16 mars 2022

Nous avons gagné ce soir (1949) de Robert Wise

Titre original : « The Set-Up »

Nous avons gagné ce soir (The Set-Up)Bill « Stoker » Thompson est un boxeur raté en fin de carrière qui perd tous ses matchs. Il doit affronter un jeune boxeur prometteur suivi par un caïd de la pègre qui a acheté le match. Mais le manager de Stocker, certain qu’il va perdre de toutes façons, ne le prévient pas qu’il doit se coucher…
Nous avons gagné ce soir est un film américain réalisé par Robert Wise. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il est adapté d’un poème… un long poème narratif que Joseph Moncure March a écrit en 1928. Le film a la réputation d’être l’un des meilleurs films sur la boxe. Son réalisme, si souvent souligné, n’est qu’apparent car, en réalité, la forme est très travaillée que ce soit dans sa photographie expressionniste (œuvre de Milton R. Krasner) ou dans ses dialogues stylisés. Le récit se déroule en temps réel (trois ans avant High Noon !), sur une soirée entre 21h05 et 22h16 comme l’attestent plusieurs plans sur une horloge. Les séquences de boxe ont été chorégraphiées par John Indrisano et filmées avec trois caméras dont une à l’épaule. Le film connut un grand succès et fit connaitre Robert Wise.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Ryan, Audrey Totter, George Tobias, Alan Baxter, Wallace Ford
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Ma note de 3 étoiles serait certainement supérieure si je n’étais pas si hermétique à la boxe…!

Nous avons gagné ce soir (The Set-Up)Robert Ryan et Audrey Totter dans Nous avons gagné ce soir (The Set-Up) de Robert Wise.

29 novembre 2018

La Canonnière du Yang-Tsé (1966) de Robert Wise

Titre original : « The Sand Pebbles »

La Canonnière du Yang-TséChine 1926. Le chef mécanicien Jake Holeman a été affecté sur un navire de guerre américain qui patrouille sur le fleuve Yang-Tsé (1). La canonnière est censée rester neutre alors que les tensions montent entre les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek et les communistes…
Adaptation d’un roman de Richard McKenna, La Canonnière du Yang-Tsé est une grande production qui se révèle assez décevante et terne. Renvoyant dos à dos nationalistes et communistes, le propos est apparu ambigu à sa sortie et il fut même accusé de justifier l’intervention américaine au Vietnam. Il aborde toutefois de front le comportement colonialiste à la petite échelle de ce bateau. La mise en scène est classique mais bien maitrisée. Le film est vraiment très long (3 heures), inutilement étiré dans les scènes sentimentales qui paraissent interminables. Steve McQueen incarne joliment ce héros qui n’en est pas vraiment un, désabusé et fataliste, avec une petite dose de romantisme. Le film connut un certain succès à sa sortie et fut nominé à de nombreux prix.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Richard Attenborough, Richard Crenna, Candice Bergen
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Steve McQueen

Remarque :
* Le titre original The Sand Pebbles (= les galets de sable) fait référence au surnom que se donnent les matelots de ce navire USS San Peblo.

La canonnière du Yang-Tsé
Steve McQueen et Richard Attenborough dans La Canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise.

(1) Quelquefois appelé le fleuve bleu, le Yang-Tsé-Kiang est long de 6380 km ce qui en fait le plus long fleuve d’Asie et le troisième plus long fleuve du monde après l’Amazone et le Nil. Le fameux barrage des Trois-Gorges se trouve sur ce fleuve. L’histoire se déroule aux alentours de Changsha, soit quelque 1000 kms à l’intérieur des terres.

