15 février 2024

Itinéraire d’un enfant gâté (1988) de Claude Lelouch

Itinéraire d'un enfant gâtéEnfant trouvé, élevé dans le milieu du cirque, Sam Lion a dû faire une reconversion forcée après un accident de trapèze. Il se marie, deux fois, et a un enfant de chacune de ses deux femmes. Il devient aussi chef d’une entreprise prospère mais, la cinquantaine passée, il se lasse de ses responsabilités. Il décide alors de faire croire qu’il est mort en mer à l’occasion d’un tour du monde en voilier…
Itinéraire d’un enfant gâté est un film français écrit et réalisé par Claude Lelouch. Il y a presque deux parties dans ce film de plus de deux heures : la première partie est une interminable mise en place où le cinéaste donne l’impression de se faire plaisir, montrant une indéniable virtuosité dans ses plans pour, trois fois hélas, un résultat bien ennuyeux. Mais alors que personnellement je m’apprêtais à abandonner, le film bascule, ou plutôt démarre enfin. L’histoire se révèle alors étoffée, amusante avec même quelques moments de grâce. Pour ce qui sera son dernier grand succès, Jean-Paul Belmondo montre une facette différente de son jeu. Musique de Francis Lai, avec hélas des chansons de Nicole Croisille au-delà des limites du supportable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Paul Belmondo, Richard Anconina, Daniel Gélin, Marie-Sophie L., Jean-Philippe Chatrier, Michel Beaune
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Jean-Paul Belmondo et Richard Anconina dans Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch.

26 juillet 2022

La vie est un long fleuve tranquille (1988) de Étienne Chatiliez

La Vie est un long fleuve tranquilleDans une ville du Nord de la France, les nouveau-nés de deux familles socialement radicalement opposées ont été échangés à la maternité par une infirmière excédée par l’indifférence de son amant, le médecin gynécologue. Douze ans après les faits, elle révèle l’inversion aux familles…
La vie est un long fleuve tranquille est un film français réalisé par Étienne Chatiliez, dont c’est le premier long métrage après un début de carrière dans la publicité. Il en a coécrit le scénario avec Florence Quentin. L’histoire est inspirée d’un fait divers ayant eu lieu à Roubaix dans les années 1950. La vision  des différences entre deux classes sociales très typées était assez inattendue à sa sortie. Le portrait de la famille Groseille peut paraître excessivement négatif mais il n’est pas exempt d’une certaine tendresse envers ses membres. Le regard porté sur la famille bourgeoise et catholique Le Quesnoy est plus sévère mais la caricature est alimentée par une bonne dose d’humour, notamment dans les dialogues. Le film parait un peu brouillon, le montage est parfois surprenant, avec des coupes brutales et un manque de transitions (sans parler de l’absence de fin). L’ensemble reste assez amusant. Gros succès à sa sortie salué par quatre César.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Benoît Magimel, Hélène Vincent, André Wilms, Daniel Gélin, Catherine Hiegel, Catherine Jacob, Patrick Bouchitey
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La Vie est un long fleuve tranquilleTara Römer et Benoît Magimel dans La vie est un long fleuve tranquille de Étienne Chatiliez.

13 décembre 2021

La Morte-Saison des amours (1961) de Pierre Kast

La Morte-saison des amoursJeunes mariés, Sylvain et Geneviève se sont installés à la campagne pour que Sylvain puisse enfin se consacrer à la rédaction de son prochain roman. Ils font la connaissance de leurs voisins Françoise et Jacques, un couple aux mœurs très libres. Sylvain va se laisser séduire par Françoise et un amour plus profond va naître entre Geneviève et Jacques…
La Morte-Saison des amours est un film français coécrit et réalisé par Pierre Kast. Cet ex-collaborateur aux Cahiers du Cinéma a réalisé de superbes courts-métrages sur l’Art dans les années cinquante mais l’on connait généralement moins ses longs métrages. Ce film met en scène des mœurs très libres qui pouvaient choquer en 1960 mais ce parfum d’interdit et d’illégitimité est perdu à nos yeux d’aujourd’hui. Les dialogues sont très bien écrits et de bonne tenue. Les personnages ont une approche très cérébrale de leurs relations amoureuses. Les réflexions et l’analyse des sentiments paraissent toutefois bien moins profondes que dans son futur Vacances portugaises (1963). On se surprend même à s’ennuyer un peu… La forme est plus enthousiasmante, d’abord par le choix des décors (le domaine de la Saline royale d’Arc-et-Senans ou encore les paysages vallonnés du Jura, sans oublier les décors intérieurs) et aussi par sa très belle photographie noir et blanc signée Sacha Vierny (que l’on retrouve souvent au générique des films de Bunuel, Resnais et Greenaway). Indéniablement, Pierre Kast est un esthète. La musique est de Georges Delerue. Tout cela forme un bel et agréable ensemble. Film assez rare aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Françoise Arnoul, Daniel Gélin, Pierre Vaneck, Françoise Prévost, Alexandra Stewart
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La Morte-saison des amoursFrançoise Arnoul et Daniel Gélin dans La Morte-saison des amours de Pierre Kast.

