22 décembre 2015

Le Bigame (1956) de Luciano Emmer

Titre original : « Il bigamo »

Le BigameUn représentant de commerce, marié avec un enfant en bas âge, est accusé de bigamie par une femme qui affirme l’avoir épousé cinq ans auparavant. Elle ajoute qu’il serait parti peu après, sortant acheter des cigarettes pour ne jamais revenir… Le réalisateur Luciano Emmer, très remarqué avec son premier long métrage Dimanche d’août (1950), s’est essayé ensuite à plusieurs genres au cours des années cinquante avec plus ou moins de bonheur, souvent plutôt moins que plus. Ici, c’est la comédie. Malgré la présence de scénaristes de talent (Age et Scarpelli, Sergio Amidei, Francesco Rosi), l’histoire est aussi peu originale que sans queue ni tête. Marcello Mastroianni, alors une star montante qu’Emmer a fortement contribué à faire découvrir avec le film précité, est ici fade et sans saveur. Heureusement, Vittorio De Sica fait un beau numéro en avocat mégalomaniaque et amnésique. On peut certes trouver qu’il en fait beaucoup mais il nous sauve de l’ennui.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Franca Valeri, Giovanna Ralli, Marisa Merlini, Vittorio De Sica
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Le bigame
Marcello Mastroianni et Vittorio De Sica dans Le Bigame de Luciano Emmer

21 décembre 2015

Tartuffe (1925) de F.W. Murnau

Titre original : « Herr Tartüff »

Tartuffe(Film muet) Un vieillard riche vit avec sa gouvernante qui lorgne sur sa fortune : elle réussit à faire déshériter son petit-fils qui, pour confondre l’intrigante, organise une projection privée du Tartuffe de Molière… Placer ainsi un film dans le film était un procédé très rare à l’époque : le prologue et l’épilogue se situent donc à la période actuelle avec une image plutôt moderne, des angles de vue innovants et une absence de maquillage des acteurs, alors que le corps du film est situé au XVIIe siècle, avec une image plus classique, adoucie par un flou artistique (ce sont les propres mots employés par l’opérateur Karl Freund interviewé en 1928). Murnau a beaucoup simplifié la pièce de Molière, ne conservant que quatre personnages principaux, mais il en garde bien l’esprit : il s’agit de fustiger l’hypocrisie et la fausse dévotion sur un fond de mise en relief des différences sociales. Les éclairages sont assez travaillés et les très gros plans nombreux. Pour compenser la dramatique réduction des dialogues, Emil Jannings a un jeu très expressif et son interprétation grimaçante de Tartuffe le rend plus inquiétant que ridicule. Du fait de ses connotations anticléricales, le film avait été amputé d’une dizaine de minutes dans sa version américaine. Il a été récemment restauré.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Emil Jannings, Werner Krauss, Lil Dagover
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Tartuffe
Emil Jannings et Lil Dagover dans Tartuffe de F.W. Murnau

 

19 décembre 2015

Mean Streets (1973) de Martin Scorsese

Titre français parfois utilisé : « Les Rues chaudes »

Mean StreetsDans le quartier de Little Italy à New York, Charlie (Harvey Keitel) tente de protéger son ami Johnny Boy (Robert De Niro) qui a emprunté de l’argent à un petit parrain de la Mafia sans intention de le rembourser. Mais Johnny Boy est un jeune chien fou, totalement incontrôlable… Premier film important de Scorsese, Mean Streets nous montre de l’intérieur le quartier qu’il connait bien, semblant presque hésiter entre fiction et documentaire. Assez étrangement, le personnage principal (joué par Harvey Keitel) balance entre gangstérisme et religion mais « on ne rachète pas ses fautes à l’église, c’est dans la rue qu’on peut le faire » nous assène le cinéaste. L’histoire n’est pas vraiment passionnante mais le film est surtout remarquable par son style : s’écartant nettement des codes hollywoodiens, Scorsese montre déjà tous les éléments qui feront sa marque, avec une musique résolument rock, des poussées soudaines de violence et des scènes montrées comme des rites. Harvey Keitel partage la tête d’affiche avec Robert De Niro, son premier grand rôle, le premier d’une longue collaboration avec Scorsese.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Harvey Keitel, David Proval
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Scénario et étude de Mean Streets de l’Avant-Scène Cinéma (octobre 2015)

