11 janvier 2023

Madres paralelas (2021) de Pedro Almodóvar

Madres paralelasDeux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital sur le point d’accoucher. Elles sont toutes les deux célibataires et sont tombées enceintes par accident. Janis, proche de la quarantaine, n’a aucun regret et durant les heures qui précèdent l’accouchement, elle est folle de joie. Ana en revanche, est une adolescente effrayée, pleine de remords et traumatisée…
Madres paralelas est un film espagnol écrit et réalisé par Pedro Almodóvar. Il s’agit d’une histoire riche et complexe, centrée sur un portrait de femme que Penélope Cruz incarne admirablement. L’actrice montre une fois de plus une très grande sensibilité et sa capacité à exprimer des sentiments multiples, parfois dans la même scène. La qualité de l’écriture est manifeste, avec quelques hardiesses de construction. En outre, Pedro Almodóvar parvient à entremêler à ce portrait la question du lourd héritage franquiste de son pays. La forme est séduisante avec une belle utilisation de couleurs vives et une grande douceur. Madres paralelas fait partie des plus beaux films du cinéaste espagnol.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Milena Smit, Israel Elejalde, Aitana Sánchez-Gijón, Rossy de Palma, Julieta Serrano
Voir la fiche du film et la filmographie de Pedro Almodóvar sur le site IMDB.
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Remarques :
* Il s’agit du septième long métrage dans lequel Pedro Almodóvar dirige Penélope Cruz.
* Dans un de ses films précédents, Étreintes brisées (2009), une affiche du film Madres paralelas apparaît, dès les premières minutes, dans le bureau du personnage principal, réalisateur et scénariste. On le voit achever sur une machine à écrire l’écriture du scénario d’un film titré Madres paralelas. Pedro Almodóvar avait alors déjà travaillé au scénario de ces « mères parallèles » et en avait dessiné une affiche. (Lu sur Wikipédia)

Madres paralelasMilena Smit et Penélope Cruz dans Madres paralelas de Pedro Almodóvar.

14 mars 2022

Tristana (1970) de Luis Buñuel

TristanaTolède, Espagne, 1929. À la mort de ses parents, Tristana est recueillie par son oncle, don Lope Garrido, un don juan vieillissant aux revenus limités. Fier de n’avoir jamais travaillé, il méprise l’argent avec lequel il se montre généreux. Il ne tarde pas à vouloir séduire sa pupille…
Tristana est un film franco-italo-espagnol réalisé par Luis Buñuel. Le film est librement adapté du roman homonyme de l’auteur espagnol Benito Pérez Galdós, publié en 1892. Le réalisateur a désiré l’adapter dès 1963 mais son scénario a été longtemps bloqué par la censure. Il a transposé le récit dans une ville qu’il affectionne, Tolède, et une période qu’il connait bien : fin de la monarchie espagnole et début de la République (mais toute mention de date a disparu du film, seuls quelques évènements subsistent pour situer le contexte). Il est indéniable que Luis Buñuel s’est identifié à don Lope, un personnage complexe qui refuse de vieillir, avec ses obsessions, ses penchants anarchistes, sa compassion envers les faibles. Le réalisateur développe également son thème favori des hasards qui orientent notre vie : que se serait-il passé si Tristana avait choisi la rue de gauche au lieu de la droite ? Tristana est le dernier grand film romanesque de Luis Buñuel.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Fernando Rey, Franco Nero, Lola Gaos
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TristanaFernando Rey et Catherine Deneuve dans Tristana de Luis Buñuel.

TristanaPensant sans aucun doute à son tuteur, Catherine Deneuve se penche
au dessus  du visage de la statue du cardinal Tavera dans Tristana de Luis Buñuel.