Remarques :
* Le jeune nouveau secrétaire qui arrive au domaine dans l’épilogue est Edouard Molinaro (qui avait déjà plusieurs réalisations à son actif en 1960).

* La saline royale d’Arc-et-Senans (Doubs) est une ancienne saunerie (production industrielle de sel) construite par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux sous le règne du roi Louis XV pour transformer la saumure extraite aux salines de Salins-les-Bains et transférée jusqu’à Arc-et-Senans par un saumoduc de 21 km.

la Saline royale d'Arc-et-SenansPhotographie aérienne récente du lieu de tournage de La Morte-saison des amours de Pierre Kast.
(dans le film, le domaine paraît plus champêtre et le demi-cercle intérieur comporte des cultures)

1 octobre 2021

Vacances portugaises (1963) de Pierre Kast

Vacances portugaisesPour tromper l’ennui, Françoise et Jean-Pierre invitent plusieurs de leurs amis à passer un week-end dans leur grande villa de vacances sur la côte portugaise. Il s’ensuit un chassé-croisé amoureux pour certains, chaque personnage se découvrant un peu au fil de l’histoire…
Vacances portugaises (ou Les Égarements) est un film franco-portugais coécrit et réalisé par Pierre Kast. Cet ex-collaborateur aux Cahiers du Cinéma a réalisé de superbes courts-métrages sur l’Art dans les années cinquante mais l’on connait généralement moins ses longs métrages. L’amour est multiforme et le chemin pour le trouver peut présenter bien des méandres… Tel pourrait être l’enseignement de cette histoire. Le scénario parvient bien à placer dans un même lieu plusieurs types de relation amoureuse : l’amour possessif, la rupture, la réconciliation, l’amour irraisonné, l’amour sage etc. La forme générale du film pourra paraître trop intellectualisée à certains spectateurs car c’est une succession de discussions à deux ou trois personnages, rarement plus, entre marivaudage et philosophie. Le propos va souvent assez loin de telle sorte que limites et contradictions apparaissent. Bien écrit, le scénario montre une observation assez fine des comportements humains (même si on pourra lui reprocher de ne se situer que dans un seul milieu). Le film bénéficie d’une belle distribution, aucun acteur n’étant vraiment au premier plan ; presque tous les acteurs ont gardé leur prénom. A noter que la jeune Catherine Deneuve n’est pas encore connue. Jacques Doniol-Valcroze (fondateur des Cahiers du Cinéma) a coécrit le scénario, la photographie est de Raoul Coutard, la musique de Georges Delerue et le montage de Yannick Bellon. Du beau monde! Sans succès à sa sortie, le film reste aujourd’hui méconnu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Françoise Arnoul, Michel Auclair, Jean-Pierre Aumont, Jean-Marc Bory, Françoise Brion, Catherine Deneuve, Jacques Doniol-Valcroze, Daniel Gélin, Michèle Girardon, Barbara Laage, Françoise Prévost, Pierre Vaneck, Bernhard Wicki
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Vacances portugaisesFrançoise Brion et Barbara Laage dans Vacances portugaises de Pierre Kast.

Vacances portugaisesCatherine Deneuve et Bernhard Wicki dans Vacances portugaises de Pierre Kast.

Vacances portugaisesBarbara Laage et Daniel Gélin dans Vacances portugaises de Pierre Kast.