Mean Streets
Harvey Keitel dans Mean Streets de Martin Scorsese

18 décembre 2015

La Vénus à la fourrure (2013) de Roman Polanski

La Vénus à la fourrureFatigué après avoir fait passer des auditions toute la journée en vain pour sa pièce La Vénus à la fourrure, un metteur en scène (Mathieu Amalric) voit arriver une actrice (Emmanuelle Seigner) très en retard alors qu’il est resté seul dans le théâtre. Non sans difficulté, il se laisse convaincre de l’auditionner, persuadé qu’elle ne conviendra pas, mais dès les premières lignes sa surprise est grande… La Vénus à la fourrure de Roman Polanski est adapté d’une pièce de l’américain David Ives, variation autour du livre homonyme de Sacher-Masoch. C’est un huis clos comme Polanski les affectionne, où un jeu subtil et ambigu va s’installer entre les deux seuls personnages et qui va nous tenir en haleine pendant plus de 90 minutes. Le début est toutefois un peu difficile, le personnage de l’actrice étant particulièrement pénible de vulgarité (chewing-gum compris) mais, heureusement, tout change lorsque l’audition commence réellement (en fait, il faudrait revoir ce début après avoir mieux compris le personnage). Le reste est un délice, d’une écriture parfaite, où les rapports de domination/soumission vont s’installer très lentement pour mieux de renverser ensuite, où la vie réelle s’immisce dans la pièce (à moins que ce soit l’inverse). Ce jeu de manipulation est troublant, sans cesse surprenant, parfois déroutant mais aussi fascinant. Emmanuelle Seigner est assez merveilleuse dans son rôle très complexe, personnage aux multiples facettes, qui joue avec les apparences, qui est toujours plus que ce que l’on attend. Mathieu Amalric est moins éblouissant, il faut dire que son personnage est finalement beaucoup plus simple. A noter que l’on peut certainement voir dans son personnage le cinéaste lui-même. La Vénus à la fourrure est une belle réussite de Roman Polanski, un des ses meilleurs films sans aucun doute, un des ces films dont on se dit que lui seul pouvait faire si brillamment.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric
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La Vénus à la fourrure
Mathieu Amalric et Emmanuelle Seigner dans La Vénus à la fourrure de Roman Polanski

 

17 décembre 2015

Les Yeux noirs (1987) de Nikita Mikhalkov

Titre original : « Oci ciornie »

Les yeux noirsAu tout début du XXe siècle, dans le restaurant d’un paquebot, un italien désabusé raconte à un passager russe comment, alors qu’il était mariée à une femme très riche, il a connu une jeune femme russe qu’il a aimée et qu’il n’a jamais oubliée… Les Yeux noirs est adapté d’une nouvelle de Tchékhov. Tourné en Italie, le film du soviétique Mikhalkov en restitue parfaitement l’esprit, ces rencontres aussi délicates qu’éphémères qui n’auront pas de suite par simple lâcheté, laissant un de ces regrets dont on ne se console jamais. Le traitement est pourtant étonnant, par son rythme assez époustouflant mais aussi par son humour constant, laissant pointer ici et là une certaine exubérance. Fellini n’est pas loin ! Cela n’empêche pas Mikhalkov de montrer une grande sensibilité et une délicatesse dans le récit. Les Yeux noirs est ainsi beaucoup de choses à la fois ce qui relève d’un équilibre subtil. Du grand art.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Marthe Keller, Elena Safonova, Vsevolod Larionov, Silvana Mangano
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Les yeux Noirs
Le sourire énigmatique final d’Anna :  Elena Safonova dans Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov

Les Yeux Noirs
Marcello Mastroianni dans Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov.

16 décembre 2015

La Femme au portrait (1944) de Fritz Lang

Titre original : « The Woman in the Window »

La Femme au portraitAyant mis femme et enfants dans le train pour les vacances, le professeur quinquagénaire Richard Wanley se rend à son club. En chemin, il est un peu troublé par la vision d’un portrait de femme dans la vitrine d’une galerie d’art. C’est un sujet de discussion avec ses amis au club. Quand il en ressort et qu’il contemple à nouveau le portrait, sa surprise est grande de voir la femme en question apparaître près de lui. Il est loin d’imaginer ce qui l’attend… Ecrit par Nunnally Johnson qui s’est inspiré d’un roman de J.H. Wallis, La femme au portrait marque le retour le Fritz Lang à des sujets non liés à la guerre. C’est un film noir d’une grande tension, avec peu de personnages, auquel la fin (voulue par Lang s’opposant ainsi à Nunnally Johnson qui trouvait l’effet trop facile) donne une indéniable dimension psychologique. Cette fin rend le film finalement assez unique d’autant plus que Fritz Lang y réalisa une véritable prouesse technique (1). C’est aussi une façon de contourner les règles strictes du Code Hayes qui imposaient qu’un meurtrier devait être puni. Faire ainsi un film sur la tentation et la culpabilité avec un film noir est une belle manifestation du grand talent de Fritz Lang. La femme au portrait  est l’un des films noirs majeurs de la décennie des années 40, décennie royale du genre.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Edward G. Robinson, Joan Bennett, Raymond Massey, Dan Duryea
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Remarques :
* Le début (mettre femmes et enfants dans le train) évoque la mise en place que Billy Wilder adoptera pour Sept ans de réflexion (1955).
* En plus d’être l’auteur du scénario, Nunnally Johnson était producteur du film avec sa compagnie International Pictures.

