26 juillet 2024

Les Trois Mousquetaires (1973) de Richard Lester

Titre original : The Three Musketeers

Les trois mousquetaires (The Three Musketeers)Arrivant à Paris de sa Gascogne natale, le jeune d’Artagnan parvient à entrer dans le fameux régiment des Mousquetaires du roi Louis XIII. Il se lie d’amitié avec trois d’entre eux : Athos, Porthos et Aramis et deviendront inséparables. Sa logeuse, Constance Bonacieux, dont il est tombé amoureux, est aussi la confidente de la reine Anne d’Autriche…
Les Trois Mousquetaires est un film américain réalisé par Richard Lester. C’est l’une des adaptations les plus connues du roman d’Alexandre Dumas père. L’accent a été mis sur l’humour et la comédie, voire la bouffonnerie, sans que le film ne soit une satire toutefois. Lester ne rechigne pas à certains anachronismes pour nous distraire. Les combats sont patauds et tournent invariablement à la farce. Le budget fut important et le casting impressionnant. L’ensemble manque de panache mais reste divertissant. Un temps prévue pour être intégrée dans un unique film de plus de trois heures, la suite, On l’appelait Milady, fut tournée dans la foulée (1).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Oliver Reed, Raquel Welch, Richard Chamberlain, Michael York, Frank Finlay, Christopher Lee, Geraldine Chaplin, Jean-Pierre Cassel, Roy Kinnear, Georges Wilson, Simon Ward, Faye Dunaway, Charlton Heston, Joss Ackland, Nicole Calfan, Michael Gothard
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Lester sur le site IMDB.

Voir les autres films de Richard Lester chroniqués sur ce blog…

Michael York et Raquel Welch dans Les trois mousquetaires (The Three Musketeers) de Richard Lester.

Remarque :
• Le projet avait un temps (à la fin des années soixante) été pensé pour être un film avec les Beatles, que Richard Lester avait déjà dirigé dans deux films. Ce projet n’a pas abouti mais Richard Lester est resté.

(1) S’estimant lésés d’avoir été payés pour un film et non pour deux films, les acteurs et l’équipe de tournage attaquèrent la production en justice. Peu après, la Screen Actors Guild a inclus dans les contrats des acteurs la clause « Salkind » (nom du producteur de Superman / Superman 2 qui fut un cas similaire) qui stipule qu’une production ne peut être scindée en deux sans accord contractuel préalable.

Frank Finlay, Oliver Reed, Michael York et Richard Chamberlain.
Photo publicitaire pour Les Trois Mousquetaires (The Three Musketeers) de Richard Lester.

Principales adaptations au cinéma :
a) Versions de l’époque du muet :
1903: Les Mousquetaires de la reine (1903) de Georges Méliès (film perdu)
1909: I tre moschettieri de Mario Caserini (Italie, 16 mn)
1911: The Three Musketeers de J. Searle Dawley (USA, 2 x 10mn) (Edison)
1912: When Kings were the Law de D.W. Griffith (USA, 17 mn)
1912: Les Trois Mousquetaires de André Calmettes et Henri Pouctal (France, durée ?)
1914: The Three Musketeers de Charles V. Henkel (USA, 80 mn env.) avec Earl Talbot (film perdu?)
1916: The Three Musketeers de Charles Swickard (USA, 63 mn) avec Orrin Johnson
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’Étroit Mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)

