25 novembre 2021

Léon (1994) de Luc Besson

LéonLéon est un tueur à gages solitaire et efficace qui officie à New York dans le quartier Little Italy. Il recueille à contrecœur une jeune adolescente qui veut apprendre le « métier » pour tuer l’homme qui a assassiné toute sa famille. Une relation inhabituelle va se nouer entre les deux…
Bloqué dans son projet Le Cinquième élément par l’indisponibilité de Bruce Willis, Luc Besson a écrit le scénario de Léon en 30 jours et l’a tourné en 90. Il reprend l’un des personnages secondaires de Nikita, « le nettoyeur », et le transforme en tueur à gages tout en gardant son look. L’alliance entre cet homme taciturne, un peu attardé, et une jeune fille vive et intelligente permet de créer des scènes surprenantes et cocasses. L’histoire est assez réduite mais Luc Besson prouve, une fois de plus, son talent pour créer des scènes d’actions efficaces et même jubilatoires. Son cinéma est apte à séduire grâce à un mélange de naïveté dans le propos et de punch dans les images. Ses personnages sont typés, presque à l’excès. Gary Oldman fait un méchant assez mémorable et Natalie Portman (12 ans au moment du tournage) montre une maturité étonnante pour sa première apparition au cinéma. Le succès a été au rendez-vous et la popularité du film n’a cessé de croitre depuis. Aujourd’hui, il est toujours porté en très haute estime par bon nombre de spectateurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Reno, Gary Oldman, Natalie Portman, Danny Aiello
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Remarque :
* Le surprenant téléphérique que Mathilda prend à la fin du film relie la 2nd Avenue à Roosevelt Island, l’île tout en longueur située entre le Queens et Manhattan. Il permet de traverser l’East River en longeant le Queensboro Bridge qui enjambe l’île sans la desservir.
* La prostituée au début du film est interprétée par la toute jeune Maïwenn qui était alors la femme de Luc Besson. Elle apparaît au générique sous le nom « Ouin-Ouin ».
* Le film a été tourné en anglais et a fait une belle carrière internationale.

LéonJean Reno et Natalie Portman dans Léon de Luc Besson.

24 novembre 2021

Edge of the World (2021) de Michael Haussman

Edge of the WorldEn 1839, l’explorateur anglais James Brooke arrive sur l’île de Bornéo avec son neveu et son cousin. Il aide le gouverneur local à mettre fin de façon pacifique à une rébellion menée par de simples villageois. En gage de reconnaissance, le sultan du Brunei le nomme Rajah (vice-roi) de Sarawak. Conquis par les charmes de cette région exotique, Brooke décide de rester sur place…
Le personnage historique James Brooke a été une source d’inspiration littéraire et cinématographique (1). Le scénario est signé Rob Allyn qui s’est passionné pour le personnage depuis une dizaine d’années, a fait des recherches approfondies et produit le film. Il en a confié la réalisation à Michael Haussman, un réalisateur de clips dont c’est le premier long métrage. L’histoire de cet explorateur promu vice-roi est assez étonnante en soi, tout comme sa façon de diriger le Royaume de Sarawak, très respectueuse de chacun. Hélas, le récit que nous offre le film est assez confus, plutôt mal construit et, surtout, se révèle incapable de développer notre intérêt. Les faiblesses sont plutôt du côté du scénario car l’interprétation est assez bonne. Jonathan Rhys-Meyers semble se donner à fond pour entrer dans la peau de son personnage.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jonathan Rhys Meyers, Josie Ho, Dominic Monaghan, Ralph Ineson, Otto Farrant
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Remarque :
* Le Sarawak est situé au nord de l’île de Bornéo. Avec une superficie de 124 450 km2 (un quart de celle de la France, c’est aujourd’hui le plus grand des États de la Malaisie).