(1) La transition de la fin est réalisée en un seul plan, sans coupure : alors que la caméra s’est approchée d’Edward G. Robinson pour cadrer son visage, un assistant s’est glissé sous la caméra pour arracher ses vêtements détachables qui recouvraient son autre costume pendant que toute l’équipe substituaient en quelques secondes le nouveau décor à l’ancien.

The Woman in the Window
Joan Bennett et Eward G. Robinson dans La Femme au portrait de Fritz Lang.

15 décembre 2015

Le Dieu éléphant (1979) de Satyajit Ray

Titre original : « Joi Baba Felunath »

Le Dieu éléphantAlors qu’il est en vacances avec son ami écrivain et son assistant, le détective indépendant Feluda est sollicité pour enquêter sur le vol d’une statuette représentant Ganesh, le Dieu éléphant. Les soupçons se portent rapidement sur un trafiquant qui avait rendu visite peu avant pour tenter d’acheter l’objet… Le Dieu éléphant est le second film avec le détective Feluda alias Mitra (1). Satyajit Ray en a écrit l’histoire qu’il avait publiée en roman. C’est un film destiné à un public large, plutôt jeune, voire très jeune. Les personnages sont très typés et l’humour est omniprésent, venant constamment désamorcer toute tension naissante. L’ensemble est plaisant mais peu intense. Le Dieu éléphant loin d’avoir la profondeur habituelle des films de Satyajit Ray mais il y a une certaine délicatesse dans le traitement. On notera comment l’auteur se moque des fausses religions et on remarquera le petit clin d’oeil à Tintin.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Soumitra Chatterjee, Siddhartha Chatterjee, Santosh Dutta
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Le Dieu éléphant
Siddhartha Chatterjee, Soumitra Chatterjee et Santosh Dutta dans Le Dieu éléphant de Satyajit Ray
.

(1) Le premier film de Satyajit Ray avec le détective Feluda est le peu connu Sonar Kella (1974), film qui semble t-il n’a été que très peu distribué en dehors d’Inde. Titre international = The Golden Fortress (La Forteresse d’Or).

14 décembre 2015

La Grande Ville (1963) de Satyajit Ray

Titre original : « Mahanagar »

La Grande villeSubrata est employé de banque. Son salaire ne lui permet que difficilement de faire vivre sa famille, d’autant qu’il a ses parents âgés à charge. Lorsque sa jeune femme Arati émet l’idée de travailler, il finit par donner son accord tout en sachant que son père, très traditionnel dans ses idées, ne pourra l’accepter… La Grande Ville est le dixième long métrage de Satyajit Ray et le premier à se situer à l’époque contemporaine. Il porte un regard sur la société indienne en pleine évolution de moeurs en se concentrant sur les relations à l’intérieur de la famille. Car c’est dans la famille elle-même que cette femme qui désire travailler trouve l’opposition la plus vive et le fait qu’elle le fasse dans l’intérêt de tous n’atténue nullement la « faute » à leurs yeux. L’art de Satyajit Ray est de mêler cette peinture sociale assez militante à une histoire dotée de rebondissements et même d’un certain suspense. Cet ensemble parfait nous place en empathie totale avec cette femme qui est superbement interprété par Madhabi Mukherjee. Belle, intelligente et déterminée, le cinéaste en fait une héroïne idéale pour que le spectateur soit conquis. La Grande Ville est un film au propos fort et porteur d’espoir.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anil Chatterjee, Madhabi Mukherjee
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La Grande Ville
Madhabi Mukherjee dans La Grande ville de Satyajit Ray.

