une puissance rarement atteinte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Deborah Kerr, Megs Jenkins, Michael Redgrave, Martin Stephens, Pamela Franklin, Peter Wyngarde
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Remarques :
* En réalité, le film de Jack Clayton est plus basé sur l’adaptation à Broadway par William Archibald de The Turn of the Screw que du roman d’Henry James.
* Truman Capote a co-signé le scénario.
* The Innocents eut une suite : Le corrupteur (The Nightcomers) de Michael Winner (1971) avec Marlon Brando. C’est en réalité une préquelle qui explique les événements aboutissant à la mort de Peter Quint et de Miss Jessel.

Autre adaptation réussie du roman d’Henry James :
Les Autres (The Others) de Alejandro Amenábar (2001) avec Nicole Kidman. Le roman d’Henry James n’est pas cité au générique mais l’histoire est très proche.

Homonyme (mais sans autre rapport que le nom) :
Les Innocents d’André Téchiné (1987) avec Sandrine Bonnaire et Jean-Claude Brialy.