(1) James Brooke a servi de modèle pour Lord Jim de Joseph Conrad (1899-1900), porté au cinéma par Richard Brooks : Lord Jim (1965). De plus, il aurait probablement été une des sources d’inspirations pour la nouvelle de Kipling L’Homme qui voulut être roi (1888), également porté au cinéma : L’Homme qui voulut être roi (1975) par John Huston.

Edge of the WorldJonathan Rhys Meyers dans Edge of the World de Michael Haussman.

Homonyme (sur un tout autre sujet) :
A l’angle du monde (The Edge of the World) de Michael Powell (1937)

23 novembre 2021

Dans la peau de John Malkovich (1999) de Spike Jonze

Titre original : « Being John Malkovich »

Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich)Craig Schwartz est marionnettiste de rue, mais ne parvient pas à vivre de son art. Lotte, son épouse, s’intéresse beaucoup plus à ses animaux qu’à lui. Devant leurs difficultés financières, il trouve un emploi à l’étage sept et demi du building Mertin-Flemmer. En classant des dossiers, il va faire une découverte inattendue…
Après avoir réalisé quelques clips, Spike Jonze a surpris tout le monde avec Dans la peau de John Malkovich, son premier long métrage. C’est l’un des films les plus originaux qui soient, si original que le scénario, signé Charlie Kaufman, a eu bien du mal à trouver preneur. Les idées, tout à fait surréalistes, sont fort bien exploitées, puisque que l’on peut noter quatre utilisations très différentes du « passage » selon les personnages. Il y a beaucoup d’humour et les dialogues ne sont pas en reste. John Cusak et Cameron Diaz sont méconnaissables et John Malkovich a accepté de jouer avec sa propre personne sans craindre la dérision, avec pour apothéose une scène d’anthologie. Un petit bijou.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: John Cusack, Cameron Diaz, Catherine Keener, John Malkovich
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Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich)Catherine Keener et John Cusack dans Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich) de Spike Jonze.

22 novembre 2021

Exodus: Gods and Kings (2014) de Ridley Scott

Exodus: Gods and KingsDans l’Égypte antique, deux princes, Ramsès et Moïse, sont élevés comme des frères. Tandis que Ramsès devient pharaon d’Égypte, Moïse apprend son appartenance au peuple hébreu, réduit en esclavage depuis plusieurs siècles…
Après avoir dépoussiéré le péplum romain avec Gladiator en 2000, Ridley Scott s’attaque au péplum biblique. Exodus: Gods and Kings est presque un remake du film Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille (1923 et 1956). Comparé à ce dernier, les images sont bien entendu un peu plus spectaculaires : le nombre moindre de figurants est largement compensé par l’utilisation des images de synthèse qui rend les scènes de foule plus vastes encore. L’ordinateur fait aussi des merveilles pour créer des images exceptionnelles dans les survols de la ville égyptienne de Memphis et dans la représentation des dix plaies d’Egypte. L’histoire se concentre sur la lutte entre Ramsès et Moïse et préfère faire l’impasse sur les suites de l’exode (Moïse est un prophète commun à plusieurs religions, les récits divergeant après l’exode). Le choix probablement le plus discutable a été de faire apparaître Dieu à Moïse sous la forme d’un garçon de dix ans (qui ne manque pas de paraître capricieux quand il est en colère). Le film a été très mal reçu par la critique qui l’a même parfois ridiculisé. En outre, il a suscité diverses polémiques. Personnellement, comme tout péplum, je pense qu’il faut le voir avant tout comme un beau et grand spectacle.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Christian Bale, Joel Edgerton, John Turturro, Ben Mendelsohn, María Valverde, Sigourney Weaver, Ben Kingsley, Golshifteh Farahani
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 Exodus: Gods and KingsChristian Bale (Moïse) dans Exodus: Gods and Kings de Ridley Scott.

 Exodus: Gods and KingsGolshifteh Farahani (Nefertari) et Joel Edgerton (Ramsès II) dans Exodus: Gods and Kings de Ridley Scott.