25 octobre 2018

Napoléon (1955) de Sacha Guitry

NapoléonLe jour de la mort de Napoléon, M. de Talleyrand consent à raconter sa vie à quelques amis à la condition qu’il puisse le faire à sa façon…
Le Napoléon de Sacha Guitry est bien évidemment très marqué par la patte du réalisateur. C’est un film historique, certes, mais une grande importance est donnée aux amours de Napoléon et aux petits conciliabules, bien plus qu’aux grandes batailles ou aux joutes politiques. Le film est savoureux par ses dialogues et les mots d’esprits dont Guitry émaille les quelques trois heures du récit. Il a réuni un plateau de vedettes qui réunit, jusqu’au vertige, les grands noms du cinéma français des années cinquante, parfois pour un rôle de deux minutes, quand ce n’est pas pour pousser la chansonnette. Son trait de génie est d’utiliser deux acteurs différents pour le rôle principal : Daniel Gélin pour Bonaparte et Raymond Pellegrin pour Napoléon qui est probablement l’acteur qui aura donné l’interprétation la plus crédible de l’homme. Ce n’est pas un grand film épique qui exalte, c’est un film qui se savoure (à condition de ne pas être allergique au maniérisme de Guitry, bien entendu). A noter que c’est le seul film français à embrasser toute la vie de Napoléon Bonaparte.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Raymond Pellegrin, Daniel Gélin, Michèle Morgan, Micheline Presle, Danielle Darrieux, Pierre Brasseur, Jean Gabin, Jean Marais, Yves Montand, Jean-Pierre Aumont, Serge Reggiani, Dany Robin, Noël Roquevert, Maria Schell, Henri Vidal, Erich von Stroheim, Orson Welles, Sacha Guitry
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Napoléon
Sacha Guitry et Daniel Gélin dans Napoléon de Sacha Guitry.

Napoléon
Raymond Pellegrin dans Napoléon de Sacha Guitry.

29 janvier 2018

Rue de l’Estrapade (1953) de Jacques Becker

Rue de l'EstrapadeFrançoise (Anne Vernon) est une jeune femme pleine de vie et très amoureuse de son mari Henri (Louis Jourdan), pilote automobile, mais lorsqu’elle découvre qu’il a une liaison avec une jeune femme-mannequin, elle fait aussitôt ses valises et part louer une chambre sous les toits… Le succès d’Edouard et Caroline a incité Jacques Becker à tourner, non pas une suite, mais une autre comédie dans le même esprit, avec la même équipe. Le scénario de Rue de l’Estrapade est donc signé de nouveau par la très jeune (et belge) Anne Wademant. Il est assez conventionnel en apparence mais résolument moderne dans les détails. Nous retrouvons aussi le couple d’acteurs formé par Anne Vernon et Daniel Gelin, à ceci près que ce dernier n’a pas le premier rôle masculin donné à Louis Jourdan. Dans cette histoire de couple en crise, les hommes ne sont pas montrés sous leur meilleur jour alors que le personnage féminin fait preuve d’une liberté et d’une modernité rares pour l’époque. Il insuffle aussi beaucoup de fraîcheur à l’ensemble. Anne Vernon a une belle présence à l’écran. Le film est d’une grande perfection formelle et la mise en scène de Jacques Becker est élégante. Ce n’est certes pas son meilleur film mais il n’en est pas moins d’un haut niveau.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Daniel Gélin, Louis Jourdan, Anne Vernon, Jean Servais, Micheline Dax
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Rue de l'estrapade
Anne Vernon et Louis Jourdan dans Rue de l’Estrapade de Jacques Becker.

rue de l'Estrapade
Superbe regard caméra : nous sommes à la place du miroir dans lequel se regarde Anne Vernon qui essaie une robe chez un couturier. Lucienne Legrand et Anne Vernon dans Rue de l’Estrapade de Jacques Becker.

Rue de l'estrapade
Daniel Gélin et Anne Vernon dans Rue de l’Estrapade de Jacques Becker. Daniel Gélin n’apparaît qu’après 45 minutes.

Remarque :
* Rue de l’Estrapade est le premier film avec une chanson de George Brassens, Le Parapluie, chantée ici par Daniel Gélin. Brassens débutait alors, non sans difficulté, sa carrière. Éditée sur disque en même temps que la sortie du film en salle, cette chanson sera distinguée par l’Académie Charles-Cros l’année suivante en obtenant le Grand Prix du disque 1954.