13 décembre 2016

Le Mystère Andromède (1971) de Robert Wise

Titre original : « The Andromeda Strain »

Le Mystère AndromèdeUn satellite militaire, chargé de capturer des micro-organismes dans l’espace proche, s’écrase dans le désert du Nevada. Tous les habitants d’un petit village proche sont retrouvés morts. Cela semble être dû à une infection biologique. Suivant un scénario prévu pour ce genre d’alerte, l’armée consigne quatre éminents scientifiques dans un laboratoire secret ultramoderne pour tenter d’identifier la bactérie ou l’organisme responsable de leur mort…
Le Mystère Andromède est adapté d’un roman à succès de Michael Crichton qui met en garde contre les dangers de la science : l’homme peut se retrouver impuissant face aux conséquences de recherches qu’il ne maitrise pas totalement. C’est un propos qui, en matière de biotechnologie, est on ne peut plus actuel 45 ans plus tard. Adaptation fidèle du roman, le film recrée avec minutie un complexe scientifique souterrain très réaliste. Robert Wise a déclaré qu’au terme « science-fiction », il préférait appliquer celui de « science fact » à son film (1). Semblant dans un premier temps fasciné par ce qu’il a créé (les séances de décontamination à l’arrivée au centre paraissent un peu longues), Robert Wise parvient ensuite à créer une forte tension sur un sujet pourtant à priori peu affriolant et sans utiliser d’acteur connu. On se met en effet à suivre avec grand intérêt la progression de ces chercheurs. Le film utilise assez largement des images, ou plus exactement des motifs, créés par ordinateur. Par sa portée, par l’importance des problèmes soulevés,  Le Mystère Andromède fait incontestablement partie des films majeurs de la science-fiction.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Arthur Hill, David Wayne, James Olson, Kate Reid
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le roman de Crichton a été adapté en série TV en 2008 sous le même titre The Andromeda Strain (Menace Andromède en français).
* Des membres de L’American Society for the Prevention of Cruelty to Animals (ASPCA) étaient présents pour le tournage de la scène de la mort du petit singe. La mort a été simulée en le rendant inconscient par CO2 (la cage vitrée du singe était pleine d’oxygène, dans une pièce remplie de CO2). A la fin de la scène, on voit l’ombre de l’assistant (en tenue de plongée) qui se précipite pour ranimer l’animal avec un masque à oxygène (il n’y a eu qu’une prise). La scène a fait polémique.

(1) Robert Wise ajoute : « Nous nous sommes limités à tourner avec des objets, des mécanismes et costumes utilisés quotidiennement par nos scientifiques dans des laboratoires existants. »

Le mystère AndromèdeJames Olson, Arthur Hill, Kate Reid et David Wayne sont les quatre scientifiques experts dans Le Mystère Andromède de Robert Wise.

Le Mystère AndromèdeLe centre de recherches Wildfire dans Le Mystère Andromède de Robert Wise.

7 novembre 2016

Star Trek, le film (1979) de Robert Wise

Titre original : « Star Trek: The Motion Picture »

Star Trek, le filmUne entité extraterrestre apparemment hostile, et entourée d’une nuée d’une taille supérieure à celle du système solaire, se dirige tout droit vers la Terre. L’amiral Kirk est chargé d’aller identifier cette identité et d’évaluer la menace. Il reprend le commandement de l’Enterprise, dont les rénovations sont à peine achevées, pour se diriger vers la nuée… L’arrêt de la série TV originale en 1969 avait laissé des millions de fans déconfits. Son créateur Gene Roddenberry avait bien tenté de convaincre Paramount d’en faire un long métrage mais il faudra le succès de Star Wars et de Rencontres du troisième type pour que le studio se décide. Malgré tous les soins apportés, Star Trek: The Motion Picture a déçu les fans de la série car, s’il en reprend bien les personnages et le vaisseau, il comporte assez peu d’action et joue plutôt sur le registre contemplatif et même philosophique. Il est ainsi beaucoup plus proche de 2001 l’Odyssée de l’espace que de Star Wars. Le scénario repose sur une idée assez brillante, très simple à la base mais aux implications multiples. Ce sont les décors qui ont fait exploser le budget : une première version a été abandonnée et le projet a été repris par Syd Mead, l’un des créateurs les plus talentueux de son époque. On lui doit tous les décors de l’intérieur de la nuée (une maquette en dur de 20 m de long) qui paraissent absolument superbes, même à nos yeux aujourd’hui gavés d’images de synthèse. Robert Wise ne se prive pas de s’y attarder longuement pour créer la magie, glissant lentement vers les entrailles de l’intrus. C’est cette lenteur qui a généralement déplu (et déplaît encore d’ailleurs) aux spectateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Star Trek