b) Versions du parlant :
1932: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 246 mn) avec Aimé Simon-Girard
1935: The Three Musketeers de Rowland V. Lee (USA) avec Walter Abel
1939: The Three Musketeers de Allan Dwan (USA) avec Don Ameche (comédie)
1942: Los Tres Mosqueteros de Miguel M. Delgado (Mexique) (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1953: Les Trois Mousquetaires de André Hunebelle (France) avec Georges Marchal et Bourvil
1954: I Cavalieri della regina de Mauro Bolognini (Italie)
1957: Les Trois Mousquetaires et demi de Gilberto Martínez Solares (Mexique)(parodie)
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot
1973: The Three Musketeers de Richard Lester (USA) avec Michael York et Raquel Welch
1974: The Four Musketeers de Richard Lester (USA) avec Michael York et Raquel Welch
1974: Les Quatre Charlots mousquetaires de André Hunebelle (France) (parodie)
1993: The Three Musketeers de Stephen Herek (USA) avec Charlie Sheen et Chris O’Donnell
2001: The Musketeer de Peter Hyams (UK) avec Justin Chambers et Catherine Deneuve
2005: Les Trois Mousquetaires de Pierre Aknine (France) avec Vincent Elbaz et Emmanuelle Béart
2011: The Three Musketeers de Paul W.S. Anderson (USA) avec Logan Lerman, Juno Temple, Orlando Bloom et Milla Jovovich
2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon avec François Civil
et d’innombrables versions TV…
… et beaucoup d’autres films d’un univers proche (suites, filiations, etc.)

Versions chroniquées sur ce blog :
1921: The Three Musketeers de Fred Niblo (USA, 119 mn) avec Douglas Fairbanks
1921: Les Trois Mousquetaires de Henri Diamant-Berger (France, 720 mn) avec Aimé Simon-Girard
1922: L’Étroit Mousquetaire de Max Linder (USA, 58 mn) avec Max Linder (parodie)
1948: The Three Musketeers de George Sidney (USA) avec Lana Turner et Gene Kelly
1961: Les Trois Mousquetaires de Bernard Borderie (France en 2 parties) avec Gérard Barray et Mylène Demongeot
2023: Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan de Martin Bourboulon avec François Civil

10 juillet 2023

La Bataille de Midway (1976) de Jack Smight

Titre original : « Midway »

La Bataille de Midway (Midway)En juin 1942, l’amiral japonais Isoroku Yamamoto élabore un plan complexe pour surprendre et éliminer les porte-avions américains restants après la bataille de la mer de Corail. Il ignore que les Américains ont partiellement décrypté le code japonais et savent que l’attaque aura lieu à Midway…
La Bataille de Midway (Midway) est un film de guerre américain réalisé par Jack Smight en 1976. Le film a été conçu comme un film à grand spectacle avec un large plateau de vedettes. Par-dessus les faits historiques, une petite histoire inventée de toutes pièces a été greffée. Elle est plutôt ridicule : le fils du personnage principal (un officier) s’est emmouraché d’une américano-japonaise soupçonnée par le FBI d’être une militante anti-américaine (de beaux dilemmes en vue). Mais le problème principal du film est ailleurs : l’ensemble est particulièrement confus et disparate, et évoque plus le bric-à-brac narratif que le récit historique. Des scènes réelles, parfois coloriées à la hâte, ont été intégrées dans les scènes d’action ; elles sont très repérables, certaines étant même intégrées plusieurs fois. La production a également acheté plusieurs séquences du film Tora ! Tora ! Tora ! de Richard Fleisher (1970). Les dialogues sont très conventionnels.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Henry Fonda, James Coburn, Glenn Ford, Hal Holbrook, Toshirô Mifune, Robert Mitchum, Cliff Robertson, Robert Wagner, Robert Webber
Voir la fiche du film et la filmographie de Jack Smight sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jack Smight chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Ce long-métrage fut l’un des rares à avoir exploité le dispositif d’effets spéciaux sonores Sensurround, inauguré avec le film Tremblement de terre (Earthquake, 1974). Le système consistait à utiliser des infrabasses, inaudibles à l’oreille mais ressentis par les spectateurs en vibrations. Seules certaines salles étaient équipées.

La Bataille de Midway (Midway)Charlton Heston dans La Bataille de Midway (Midway) de Jack Smight.

Les autres évocations de la bataille de Midway au cinéma :
La Bataille de Midway (Battle of Midway) de John Ford (1942), film documentaire de 18 minutes.
Midway de Roland Emmerich (2019).