Rue de l'Estrapade
Quand il s’agit de faire de superbes gros plans, Jacques Becker n’est pas manchot ! Daniel Gélin dans Rue de l’Estrapade de Jacques Becker.

Rue de l'Estrapade
Jean Servais dans Rue de l’Estrapade de Jacques Becker. Et paf! un autre regard-caméra : cette fois, nous sommes à la place d’Anne Vernon qui s’avance vers l’énigmatique (et, chose très rare pour le cinéma de cette époque, bisexuel) couturier.

Remarque :
* La rue de l’Estrapade existe bel et bien à Paris dans le 5e arrondissement. Le numéro 7 est bien face au lycée Henri IV. A noter que cette rue doit son nom à un supplice (assez horrible) nommé l’estrapade, qui était infligé à cet endroit au XVIIIe siècle. Est-ce sa proximité sonore avec « escapade » qui a poussé Jacques Becker à choisir ce nom ? (l’estrapade devenant ainsi une escapade ratée…)

7 décembre 2017

Adorables créatures (1952) de Christian-Jaque

Adorables créaturesLe jour de son mariage, le jeune André Noblet se remémore les trois dernières aventures qu’il a eu avec des femmes plus âgées que lui… Ecrit par Charles Spaak, Christian-Jaque et Jacques Companéez (avec, semble t-il, une petite participation non créditée de Michel Audiard), Adorables créatures est un film à sketches, une comédie de mœurs d’un ton léger pour l’époque. Le premier sketch, avec Danielle Darrieux, est très fade et plutôt laborieux dans son déroulement. Le second sketch avec Martine Carol est un peu plus enlevé mais ne donne pas dans la finesse, loin de là. Le troisième sketch avec Edwige Feuillère est un peu plus intéressant par le portrait assez acide qu’il dresse de la haute bourgeoisie qui se donne bonne conscience dans les actions caritatives. Mais le gros problème du film est la pesanteur de l’humour, alimenté par une misogynie de tous les instants. C’est épouvantable ! Les femmes sont vénales (l’argent tient beaucoup de place dans les trois histoires), cyniques, menteuses et intrigantes ; en fait, elles ont tous les défauts.  Cette misogynie est tellement poussée qu’on pourrait la prendre aujourd’hui pour une caricature…
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Danielle Darrieux, Martine Carol, Edwige Feuillère, Daniel Gélin, Antonella Lualdi, Renée Faure
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Adorables créatures
France Roche et Danielle Darrieux dans Adorables créatures de Christian-Jaque.

5 juillet 2015

L’homme qui en savait trop (1956) de Alfred Hitchcock

Titre original : « The Man Who Knew Too Much »

L'homme qui en savait tropEn visite touristique au Maroc, le docteur Ben McKenna, sa femme Jo et son fils Hank font la connaissance fortuite d’un français dans un car. Le lendemain, alors qu’ils visitent les souks en compagnie d’un couple d’anglais, ils assistent à l’assassinat d’un arabe qui vient mourir dans les bras du docteur. Celui-ci reconnait alors le français de la veille qui lui glisse quelques mots à l’oreille à propos d’un attentat… Hitchcock avait déjà porté L’homme qui en savait trop à l’écran dans sa période anglaise en 1934. Beaucoup de détails changent mais le fond de l’histoire reste le même. Cette version américaine est plus policée, « plus professionnelle » dit le réalisateur, plus hollywoodienne c’est certain. Elle est peu convaincante tout d’abord : dans toute la partie marocaine, Hitchcock ne parvient pas à une bonne symbiose entre l’humour et la tension naissante, et les incrustations (transparences) grossières perturbent notre attention. De plus, le propos s’égare dans les relations de ce couple apparemment parfait (où la femme s’est, on le comprend, entièrement sacrifiée pour son mari), digressions qui n’apportent que peu. Hormis, la scène de la mort du français qui est une réussite, l’ensemble n’est pas vraiment prenant. Mais, là où le génie d’Hitchcock est ensuite manifeste, c’est dans l’utilisation de la musique, la chanson Que sera sera et surtout la tension créée lors de la séquence du concert à l’Albert Hall dont la perfection est ici encore bien plus grande que dans la version précédente : 12 minutes sans dialogue (mais avec un cri) et son célèbre coup de cymbales tant attendu. Cette séquence fait partie des plus remarquables de l’histoire du cinéma.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Doris Day, Brenda de Banzie, Bernard Miles, Daniel Gélin
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Remarques :
* Hitchcock cameo : de dos, à gauche de l’écran, lorsque Doris Day et James Stewart regardent les acrobates.