Remarques :
* Consultants techniques : NASA (qui a détaché l’un de ses grands ingénieurs, fan de la série), M.I.T. et… Isaac Asimov.
* Sur le plan scénaristique, l’épisode de la série TV le plus proche est The Changeling (saison 2, épisode 3).
* La version originale dure 132 mn. La version Director’s Edition de 2001 est plus longue de 4 minutes. Certaines scènes ont été réduites et d’autres ont été ajoutées, certaines comportant des images de synthèse (cela touche surtout les quelques scènes sur Vulcain, pas tant les décors de V’ger) (voir la comparaison des deux versions, en vidéo : part 2 , part 3, part 4, la partie 1 a été retirée).
En outre, une version TV de 143 mn (nommée « Longer Version ») a été montée en 1983 par Paramount sans l’accord de Robert Wise.

Star Trek
Dans son dock de réparation, l’Enterprise attend l’heure de son départ dans Star Trek, le film de Robert Wise (Il faut reconnaître que la scène qui nous le fait le découvrir sous tous les angles est tout de même un peu longue…). La maquette utilisée pour le film est au 1/120e soit 2,5 mètres de long.

Star Trek
L’équipage de l’Enterprise prend la pose sur le tournage de Star Trek, le film de Robert Wise.

Star Trek
Une toute petite partie des fabuleux décors créés par Syd Mead pour Star Trek, le film de Robert Wise.

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)

18 juillet 2015

West Side Story (1961) de Robert Wise et Jerome Robbins

West Side StoryA New York, dans le West Side, deux bandes rivales s’affrontent : l’une est formée de jeunes américains d’origine polonaise, l’autre de jeunes immigrés portoricains. Un garçon de la première bande s’éprend d’une jeune fille de la seconde… West Side Story est l’un des films les plus connus de toute l’histoire du cinéma, un chef d’oeuvre dit-on qui « a dépoussiéré la comédie musicale ». Cette transposition du thème shakespearien de Roméo et Juliette au monde moderne de la guerre des gangs avait d’abord existé sur les planches en 1957 avant d’être porté à l’écran par Robert Wise et le chorégraphe Jerome Robbins. C’est un film très inégal. Le meilleur est incontestablement du côté de la danse avec une formidable expression de la violence par le mouvement, dans des chorégraphies d’une extrême vivacité. Deux séquences sont absolument exceptionnelles: la scène d’ouverture avec la mise en place des deux bandes et la scène emblématique du film, le ballet « America » sur le toit. Dans le meilleur, il faut également citer la belle photographie et l’utilisation du Technicolor et le très beau générique de fin signé Saul Bass. Hélas, il y a tout le reste : une histoire larmoyante, de nombreuses scènes qui semblent interminables, de nombreux acteurs jouant fort mal (à leur décharge, précisons qu’ils ont été recrutés pour leurs talents de danseur). Le propos est pavé de bonnes intentions, dénoncer la xénophobie, même si on pourra trouver que le but n’est pas vraiment atteint. Grand succès populaire, West Side Story a eu un fort retentissement et a gagné, excusez du peu, pas moins de dix Oscars.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Richard Beymer, Russ Tamblyn, Rita Moreno, George Chakiris
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Pour une présentation franchement plus enthousiaste, je vous conseille de lire celle de Franck Suzanne sur DVDClassik.

West Side Story
La scène d’ouverture de West Side Story de Robert Wise

Remarque :
* Jerome Robbins a réalisé quatre séquences, le prologue, « Cool », « I Feel Pretty » et « America », avant d’être écarté du projet car son perfectionnisme devenait trop coûteux. Est-ce un hasard si ce sont là (et de très loin) les quatre meilleures séquences du film ?