27 juillet 2022

Will Penny, le solitaire (1967) de Tom Gries

Titre original : « Will Penny »

Will Penny, le solitaire (Will Penny)Will Penny, cowboy solitaire approchant la cinquantaine, tue un homme pour défendre ses deux camarades d’une bande de rôdeurs. Il est ensuite engagé par un propriétaire de ranch pour surveiller du bétail dans les montagnes pendant le rude hiver, mais trouve sa cabane occupée par une femme et son fils en route vers la Californie…
Will Penny, le solitaire est un western américain écrit et réalisé par Tom Gries, réalisateur qui avait auparavant signé que des films de série B. Celui-ci est assez unanimement considéré comme étant son meilleur. Il s’agit d’un western plutôt intimiste, avec peu d’action. Son personnage principal, campé par Charlton Heston, est confronté à son âge, à son manque d’éducation et à son avenir limité lors de sa rencontre avec une femme qui est tout l’inverse. Le film s’écarte de l’image du cowboy qui manie les armes pour le présenter comme un homme qui doit travailler pour continuer à vivre, une vision certainement plus réaliste de la vie dans l’Ouest. Le personnage du vilain (Donald Pleasence) est hélas plutôt raté. Le réalisateur n’a pas cédé aux sirènes du happy-end et cette fin en demi-teinte a souvent été avancée comme explication au manque de succès du film. Charlton Heston a déclaré à plusieurs reprises qu’il considérait Will Penny comme étant son meilleur film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Joan Hackett, Donald Pleasence, Bruce Dern, Ben Johnson, Jon Gries
Voir la fiche du film et la filmographie de Tom Gries sur le site IMDB.

Remarque :
* L’enfant est joué par le propre fils de Tom Gries.

Will Penny, le solitaire (Will Penny)Charlton Heston, Jon Gries et Joan Hackett dans Will Penny, le solitaire (Will Penny) de Tom Gries.

18 septembre 2021

Le Cid (1961) de Anthony Mann

Titre original : « El Cid »

Le Cid (El Cid)XIe siècle. Menacée d’invasion par les Maures, l’Espagne est en proie à des luttes internes pour le pouvoir. C’est dans ce contexte qu’un homme, Rodrigue Diaz de Bivar, va être considéré comme le grand héros sur terre et surnommé Le Cid Campeador…
Le Cid  est un film italo-américain d’épopée historique réalisé par Anthony Mann et produit par Samuel Bronston, spécialiste de films à grand spectacle généralement tournés en Espagne. Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas d’une adaptation de la pièce homonyme de Corneille. Le scénario a été écrit pour le film en s’inspirant de la vie de ce mercenaire espagnol et de la légende qui s’est développé autour. Le film est impressionnant par l’ampleur de ses scènes d’action : 7 000 figurants, 10 000 costumes, 35 bateaux, 50 machines de guerre. Il est en revanche un peu décevant, surtout de la part d’un réalisateur tel qu’Anthony Mann, que les personnages ne soient pas mieux développés. Côté acteurs, Charlton Heston montre une belle présence mais les scènes avec Sophia Loren ne tiennent pas leurs promesses, elles sont étonnamment froides. Les deux acteurs ne se sont pas bien entendus durant le tournage, Charlton Heston ayant mal supporté que l’actrice soit mieux payée que lui (1). Le Cid est donc avant tout un grand spectacle, il ne faut pas en attendre plus. Sur ce plan, il est impressionnant et mémorable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Sophia Loren, Raf Vallone, Geneviève Page, John Fraser
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Remarque :
* Les scènes de l’attaque de la cité de Valence ont été tournées à Peniscola, ville située environ 50 kilomètres au nord de Valence.

(1) Charton Heston a déclaré plus tard regretter de s’être mal comporté vis-à-vis de Sophia Loren.