25 octobre 2021

Livre/DVD : Pandora (1951) de Albert Lewin

Titre original : « Pandora and the Flying Dutchman »

Pandora (Pandora and the Flying Dutchman)A mes yeux, Pandora est l’un des plus beaux films qui soient. Il fait partie des films que j’emporterais sur une île déserte. Filmée par l’esthète Albert Lewin, cette variation de la légende du Hollandais volant a des accents poétiques et surréalistes, la photographie est magnifique et Ava Gardner y apparaît comme une véritable déesse. Le film forme un ensemble sophistiqué, magique et envoutant. « Un rêve étrange et merveilleux » selon Martin Scorsese. C’est tout à fait cela… (Lire notre précédente présentation de Pandora)

Qu’il soit de nouveau disponible dans une version restaurée 4K en coffret est donc une excellente nouvelle. Cette restauration de 2019 rehausse les magnifiques couleurs (y compris et surtout dans les scènes de nuit) et, de manière plus générale, restitue toute la beauté des plans. Les suppléments ne sont pas très nombreux : une  présentation du film et une interview du directeur de la photographie Jack Cardiff, réalisée en 2000 ou 2001.

Le livre de 160 pages qui accompagne le film est signé Patrick Brion (auteur d’une monographie sur Albert Lewin, parue en 2002, aujourd’hui introuvable). Petite biographie et récit des conditions de production sont complétés par des extraits des autobiographies d’Ava Gardner et James Mason. Le panorama des critiques qui clôt l’ouvrage est amusant car le film a en effet été très mal reçu par la critique française de l’époque. Il faut attendre les années 80 pour lire des critiques positives. Le livre comportera 30 (ou 50 ?) photos dont je ne peux commenter l’intérêt (je n’ai eu accès qu’au contenu du livre sans les photos). Parution : 27 octobre 2021.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Voir le coffret sur Livres-cinema.info
Voir les livres sur Albert Lewin
Voir l’autobiographie d’Ava Gardner
Voir l’autobiographie de James Mason… (non traduit)

Pandora (Pandora and the Flying Dutchman)Ava Gardner dans Pandora (Pandora and the Flying Dutchman) de Albert Lewin.

Pandora (Pandora and the Flying Dutchman)James Mason et Ava Gardner dans Pandora (Pandora and the Flying Dutchman) de Albert Lewin.

18 septembre 2021

Le Cid (1961) de Anthony Mann

Titre original : « El Cid »

Le Cid (El Cid)XIe siècle. Menacée d’invasion par les Maures, l’Espagne est en proie à des luttes internes pour le pouvoir. C’est dans ce contexte qu’un homme, Rodrigue Diaz de Bivar, va être considéré comme le grand héros sur terre et surnommé Le Cid Campeador…
Le Cid  est un film italo-américain d’épopée historique réalisé par Anthony Mann et produit par Samuel Bronston, spécialiste de films à grand spectacle généralement tournés en Espagne. Précisons d’emblée qu’il ne s’agit pas d’une adaptation de la pièce homonyme de Corneille. Le scénario a été écrit pour le film en s’inspirant de la vie de ce mercenaire espagnol et de la légende qui s’est développé autour. Le film est impressionnant par l’ampleur de ses scènes d’action : 7 000 figurants, 10 000 costumes, 35 bateaux, 50 machines de guerre. Il est en revanche un peu décevant, surtout de la part d’un réalisateur tel qu’Anthony Mann, que les personnages ne soient pas mieux développés. Côté acteurs, Charlton Heston montre une belle présence mais les scènes avec Sophia Loren ne tiennent pas leurs promesses, elles sont étonnamment froides. Les deux acteurs ne se sont pas bien entendus durant le tournage, Charlton Heston ayant mal supporté que l’actrice soit mieux payée que lui (1). Le Cid est donc avant tout un grand spectacle, il ne faut pas en attendre plus. Sur ce plan, il est impressionnant et mémorable.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Sophia Loren, Raf Vallone, Geneviève Page, John Fraser
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Remarque :
* Les scènes de l’attaque de la cité de Valence ont été tournées à Peniscola, ville située environ 50 kilomètres au nord de Valence.

(1) Charton Heston a déclaré plus tard regretter de s’être mal comporté vis-à-vis de Sophia Loren.

Le Cid (El Cid)Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

Le Cid (El Cid)Sophia Loren et Raf Vallone dans Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

Le Cid (El Cid)Charlton Heston dans Le Cid (El Cid) de Anthony Mann.