12 décembre 2015

Dommage que tu sois une canaille (1954) d’Alessandro Blasetti

Dommage que tu sois une canailleVittorio est un jeune chauffeur de taxi qui travaille dur pour payer son crédit. Son chemin va croiser celui de Lina, jeune femme dégourdie et pleine de verve, fille d’un gentleman voleur. Elle va bousculer sa vie… Adapté d’une nouvelle de Moravia, Dommage que tu sois une canaille est une comédie brillante et haute en couleur. C’est le film qui a formé le couple le plus célèbre du cinéma italien : Sophia Loren et Marcello Mastroianni. L’histoire est brillamment écrite et se déroule à un rythme assez trépidant avec des situations qui se renouvellent sans cesse malgré leurs similitudes. Sophia Loren est alors âgée de 20 ans et le film la met particulièrement en valeur. On comprend aisément qu’elle soit devenue à la fois un sex-symbol et le symbole de la femme italienne : elle a une phénoménale présence charnelle couplée ici à une verve brillante. Son personnage a une répartie à tout et montre un talent inouï pour embobiner ses interlocuteurs avec des raisonnements qui se tiennent! Face à elle, Marcello Mastroianni est à la hauteur : il a, lui aussi, une belle présence alors que son personnage n’a jamais vraiment le dessus. L’acteur a ici pour la première fois un rôle de premier plan. Vittorio De Sica (qui occupe la première place sur l’affiche car il était alors le plus connu des trois) est parfait dans son rôle d’élégant patriarche qui cherche une certaine noblesse dans son « art ». L’ensemble est très bien équilibré. L’exubérance, l’humour, la vivacité font de Dommage que tu sois une canaille l’un des fleurons de la comédie italienne qui montre ici une certaine filiation avec les comédies américaines screwball, notamment par le rythme soutenu, les dialogues brillants et l’exploitation des rapports homme/femme. On note toutefois ici un surcroît de naturel. Un délice.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Vittorio De Sica, Sophia Loren, Marcello Mastroianni
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Dommage que tu sois une canaille
Sophia Loren et Marcello Mastroianni dans Dommage que tu sois une canaille de Alessandro Blasetti

Remarques :
* Parmi les trois scénaristes qui ont travaillé sur cette adaptation de Moravia, on remarque la présence d’Ennio Flaiano, bien connu pour avoir travaillé sur presque tous les films de Fellini, et surtout de Suso Cecchi D’Amico, qui est l’un (ou plutôt « l’une » car c’est une femme) des plus grands scénaristes du cinéma italien, toutes périodes confondues.

* Suite au grand succès du film, Blasetti réunira à nouveau le couple Loren/Mastroianni dans La chance d’être femme (1955), avec beaucoup moins de bonheur, hélas.

 

Dommage que tu sois une canaille
Sophia Loren, Giacomo Furia, une figurante, Marcello Mastroianni et Vittorio De Sica (assis) dans Dommage que tu sois une canaille d’Alessandro Blasetti

Dommage que tu sois une canaille
Marcello Mastroianni (centre), Sophia Loren et Manlio Busoni (de dos) dans Dommage que tu sois une canaille d’Alessandro Blasetti.
« – Mais, je travaille moi, Madame. Je suis employé à la Mutuelle du Midi. »
« – Eh bien, il est midi passé, vous devriez être au bureau ! »

Dommage que tu sois une canaille
Marcello Mastroianni et Sophia Loren dans Dommage que tu sois une canaille d’Alessandro Blasetti

Les films réunissant Sophia Loren et Marcello Mastroianni :
Dommage que tu sois une canaille (1954) d’Alessandro Blasetti
La bella mugnaia (1955) de Mario Camerini
La chance d’être femme (1955) d’Alessandro Blasetti
Hier, aujourd’hui et demain (1963) de Vittorio de Sica
Mariage à l’italienne (1964) de Vittorio de Sica
Les fleurs du soleil (1970) de Vittorio de Sica
La femme du prêtre (1971) de Dino Risi
La pépée du gangster (1975) de Giorgio Capitani
Une journée particulière (1977) d’Ettore Scola
D’amour et de sang (1978) de Lina Wertmüller
Prêt-à-porter (1994) de Robert Altman

11 décembre 2015

À cheval sur le tigre (1961) de Luigi Comencini

Titre original : « A cavallo della tigre »

À cheval sur le tigreGiacinto est un brave type pas très malin qui tente de simuler une agression pour voler son patron. En prison, alors qu’il a presque purgé sa peine, il tombe sous la coupe de trois criminels plus endurcis et se retrouve forcé de s’évader avec eux… À cheval sur le tigre fait partie des quelques films de Comencini coécrits avec Age et Scarpelli, auxquels il faut ajouter ici Monicelli. Leur ambition était de trouver un juste équilibre entre la comédie et la critique sociale. Cet équilibre subtil que Monicelli avait trouvé dans Le Pigeon ou que Comencini trouvera si magnifiquement dans L’argent de la vieille est ici absent. Bien-sûr, son héros est un éternel exploité, inoffensif et sans défense mais le film est surtout une comédie policière tiraillée entre plusieurs genres. Le début comporte les meilleurs moments car l’enchaînement des évènements paraît ensuite un peu trop alambiqué et même les meilleurs gags (comme la petite fille en otage) paraissent plaqués, ils ne sont pas vraiment intégrés à l’histoire. Belle interprétation toutefois de Nino Manfredi.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Nino Manfredi, Mario Adorf, Gian Maria Volontè, Raymond Bussières
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Remarques :
Le titre vient d’une expression chinoise : être « à cheval sur le tigre » signifie être dans une position dangereuse dont on ne peut s’extraire. Descendre du tigre serait en effet encore plus dangereux car on serait alors dévoré par le tigre.

A cheval sur le tigre
Gian Maria Volontè, Mario Adorf et Nino Manfredi dans À cheval sur le tigre de Luigi Comencini