Le Cid (El Cid)Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

Le Cid (El Cid)Sophia Loren et Raf Vallone dans Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

Le Cid (El Cid)Charlton Heston dans Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

22 février 2020

Le Seigneur de la guerre (1965) de Franklin J. Schaffner

Titre original : « The War Lord »

Le Seigneur de la guerre (The War Lord)Dans la Normandie du XIe siècle, le chevalier Chrysagon de la Cruex reçoit un fief avec pour mission de son suzerain Normand, le duc de Gent, de le défendre avec quelques hommes contre les invasions de barbares. Lors d’une chasse, il remarque une belle jeune femme du village sur le point de se marier. Il apprend peu après que de vieilles coutumes païennes, toujours respectées dans le village, accordent le droit au seigneur de passer la nuit de noces avec la jeune épousée…
Le Seigneur de la guerre est l’adaptation d’une pièce de Leslie Stevens. C’est un film assez inhabituel, ne serait-ce que parce qu’il se situe dans une période du Moyen Âge peu représentée au cinéma. Le film est assez exact en ce qui concerne les lieux (le château n’est qu’une tour fortifiée dont on voit bien l’organisation intérieure), la mentalité du chevalier et de ses suiveurs, les raids de barbares venus de la mer à répétition ou encore les batailles. En revanche, l’opposition entre le christianisme des nobles et les croyances obscures des populations locales qui renvoient à l’époque des druides, près d’un millénaire auparavant, est plus discutable. De même, le droit de cuissage accordé au seigneur est considéré aujourd’hui comme étant une légende. Charlton Heston n’est pas très coutumier des rôles plutôt complexes et c’est une surprise de le voir s’en sortir fort bien. C’est un projet qui lui tenait à coeur, dans lequel il s’est beaucoup impliqué. Le Seigneur de la guerre n’est pas spectaculaire mais ne manque d’intérêt car il nous plonge dans une époque inhabituelle et nous dresse un portrait de la complexité des rapports entre les différentes couches sociales d’alors.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Richard Boone, Rosemary Forsyth, Maurice Evans, Guy Stockwell
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Le Seigneur de la guerre (The War Lord)Charlton Heston dans Le Seigneur de la guerre (The War Lord) de Franklin J. Schaffner.

2 décembre 2017

La Plus Grande Histoire jamais contée (1965) de George Stevens

Titre original : « The Greatest Story Ever Told »

La Plus grande histoire jamais contéeLa vie de Jésus Christ…
Produit et réalisé par George Stevens, La Plus Grande Histoire jamais contée a bénéficié d’un budget important (20 millions de dollars soit 160 millions de 2017), d’une longue préparation et d’un plateau abondamment fourni en stars. Le résultat est épouvantable. Obsédé par l’idée de donner de la grandeur à son film, George Stevens n’a réussi à lui donner que de la lourdeur. Il n’y a là aucun souffle, aucune flamme. On s’ennuie même. Beaucoup de scènes ne sont d’ailleurs pas montrées mais racontées par des personnages (« on dit qu’il a multiplié les pains », « on dit qu’il a marché sur l’eau » …), astuce normalement plutôt utilisée par les films à petit budget ! Le défilé d’acteurs connus est presque grotesque et que le tournage ait été fait dans l’Ouest américain saute aux yeux ; on s’attend à tomber sur John Wayne à tout moment (en fait, il faut attendre la fin du film pour qu’il apparaisse et dise son unique réplique). De toute évidence, George Stevens n’est pas Cecil B. DeMille! L’âge d’or des péplums étant, de plus, révolu, le film fut un flop commercial, l’un des plus grands flops de l’histoire du cinéma.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Max von Sydow, Charlton Heston, Martin Landau, José Ferrer, Carroll Baker, Van Heflin, Telly Savalas, John Wayne
Voir la fiche du film et la filmographie de George Stevens sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le tournage fut terminé en 1963 et George Stevens mit plus d’un an à le monter. La première version distribuée totalisait 225 minutes. Devant le peu de succès auprès du public, la durée fut rapidement réduite à 127 minutes. Le film est ressorti sur DVD dans une version de 191 minutes en 2001 (version visionnée ici).

* Non crédités au générique, David Lean a dirigé quelques scènes d’intérieur avec Claude Rains et José Ferrer alors que Jean Negulesco a dirigé la scène de la Nativité.