29 août 2021

Abracadabra (2017) de Pablo Berger

AbracadabraCarmen et son mari Carlos vivent à Madrid, dans le quartier de Carabanchel. Lors d’un mariage, Pepe, le cousin de Carmen, se livre en amateur à une séance d’hypnose qui va avoir des conséquences inattendues…
Abracadabra est écrit et réalisé par l’espagnol Pablo Berger, son troisième long métrage après le très remarqué Blancanieves (2012). Il pratique une nouvelle fois le mélange des genres, le film est assez inclassable sinon parmi les plus loufoques qui soient. Il manie l’humour avec intelligence et, surtout, il ne cesse de nous surprendre : à chaque fois que le récit semble partir dans une direction, c’est pour mieux partir dans une autre. Il y a un peu de paranormal (farfelu), de suspense, de portrait social (satire du macho espagnol, usure du couple) et même de gore (un peu) mais surtout beaucoup d’humour. Les personnages ont parfois/souvent des comportements (très) inattendus. Le film est porté par un superbe duo d’acteurs : Maribel Verdú montre une forte présence à l’écran avec une large palette d’expressions et Antonio de la Torre est capable de tout jouer avec la même aisance. Les quelques seconds rôles ne sont pas en reste. L’esthétique fleure les années soixante-dix et la belle utilisation des couleurs plutôt années cinquante ce qui donne un style fou à l’ensemble. Le film semble dérouter beaucoup de spectateurs et de critiques mais, personnellement, je raffole de cet humour inventif et surprenant.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Maribel Verdú, Antonio de la Torre, José Mota, Josep Maria Pou
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AbracadabraMaribel Verdú et José Mota dans Abracadabra de Pablo Berger.

AbracadabraAntonio de la Torre et Maribel Verdú dans Abracadabra de Pablo Berger.

AbracadabraAntonio de la Torre et Maribel Verdú dans Abracadabra de Pablo Berger.

15 juillet 2021

Viendra le feu (2019) de Oliver Laxe

Titre original : « O que arde »

Viendra le feu (O que arde)Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. A sa sortie de prison, il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent, au rythme apaisé de la nature…
Viendra le feu est le troisième long métrage du franco-espagnol Oliver Lake, dont les parents sont originaires de Galice. On peut le voir comme un film très original sur le thème de la nature et du monde rural : l’essentiel est en effet constitué de bribes de vie dans l’environnement vallonné, humide et verdoyant de la Galice. On peut aussi être rebuté par l’opacité du récit (par exemple, l’incompréhensible scène d’ouverture) et sa lenteur. Rien ne sera dévoilé sur le personnage principal, le taiseux Amador, ce qui a toutefois le mérite d’écarter toute possibilité de porter un jugement. Les plans généraux sont de toute beauté. Oliver Laxe a utilisé des comédiens non professionnels : Amador Arias est garde-forestier dans la vraie vie.

Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Amador Arias, Benedicta Sánchez
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* Explication de la scène d’ouverture :
L’eucalyptus est un arbre envahissant, considéré par certains Galiciens comme pernicieux et nuisible. Il assèche les terrains et croît au détriment des plantes indigènes. Le film s’ouvre sur une scène où d’énormes engins détruisent impitoyablement les eucalyptus les uns après les autres, comme s’il s’agissait de tondre un gazon. Oliver Laxe explique : « Mais ils tombent soudain en arrêt devant un eucalyptus centenaire, immense, sans doute figés par sa noblesse, entre respect et effroi. C’est la nature qui retourne leur regard aux hommes. Elle les renvoie à leur propre petitesse, les questionne. Viendra le feu montre les derniers vestiges d’un monde rural en voie de disparition. Cette séquence d’ouverture de l’eucalyptus et celle finale de l’incendie sont deux mêmes mouvements symphoniques incarnant une nature à l’agonie. » (Extrait du dossier de presse)

Viendra le feu (O que arde)Amador Arias et Benedicta Sánchez dans Viendra le feu (O que arde) de Oliver Laxe.