Remarque :
* L’existence d’un esclavage en Égypte antique fait l’objet de débats parmi les égyptologues, aussi bien dans sa définition que dans son application. Les spécialistes s’accordent pour dire que l’esclavage, tel qu’il se pratiqua dans la Grèce antique, n’a pas existé en Égypte avant la période ptolémaïque (soit à partir de 323 av. J.C., un millénaire après Ramsès II), même si des formes de servitude ont pu exister. (Extrait de Wikipédia)

 Exodus: Gods and KingsExodus: Gods and Kings de Ridley Scott.

21 novembre 2021

The Homesman (2014) de Tommy Lee Jones

The HomesmanA la fin du XIXe siècle, dans un petit village du Nebraska, Mary Bee Cuddy est une pionnière de tempérament qui, à 31 ans, n’a pas réussi à se marier car les hommes la trouvent trop austère et autoritaire. Par humanisme, elle accepte de transporter en Iowa trois femmes qui ont perdu la raison. Elle sauve un vagabond sur le point d’être pendu pour qu’il l’accompagne dans ce long périple de plusieurs semaines…
Depuis Trois enterrements, nous savons qu’un western signé par Tommy Lee Jones a peu de chances d’être banal. Effectivement, The Homesman n’a rien d’ordinaire. Le scénario est une adaptation du roman « Le Charlot des Damnés », publié par l’auteur américain Glendon Swarthout en 1988. Paul Newman en avait très tôt acquis les droits sans pouvoir concrétiser son projet. Il est vrai que l’histoire peut rebuter à première vue mais, en réalité, c’est une histoire très forte. Le personnage central est une femme et le traditionnel univers masculin du western en prend un coup. C’est aussi l’idéal américain qui est à la peine car l’individualisme prévaut dans ces terres presque vierges. La photographie de ces grands espaces est assez réussie avec, occasionnellement, des images insolites. Si le film n’est pas exempt de défauts, ceux-ci sont plutôt du côté de la construction. Le début est en effet assez confus. Ce second long métrage de Tommy Lee Jones est assurément un film hors du commun.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tommy Lee Jones, Hilary Swank, Grace Gummer, Miranda Otto, Sonja Richter, John Lithgow
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Remarque :
* Homesman est une production française (Europacorp, Luc Besson).

 The HomesmanHilary Swank et Tommy Lee Jones dans The Homesman de Tommy Lee Jones.

20 novembre 2021

Veuve, mais pas trop… (1988) de Jonathan Demme

Titre original : « Married to the Mob »

Veuve, mais pas trop... (Married to the Mob)Angela De Marco aurait souhaité une autre vie que celle d’épouse d’un homme de main du parrain Tony Russo. Aussi, lorsque son mari est tué par son patron parce qu’ils partageaient la même maitresse, Angela plie bagages et part avec son jeune fils s’installer dans un quartier de New York pour repartir de zéro. Mais ce n’est pas si facile de couper tous les ponts…
Married to the mob (traduction = Mariée avec la Mafia) est une comédie américaine réalisée par Jonathan Demme, futur réalisateur du Silence des agneaux. Le film se situe dans la lignée de son film précédent Dangereuse sous tous rapports mais cette fois les deux genres, films de gangsters et comédie sentimentale, ne sont plus juxtaposés, ils se fondent pour former un ensemble particulièrement plaisant. Le film est porté par une excellente interprétation, Michelle Pfeiffer en tête qui compose un personnage finalement assez complexe, Dean Stockwell en pittoresque et intelligent parrain de la mafia, sans oublier le très sage Matthew Modine et l’exubérante Mercedes Ruehl. La musique est de David Byrne (Talking Heads). Le film est bien construit. Très amusant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michelle Pfeiffer, Matthew Modine, Dean Stockwell, Alec Baldwin, Mercedes Ruehl, Oliver Platt
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Veuve, mais pas trop... (Married to the Mob)Michelle Pfeiffer et Dean Stockwell dans Veuve, mais pas trop… (Married to the Mob) de Jonathan Demme.