* Sur l’unique réplique de John Wayne « Truly, this man was the Son of God », une légende (certainement fausse mais amusante) circule depuis la sortie. Après plusieurs prises peu convaincantes, Stevens lui dit « Duke, il nous faut quelque chose de plus. Lève les yeux vers lui et donne-nous de la crainte. » (« Duke, what we need in this line is something more. Look up at the man and give us some awe. ») Wayne acquiesce et, à la prise suivante, lève les yeux vers la croix et dit : « Awww, truly this man was the Son of God. »
A noter que la version finale de cette réplique n’est guère plus brillante, on se demande vraiment comment un metteur en scène peut laisser une réplique si mal dite dans un film. Elle est tellement mauvaise qu’elle est sur Youtube

La Plus Grande Histoire jamais contée
Max von Sydow (dont c’est le premier film américain) dans La Plus Grande Histoire jamais contée de George Stevens.

21 juillet 2017

Les Boucaniers (1958) de Anthony Quinn

Titre original : « The Buccaneer »

Les boucaniers1814. Peu après la vente de la « Louisiane » (un vaste territoire allant jusqu’au Canada) aux Etats-Unis par Napoléon, les anglais veulent profiter de la faiblesse de l’armée américaine pour s’emparer de la Nouvelle-Orléans. Mais les îles côtières de la Louisiane sont occupées par le pirate français Jean Lafitte qui va avoir un rôle important dans l’issue de la guerre anglo-américaine de 1812… The Buccaneer est un remake du film homonyme (Les Flibustiers en français) tourné par Cecil B. DeMille en 1938. Le réalisateur devait initialement produire un remake dirigé par Yul Brynner mais sa santé déclinante l’obligea se mettre en retrait pour ne superviser que d’assez loin la production. C’est finalement son beau-fils, l’acteur Anthony Quinn, qui le réalisa. Le résultat est loin d’être à la hauteur des espérances, l’ensemble n’ayant pas de force dans le récit ni la vivacité habituelle des films de pirates. La réalité historique est bien entendu arrangée mais le plus gênant est le personnage de Jean Lafitte, montré vraiment trop noble pour être crédible en pirate. La reconstitution de la bataille de la Nouvelle Orléans est assez bien réalisée toutefois. Les Boucaniers sera la seule réalisation d’Anthony Quinn. Cecil B. DeMille décédera en janvier 1959, un mois seulement après la sortie du film.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Yul Brynner, Claire Bloom, Charles Boyer, Inger Stevens, Charlton Heston
Voir la fiche du film et la filmographie de Anthony Quinn sur le site IMDB.

Remarques :
* Jean Lafitte aurait eu une aventure avec la femme du gouverneur. Pour ménager la morale, le scénario opta pour la fille du gouverneur (qui dans la réalité n’avait que 2 ans à cette époque… !)
* Jean Lafitte a gagné beaucoup d’argent avec le commerce des esclaves, aspect passé ici sous silence pour ne pas ternir son image.
* Anthony Quinn tenait le rôle de Beluche dans la version de 1938.

The Buccaneer
Charles Boyer, Yul Brynner et Lorne Greene dans Les Boucaniers de Anthony Quinn.

The Buccaneer
Charlton Heston en Andrew Jackson (futur président des Etats-Unis) et Yul Brynner dans Les Boucaniers de Anthony Quinn.

8 décembre 2016

Le Secret de la planète des singes (1970) de Ted Post

Titre original : « Beneath the Planet of the Apes »

Le Secret de la planète des singesUn vaisseau chargé de retrouver Taylor s’écrase sur la planète. Seul survivant, l’astronaute Brent rencontre Nova qui est seule. Elle emmène Brent jusqu’au village des singes qui sont sur le pied de guerre. Les gorilles veulent envahir la zone interdite… Le succès de La Planète des singes avait surpris la 20th Century Fox qui eut rapidement l’idée de faire une suite, pratique qui n’était pas habituelle à l’époque. Après avoir fait plancher Rod Serling, puis Pierre Boulle, le studio retiendra l’idée de l’écrivain anglais Paul Dehn : une variation sur le thème de l’arme atomique. Le film est loin d’avoir la richesse de l’opus précédent, les personnages sont peu exploités, l’histoire est pleine d’incohérences et devient souvent grotesque (notamment dans toute la partie chez les mutants où le film mérite vraiment d’être qualifié  « d’épouvantable nanar ») ; c’est la reproduction du choc visuel de La Planète des singes qui est surtout recherchée par les producteurs. Le budget est encore plus restreint que précédemment ; la Fox traversait alors une période difficile après le flop de plusieurs films couteux. Les décors du premier opus sont donc réutilisés et les masques sont le plus souvent préférés aux longues séances de maquillages. Malgré toutes ses imperfections, Le Secret de la planète des singes n’est pas totalement ennuyeux, voire plutôt divertissant mais c’est grâce à l’ombre de son prédécesseur car, vu seul, il eut semblé être très mauvais.
Elle: 1 étoile
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, Charlton Heston
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Post sur le site IMDB.