28 avril 2021

Eva en août (2019) de Jonás Trueba

Titre original : « La virgen de agosto »

Eva en août (La virgen de agosto)Alors que tout le monde s’exile pour les vacances, Eva reste à Madrid en plein mois d’août. La jeune femme de 33 ans redécouvre la capitale, se laissant porter par les déambulations et les rencontres…
Eva en août (traduction littérale du titre original = « La vierge d’août ») est coécrit et réalisé par Jonás Trueba. Le réalisateur espagnol a l’âge de son personnage principal et habite ce quartier de Madrid qu’il a filmé en images réelles. Il dit être influencé par Eric Rohmer et plus particulièrement Le Rayon Vert (1986). Il y a effectivement certaines similitudes dans sa façon de nous faire suivre son personnage dans ses rencontres successives. En revanche, il ne parvient pas à générer la moindre émotion et nous restons seulement spectateur. Si ses rencontres s’épanchent volontiers, Eva reste fermée à double-tour, éludant plus ou moins habilement toutes les questions personnelles. De plus, les discussions restent assez superficielles. Au final, nous n’éprouvons rien pour elle. Le cinéaste prend son temps, certainement un peu trop car on éprouve un petit désintérêt à mi-parcours et on se console en se disant que l’on visite Madrid (sa vie nocturne surtout). Plaisant à défaut d’être vraiment intéressant, le film a toutefois été bien reçu par la critique.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Itsaso Arana, Vito Sanz, Isabelle Stoffel, Joe Manjón
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Eva en août (La virgen de agosto)Itsaso Arana dans Eva en août (La virgen de agosto) de Jonás Trueba.

3 avril 2021

El reino (2018) de Rodrigo Sorogoyen

El reinoManuel López Vidal est un homme politique influent à l’avenir prometteur. Mais son implication dans une affaire de corruption vient remettre en cause sa réputation. Prêt à tout pour conserver une place montante au sein de son parti, il va très vite plonger dans une spirale infernale…
El reino (= le royaume) est un thriller politique espagnol écrit par Rodrigo Sorogoyen et Isabel Peña. Pour évoquer « la situation politique préoccupante en Espagne où les affaires de corruption ne cessent de se multiplier depuis quelques années », ils ont choisi un angle original et inattendu : tout le déroulement de l’histoire est vu par les yeux d’un politicien corrompu. Cette approche n’est, de toute évidence, pas là pour générer l’empathie mais plutôt pour mieux mettre en relief l’omniprésence du mensonge, à tous les niveaux et dans tous les rapports avec autrui. A noter que aucun parti, ni même couleur politique, n’est mentionné, probablement pour rendre le propos plus universel. La caméra de Rodrigo Sorogoyen est très mobile, collant de près au personnage, à tel point que le début du film perturbe quelque peu. Mais le plus remarquable est l’énergie qui dégage de l’ensemble, une énergie également insufflée par le jeu nerveux d’Antonio de la Torre. Pour son second long métrage, le réalisateur Rodrigo Sorogoyen montre indéniablement un style qui lui est propre.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Antonio de la Torre, Mónica López, Josep Maria Pou, Bárbara Lennie
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El reinoAntonio de la Torre dans El reino de Rodrigo Sorogoyen.

3 janvier 2021

Lettre à Franco (2019) de Alejandro Amenábar

Titre original : « Mientras dure la guerra »