Remarque :
* La performance de Dean Stockwell dans ce film sera unanimement louangée. Il sera même nominé à l’Oscar du meilleur second rôle. L’acteur nous a quitté récemment, le 7 novembre 2021. Sa filmographie, étalée sur 70 ans,  compte plus de 200 films, depuis 1945 à l’âge de 8 ans aux côtés de Gene Kelly jusqu’en 2015. On se souvient de lui dans Paris, Texas (le nouveau mari de Nastassja Kinski) ou encore dans les films de David Lynch (Dune, Blue Velvet).

Veuve, mais pas trop... (Married to the Mob)Matthew Modine et Michelle Pfeiffer dans Veuve, mais pas trop… (Married to the Mob) de Jonathan Demme.

19 novembre 2021

Compañeros (2018) de Álvaro Brechner

Titre original : « La noche de 12 años »

Compañeros (La noche de 12 años)En 1973, à la suite d’un coup d’État, s’installe en Uruguay une dictature militaire qui s’empresse d’emprisonner les opposants politiques. Parmi eux, trois dirigeants des Tupamaros sont considérés comme des otages qui seront exécutés à la moindre action des quelques compagnons d’armes restés en liberté. Ils seront ainsi incarcérés pendant douze ans, dans des lieux tenus secrets et dans des conditions épouvantables…
Compañeros (traduction du titre original = la nuit de 12 ans) est un film franco-hispano-argento-uruguayen écrit et réalisé par l’uruguayen Álvaro Brechner. Le film raconte les douze années d’emprisonnement vécues par trois des figures les plus célèbres de l’Uruguay contemporaine, dont son ancien président José « Pepe » Mujica, ex-membre des Tupamaros, groupe prônant la lutte armée, créé dans les années 60 en réaction aux milices d’extrême-droite. Le réalisateur ne montre pratiquement pas les tortures (physiques) subies mais se concentre sur leur incarcération dans des lieux minuscules, privés de tout contact, sans sortie, des conditions propices à sombrer dans la folie : « Que reste-t-il d’un homme lorsqu’on lui enlève tout ? » Il nous montre comment ces trois hommes ont réussi à tenir en allant chercher au fond d’eux-mêmes la force nécessaire. Il ne faut pas craindre de voir ce film : il est certes assez dur mais sans excès et, surtout, il nous apprend beaucoup, à la fois sur l’Histoire et sur la nature humaine.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Antonio de la Torre, Chino Darín, Alfonso Tort
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Remarque :
* L’acteur Chino Darín est le fils de l’acteur argentin Ricardo Darín.

Compañeros (La noche de 12 años)Antonio de la Torre dans Compañeros (La noche de 12 años) de Álvaro Brechner.

18 novembre 2021

L’Homme du labyrinthe (2019) de Donato Carrisi

Titre original : « L’uomo del labirinto »

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Kidnappée 15 ans plus tôt, une jeune femme, Samantha, est retrouvée nue et blessée dans une forêt. Amnésique, en état de choc et traumatisée, elle est rapidement prise en charge par le docteur Green, un criminologue déterminé à l’aider à retrouver la mémoire afin de démasquer son ravisseur. Peu à peu, elle parvient à se souvenir d’un labyrinthe sans issue dans lequel son kidnappeur l’a forcée à résoudre des énigmes sans fin…
L’Homme du labyrinthe est un film italien réalisé par Donato Carrisi d’après son roman L’Égarée (L’uomo del labirinto) publié en 2017. C’est la seconde fois que cet auteur italien de best-sellers mondiaux passe derrière la caméra pour s’adapter lui-même, après La Fille dans le brouillard en 2017. Il s’agit d’une histoire particulièrement étrange que l’on peut placer dans la tradition des giallo italiens. Le climat créé nous intrigue, un peu inquiétant par son étrangeté, à la limite du surnaturel. Dans les meilleurs moments, cette atmosphère peut rappeler celle de certains films de David Lynch, sans en avoir la perfection toutefois car la réalisation est assez simple. L’intrigue est alambiquée. Le dénouement oblige à se repasser mentalement tout le film. Quelques points restent nébuleux, volontairement sans doute. L’ensemble apparaît finalement un peu mince, les romans sont certainement plus étoffés. Le film parvient néanmoins à nous captiver, à nous emmener « ailleurs » pendant deux heures.  Belle prestation de Tony Servillo. Comme le film précédent de Donato Carrisi, L’Homme du labyrinthe n’est pas sorti en salles en France.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Toni Servillo, Valentina Bellè
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Remarque :
* Le Sergio Leone qui interprète Bunny n’a aucun lien avec le réalisateur Sergio Leone.