Remarques :
* Charlton Heston n’était pas enchanté de tourner cette suite, même dans un petit rôle. Il n’a accepté qu’à la condition que la fin empêche tout prolongement. Il eut satisfaction mais, comme on le sait, cela n’empêcha pas les suites (sans son personnage, il est vrai).
* La Fox a trouvé un bel ersatz de Charlton Heston (qui avait refusé d’avoir le premier rôle) en la personne de James Franciscus, acteur de télévision.
* Le sit-in des chimpanzés contre la guerre évoque les manifestations alors très actives contre la Guerre du Vietnam.

Le secret de la Planète des singes
James Franciscus et Linda Harrison dans Le Secret de la planète des singes de Ted Post.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.

7 décembre 2016

La Planète des singes (1968) de Franklin J. Schaffner

Titre original : « Planet of the Apes »

La Planète des singesParti en 1972, un vaisseau spatial emporte ses quatre membres d’équipage à une vitesse proche de celle de la lumière. Au terme d’un voyage de 18 mois, équivalent à 2000 années terrestres (selon la théorie de la relativité restreinte), ils atterrissent en catastrophe sur une mystérieuse planète, au cœur d’une région désertique. Ils vont découvrir que ce monde est peuplé d’hommes primitifs dominés par une race de singes très évolués… Adapté du roman de Pierre Boulle, La Planète des singes est l’un des films de science-fiction les plus célèbres. Il est hélas souvent réduit à sa dernière scène, un puissant twist final qui donne un sens différent à tout ce qui le précède, mais le film est en réalité bien plus riche. Procédant par inversion des situations, La Planète des singes est une inépuisable source de réflexions philosophiques. Il aborde un nombre impressionnant de thèmes différents : le racisme, la place de la science, le rôle de la religion, la nature de l’homme, les chasses aux sorcières, la vivisection et il nous alerte sur les dangers de la prolifération des armes (nous sommes alors en pleine Guerre froide). Les studios ne croyaient guère dans le projet et le budget fut donc limité, réduisant la ville des singes à un petit village (inspiré de Gaudí). L’utilisation habile de décors naturels et les maquillages élaborés donnent beaucoup de force au film. Son impact visuel est puissant. Le succès fut important ce qui poussa Hollywood à faire de multiples suites, pas toujours avec bonheur…
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison
Voir la fiche du film et la filmographie de Franklin J. Schaffner sur le site IMDB.

Voir les livres sur la Planète des singes

Remarques :
* L’adaptation du roman de Pierre Boulle a été écrite par Rod Serling, le créateur de La Quatrième Dimension, et Michael Wilson.
* Le scénariste Michael Wilson a été victime du maccarthysme : il est passé devant le House Un-American Activities Committee avnt d’être inscrit en 1951 sur la liste noire de Hollywood. C’est lui qui a eu l’idée d’ajouter la scène de simulacre de procès.

La Planète des singes
Scène de fin de chasse dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des Singes
Charlton Heston, Linda Harrison, Kim Hunter, Roddy McDowall et Lou Wagner dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des singes
L’homme en captivité dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.