Lettre à Franco (Mientras dure la guerra)Salamanque, été 1936. Lorsqu’éclate l’insurrection de la junte militaire, le prestigieux écrivain, philosophe et recteur de l’Université Miguel de Unamuno s’exprime en faveur du coup d’État. Il pense qu’il ramènera l’ordre dans un pays dirigé par des socialistes et des communistes. Mais peu à peu, l’insurrection devient la guerre civile espagnole, et la république tend à être supprimée…
L’espagnol Alejandro Amenábar évoque l’une des pages les plus sombres de l’histoire de son pays et, pour ce faire, il choisit de nous faire suivre le cheminement de la pensée de Miguel de Unamuno face à la montée de Franco. En ce sens, il met en relief les difficultés de certains intellectuels à déceler l’arrivée de l’autoritarisme et leurs difficultés à prendre position. Le cinéaste veut aussi faire un parallèle avec la résurgence actuelle de mouvements fascistes (1). Le portrait de Franco est assez inhabituel : il nous montre un homme qui avance timidement, prudemment, anxieux à l’idée de faire un faux pas qui le mettrait en mauvaise posture. Nous sommes loin de l’image classique du dictateur, son arrivée au pouvoir se fait finalement de façon presque sournoise. Le film a donc le mérite de nous apprendre beaucoup sur cette période de l’Histoire mais hélas le résultat ne convainc pas vraiment. Et, bizarrement, il est difficile de pointer exactement quels sont les défauts qui le rendent quelque peu ennuyeux.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Karra Elejalde, Eduard Fernández, Santi Prego, Nathalie Poza, Luis Bermejo
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(1) Le titre original signifie « Tant que durera la guerre ». Comme expliqué dans le film, cette expression était incluse dans le document signé par les généraux mais Franco est parvenu à la faire disparaître avant la publication de ce document qui lui donnait tous les pouvoirs. Le réalisateur a choisi ce titre pour s’adresser aux spectateurs européens d’aujourd’hui, pour affirmer que l’état de guerre est permanent : « le film parle autant du présent que passé ».

Lettre à Franco (Mientras dure la guerra)Karra Elejalde dans Lettre à Franco (Mientras dure la guerra) de Alejandro Amenábar.

2 avril 2020

1492: Christophe Colomb (1992) de Ridley Scott

Titre original : « 1492: Conquest of Paradise »

1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise)1492. Le navigateur Christophe Colomb tente en vain de convaincre les théologiens catholiques qu’atteindre les Indes en passant par l’ouest est possible. Un armateur et un banquier le présentent à la Reine de Castille qui lui accorde son voyage en échange de sa promesse de rapporter suffisamment de richesses en or…
Pour célébrer le 500e anniversaire de la découverte de l’Amérique, deux longs métrages sont sortis sur les écrans à quelques semaines d’intervalle en 1992. Le film franco-britannico-espagnol de Ridley Scott est le plus intéressant des deux car il dépasse les simples clichés et images d’Epinal. Le récit se concentre, d’une part, sur les intrigues politiques et le poids du clergé dans sa patrie d’origine et, d’autre part, sur ses relations avec les indigènes des îles découvertes et l’esclavage mis en place. Il n’en parait que plus authentique même s’il épargne son personnage principal (1). Ayant bénéficié d’un beau budget, la mise en scène est à la hauteur des grandes épopées, le principal excès se situant au niveau de la musique de Vangelis, lourde et grandiloquente. C’est Ridley Scott qui a exigé que le rôle-titre soit tenu par Gérard Depardieu qui fait une excellente prestation, donnant beaucoup de présence et d’enthousiasme à son personnage. Le film a connu un beau succès en France et même en Europe mais fut un échec de l’autre côté de l’Atlantique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Depardieu, Armand Assante, Sigourney Weaver, Loren Dean, Ángela Molina, Fernando Rey, Tchéky Karyo
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Remarques :
* Le film de Ridley Scott est sorti dans le monde la semaine du 12 octobre 1992, cinq cents ans jour pour jour après que Christophe Colomb a posé le pied sur l’île de Guanahani (dont on ne connait toujours pas avec certitude l’emplacement exact).
* L’autre film sur Christophe Colomb sorti en 1992 :
Christophe Colomb: La découverte (Christopher Columbus: The Discovery) de John Glen avec Georges Corraface et Marlon Brando. Ce fut un échec commercial.

(1) La brutalité de la domination sur les indigènes est attribuée aux nobles qui l’ont accompagné dès le deuxième voyage alors que les dernières recherches sembleraient indiquer que Christophe Colomb et ses frères en auraient été grandement responsables.

1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise)Gérard Depardieu dans 1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise) de Ridley Scott.

1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise)1492: Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise) de Ridley Scott.