23 juillet 2022

Au diable la misère (1945) de Gennaro Righelli

Titre original : « Abbasso la miseria! »

Au diable la misère (Abbasso la miseria!)A Rome, au lendemain de la Guerre, Nannina rêve de bien-être matériel. Elle reproche à son mari Giovanni, chauffeur de camion, de ne pas avoir le flair et la débrouillardise de son ami et voisin qui a su s’enrichir grâce au marché noir. Lors d’un déplacement à Naples, Giovanni prend sous son aile Nello, un enfant orphelin de mère et abandonné…
Gennaro Righelli fait partie de ces réalisateurs italiens oubliés. Il n’a pas laissé de grandes traces mais on le cite parfois pour avoir codifié les règles du drame mondain à l’époque du muet ou encore pour avoir tourné le premier film parlant italien en 1930. En fin de carrière, il a réalisé un diptyque qui s’inscrit dans la veine néoréaliste naissante : Au diable la misère (1945) et Au diable la richesse (1946), tous deux avec Anna Magnani. Dans ce premier film, il fustige l’esprit de « débrouillardise » qui pousse au marché noir et à l’escroquerie. Loin de toute caricature, le portrait des deux couples est mesuré, très réaliste. L’humour est bien présent, l’équilibre entre comédie et réalisme est parfait. Le jeu des acteurs (y compris Anna Magnani) est sans excès. Le film dresse également un portrait de l’Italie de 1945, certaines scènes sont tournées dans les rues de Rome et de Naples et montrent l’ampleur des destructions. Au diable la misère est un film qui mériterait d’être plus connu.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anna Magnani, Nino Besozzi, Virgilio Riento, Marisa Vernati, Vito Annichiarico
Voir la fiche du film et la filmographie de Gennaro Righelli sur le site IMDB.

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Au diable la misère (Abbasso la miseria!)Anna Magnani et Vito Annichiarico dans Au diable la misère (Abbasso la miseria!) de Gennaro Righelli.
Au diable la misère (Abbasso la miseria!)Nino Besozzi, Vito Annichiarico et Virgilio Riento dans Au diable la misère (Abbasso la miseria!) de Gennaro Righelli.

27 janvier 2022

Sirocco (1951) de Curtis Bernhardt

SiroccoEn 1925, à Damas en Syrie sous protectorat français, l’armée française peine à contenir les attaques de rebelles syriens. Les combats sont fréquents. C’est dans ce contexte que l’américain Harry Smith pratique la contrebande d’armes sous couvert d’un commerce alimentaire. Le colonel Feroud est bien décidé à désactiver la filière…
Sirocco est un film américain réalisé par Curtis Bernhardt. Il s’agit d’une adaptation très libre du roman Le Coup de grâce de l’écrivain Joseph Kessel, paru en 1931. Le scénario a été difficile à finaliser puisque pas moins de onze scénaristes sont intervenus. Humphrey Bogart (qui produit le film à travers sa compagnie Santana) incarne un trafiquant sans scrupule et profiteur qui (on s’en doute) finira par se montrer plus humain. Il y a bien entendu une note d’exotisme mais elle n’est pas trop mise en avant. Le fond du propos est plutôt de prôner la réconciliation des peuples. Sirocco ne fait pas partie des films les plus remarquables d’Humphrey Bogart qui fait néanmoins une bonne prestation, bien qu’en demi-teinte. Peu connue, Märta Torén est une actrice suédoise qui était promotionnée par les studios comme étant la nouvelle Ingrid Bergman. Sa carrière fut très courte car elle succombera d’une hémorragie cérébrale en 1957, à l’âge de 30 ans. Réalisateur immigré d’origine allemande, Curtis Bernhardt avait déjà dirigé Bogart dans Conflict (1945).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Märta Torén, Lee J. Cobb, Everett Sloane, Gerald Mohr, Zero Mostel
Voir la fiche du film et la filmographie de Curtis Bernhardt sur le site IMDB.

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Remarque :
* Contexte historique :
Pour en savoir plus sur la révolte druze de 1925-1927, alias Grande Révolte syrienne, lire l’article sur Wikipedia

SiroccoHumphrey Bogart et Lee J. Cobb dans Sirocco de Curtis Bernhardt.

4 mai 2017

Ça va barder (1955) de John Berry

Ça va barderL’aventurier et homme de main Johnny Jordan se fait embaucher par un armateur un peu louche pour enquêter sur des vols de cargaisons en Amérique du Sud… Victime de la chasse aux sorcières, le réalisateur de films noirs John Berry est venu se réfugier à Paris au début des années cinquante. Ça va barder est son premier film français. Il fera ainsi trois films avec Eddie Constantine. L’histoire ne présente guère d’intérêt mais la qualité de la réalisation le distingue des autres films d’action souvent tournés à la va-vite avec cet acteur (qui, il faut bien l’avouer, n’a pas tourné que des merveilles…) Un soin tout particulier a visiblement été porté sur le choix des vedettes féminines qui, à défaut d’être crédibles, apporte une bonne dose de charme. Les dialogues comportent beaucoup d’humour mais, hélas, le plus souvent ces phrases sont dites très platement ce qui ne les met pas en valeur. John Berry a d’ailleurs présenté le film à posteriori comme un pastiche, ce qui est loin d’être évident à mes yeux. A noter la présence de Jean Carmet, plutôt grassouillet à cette époque et qui semble vouloir jouer à Peter Lorre (que John Berry a dirigé en 1948 dans Casbah).
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Eddie Constantine, May Britt, Jean Danet, Lyla Rocco, Jean Carmet
Voir la fiche du film et la filmographie de John Berry sur le site IMDB.

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Remarques :
* John Berry tient lui-même le rôle de Lopez.
* Jacques Marin apparaît dans un petit rôle : le commissaire.

ca va barder
Jean Carmet (difficile à reconnaître visuellement mais on reconnait bien sa voix) et Eddie Constantine dans Ça va barder de John Berry.

Ca va barder
La suédoise May Britt (style « beauté froide » à la Hitchcock) dans Ça va barder de John Berry.

Ca va barder
L’italienne Lyla Rocco dans Ça va barder de John Berry (ça ne se voit pas forcément, mais cette charmante personne est la cuisinière de l’armateur, ici en tenue de travail…)