 

La Planète des Singes : le maquillage
Roddy McDowall en pleine séance de maquillage (4h30 tous les jours) pour La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des Singes : Kim Hunter
Kim Hunter, avant et après maquillage pour La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

30 janvier 2015

Soleil vert (1973) de Richard Fleischer

Titre original : « Soylent Green »

Soleil vertNew York en 2022 compte quarante millions d’habitants, la plupart sans domicile, se nourrissant des nourritures synthétiques en plaque fabriquées par la compagnie Soylent. Le policier Thorn a la chance d’avoir un minuscule appartement qu’il partage avec Sol, un vieillard qui l’aide dans ses enquêtes. La mort suspecte d’un « homme riche » va les amener à découvrir un terrible secret… Soleil vert, l’un des films majeurs de la science-fiction au cinéma, est l’adaptation d’un roman d’Harry Harrison. Si le film est remarquable, ce n’est pas tant par le déroulement de l’enquête, ni même par la découverte du terrible secret (que le spectateur devinera certainement très tôt dans le film, s’il ne l’a pas appris à l’avance à la lecture d’un résumé), mais plutôt par la vision qu’il nous permet d’avoir d’un futur proche, celle d’un monde asphyxié par une surpopulation extrême, une pollution omniprésente, une pénurie généralisée, une perte totale des liens avec la nature. Certaines scènes sont vraiment marquantes (comme celle des camions-bennes anti-émeute) mais la puissance du film vient certainement de la proximité du monde décrit avec notre monde actuel, autant celui de 1973 que celui du troisième millénaire. Bien entendu, notre monde n’a (heureusement) pas atteint ce niveau de surpopulation mais le point important dans cette vision est de nous montrer un monde en pleine « dé-socialisation », en proie à un délitement total des rapports entre les hommes, à la perte progressive de la valeur humaine. Cette préoccupation reste très actuelle : l’accroissement de la valeur humaine, que l’on pourrait sans doute nommer progrès de l’humanité, pourrait-elle à un moment donné culminer pour nous faire basculer dans une régression ? La question se situe bien au-delà de la simple préoccupation de savoir si cette vision est pessimiste ou pas (elle l’est, mais c’est secondaire). Soleil vert se situe donc bien dans la lignée des grands romans ou films de science-fiction qui, 1984 en tête, jouent le rôle de lanceurs d’alerte en extrapolant. Ils nous questionnent sur notre monde, celui d’aujourd’hui, le monde dans lequel nous vivons. Ils ont ainsi une indéniable dimension philosophique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Edward G. Robinson, Chuck Connors, Joseph Cotten
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Fleischer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Richard Fleischer chroniqués sur ce blog…

Soleil Vert
Charlton Heston découvre le secret du Soleil vert dans le film homonyme de Richard Fleisher.

Remarques :
* Le mot « Soylent » est formé avec la première syllabe des deux mots « soybeans & lentils » (soja et lentilles).
* Le roman de Harry Harrison s’intitule Make room ! Make room ! (1966). En dehors de ce roman, ses histoires étaient souvent marquées par un certain humour. Il a notamment créé les personnages Ratinox (The Stainless Steel Rat) et Bill, le héros galactique (Bill, the Galactic Hero) (récemment porté à l’écran) qu’il a fait vivre dans plusieurs romans. Harry Harrison a eu sans doute plus d’influence en étant éditeur de plusieurs magazines publiant des nouvelles.
* La composition si particulière du Soleil vert n’était pas dans le roman. Cette facette a été introduite par le scénariste Stanley R. Greenberg.
* Soleil vert est le dernier film d’Edward G. Robinson. L’acteur était très malade pendant le tournage et en outre était devenu presque totalement sourd. Il est décédé en janvier 1973, avant même la sortie du film.
* Le jeu vidéo auquel joue la jeune femme dans l’appartement de Joseph Cotten est Computer Space. Ce jeu créé en 1971 par Nolan Bushnell (futur créateur d’Atari) est le premier jeu vidéo en machine d’arcades (à pièces). A l’époque du tournage, c’était le seul. Pong apparaitra quelques mois plus tard.

 

Soleil vert (1973) de Richard Fleischer
Charlton Heston et Edward G. Robinson dans Soleil vert de Richard Fleischer

Soleil vert (1973) de Richard Fleischer
Les camions-bennes anti-émeute à l’oeuvre dans un monde en proie à la surpopulation dans Soleil vert de Richard Fleischer.