* La chanson Que sera, sera (que l’on peut trouver assez horripilante…) a été écrite par Jay Livingston et Ray Evans peu avant qu’Alfred Hitchcock ne leur demande une chanson pour le film. Elle est chantée par Doris Day elle-même qui s’est laissée convaincre de l’enregistrer ensuite. La chanson est devenue le plus gros succès de l’actrice/chanteuse. Jay Livingston a reconnu avoir lu la phrase Que sera sera dans le film de Mankiewicz La Comtesse aux pieds nus : lorsque Rossano Brazzi montre à Ava Gardner sa maison, celle-ci remarque cette inscription qui est la devise de sa famille.

* Le morceau joué à l’Albert Hall a été composé pour le film est arrangé par Bernard Hermann que l’on voit diriger l’orchestre.

* Dans ses entretiens avec Hitchcock, François Truffaut remarque (à juste titre car c’est indéniable) que le joueur de cymbales ressemble à Hitchcock. Celui-ci répond que c’est involontaire…

L'homme qui en savait trop (1956)
Le joueur de cymbales de L’homme qui en savait trop (1956) de Alfred Hitchcock.
On notera le regard-caméra (ce n’est pas une photo publicitaire, il s’agit d’une image du film) : Hitchcock peut dire ce qu’il veut, il est manifeste qu’il s’est projeté dans ce personnage… « Vous l’attendez, vous allez l’avoir votre coup de cymbales! »

L'homme qui en savait trop (1956)
Doris Day et James Stewart dans L’homme qui en savait trop (1956) de Alfred Hitchcock.
L’une des fameuses incrustations grossières d’Hitchcock. On remarquera avec amusement que les ombres ne sont même pas cohérentes : Doris Day et James Stewart reçoivent leur « soleil » de face alors que dans la scène en arrière plan, le soleil vient de la gauche
.

L'homme qui en savait trop (1956)
(de g. à d.) Bernard Miles, Christopher Olsen, Brenda de Banzie, Doris Day et James Stewart dans L’homme qui en savait trop (1956) de Alfred Hitchcock

L'homme qui en savait trop
Daniel Gélin (au sol) et James Stewart dans L’homme qui en savait trop (1956) de Alfred Hitchcock.

14 septembre 2013

Édouard et Caroline (1951) de Jacques Becker

Édouard et CarolineDans leur petit appartement, un jeune couple s’apprête à se rendre à une soirée mondaine. Edouard, pianiste doué mais inconnu, doit montrer ses talents chez l’oncle de sa femme, Caroline. Ils sont tous deux très tendus et une dispute ne tarde pas à éclater… Le scénario de Edouard et Caroline est particulièrement simple mais il est remarquablement écrit. Son principal auteur est une jeune femme de 21 ans, Annette Wademant qui dit s’être inspirée de sa relation avec Jacques Becker. Il est aussi parfaitement dosé, avec une satire de la société qui ne tombe jamais dans la caricature. Cet équilibre et cette efficacité dans la simplicité fait penser aux meilleures comédies américaines. Il a en plus une grande fraîcheur. L’interprétation par Daniel Gélin et Anne Vernon est parfaite et les seconds rôles sont très bien tenus. Jacques Becker a su composer avec un budget faible, sa mise en scène, elle aussi simple, sait restituer toute la passion et la candeur de ses personnages. Seuls deux lieux sont utilisés et le film se déroule presque en temps réel. Injustement méconnu, Edouard et Caroline est incontestablement à ranger parmi les grandes réussites du cinéma français de comédie. C’est un petit bijou.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Daniel Gélin, Anne Vernon, Elina Labourdette, Jacques François, Jean Galland
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Edouard et Caroline

Remarque :
Avec la même équipe, Jacques Becker a tourné deux ans plus tard Rue de l’Estrapade, toujours sur un scénario d’Annette Wademant.