L'homme du labyrinthe (L'uomo del labirinto)Valentina Bellè et Dustin Hoffman dans L’homme du labyrinthe (L’uomo del labirinto) de Donato Carrisi.

17 novembre 2021

La Bonne Épouse (2020) de Martin Provost

La Bonne épouseAlsace, 1967. Paulette Van Der Beck dirige avec ardeur une école ménagère où elle enseigne à un petit groupe d’adolescentes tout ce qu’il faut savoir pour être une « bonne épouse ». Elle est secondée par Marie-Thérèse, religieuse, ancienne résistante et adoratrice du général de Gaulle, et par Gilberte, sa belle-sœur, professeur de cuisine et fan d’Adamo…
La Bonne Épouse est un film français coécrit et réalisé par Martin Provost, qui a su trouver un ton original pour traiter un sujet qui habituellement impose le sérieux. Il s’agit en effet d’une comédie, assez farfelue mais pas trop puisqu’elle repose sur des fondements bien réels. Ces « écoles ménagères » ont bel et bien existé et la description de place de la femme est bien celle qui était la plus courante à cette époque. Mai 68 allait ébranler cette vision archaïque (sans toutefois l’écarter totalement, comme on le sait). Martin Provost va jusqu’à la limite de l’outrance et le jeu un peu forcé de Juliette Binoche surprend au début mais finit par être amusant. L’actrice rayonne comme elle sait le faire dans ses meilleurs rôles. A ses côtés, Yolande Moreau et Noémie Lvosky sont toutes deux aussi remarquables que pittoresques. Le ton adopté par Martin Provost ne fonctionnera pas auprès de tous les spectateurs mais c’est, à mes yeux, une approche intelligente pour nous parler du long chemin de l’émancipation des femmes.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Yolande Moreau, Noémie Lvovsky, Edouard Baer, François Berléand, Marie Zabukovec, Anamaria Vartolomei
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 La Bonne épouseJuliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky dans La Bonne épouse de Martin Provost.

16 novembre 2021

La Loi de la jungle (2016) de Antonin Peretjatko

La Loi de la jungleMarc Châtaigne, stagiaire au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier Guyaneige, première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. Mais tout ne se passe pas comme prévu et il finit par se retrouver perdu dans la jungle en compagnie d’une autre stagiaire…
La Loi de la jungle est le second long-métrage d’Antonin Peretjatko après La Fille du 14 juillet, sorti en 2013. Après une scène fellinienne de générique (statue portée par hélicoptère), la mise en place est plutôt prometteuse, montrant un humour absurde assez débridé. Hélas, rapidement, le film prend de la lourdeur, les gags vraiment amusants s’espacent et l’humour s’étiole. La plus grande partie du film se déroule dans la forêt guyanaise. Le scénario est répétitif, il manque de matière comique et de liant (le fondu au noir est souvent utilisé pour terminer une scène). Pascal Legitimus nous offre les meilleurs moments mais ses scènes sont peu nombreuses. En revanche, Mathieu Amalric ne semble vraiment pas à sa place. Le film a été assez bien reçu par la critique.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Jean-Luc Bideau
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 La Loi de la junglePascal Légitimus, Vincent Macaigne et Vimala Pons dans La Loi de la jungle de Antonin Peretjatko.